Le système bancaire franco-canadien : un secteur anglo-québécois

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Français et Anglo-Québécois dans les institutions régulatrices d’un « doux commerce » transatlantique

La notion même de « doux commerce », si elle renvoie à Montesquieu, suscite à la fin des années 1910 un engouement renouvelé en France, où le commerce tend à être érigé en « nécessité vitale11 » au lendemain de la Grande Guerre. L’idée selon laquelle l’interpénétration de l’État et du marché permet l’accès au bien commun est l’une des convictions profondes des élites technocratiques alors en formation, Étienne Clémentel en tête. Ce contexte est aussi, par conséquent, celui de la genèse de la diplomatie économique : il s’agit d’un ensemble de pratiques d’influence dont les contours sont difficiles à délimiter, mais qui permettent d’asseoir la puissance d’un État en jouant sur l’étendue des débouchés qu’il représente, sur l’exportation de sa production, ou encore sur la promotion de son système productif. Laurence Badel signale qu’elle est portée par une stratification » d’acteurs : des instances tantôt étatiques, tantôt parapubliques ; des réseaux d’affaires ; des entreprises. Et force est de constater qu’aussi balbutiantes que soient les relations commerciales franco-québécoises, elles s’adossent déjà à un véritable millefeuille d’institutions. Elles sont autant de lieux mixtes où se fréquentent Anglo-Québécois et Français, et au sein desquels les Canadiens français sont relativement peu présents, bien qu’ils n’en soient jamais formellement exclus.

Les chambres de commerce, sanctuaires du libre-échange

Les chambres de commerce québécoises des années 1920 et 1930 sont des institutions clairement hiérarchisées. Les plus puissantes, traitant réellement d’affaires internationales, sont localisées à Montréal. Deux autres, au régime bilingue, traitent d’affaires régionales : il s’agit de celles de Sherbrooke et de Québec. Pour ces dernières, l’horizon extra-provincial compte peu : elles constituent plutôt des organes de gestion des infrastructures, à mi-chemin entre le groupe d’intérêt et l’administration municipale28. Pour ces raisons, nous nous concentrerons ici sur Montréal : dans la métropole, les chambres de commerce constituent un paysage nettement compartimenté. Depuis 1822, les milieux d’affaires anglophones se réunissent au sein du Board of Trade29, dont le régime linguistique est unilingue. L’émergence de dynasties commerciales francophones est à l’origine de la naissance de la chambre de commerce de Montréal (CCM), en 1887, elle aussi strictement unilingue. Jusqu’en 1992, date de fusion des deux chambres, les réseaux d’affaires montréalais se sont finalement fort peu interpénétrés, séparés par la barrière de la langue et tout ce qu’elle recouvre de dissensions politiques.

Les missions commerciales : prétexter puis célébrer la rencontre

Avec le milieu diplomatique et celui des chambres de commerce, ces missions constituent un troisième lieu de la sociabilité commerciale nouée entre Français et Anglo-Québécois. Nous avons déjà abordé le cas de celles qui sont majoritairement à l’instigation de la France : la mission Fayolle d’abord (1921), puis Jacques Cartier ensuite (1934)44. D’autres missions de plus petite envergure les ont accompagnées, à l’instar du train-exposition français au Canada, qui sillonne la Confédération de 1921 à 192345, de la tournée de promotion des vins français organisée par le maire de Dijon (automne 1923)46, ou encore de l’envoi de conseillers commerciaux à Montréal en 193147. Ces quatre manifestations commerciales de l’entre-deux-guerres trouvèrent toujours un écho favorable au sein du Board of Trade, à l’image du propos de son président Robert J. Magor en 1934 : J’espère qu’ensemble, nos deux pays [la France et le Canada] avanceront sur la voie de la prospérité et coopéreront à leur bien-être commun. Il est nécessaire que les nations raisonnent aujourd’hui à l’échelle internationale. Sans cela, point de liberté ; et l’échange commercial est l’un des attributs de la civilisation occidentale qui fonde notre fierté en elle.48
Les missions d’initiative anglo-québécoise sont cependant moins connues que les grand-messes orchestrées par le Quai d’Orsay en 1921 et surtout en 1934 : elles ont pourtant participé à d’importantes rencontres commerciales, voire au développement de partenariats durables – à l’instar de celui qui unit Montréal et Lyon.
En octobre 1923, alors qu’il est maire de Lyon, Édouard Herriot est reçu en déplacement officiel par le maire de Montréal, Médéric Martin. Le Français est alors en plein cœur d’une tournée nord-américaine, au cours de laquelle il cherche à justifier la présence française en Sarre et dans la Ruhr, fort impopulaire dans les milieux anglo-saxons. Cela dit, il compte également mettre à profit sa visite du Québec pour attirer des exposants canadiens à la foire de Lyon, sans pour autant paraître disposer d’une feuille de route préétablie49. Qu’à cela ne tienne : le conseil d’administration du Board of Trade, le joailler Henry Birks en tête, convie Herriot à un dîner dans les salles de réception de la chambre de commerce anglophone. Y sont également invités les directeurs de tous les grands magasins de Montréal – d’Eaton’s à Ogilvie en passant par la Holt-Renfrew. L’objectif est simple :qu’ils envoient des représentants de commerce à Lyon, afin de s’y porter acquéreurs de produits français pour garnir les vitrines de la rue Sainte-Catherine50. C’est chose faite au printemps 192451. En décembre de la même année, le consul de France Émile Naggiar, convié à une réunion du très exclusif Canadian Club de Montréal, rapporte à la direction d’Amérique le déroulement de sa soirée : il dit n’y avoir entendu que des louanges d’Édouard Herriot, dont l’érudition, la politique d’ouverture, et enfin l’accueil ménagé aux Canadiens sont vantés52.

