Le système de santé des armées

Les affections carieuses et parodontales sont les affections les plus fréquentes de la cavité buccale. La carie, à elle seule, occupe selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le 4ème rang des fléaux mondiaux après les cardiopathies, les cancers et le SIDA [34]. Problème de santé publique, elle a considérablement diminué au cours du siècle dernier dans les pays techniquement avancés tandis que, dans les pays en développement, elle affecte encore des milliers de personnes. Ainsi, la carie a régressé de façon spectaculaire en Australie où l’indice CAO à 12 ans est passé de 9,3 en 1956 à 2,1 en 1982 alors qu’en Polynésie française, pays en voie de développement, il est passé de 2,7 en 1966 à 10,7 en 1977 [6]. Vieille maladie de civilisation (existe depuis 3000 ans avant JC), elle atteint toutes les couches de la société. Selon les données de l’OMS, 90% de la population a au moins une carie. Dans le rapport OMS sur la santé dans le monde de 1997, on note que, dans certains pays en développement, on pouvait trouver jusqu’à 5 à 6 caries par personne. D’ailleurs, des études faites en Afrique, principalement à Madagascar en 1996, révèlent que la plupart des malgaches sont porteurs de polycaries pouvant aller de 10 à 12 caries par personne [35]. Au Sénégal, FAYE trouve, en1999, que 84% des étudiants du Centre des Oeuvres Universitaires (COUD) présentent au moins une carie et 86% un parodonte malade [17]. Selon DIENG, 86,4% des écoles publiques de la commune de Ouakam ont un CAO supérieur ou égal à 1 [14].

Cette forte prévalence des affections carieuses est à mettre en relation, entre autres avec l’urbanisation galopante des villes, le manque d’hygiène ainsi que la persistance de certaines traditions et croyances. L’urbanisation galopante des villes due à l’exode rurale a entraîné une modification du régime alimentaire avec tendance à la consommation de produits dits de civilisation (gâteau, bonbon, chocolats), ce qui est un facteur prédisposant à la carie. Le manque d’hygiène est à l’origine de stagnation de débris alimentaires, d’accumulation de plaques sources de caries et de problèmes parodontaux.

PRESENTATION DES FORCES ARMEES SENEGALAISES

Historique

Au lendemain des indépendances, nos jeunes états, dans le cadre du transfert effectif des compétences politiques, économiques, juridiques et militaires, étaient confrontés au grand défi de la mise sur pied d’institutions fondamentales capables de remplacer l’administration coloniale. Ainsi, en 1960 fut créé le premier noyau de l’armée nationale composé de militaires transférés de l’armée française et de la fédération du Mali. Ce premier bataillon était implanté au camp Lat-Dior et regroupait en son sein l’armée de Terre et différents services qui lui étaient rattachés.
– En 1961et 1962, l’Armée de l’Air, la Marine Nationale, les Compagnies du Génie, des Transmissions et de la Santé voient le jour. Plusieurs dates vont marquer l’évolution de notre armée :
– 1963 : des Unités de Réserves Générales tels les Parachutistes et les Commandos vont être créées.
– 1968 : l’Armée opte pour la formation locale de ses cadres par la création de l’Ecole Militaire de Santé (EMS) et de l’Ecole Nationale des Sous-officiers d’Active (ENSOA) en 1971.
– Entre 1977 et 1980 : les Groupements des Parachutistes, des Commandos, de la Casamance et du Sénégal Oriental deviennent des Bataillons.
– 1981 : l’Ecole Nationale des Officiers d’Active (ENOA) est créée. Les trois Armées sont érigées en Etat-Major : Etat-Major de l’Armée de Terre (EMAT), Etat-Major de la Marine (EMMARINE) et Etat-Major de l’Armée de l’Air (EMAIR).
– 1987 : le Groupement Aérien est scindé en Groupement de Soutien de l’Armée de l’Air (GSAA) et Groupement Opérationnel de l’Armée de l’Air (GOAA) ; de même le Groupement Naval Sénégalais (GNS) en Groupement Naval Opérationnel (GNO) et Groupement de Soutien de la Marine (GSM).
– 1980 et 1990 : on note la montée en puissance des Compagnies de Reconnaissance et d’Appui (CRA) qui deviennent des Bataillons de Reconnaissance et d’Appui (BRA).

Enfin en 1998, le souci d’une plus grande efficacité opérationnelle amène le commandement à faire de la zone militaire Sud deux zones distinctes.

