De 1980 à nos jours : les grandes lois de l’habitat social face à une nouvelle crise durable du logement.
Parmi les autres grandes dates de l’histoire française des HLM, figure le 22 juin 1982, date à laquelle est promulguée la loi Quilliot qui instaura pour la première fois la notion de « droit au logement » dans son article premier . Le 31 mai 1990 marque également la promulgation de la loi dite « loi Besson », ciblée sur les personnes en difficulté, cette mesure s’inscrit dans une démarche de contractualisation entre l’Etat et les conseils généraux (généralisation des Plans Départementaux d’Action pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD) et des Fonds de Solidarité Logement (FSL)). Un an plus tard, le 13 juillet 1991 est adoptée la loi d’Orientation pour la Ville (LOV) comprenant l’obligation pour les villes insuffisamment dotées, de produire des logements sociaux. Cependant cette loi n’a qu’une faible portée, nombres de communes préférant payer une amende que d’investir dans la construction des logements sociaux manquant. Elle sera ainsi renforcée par la loi de Solidarité et Renouvellement Urbains (SRU) du 13 décembre 2000 qui, à travers son article 55, contraint les communes de plus de 3500 habitants situées dans des agglomérations de plus 50 000 habitants et comprenant une commune de plus de 15 000 habitants, à disposer d’un minimum de 20% de logements sociaux sur leur territoire d’ici 2020. Afin d’atteindre ces objectifs, deux lois seront adoptées, la loi d’Engagement National pour le Logement du 13 juillet 2006 (plus grande souplesse offerte aux collectivités concernant les règles d’urbanisme afin de les inciter à accueillir des opérations de constructions et renforcement des dispositifs de surveillances) et la loi sur le Droit Au Logement Opposable (DALO) du 5 mars 2007 , loi qui appuie par ailleurs le rôle du logement social dans l’accueil des personnes défavorisées : « Jusqu’alors traité à la marge des politiques du logement, le logement des personnes défavorisées est devenu l’axe central de l’intervention des pouvoirs publics dans le secteur Hlm alors que la France connaît une crise aigüe du logement abordable y compris pour les classes moyennes. »
Parallèlement à ces dispositifs, se multiplieront des offres de défiscalisation dans le secteur privé, ou plutôt des offres de fiscalité dérogatoire : « Ce système d’incitation fiscale a été mis en place depuis la fin des années 1980 en France. Il constitue un mode de production de logement qui mobilise des capitaux privés pour constituer une nouvelle offre en logements locatifs. Ce type de dispositif va à l’encontre d’une politique interventionniste et régulatrice de l’Etat qui prévalait pourtant jusqu’à la fin des années 70 ». Ce schéma de défiscalisation prend source dans la loi Quilès-Méhaignerie du 23 décembre 1986, elle sera prolongée en 2008 par la loi Scellier. Cette dernière vise à soutenir les investissements en locatif privé à travers une réduction d’impôt (réduction de 25% du prix du logement en 2009 et 2010, 15% en 2011 et 10% en 2012. Ce processus de défiscalisation n’est pas sans entrainer de multiples effets pervers. Ainsi, des constructions effrénées, irréfléchies, dans des zones non appropriées semblent constituer le revers de ce dispositif : « D’après le gouvernement, le dispositif est efficace mais trop coûteux et surtout il serait en partie responsable de la flambée des prix des logements neufs. Les contribuables qui se sont laissés prendre et ont acheté dans la précipitation et à l’aveugle des programmes de mauvaise facture dans des lieux où la demande locative est insuffisante à un prix supérieur à ceux du marché local, ne le regretteront pas. ».
