Le système de santé dans les Pays en Voie de Développement et les établissements

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Définition des déchets hospitaliers

La gestion des déchets est la collecte, le transport, le traitement, la réutilisation ou l’élimination des déchets, habituellement ceux produits par l’activité humaine, afin de réduire leurs effets sur la santé humaine, l’environnement, l’esthétique ou l’agrément local. L’accent a été mis, ces dernières décennies, sur la réduction de l’effet des déchets sur la nature et l’environnement et sur leur valorisation. Avant d’aller plus loin, il y a d’emblée à repréciser les principaux termes tels que : Le « déchet » est définit par la doctrine et la législation.
Selon les dictionnaires Larousse et Robert (22), les déchets sont « des débris, restes sans valeurs de quelque chose » ou « la perte, la diminution qu’une chose subit dans l’emploi qui en est fait ». Le code de l’environnement (37) de Madagascar reprenant dans une certaine mesure la convention de Bâle (40) assimile le « déchet » à « toute substance solide, liquide, gazeuse ou résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation de toute substance éliminée, destinée à être éliminée ou devant être éliminée en vertu des lois et règlements en vigueur ».
Le terme « déchets hospitaliers » ou « biomédical » plus précisément quant à lui, vient de « bio » qui veut dire « vie » et « médical » qui est relatif à la pratique médicale. En l’absence de toute définition légale dans les Pays en Voie de Développement, nous pouvons, pour mieux comprendre cette notion, nous référer aux définitions française et canadienne.
Pour la première, les déchets Biomédicaux sont ceux « issus des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif et (33) palliatif dans le domaine de la médecine humaine et vétérinaire.
Pour la seconde, ces types de « déchets » sont ceux « produits par les établissements de santé ou les établissements d’hygiène vétérinaire, des établissements de recherche et d’enseignement Médical, des établissement en soins de santé, les laboratoires d’essai ou de recherche clinique ou des établissements dans les productions ou l’essai de vaccin »(26)(13).
Il faut signaler aussi que les déchets biomédicaux sont des éléments dont la substance est très infectieuse et dont les modes d’éliminations sont capables d’affecter la santé humaine et son environnement. C’est ainsi qu’ils demeurent une équation universelle, poussant les organisations à multiplier les rencontres, conférences et conventions dans la perspective d’une réglementation internationale. Sont considérés comme des déchets biomédicaux, au sens du Règlement,
a) tout déchet anatomique humain constitué d’une partie du corps ou d’un de ses organes, à l’exception des phanères, du sang et des liquides biologiques;
b) tout déchet anatomique animal constitué d’un corps, d’une partie du corps ou d’un de ses organes, à l’exception des phanères, du sang et des liquides biologiques;
c) tout déchet non anatomique constitué d’un des éléments suivants :
– un objet piquant, tranchant ou cassable mis en contact avec du sang, un liquide ou un tissu biologique, provenant de soins médicaux, dentaires ou vétérinaires ou d’un laboratoire de biologie médicale ou vétérinaire, ou de l’exercice de la thanatopraxie;
– un tissu biologique, une culture cellulaire, une culture de micro-organismes ou le matériel en contact avec ce tissu ou cette culture, provenant d’un laboratoire de biologie médicale ou vétérinaire;
– un vaccin de souche vivante;
– un contenant de sang ou du matériel imbibé de sang, provenant de soins médicaux, d’un laboratoire de biologie médicale ou de l’exercice de la thanatopraxie.
Entre autres, les déchets sanitaires font partie des déchets biomédicaux et sont constitués de déchets liquides et/ou solides, à risque infectieux, provenant de produits de diagnostic, de traitement, de prévention ou de recherche en matière de santé. Au niveau des structures sanitaires, on distingue deux types de déchets biomédicaux : les déchets liquides et les déchets solides.

Déchets liquides

Ils sont constitués de résidus de sang, de produits chimiques liquides, de liquides médicaux tels que les liquides de lavage gastrique, de ponction pleurale et cardiaque ainsi que les liquides de drainage postopératoire et les expirations bronchiques et gastriques. Le sang constitue un effluent liquide important en raison de son pouvoir de contamination élevé. Les effluents incluent également les eaux de rinçage de films radiologiques, comme les révélateurs et fixateurs, les produits chimiques en laboratoire comme les réactifs et les solvants.