Organisation

Le personnel des Forces Armées est constitué de militaires des armées (Terre, Air, Mer, Services Communs). Les zones militaires constituent le découpage territorial de l’armée. Les zones ne respectent pas le découpage administratif ; une zone pouvant couvrir une ou deux régions. Ces zones militaires, au nombre de sept, sont dirigées par des commandants de zone et comportent des bataillons et des unités isolées. Les bataillons et unités isolées sont sous la responsabilité de chefs de corps et commandants d’unité qui représentent l’autorité militaire de la place.

Au niveau de la zone N° I, cadre de notre étude, nous avons dix bataillons et quatre groupements :
– Le bataillon hors rang,
– Le bataillon de l’intendance,
– Le bataillon du matériel,
– Le bataillon de transmission,
– Le bataillon de santé,
– Le bataillon de soutien du génie,
– Le premier bataillon,
– Le bataillon des parachutistes,
– Le bataillon des artilleurs,
– Le bataillon du train,
– Le groupement de soutien de la marine,
– Le groupement naval opérationnel,
– Le groupement de soutien de l’armée de l’air,
– Le groupement opérationnel de l’armée de l’air.

LE SYSTEME DE SANTE DES ARMEE

Mission
Le système de santé des armées est une partie intégrante du système national de santé. Il a pour mission de veiller sur la santé des militaires et de leur famille, de participer aux missions que le gouvernement lui confie et d’assister les populations civiles voisines de ses structures de santé réparties à travers le territoire national dans le cadre « Armée-Nation ».

Organisation
Le système de santé des armées comprend :
– une direction,
– une chefferie,
– un bataillon,
– des centres de traitement.

La Direction
C’est le niveau central ; elle assure l’administration générale du service, son organisation et son fonctionnement. Niveau de conception et de décisions, elle comprend trois divisions occupées par des officiers supérieurs qui appuient le Directeur de la Santé dans le processus de prise de décisions.

La division administration-personnel
Elle est chargée de :
• préparer et de gérer le budget du service de santé,
• centraliser les comptabilités des deniers et matières,
• étudier les problèmes financiers et la réglementation relatifs aux hospitalisations et soins externes dans les formations sanitaires,
• gérer les personnels généralistes et spécialistes de la santé,
• planifier et suivre la formation des personnels spécialistes du service de santé. Elle comprend un bureau administration-finances et un bureau Personnels-instruction.

La division logistique
Elle est chargée de :
• concevoir et diriger le soutien logistique aux armées en temps de paix et en opération,
• concevoir l’organisation sanitaire générale et spécifique aux armées,
• réaliser et centraliser les différents approvisionnements sanitaires et en assurer la maintenance.

Elle comprend un bureau approvisionnement-ravitaillement sanitaire et un bureau organisation-mobilisation.

Les organismes spécialisés de la direction
• Le Centre Spécial de Réforme.
Il est chargé de l’étude et de l’application des décisions médico-légales relatives aux aptitudes au service et aux droits à la pension d’invalidité.
• La Pharmacie d’Approvisionnement.
Elle est chargée des approvisionnements techniques sanitaires, de leur gestion ainsi que des ravitaillements des différents centres de santé des armées.
• Les Hôpitaux Militaires
Ils sont chargés en tant qu’établissements hospitaliers, de l’accueil, de l’hébergement et du traitement des personnels militaires, des employés civils des forces armées et de leurs familles.