La société ALOGEA évoquera également ces effets pervers dans son rapport RSE 2010 : « La culture de la vigne étant en perte de vitesse, l’arrachage des parcelles met à disposition des quantités importantes de foncier générant un étalement urbain déraisonnable et une désertification alarmante des centres bourgs, dont le secteur de la promotion privée ne se préoccupe guère. Cette débauche irresponsable de programmes de lotissements et de défiscalisation qui défigure les paysages entraîne une augmentation inexorable des coûts du foncier nu ». Cette loi qui prendra fin le 1 er janvier 2013 sera prolongée par la loi Duflot, loi actuellement au cœur des débats.
Depuis le début des années 2000, le secteur résidentiel connait à nouveau une crise durable du logement héritée de la baisse de construction amorcée depuis la fin des années 70 : « le leitmotiv de la décennie est redevenu la construction, argumenté par l’idée que la faible production des années 1980 et 1990 a creusé un nouveau déficit. L’urbanisme de projets, les grandes opérations pilotées par l’Etat et l’assouplissement des règles d’urbanisme sont revenus sur le devant de la scène, mais sans les moyens des vingt glorieuses. » . De plus, face à une envolée des prix de l’immobilier, l’offre d’habitat “bon marché” diminue considérablement
Contexte récent du logement social
Crise économique : ponction financière sur le logement social
Dans un contexte de crise économique, et suite à la mise en place en 2007 de la révision générale des politiques publiques (RGPP) , les mesures de ces dernières années semblent privilégier des ponctions dans les aides destinées au logement social : « c’est paradoxalement la remise en cause, voire la démolition du modèle d’intervention dominant jusqu’à présent, qui semble poursuivie avec une constance inquiétante : fragilisation du secteur HLM sous l’effet de la profonde transformation des mécanismes de financement du logement social, ponction sur les différentes sources de financement qui contribuent à la construction comme à la réhabilitation des logements sociaux (notamment la ressource d’action logement) pour compenser le désengagement de l’état, transformation du secteur de l’hébergement, affaiblissement durable de l’état local sous l’effet de la RGPP… » . Ainsi en 2010, le ministre du logement Benoist Apparu annonce la baisse des subventions unitaires versées par l’Etat à chaque logement. Les logements sociaux bénéficiant du Prêt Locatif à Usage Social (PLUS) voient leurs subventions passer de 2700€ en 2009 à 1000€ en 2010, les logements disposant du Prêt Locatif Aidé d’Intégration (PLAI) voient quant à eux leurs subventions passer de 12 000€ à 8 000€ pour ceux habitant en dehors des Zones Urbaines Sensibles (les subventions étant maintenues à hauteur de 12 000€ dans les ZUS).
Sommet de la terre de Rio de Janeiro 1992 : Création des Agendas 21
En 1992 se tient le troisième sommet de la terre à Rio, sont alors réunis 178 délégations, 110 chefs d’états ainsi que 2400 représentants d’organisation non gouvernementale (ONG). Suite à cet évènement, un texte fondateur composé de 27 principes est adopté (« Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement »).
Ce qui retient principalement l’attention lorsqu’il s’agit d’évoquer le Sommet de Rio de 1992 concerne la mise en place d’un programme d’action pour le 21eme siècle appelé Action 21 ou Agenda 21. Ce programme de plus de 800 pages, décomposé en 40 chapitres, pose 2500 recommandations conditionnant un développement durable (recommandations relatives à la santé, la pollution de l’air, la gestion des mers, des forêts et des montagnes…). Le programme d’action s’articule autour de trois grands principes, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, la production de biens et de services durables ainsi que la protection de l’environnement. Par ailleurs, le chapitre 28 du programme d’action met en avant le rôle central des territoires et des collectivités locales pour appliquer ces recommandations . Ces Agendas locaux sont peu à peu devenus, en France, l’une des pierres angulaires des politiques de MDE : « Un nouvel espace translocal se met ainsi en place à travers un référentiel d’échanges de bonnes pratiques à des niveaux multiples, local, national et européen, non plus hiérarchisés mais imbriqués les uns aux autres. Ces réseaux d’échange et de transfert de bonnes pratiques ont pour finalité la mise en œuvre d’une communauté de pratiques et de connaissances regroupant élus, professionnels, scientifiques et société civile. »
Transpositions nationales du Protocole de Kyoto : Instauration des plans nationaux et de la loi POPE
A l’échelle mondiale, le constat de l’origine anthropique de l’augmentation de la température moyenne et des émissions de GES, conduit à la ratification du protocole de Kyoto, en 1997. Parmi les objectifs fixés, on retiendra à l’échelle mondiale, une réduction par deux de la quantité de GES émis chaque année dans l’atmosphère ainsi qu’une diminution de 5,2% des émissions de GES pour 2008/2012 par rapport à leur niveau de 1990, réduction qui se traduit pour les pays occidentaux par le « Facteur 4 » (soit une division par 4 des émissions de GES d’ici 2050). A l’échelle de la France, l’objectif est de revenir en 2010 au niveau de 1990.