Les loges maçonniques, lieux d’une sociabilité codifiée et régulière entre gens d’affaires

En 1937, loin du CFA et depuis son cabinet de travail, le consul de France à Montréal René Türck voit passer sous ses fenêtres une manifestation organisée par Adrien Arcand, que l’historiographie reconnaît comme l’incarnation d’un fascisme canadien français83. Un cri en particulier semble frapper le diplomate : « À bas la franc-maçonnerie ». Préoccupé par l’événement, il écrit sans ambages au Quai d’Orsay : « Crier ‘‘À bas la franc-maçonnerie’’ revient à crier ‘‘À bas les Anglais’’84 ».
Il faut reconnaître à René Türck une forme de lucidité lorsqu’il dresse ce constat85. Si les premiers maçons sont attestés au Québec dès 1759, la première et plus importante obédience maçonnique y est fondée en 1869 : il s’agit de la Grande loge du Québec (GLQ). Siégeant au temple maçonnique de Montréal, elle regroupe la quasi-intégralité des loges québécoises et elle est en pleine croissance tout au long du premier vingtième siècle : environ 3 900 membres en 1900, 10 000 en 1920, un peu plus de 16 000 en 1930. Or, la GLQ est une obédience régulière : exclusivement masculine, ses membres suivent, de manière écrasante, un rite anglo-saxon connu sous le nom de « rite Émulation ». Elle n’a donc aucune connexion avec les loges françaises, hétérodoxes et déjà mixtes, rassemblées dans le Grand Orient de France. L’héritage britannique de la GLQ, très prononcé, fait en sorte qu’une seule de ses loges (parmi la soixantaine qu’elle fédère en 1920) possède des statuts francophones au cours de l’entre-deux-guerres : c’est la loge des Cœurs-Unis. Fondée en 1872, elle est en réalité très loin d’être canadienne française, puisqu’elle regroupe bon nombre d’immigrants français installés à Montréal86. C’est d’ailleurs l’épicier Joseph Edmond, né en France, qui est à son instigation. Il s’entoure rapidement d’autres compatriotes – pour l’essentiel négociants de gros – tous arrivés au Canada entre 1850 et 1870 : Henri Jonas, Félix Cornu, Pierre Cizol, Léger Meunier, ainsi que le photographe Alfred Boisseau, qui dispose d’une solide réputation au sein de la colonie française de Montréal. Soulignons-le : ces Français font le choix de l’anticonformisme en rejoignant une loge régulière – et surtout, en y restant. En effet, l’immigration française au Québec, ainsi que le désir de certains Canadiens français de rejoindre une loge non britannique, avaient poussé à la constitution de loges hétérodoxes suivant le rite français, et donc alignées sur Paris (comme la loge Émancipation, fondée en 1896)87.
Rien de tout cela pour les frères de la loge des Cœurs-Unis, qui constituent à ce titre l’un des groupes centraux dans l’établissement de contacts privilégiés entre gens d’affaires français et anglo-québécois. Ses quelque 600 membres (en 1930) partagent un arrière-plan sociologique assez commun, puisqu’ils sont généralement chefs d’entreprise ou indépendants libéraux. En plus de suivre un rite commun à celui des autres loges de la GLQ, ils sont amenés à en fréquenter les membres. En effet, toutes les loges affiliées à la GLQ partagent un même temple maçonnique, rebâti intégralement en 1928 en raison de la croissance rapide des effectifs réguliers, et participent aux frais communs de son entretien. Ils sont en outre dotés d’un droit dit d’inter-visite, ce qui leur permet, lorsque l’autorisation leur en est donnée, d’assister au rite des autres loges régulières fédérées dans la GLQ.
Or, dans les couloirs du temple maçonnique de Montréal, dans les années 1920 et 1930, on ne croise nul autre que Frank Meighen, Huntley Drummond, Thomas Shaughnessy, Hugh Montagu Allan ou encore John Molson88 – autant d’incarnations de l’élite commerçante anglo-montréalaise. L’entrée en maçonnerie y est devenue de plus en plus valorisée au début du XXe siècle pour plusieurs raisons : l’anticléricalisme voltairien qu’incarnait la franc-maçonnerie, la forte implantation de celle-ci aux États-Unis, sa grande popularité au sein des milieux orangistes, et enfin la remarquable réussite sociale de certains maçons du siècle qui venait de s’achever – John A. McDonald en tête.
La nature même des réunions maçonniques, très ritualisée, facilite la création de liens intenses, atypiques et presque corporatistes : derrière l’uniforme maçonnique, les différences linguistiques, économiques, voire confessionnelles, sont aplanies. La régularité du rite maçonnique permet en outre de cultiver des relations de longue durée, qui n’ont certainement pas été étrangères au succès de certains négociants français qui ont fait le choix d’intégrer la loge des Cœurs-Unis. C’est en particulier le cas pour Henri Jonas : après être devenu maçon en 1872, son affaire d’importation de biens français connait un essor fulgurant, si bien qu’il ferme une boutique exiguë de la vieille ville de Montréal pour en ouvrir une rue Saint-Paul en 190789. Elle ne ferme qu’au milieu des années 1970. La fortune de Jonas relève d’un succès dans le milieu du négoce traditionnel davantage que du grand capitalisme financier : pourtant, en 1926, on retrouve l’importateur parmi le comité de relèvement du Franc mis sur pied par le sénateur Dandurand90. Il y a fort à parier que sa fréquentation des milieux anglophones, qui constituent sa clientèle tout autant que son entourage amical depuis son entrée en loge, n’est pas tout à fait étrangère à cette remarquable ascension.