Déchets solides

Ces déchets peuvent être répartis en deux catégories :
– les déchets assimilables aux ordures ménagères produits par le personnel de santé ou par les accompagnateurs des malades (restes de repas, papiers et emballages non souillés, serviettes hygiéniques non souillées, déchets provenant des services administratifs, etc.) ;
– les déchets produits au niveau des services spéciaux des établissements de soins de santé : hôpitaux, centres de santé, cliniques, cabinets médicaux, laboratoires d’analyses médicales, centres de fabrication de produits pharmaceutiques et cabinets vétérinaires. Ces déchets sont constitués de:
– déchets anatomiques (tissus d’organes du corps humain, fœtus, placentas, prélèvements biologiques, éléments d’amputation, autres liquides physiologiques, etc.) ;
– déchets toxiques (substances chimiques provenant de diagnostic de nettoyage ou désinfection, mercure et composés mercurés, films radiographiques, bain de développement, etc.) ;
– déchets pointus ou tranchants (lames de scie, aiguilles, seringues, bistouris, sondes divers, tubes, tubulures de perfusion, verres ayant contenu du sang ou tout autre objet pouvant causer une coupure) ;
– résidus de pansements (cotons et compresses souillées, garnitures diverses, poches de sang, etc.) et les plâtres ;
– déchets pharmaceutiques (produits pharmaceutiques, médicaments périmés et/ou non utilisés.
Ces types de déchets solides constituent l’essentiel de la catégorie à risque d’infection pour le VIH/SIDA, particulièrement les déchets pointus ou tranchants. C’est précisément sur ce type de déchets que la présente étude va se focaliser en priorité.

Classification des déchets

Pour l’OMS (23, 24, 25)
Les déchets sont classés en trois grands groupes :
– Les déchets liquides tels que les eaux usées ménagères et industrielles, les urines ;
– Les déchets solides tels que les déchets plastiques, les métaux, les ordures ménagères et les matières fécales ;
– et les déchets gazeux
Quel que soit le groupe de classification, les déchets méritent une attention particulière et doivent être soigneusement stockés et traités. Plusieurs classifications ont été adoptées selon les pays. Elles dérivent toutes de la classification de l’OMS.
Pour les Pays en développement (29)
L’OMS recommande une classification à 5 catégories pour les pays en développement :
déchets ordinaires
objets pointus et tranchants déchets infectieux
déchets chimiques et pharmaceutiques autres déchets hospitaliers dangereux

Organisation de traitement et élimination des différents types de déchets ( voir figure 2)

La prévision des déchets solides

La collecte sélective ou tri commence au lieu même de production, les services.
Chaque type des déchets, selon la classification adoptée, est collecté dans des récipients différents appropriés et dûment marqués (couleurs).
Les opérations de tri à la source concernent les déchets contaminés et ceux non contaminés.