S’en suivit en 2000, l’adoption du Plan National de Lutte contre le Changement Climatique (PNLCC) ainsi que du Plan National d’Amélioration de l’Efficacité Energétique (PNAEE). Plans élaborés sous la direction de la Mission Interministérielle de l’Effet de Serre (MIES) en collaboration avec le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement afin de respecter les engagements pris à travers la signature du protocole de Kyoto. Le PNLCC pose comme objectif principal le non dépassement de 144 millions de tonnes d’équivalent carbone (MteC) en 2010 (pour une hypothèse de croissance de 2,2 % sur la période 2000-2010). Cependant deux ans à peine après le lancement de ce programme, les études réalisées attestent d’un retard considérable sur les objectifs annoncés : « il est clairement ressorti que la mise en œuvre du PNLCC avait été insuffisante jusque-là pour maitriser les émissions de GES sous l’objectif de Kyoto à l’horizon 2010, et notamment pour enrayer l’augmentation de certains secteurs (transports, bâtiments). Par ailleurs, le PNLCC reposait à 40% sur des mesures de taxation de l’énergie qui n’ont pas abouti compte tenu des décisions politiques du gouvernement de l’époque. » C’est également en 2002 que sera mis en place le Plan National Habitat Construction et Développement Durable (PNHCDD) afin de « mener une politique volontariste d’amélioration des performances thermiques du parc de logements existant et de poursuivre le renforcement des exigences de performance des constructions neuves » . L’année 2003 quant à elle, verra la création de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) à travers la loi Borloo, cette loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine définit les modalités d’intervention de l’État dans les Zones Urbaines Sensibles (ZUS). Est alors acté, la nécessité de rebâtir certains quartiers HLM afin de mieux les intégrer à la ville. Les opérations de démolition-reconstruction s’engagent alors que se redessine une profonde crise du logement abordable.
PRESENTATION DE LA COMMANDE
ALOGEA : une société engagée dans l’accompagnement social des locataires et la transition énergétique de son patrimoine
Fonctionnement de la société
Cette présente étude a été menée au sein de la structure ALOGEA, ex SAAHLM (Société Audoise et Ariégeoise d’HLM), ESH créée en 1912. Ce bailleur social, présent sur les départements de l’Aude et de l’Ariège, gère près de 4279 équivalents logements répartis sur 45 communes ce à quoi s’ajoute 2 Établissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), 7 foyers handicapés, 1 résidence sociale, 3 gendarmeries, 23 locaux commerciaux ainsi que 1 876 garages et places de parking.
L’entreprise est organisée sous l’autorité du Directeur Général, elle est composée de 64 salariés répartis en 3 pôles :
– Le pôle locataire (47 salariés) chargé de la gestion quotidienne des relations avec les locataires (traitement des réclamations techniques ou non, accompagnement et développement social, attributions des logements, suivi des impayés, etc.)