L’influence civilisationnelle de la France au Québec anglais

Avant de se rendre dans les plaines d’Artois, Kate Reed, arrivée à Paris depuis Montréal le 15 août 1928, ne chôme pas. Au crépuscule de sa vie, et également en forme d’adieu au monde, elle réalise un long voyage dont la visite des champs de bataille est l’apex. L’été 1928 est pour elle l’occasion d’écumer le pays : après être arrivée dans la capitale, elle réalise un long trajet en train pour se rendre d’abord à Saint-Jean-de-Luz, où elle retrouve de nombreuses amies, dont Lady Reynolds, apparentée aux Drummond1. Épaulée par sa jeune interprète française, Simone de Courtis, elle prend la voiture de son fils Gordon pour visiter toutes les Pyrénées françaises2. Au départ de Biarritz, elle rejoint Pau puis Carcassonne ; apprenant par une lettre qu’une de ses vieilles connaissances se trouve peut-être à Avignon, elle saute dans un train pour s’y rendre3. Mais pressée par un carnet de bal bien rempli, Kate Reed doit déjà revenir à Paris. Car elle n’a pas de temps à perdre : le 29 août, elle déjeune avec l’industriel Bruce Lustgarten, qui est revenu du Touquet pour la voir, au Meurice ; le lendemain, elle doit honorer l’invitation de Tudor et Dolores Wilkinson, collectionneurs américains, qui se sont établis dans une vaste demeure du 18, quai d’Orléans, sur l’île Saint-Louis4. Puis il faut dîner à la Reine Pédauque avec une certaine Helen Fitzrandolph de Montréal, et se rendre à un bal organisé par des amis venus eux aussi du Québec : à peine a-t-elle le temps de s’embarquer pour le Touquet, qu’il serait dommage de ne pas avoir vu tant on lui en dit du bien. Fort heureusement, elle a toujours sur elle une bouteille d’Évian, dont sa femme de chambre lui a assuré qu’elle était la garantie d’une bonne santé5. D’ailleurs, de son aveu même, la nourriture délicieuse6 » tout autant que le souvenir des « charmants hommes basques7 » ne manquent pas de la fortifier.
Le journal de l’année 1928 est le seul de Kate Reed qui nous soit parvenu. Il est cependant la preuve que la riche Montréalaise n’en est pas à son baptême du feu lorsqu’elle visite alors la France : non seulement mentionne-t-elle qu’elle s’y est déjà rendue douze ans auparavant avec son époux, mais l’ampleur du réseau qu’elle y possède montre qu’elle a ses habitudes dans le pays8. Elle y retrouve plusieurs de ses compatriotes estivants, ce qui témoigne également de son insertion dans une vaste colonie nord-américaine » en France9. Certes, le monde social de Kate Reed est défini par le statut partagé de ceux qui le composent, point commun plus transversal que celui de la nationalité. Pour autant, elle paraît y retrouver bon nombre d’Anglo-Québécois qui sont, comme elle, familiers d’une France chic, frivole, distrayante – mais qui n’en est pas moins le lieu où il faut se trouver pour être à la mesure de son rang.