La mobilisation ou collecte des déchets

Mobilisation des déchets solides

Cette phase de la gestion des déchets se décompose en plusieurs étapes, dont il convient de définir les modalités d’organisation.
* Pour les déchets domestiques Conditionnement et stockage primaire
A ce stade, pour les déchets domestiques, les poubelles ordinaires, en principe de couleur verte, seront utilisées pour le conditionnement.
Transport à l’intérieur de l’établissement
C’est le transport sur le trajet depuis le site de production jusqu’à la zone de stockage, ou au point de groupage, ou encore vers le lieu de traitement, généralement un incinérateur. C’est le déplacement intra-établissement des déchets.
En principe, ce transport ne devrait pas poser de problème. Cependant, certaines règles sont à respecter afin de limiter la longueur et le temps de parcours. Pour cela, les responsables du transport doivent posséder une connaissance précise :
– du lieu de collecte, c’est à dire les services dont ils doivent assurer le ramassage.
– du lieu de destination, c’est à dire le lieu de stockage secondaire.
– du chemin à emprunter pour acheminer rapidement les poubelles vers le lieu de destination.
Stockage
La durée de stockage se définit ainsi : « c’est l’instant qui sépare l’instant de la production de l’instant où les déchets sont enlevés pour être conduits sur le site d’élimination ».
Les locaux de stockage doivent répondre à certaines caractéristiques :
– munis d’un dispositif rendant impossible la pénétration d’animaux et la prolifération d’insectes,
– à l’abri des intempéries et de la chaleur,
– correctement ventilés et éclairés,
– sols et parois imputrescibles, lisses et lavables,
– accessibles seulement aux personnes autorisées,
– nettoyés et désinfectés autant que de besoin,
– exclusivement réservés à cet usage.
Ce lieu de stockage doit se situer généralement à proximité de l’équipement de traitement ou d’élimination de l’établissement.
Transport à l’extérieur de l’établissement
Une fois les déchets acheminés vers le lieu de stockage secondaire (bac métallique ou cimenté) la municipalité doit assurer leur collecte et leur transport vers le lieu d’élimination finale (incinérateurs, décharges…)
Lors de ce transport, le risque d’accident de la route n’est pas nul et peut entraîner une contamination du site et du personnel d’intervention si le conditionnement n’est pas approprié.
* Pour les déchets a risques ( voir figure 3 ) Conditionnement et collecte intra-hospitalier des déchets à risques(30)
L’objectif principal pour ce qui concerne ainsi les déchets contaminés et dangereux sera de concentrer les déchets dans des récipients adéquats, et en réduisant les manipulations telles que le transport, de limiter les risques de contamination et de toxicité.
Il est important de définir la meilleure manière de les conditionner, pour que le transport jusqu’à l’incinérateur soit effectué sans risques.
Quelques recommandations et conseils de gestion sont nécessaires afin d’aider les responsables futurs des déchets à organiser la collecte, le stockage et le transport de ces déchets dangereux.
Les déchets à risques seront collectés dans des récipients spécifiques, des poubelles rouges munies de sacs en plastique étanches, combustibles.
Ces sacs en plastique sont non réutilisables, et malgré les difficultés financières, ils ne doivent pas être « économisés ».
Il ne doivent pas être remplis au delà d’un niveau permettant de fermer facilement le sac et de le tenir étanche.
En ce qui concerne les déchets pointus et tranchants, ils seront collectés dans des récipients rigides et résistants (bouteilles d’Eau minérale par exemple).
Les types de déchets que l’on peut regrouper en prévision d’une incinération sont : les déchets infectieux, pointus et tranchants, les déchets pharmaceutiques, et les déchets chimiques. Transport et le stockage des déchets à risques(27)(40)(41)
Pour que le transport soit réalisé dans de bonnes conditions d’hygiène entre le lieu de production et l’incinérateur, le croisement entre le circuit propre et le circuit sale est à éviter. Le transport des déchets à risques tant intérieur, qu’extérieur s’intégré dans un système de gestion.
Le responsable de la gestion des déchets détermine les circuits de transfert des déchets dans l’espace (quels trajets emprunter ?), et dans le temps (à quel moment de la journée les différents services devront effectuer le transport ?).
Le stockage pose un problème de place tant au niveau des services producteurs qu’au niveau du point de stockage secondaire.
Il planifie en fonction des impératifs suivants :
– prévenir la contamination et la dissémination des gènes pathogènes
– éviter le développement des insectes, des rats et autres rongeurs en provenance du réseau d’assainissement.

Mobilisation des effluents liquides

Les effluents liquides sont versés dans les toilettes, lavabos, bidets, éviers, en les diluant dans un grand volume d’eau. Les effluents liquides à risques doivent en principe subir une désinfection préalable.

Contrôle ou traitement des déchets

* Le traitement
C’est la modification de la composition ou de la concentration des substances du déchet, destinée à les rendre moins dangereux ou acceptables par des installations d’élimination (14). Le traitement peut parfois aboutir à une élimination totale des composants du déchet. Il devient alors également une technique d’élimination. Ce traitement peut se faire à l’intérieur de l’établissement.