– Le pôle patrimoine (8 salariés) responsable des constructions neuves, des réhabilitations énergétiques des anciens logements et du suivi du chauffage. Le pôle administratif et financier (9 salariés) gère la comptabilité, le contrôle de gestion, l’informatique et les ressources humaines.
Un engagement dans une démarche environnementale
Dès 2007, le conseil d’administration d’ALOGEA actualise son plan stratégique en y intégrant le traitement du volet énergétique de son patrimoine ancien. Quelques mois plus tard sera décidé le passage au bois énergie des quatre plus importantes chaufferies collectives gaz du parc. Il est également décidé fin 2010, l’engagement dans une démarche de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) , ALOGEA devient alors membre de l’association DELPHIS, organisme regroupant 27 sociétés anonymes d’HLM (près de 215.000 logements sociaux), dont l’ambition est d’accompagner ses sociétés membres dans l’amélioration de leurs pratiques professionnelles. Dans cette optique l’association DELPHIS développa le référentiel EURHOGR (EURoppean HOusing – Global Reporting), unique référentiel de RSE (à l’échelle européenne) dans le domaine du logement social, ce dernier intègre de multiples indicateurs regroupés autour de 5 thématiques (cf : Annexe 2 Schéma DELPHIS) : – Promouvoir l’équilibre social des territoires ; – Préserver l’environnement ; – Contribuer à une économie durable ; -Valoriser les ressources humaines ; – Gouvernance et relations aux parties prenantes.
Un stage visant le diagnostic d’un site complexe
Arrivée dans la société et prises de marques
Mon stage intervint au sein du “Service Gestion Locative, Développement et Accompagnement Social“ de la structure, il fut décroché en répondant à une annonce lancée par la Société suite au départ momentané (pour congé maternité) de l’animatrice éco-développement habitat social. L’offre de stage précisait donc les missions inhérentes à ce poste, missions qu’il convenait d’assurer le temps du remplacement. Durant les deux premiers mois passés au sein de l’entreprise, j’ai ainsi pu réaliser certaines tâches qui m’ont permis de comprendre le fonctionnement de l’ESH, le rôle des différents salariés, ainsi que les activités accomplies par l’animatrice écodéveloppement. J’ai notamment pu mener des états des lieux de logements situés dans des grands ensembles Carcassonnais en passe d’être réhabilités. J’ai également pu assister à des réunions de concertation avec des locataires de Castelnaudary où 228 logements sont en cours de réhabilitations énergétiques, une réunion avec un centre social de Carcassonne (partenaire d’ALOGEA) sur la mise en place d’un futur jardin partagé ou encore une rencontre avec des locataires de Narbonne ayant participé au défi famille à énergie positive… Si ces diverses rencontres m’ont permis de m’acclimater au fonctionnement de la société et aux projets en cours, il ne s’agit pas là de mon objet d’étude. Ce dernier émergera en effet suite aux premiers échanges entretenus avec l’ancienne responsable du Service Gestion Locative et Développement Social ainsi qu’avec ma tutrice, directrice du Pôle Locataires.
Objet de la commande : Le Clos du Chandelet, un problème épineux
Au cours de ces discussions fut évoqué à plusieurs reprises le cas du Clos du Chandelet à Pamiers, site de logements collectifs certifiés Très Haute Performance Energétique (THPE), bâtis en 2010, sur lequel la société rencontre plusieurs difficultés. Seront entre autre évoqués un dysfonctionnement technique qui entraina l’inversion de compteurs d’énergie sur certains logements, une variation suspecte des consommations enregistrées sur site au fil des ans ou encore des prestations inhérentes aux caractéristiques du site mais qui se répercutent sur le montant des charges locatives (importantes sur ce site). Les caractéristiques techniques de ce site seront détaillées par la suite ainsi que celles des deux autres terrains d’études.