La Chefferie
Placée sous l’autorité hiérarchique directe du Directeur de la Santé des Armées, la Chefferie du Service de Santé des Armées est dirigée par un médecin officier supérieur, ayant rang de Chef de Corps, et chargé de :
• veiller à la préservation des effectifs des armées,
• assurer l’approvisionnement sanitaire,
• coordonner et superviser les services médicaux, dentaires et vétérinaires,
• réparer les opérations auxquelles le service doit prendre part.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. PRESENTATION DES FORCES ARMEES DU SENEGAL
1-1. Historique
1-2. Organisation
II. LE SYSTÈME DE SANTÉ DES ARMÉES
2-1. Mission
2-2. Organisation
2-2-1. La direction
2-2-1-1. La division administration personnel
2-2-1-2. La division logistique
2-2-1-3. Les organismes spécialisés de la direction
2-2-2. La chefferie de la santé
2-2-3. Le Bataillon du service de santé
2-2-4. Les centres de traitement
2-3. Les Services dentaires
2-3-1. Ressources humaines
2-3-2. Ressources financières
2-3-3. Ressources matérielles
III. GENERALITES SUR QUELQUES MALADIES BUCCO-DENTAIRES
3-1. La Carie dentaire
3-1-1. Définition de la carie dentaire
3-1-2. Etiologie de la carie dentaire
3-1-3. Evolution de la carie dentaire
3-1-4. Conséquences et complications
3-1-5. Prévention de la carie dentaire
3-1-6. Epidémiologie de la carie dentaire
3-2. Les parodontopathies
3-2-1. Définition des parodontopathies
3-2-2. Etiologie des parodontopathies
3-2-3. Les formes cliniques
3-2-3-1.Les gingivopathies
3-2-3-2.Les parodontolyses
3-2-3-2-1.La parodontose
3-2-3-2-2.Les parodontites
3-2-4. Prévention des parodontopathies
3-3. La malocclusion dentaire
3-4. fluor et fluorose dentaire
3-4-1. Principe d’action du fluor
3-4-2. La fluorose
3-4-3. Les voies générales du fluor
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE
I. Problématique
II. Objectifs de l’Enquete
2-1. Objectif général
2-2. Objectifs spécifiques
III. Méthodologie
3-1. Type d’etude
3-2. Population d’etude
3-3. Echantillonnage
3-3-1. Base de sondage
3-3-2. Unité de sondage
3-3-3. Unité statistique
3-3-4. Taille de l’échantillon
3-3-5. Méthode d’échantillonnage
3-4. Critères d’exclusion-inclusion
3-3-1. Critères d’exclusion
3-3-2. Critères d’inclusion
3-5. Materiel et méthode de collecte des données
3-5-1. Matériel
3-5-1-1. Matériel technique et accessoires
3-5-1-2. Formulaire d’enquête
3-5-2. Méthode de collecte
3-5-2-1. Période de collecte
3-5-2-2. Equipe de travail sur le terrain
3-5-2-3. Procédure administrative
3-5-2-4. Contraintes
3-5-2-5. Méthode d’évaluation des besoins en soins carieux
3-5-2-6. Méthode d’évaluation des besoins en soins parodontaux
3-5-2-7. Méthode d’évaluation de l’état de malocclusion
3-5-2-8. Méthode d’évaluation de l’état de fluorose
3-5-2-9. Enseignement hygiène bucco-dentaire
IV. PLAN D’ANALYSE
4-1.Types de variables utilisées
4-2. les indices utilisés
4-2-1. Indice CAO
4-2-2. Indice CPITN
4-3. Plan d’étude
4-3-1. Le profil socio-démographique
4-3-2. Le bilan dentaire
4-3-3. Le bilan parodontal
4-3-4. Bilan des autres affections
4-4. Méthode d’analyse
4-4-1. Etude descriptive des résultats
4-4-2. Etude analytique des résultats
V. RESULTATS
5-1. Profil socio-démographique
5-1-1. Répartition de l’échantillon en fonction du groupe d’âge
5-1-2. Répartition de l’échantillon en fonction de l’ethnie
5-2. Bilan dentaire
5-2-1. Distribution du CAO au sein de l’échantillon
5-2-2. Distribution du CAO moyen en fonction du groupe d’âge
5-2-3. Distribution du CAO moyen en fonction du corps
5-2-4. Distribution du CAO moyen en fonction de l’ethnie
5-2-5. Etude analytique des composantes du CAO
5-2-5-1. Distribution des dents cariées au sein de l’échantillon
5-2-5-2. Distribution des dents obturées au sein de l’échantillon
5-2-5-3. Distribution des dents absentes au sein de l’échantillon
5-3. Bilan parodontal
5-3-1. Distribution du CPITN au sein de l’échantillon
5-3-2. Distribution du CPITN en fonction de l’ethnie
5-3-3. Distribution du CPITN en fonction du groupe d’âge
5-4. Autres affections
5-4-1. Répartition de la malocclusion au sein de l’échantillon
5-4-2. Répartition de la malocclusion en fonction du groupe d’âge
5-4-3. Répartition de la malocclusion en fonction de l’ethnie
5-4-4. Répartition de la fluorose au sein de l’échantillon
5-4-5. Répartition de la fluorose en fonction de l’ethnie
VI. DISCUSSION
6-1.Profil socio-démographique
6-2.Bilan dentaire
6-3.Bilan parodontal
6-4.Bilan des autres affections
VII. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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