Les différents types de traitement des déchets solides ( voir figure 4)

Désinfection (47)
C’est la destruction des germes pathogènes par divers processus. Ainsi, les déchets infectieux devraient être désinfectés avant leur élimination pour prévenir la dissémination des germes pathogènes dans l’environnement.
Cette désinfection peut se faire par un processus chimique, thermique, ou par irradiation :
· désinfection chimique : à l’aide de la solution d’hypochlorite de sodium ou de dioxyde de chlorure.
· désinfection thermique humide : c’est l’autoclave qui peut atteindre 160°C sous haute pression.
· désinfection par micro-ondes
· irradiation : désinfection utilisant les rayons X ou les rayons gamma.
Traitement mécanique
Ce traitement est destiné surtout pour les objets pointus et tranchants. C’est l’action de broyer ces objets avant de les éliminer. ( voir figure 5)
Incinération ( voir figure 6)
L’incinération consiste à brûler les déchets dans des fours spéciaux qui tiennent compte de leurs caractéristiques particuliers (taux d’humidité, hétérogénéité, pouvoir calorifique).
Pour assurer une combustion complète, il faut que l’incinérateur monte suffisamment en température. L’incinérateur devrait brûler les déchets des établissements de santé dans des conditions de combustion contrôlée. Les cendres seront ensuite enfouies.
L’incinération spécialement destinée pour les déchets hospitaliers devrait s’opérer entre 900 °C et 1200°C. Il y a plusieurs types d’incinérateurs et nous en donnons un aperçu dans annexe 1. Selon Alain Myrope, dans « l’élimination des déchets hospitaliers » (11) la combustion doit répondre notamment à trois critères essentiels :
– La température de l’ensemble des gaz contrôlé en continu, doit être supérieure à 850°C ;
– La teneur en CO (monoxyde de carbone) doit être inférieure à 80mg/m3 sur gaz humide à 7% de CO2 ;
– La teneur en imbrûlés dans les mâchefers doit être inférieure ou égale à 3 % ;

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : Les établissements de soins de santé et les déchets induits
I. Vision panoramiques sur les établissements de soins de santé et sur les déchets
I.1. Les établissements de soins de santé
I.1.1. Définition
I.1.1.1. Hôpital
I.1.1.2. Clinique médicale
I.1.1.3. Laboratoire
I.1.2. Le système de santé dans les Pays en Voie de Développement et les établissements
I.1.2.1. Les établissements de soins
I.2. La présentation des déchets hospitaliers
I.2.1. Définition des déchets hospitaliers
I.2.1.1. Déchets liquides
I.2.1.2. Déchets solides
I.2.2. Classification des déchets
I.2.3. Organisation de traitement et élimination des différents types de déchets
I.2.3.1. La prévision des déchets solides
I.2.3.2. La mobilisation ou collecte des déchets
I.2.3.3. Contrôle ou traitement des déchets
I.2.3.4. Administration de la gestion des déchets
I.3. Politique nationale de l’environnement
CHAPITRE II : Gestion de déchets biomédicaux
II.1. Problèmes prioritaires
II.1.1. Le cadre institutionnel et juridique
II.1.2. L’organisation et le mode de GDS
II.1.3. Les comportements et pratiques en matière de Gestion des Déchets Sanitaires
II.1.4. La non-implication des secteurs privés à la Gestion des Déchets Sanitaires
II.1.5. L’insuffisance des ressources financières allouées à la Gestion des Déchets Sanitaires
II.2. Acteurs impliqués dans la Gestion des Déchets Sanitaires
II.2.1. Le Ministère de la Santé
II.2.2. Le Ministère de l’environnement
II.2.3. Les formations sanitaires
II.2.4. Les communes
II.2.5. Le secteur privé de collecte des déchets
II.2.6. Les partenaires au développement
II.3. Production et composition des déchets biomédicaux
II.3.1. Production et composition des déchets sanitaires
II.3.1.1. Production
II.3.1.2. Composition des déchets Ordinaires
II.3.2. Le niveau de récupération des déchets
II.3.3. Gestion des déchets dans les formations sanitaires
II.3.3.1. Au niveau de l’organisation de la gestion des déchets sanitaires
II.3.3.2. Triage – Collecte – Stockage des Déchets Sanitaires
II.3.3.3. Traitement et Disposition finale des déchets sanitaires
II.3.3.4. Evacuation des eaux usées
II.4. Risques environnementaux, sanitaires et sociaux
II.4.1. Risques sanitaires
II.4.2. Risques sanitaires dus à la gestion actuelle des Déchets Sanitaires
II.4.3. Risques sur le milieu naturel
II.4.4. Risques socioculturels de la gestion des déchets sanitaires
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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