Le Clos du Chandelet n’est en effet qu’un des trois sites sur lesquels je me suis rendu. Durant mon premier entretien exploratoire avec l’agent de cité d’ALOGEA (en charge des logements de Pamiers), ce dernier me fit part des différences notables qu’il avait relevé entre le Clos du Chandelet où s’élevaient de nombreuses plaintes, et deux sites voisins. Le Hameau du Chandelet (26 maisons individuelles bâties en 2011 certifiées HPE) situé en bordure du Clos et les Canonges (12 maisons individuelles non certifiées, bâties en 2007) site où, selon l’agent de cité, ALOGEA rencontre le moins de difficultés.
Il sera donc décidé de réaliser une étude de cas sur ces trois sites, la diversité des caractéristiques techniques et des contextes locaux appelait en effet à une comparaison de ces lots de logements.
Le projet des bâtiments économes : des résultats mitigés
Suite à l’application des récentes réglementations thermiques, de nouveaux logements technicisés et isolés se multiplient chaque jour. Cependant l’apparition de ces nouveaux bâtis s’accompagne de son lots d’échecs plus ou moins importants selon les cas se traduisant la plupart du temps par une insatisfaction des occupants (limités dans leurs pratiques, souffrant d’inconforts d’été…) et/ou par des gestes, des équipements contre indiqués qui entrainent bien souvent des contre-performances énergétiques, des effets rebonds : « Pour les politiques publiques qui cherchent à optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments dans le but de contenir les dépenses d’énergie, l’effet rebond est un obstacle. Alors que cette politique est en phase avec la rationalité économique des entreprises et des gestionnaires d’immeubles, elle atteint plus difficilement son but pour les ménages car elle ne correspond pas à leur logique d’arbitrage, qui ne va pas spontanément vers la recherche d’économies financières ».
Nombre d’études se sont ainsi attachées à étudier les modes de réceptions de ces structures, montrant les limites de telles conceptions. Nous pouvons notamment évoquer le travail mené par Jean Carassus sur les bureaux certifiés HQE Exploitation, selon lequel les différences entre performances conventionnelles et performances s’expliqueraient selon trois causalités : « – La première peut être une différence de l’utilisation par les occupants avec les prévisions conventionnelles, en particulier sur la température intérieure et la durée d’occupation ; – La seconde peut être due à des difficultés de gestion et de pilotage de l’installation technique ; -La troisième peut être relative à la programmation, la conception ou à la réalisation de l’immeuble, avec par exemple certains choix de programmation inadaptés à la gestion ou des équipements une fois installés moins performants que prévu. ».
Le projet des bâtiments économes pêche en cela qu’il suppose une adaptation pure et simple des occupants aux caractéristiques du bâti. La question du développement de ce type de bâti se traduit dès lors par celle de l’acceptabilité sociale de ces logements, dans une telle considération, il s’agit d’observer si les occupants se conforment ou non aux dispositifs techniques présents. Le succès de l’émergence de ces villes intelligentes (smart cities) qui se traduisent par la construction de logements éco-performants, technicisés, équipés des nouvelles technologies d’information et de communication repose ainsi sur le degré d’adaptation des occupants. Le projet « smart cities » repose donc sur la transformation de ces occupants en « smart habitants », cependant l’intuition de l’usager ou la simple mise à disposition de modes d’emplois semblent insuffisant pour permettre une telle adaptation. Un important travail de traduction doit en effet être engagé afin de permettre une montée en