Le cas de Kate Reed est l’illustration de certaines habitudes du milieu élitaire anglo-québécois. Loin de fonctionner en isolat, les codes sociaux de ce groupe sont aussi ceux que l’on retrouve dans la haute bourgeoisie internationale, en particulier américaine. Joan DeJean a tenté de montrer, dans un essai de généalogie du soft power français, comment les pratiques sociales des classes fortunées étaient façonnées par une référence constante à la France10. Il faut, selon elle, remonter au XVIIIe siècle pour en comprendre les facteurs principaux : la maîtrise du français dans les cours européennes, le rôle précurseur de la France dans l’émergence de la sociabilité salonnière, la circulation par des voyageurs cosmopolites de pratiques dessinant un « art de vivre » français – ce dernier relevant d’un artefact utile à la distinction bien davantage que de l’adoption d’une coutume supposément authentique.
Joan DeJean défend en historienne une vision que l’on retrouve chez plusieurs théoriciens des relations internationales, selon laquelle l’influence culturelle, produit d’une histoire et d’un récit sédimenté dans la longue durée davantage que pur résultat d’une politique planifiée, doit être placé au fondement de toutes les relations qui peuvent être nouées entre deux groupes – y compris les relations de pouvoir11. Aussi forte qu’elle soit, cette hypothèse mérite d’être suivie un instant, puisqu’elle a sa part de validité pour comprendre les relations entre le Québec anglophone et la France. Car si le début de siècle est celui d’une « offensive culturelle12 » du Canada en France, menée sous l’égide de Philippe Roy, la réciproque est-elle vraie ? À vrai dire, qu’un réseau comme celui de Kate Reed se soit structuré en France ne s’explique pas par la seule diplomatie culturelle française.
Comme pour contrebalancer l’ouverture des sections politiques et économiques du Quai d’Orsay aux Anglo-Québécois, le Service des œuvres françaises à l’étranger (SOFE), créé en 1920, ne leur accorde pas une importance décisive. Jusqu’en 1940, l’activité canadienne du SOFE, par ailleurs dotée d’un maigre budget, est très largement dominée par la valorisation de l’héritage français au Canada, qu’il considère comme une priorité13. L’organisation d’échanges culturels est orientée par ce principe cardinal : les contacts ecclésiastiques coordonnés par le SOFE ne concernent que le clergé catholique14, les artistes français envoyés au Canada pour représentation le sont toujours pour s’adresser en français à un public francophone15. Sur le plan éducatif, le SOFE dispose d’une stratégie là aussi centrée sur la promotion du fait français. Au niveau de l’enseignement supérieur, les programmes d’échanges universitaires qu’il encadre concernent des étudiants de langue française, afin de consolider des ponts entre Québec et France16. Plus révélatrice encore est l’attitude du SOFE vis-à-vis des Alliances françaises : on ne trouve, dans les archives du Service, aucune trace de contacts avec celles de Montréal ou de Québec, alors que des liens sont attestés avec des Alliances françaises situées dans des provinces anglophones (Halifax, Regina, Vancouver)17. En des territoires déjà acquis à la francophonie, toute politique de promotion du français serait superflue. Il ne faut pas tant y voir une méconnaissance de la société québécoise que l’absence des anglophones sous le radar du SOFE : hors du Québec, on encourage le parler français ; et au Québec même, on soutient la culture canadienne française, puisqu’il n’y aurait pas vraiment lieu de faire de la province un chantier linguistique18.