compétence des habitants, cela nécessite cependant que ces derniers adhèrent au projet en question, or nombreuses sont les études montrant les freins d’une telle adhésion (complexité des dispositifs, bénéfices trop faibles aux yeux des usagers, préoccupation liée aux économies d’énergie secondaire face à d’autres inquiétudes : travail, santé, famille…) : « le constat qui est fait à ce jour, et confirmé par le groupe de travail Innovation et Recherche dans le Bâtiment du Grenelle de l’Environnement, est que les bâtiments sont considérés par leurs concepteurs d’abord comme des ouvrages techniques, et de moins en moins comme un service rendu aux usagers […] dans le projet de smart cities, le logement est vécu comme un objet technique qui, au mieux suppose de l’intuition, et au pire nécessite un simple mode d’emploi destiné à ses occupants. La relation est alors asymétrique et, en dehors de ces porte-parole de la technique, elle s’organise autour de consignes, d’étiquettes énergie et de compteurs face auxquels les usagers restent le plus souvent démunis. »
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Table des matières
1. INTRODUCTION DE L’ETUDE : DES PREOCCUPATIONS EN TERMES DE SANTE
A LA PROBLEMATIQUE ENERGETIQUE
1.1. Retour historique sur le secteur résidentiel
1.1.1 Le bâti : un enjeu de santé publique
1.1.2 Fin XIXe : Naissance du logement social
1.1.3 De l’après-guerre aux années 60 : vers un interventionnisme étatique
1.1.4 Crise pétrolière de 1973 : Une réorientation de la politique française du logement
1.1.5 De 1980 à nos jours : les grandes lois de l’habitat social face à une nouvelle crise durable du logement
1.1.6 Contexte récent du logement social
1.1.6.1 Crise économique : ponction financière sur le logement social
1.1.6.2 Caractéristiques des occupants du parc locatif aidé
1.2 Les politiques publiques de MDE et le secteur résidentiel
1.2.1 Le choc pétrolier de 1973 : facteur déclencheur d’une prise de conscience environnemental
1.2.2 La MDE : une vision technicienne ?
1.2.2.1 Première réglementation thermique
1.2.2.2 Les années 80 : Création de l’Agence Française de la Maîtrise de l’Energie
1.2.2.3 Les années 90 : tournant des politiques publiques en matière de MDE
1.2.3 Sommet de la terre de Rio de Janeiro 1992
1.2.4 Protocole de Kyoto, plans nationaux et loi POPE
1.2.5 Le Grenelle de l’environnement : Des objectifs inédits pour le secteur résidentiel
1.3 Le bâtiment : un secteur stratégique pour les politiques de MDE
1.3.1 Etat des lieux
1.3.2 Une diminution des consommations de chauffages contre balancées par une hausse des usages liés à l’électricité spécifique
1.3.3 Zoom sur l’habitat social : un parc ancien handicapant d’autant plus les populations précaires
2. PRESENTATION DE LA COMMANDE
2.1 Présentation de la structure d’accueil : ALOGEA une société engagée dans l’accompagnement social des locataires et la transition énergétique de son patrimoine
2.1.1 Fonctionnement de la société
2.1.2 Caractéristiques du parc de la société : Un patrimoine ancien à rénover
2.1.3 Caractéristiques des locataires : une part importante de ménages en situation de précarité
2.1.4 Un engagement dans une démarche environnementale
2.2 Un stage visant le diagnostic d’un site complexe
2.2.1Arrivée dans la société et prises de marques
2.2.2 Objet de la commande : Le Clos du Chandelet, un problème épineux
2.2.3Trois sites singuliers
2.2.3.1 Le clos du Chandelet : un impressionnant dispositif technique
2.2.3.2 Le Hameau du Chandelet : un lotissement pavillonnaire récent
2.2.3.3 Les Canonges : des logements non certifiés
2.3 Une approche de type sociotechnique pour appréhender la réalité des terrains
2.3.1 Problématique de départ
2.3.2 Approche conceptuelle : L’approche socio-technique
2.3.3 Le projet des bâtiments économes : des résultats mitigés