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Table des matières

RÉSUMÉ
REMERCIEMENTS
AVERTISSEMENTS
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES FIGURES
TABLE DES ANNEXES
TABLE DES ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
Enjeu central de la recherche.
Qui sont les Anglo-Québécois ?
La France, une alma mater comme une autre ? Paysage historiographique.
Termes et concepts.
Cadrage chronologique.
Hypothèses de recherche.
Positionnement théorique et méthodologique.
Présentation des sources.
PARTIE 1 – LA FOURRURE ET LES MÉDAILLES. LES CONTACTS ÉLITAIRES DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES 
Chapitre 1 – De Ravenscrag au Quai d’Orsay. Réseaux politiques, réseaux diplomatiques entre la France et le Québec anglophone.
1. Français et Anglo-Québécois dans un triangle diplomatique en formation.
2. La France, une référence pour négocier son identité anglo-québécoise.
3. Nouvelles de France : la guerre, (re)découverte d’une nouvelle mère-patrie.
4. Le français, langue du concert des nations.
5. La main tendue du Quai d’Orsay au Québec anglophone, composante d’une politique étrangère française à l’échelle atlantique.
Chapitre 2 – Les affaires sont les affaires.
Réseaux marchands et ententes cordiales.
1. Français et Anglo-Québécois dans les institutions régulatrices d’un « doux commerce » transatlantique.
L’État français et les réseaux d’affaires anglophones.
Les chambres de commerce, sanctuaires du libre-échange.
Les missions commerciales : prétexter puis célébrer la rencontre.
Le système bancaire franco-canadien : un secteur anglo-québécois.
Une nouvelle figure du commerce international canadien :
l’expert anglo-québécois en affaires françaises.
2. Les coulisses du monde des affaires : rapprochements informels et sociabilités commerciales entre Français et Anglo-Québécois
Le comité France-Amériques, une colonne vertébrale.
Les loges maçonniques, lieux d’une sociabilité codifiée entre gens d’affaires.
Les réseaux franco-protestants, pépinières de passeurs.
3. Les fruits de la concorde : de la sociabilité commerciale à la construction d’un écosystème d’affaires franco-canadien.
La Manche, plus que l’Atlantique, sépare les milieux d’affaires français et anglo-québécois.
Les niches francisées du monde des affaires anglo-québécois.
Chapitre 3 – The French « bon goût ». L’influence civilisationnelle de la France au Québec anglais.
1. La francophilie anglo-québécoise : un fait social, culturel et politique.
2. La pratique du voyage en France chez les Anglo-Québécois : un Grand Tour à lui seul
3. Une deuxième alma mater : les Anglo-québécois sur les bancs des universités françaises.
Qui part et pourquoi ?.
Partir sans financement.
Les boursiers subventionnés par des institutions privées.
Le cas particulier des boursiers d’Europe anglophones.
4. De mariages mixtes en familles mixtes : les ressorts socio-culturels De l’union entre Français et Anglo-Québécois.
5. De la francophilie à la société de salon(s)
Les anglophones, convives assidus des salons français du Québec.
Les bastions culturels de l’anglophonie québécoise sont des lieux francisés.
6. Les réseaux artistiques entre France et Québec anglais à l’heure de la génération perdue.
PARTIE 2 – PLUSIEURS FRANCE, PLUSIEURS QUÉBEC. LE TEMPS D’UNE REDÉCOUVERTE MUTUELLE, 1940-1949 p. 168
Chapitre 4 – Le deuxième abandon de l’abandon. L’établissement de relations politiques entre France et Québec anglophone.
1. Les Français parlent aux Canadiens anglais : la France libre en exil et les Anglo-Québécois.
Les premiers pas timides des Français libres au Canada et la découverte d’alliés inespérés.
Les facteurs de la sympathie anglo-québécoise.
Les synergies entre France libre et communauté anglo-québécoise.
2. La colonie française de Montréal,
un groupe divisé qui perd sa proximité avec les anglophones.
3. « Voler au secours de la France » : les réseaux de la solidarité anglophone, 1943-49 .p. 192
Les sections masculines du CRCF :
un calque parfait du comité France-Amérique.
Les sections féminines du CRCF :
la charité anglo-québécoise au service de la France.
4. Gratitude, reconnaissance et persistance de la mémoire :
une décennie de construction de liens politiques durables.