2.3.4 Approche compréhensive et démarche inductive
2.3.5 Un échantillonnage visant l’intégration d’une diversité de profils
3. RESTITUTION DE l’ENQUETE : LES ECONOMIES D’ENERGIE, FRUITS D’UNE COCONSTRUCTION ENTRE DISPOSITIONS, DISPOSITIFS ET DYNAMIQUES SOCIALES
3.1 Les dispositions sociales
3.1.1 Aperçu de la diversité des pratiques de consommation : un enchevêtrement de pratiques énergivores et vertueuses
3.1.1.1 Des pratiques de chauffe énergivores : 20°C-21°C comme températures privilégiées
3.1.1.2 Le tri des déchets : une pratique difficilement respectée
3.1.1.3 Des enquêtés se déclarant sensibilisés aux gaspillages énergétiques
3.1.2 Le poids du parcours résidentiel et biographique
3.1.2.1 Des pratiques héritées de l’enfance
3.1.2.2 La trajectoire résidentielle : un élément déterminant
3.1.3 Alimentation et équipements domestiques : un arbitrage permanent entre une pluralité de critères de choix
3.1.3.1 Le poids des considérations financières
3.1.3.2 …face à d’autres logique d’achat (qualité, simplicité d’usage)
3.1.3.3 L’équipement domestique : un poste de dépense important
3.1.4 L’économie d’énergie : une pluralité de significations
3.1.4.1 Economie d’énergie et économie financière : une relation pas si évidente
3.1.4.2 Un combat perdu d’avance
3.1.4.3 Une source de conflits au sein du ménage
3.2 Les dispositifs techniques
3.2.1 De multiples insatisfactions liées aux logements
3.2.1.1 Des aberrations architecturales
3.2.1.2 Des stratégies de contournements : condition d’une réappropriation des logements
3.2.1.3 Les Canonges : Des logements de moindres qualités générant de multiples insatisfactions
3.2.1.4 Les logements certifiés : des injonctions non respectées à défaut de compréhension et d’alternatives
3.2.1.5 Un inconfort d’été généralisé
3.2.2 Le système de chauffage : Un système technique complexe écartant l’usager de la gestion du chauffage
3.2.2.1 Le Hameau du Chandelet : L’usine à gaz
3.2.2.2 Les Canonges : Des systèmes classiques n’étant pas à l’abri de dysfonctionnements
3.2.3 Le mode d’emploi : un acteur à ne pas négliger
3.2.4 Des logements tout de même plaisants
3.3 Les dynamiques sociales
3.3.1 L’environnement des sites
3.3.1.1 Des logements choisis pour leurs situations
3.3.1.2 Le Clos du Chandelet : entre nuisances et méfiances
3.3.1.3 Le Hameau du Chandelet et les Canonges : un environnement davantage apaisé
3.3.2 Les charges locatives : bête noire du Clos du Chandelet
3.3.2.1 Détail des charges locatives : une différence notable entre les trois sites
3.3.2.2 Des économies d’énergie
3.3.2.3 …masquées par le poids des charges
3.3.2.4 L’inaccessibilité du détail de la répartition des charges locatives
3.3.3 La gestion de la chaufferie bois et du Clos du Chandelet : un jeu d’acteurs complexe
3.3.3.1 La gestion de la chaufferie bois du Chandelet
3.3.3.2 Gestion du clos du Chandelet : entre déficit de liaisons et dysfonctionnement technique
3.3.4 Le Clos du Chandelet : Un potentiel éclipsé devant une combinaison de facteurs
3.3.4.1 Un taux de départ conséquent sur le Clos du Chandelet
3.3.4.2 Pamiers un marché du logement peu tendu
3.3.5 Les locataires et l’agent de cité
3.3.5.1 Un catalyseur des problèmes rencontrés sur le Clos du Chandelet
3.3.5.2 Des relations sereines sur le Hameau du Chandelet et les Canonges
3.3.6 Le Hameau du Chandelet et les Canonges : une confusion notable autour de l’entretien
des sites
3.3.6.1 Un exemple à travers l’éclairage extérieur des Canonges
3.3.7 L’accompagnement des locataires
4. PISTES DEREFLEXION
4.1 Accompagner les locataires : informer, traduire et intervenir
4.2 Enrôler les locataires
4.3 Mettre en place une alternative écologique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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