Chapitre 5 – « Armfuls of Red and White Roses ».
Être un Québécois anglophone mobilisé en France.
1. Le Marlowe Lowdown, source et ressource de médiation atypique
Les presses du couple Blake.
Le territoire alternatif du réseau social.
« A new normal is created » : reconstituer le quotidien
2. « I’ve spoken to a few Frenchmen so far » :
le moment de la mobilisation en France.
Combattre en France : l’Hexagone est avant tout un théâtre de guerre.
« Vous êtes dans ma maison ! » :
des Anglo-Québécois vivant à l’heure française
L’expérience française : un choc politique pour les soldats mobilisés.
3. « Gay Parisians » : la sortie de guerre, un moment de perméabilité culturelle.
« The Parisian life » : une parenthèse enchantée.
Se former pour se réadapter à la vie civile au Canada.
4. Par lettres ou par valises : rapporter la France au Québec anglophone.
11
Le Marlowe Lowdown, un journal français ?
La France, un point de référence qui façonne
les opinions du Marlowe Gang
PARTIE 3 – « ILS NE PARLENT QU’UN FORT MAUVAIS FRANÇAIS » :
LA FRANCE ET L’AUTRE QUÉBEC, 1949-1967 p. 246
Chapitre 6 – Maîtres chez nous, maîtres chez eux.
Francophones et anglophones au temps du général de Gaulle.
1. Les Français, les anglophones et la naissance du Québec.
De l’Union Jack au fleurdelisé : transformations ou déclin du Québec anglais ?. .p. 254
L’institutionnalisation d’une politique étrangère franco-québécoise.
2. De la grande noirceur à la grande froideur :
les relations entre la France et le Québec anglophone au plus bas.
La méfiance anglophone : la France perd son rang
dans l’opinion publique anglo-québécoise.
La défiance française : reléguer le Québec anglophone à l’inexistant
3. Par-delà le fait français : ambivalences et cordialité au sommet des États.
Dans les années 1950, le bon-ententisme
est la chose du monde la mieux partagée
Une boussole qui ne s’affole pas : le comité France-Amérique.
Les organisations internationales de l’après-guerre restent
les cénacles de l’entente cordiale entre Français et Anglo-Québécois.
La Révolution tranquille est-elle si révolutionnaire ?.
Chapitre 7 – Une si discrète séduction.
L’autre diplomatie culturelle de la France au Québec.
1. Charmer sans bruit : la place et le rôle des anglophones dans des
relations culturelles franco-québécoises qui s’institutionnalisent.
Flatter et séduire : les Anglo-Québécois dans le
viseur de la politique d’influence française au Canada.
Les lieux de l’entente : de nouvelles institutions québécoises
où la francophilie s’exprime en anglais.
2. Un monde sous-titré : l’éducation, un milieu d’ententes et de coopérations.
Un autre McGill français : un centre intellectuel francophile
qui est aussi un cœur battant de la colonie française au Québec.
Les mobilités étudiantes anglo-québécoises vers la France :
12
un flux mince mais continu.
3. Au-dessus de la mêlée du politique : le cas des réseaux artistiques.
« The New Canadian Couture » : un milieu francisé par définition.
La France, un pays d’écrivains en exil volontaire.
La galaxie des plasticiens : un réseau très influent et tissé serré.
Chapitre 8 – Business as usual. Des liens économiques dont
les grandes lignes s’écrivent en anglais.
1. Truchements et négociants : les flux commerciaux franco-québécois sont aussi
une affaire d’anglophones.
Prospecter en France, prospecter au Canada : les Anglo-Québécois,
de nécessaires intermédiaires.
De l’huile dans les rouages : le rôle des Anglo-Québécois dans les
activités de financement et d’encadrement des relations commerciales.
Loin du balcon de l’Hôtel de Ville, l’île Notre-Dame : le cas de l’Expo 67.
2. L’argent ne connaît ni langue ni parti :
une coopération dépassant les « grands contrats ».
La clientèle anglo-québécoise : un marché dont le potentiel est
de plus en plus exploité par les Français du Québec.
Parier sur la France : entreprises et marchés français dans le viseur
anglo-québécois.
3. Contre vents et marées, une proximité par l’intérêt qui s’officialise.
La multiplication des cercles libéraux où promouvoir
bonne entente et doux commerce.
Diplomatie économique et reconnaissance politique.
PARTIE 4 – L’HEXAGONE ET LA MOSAÏQUE QUÉBÉCOISE.
LES LIENS ENTRE LA FRANCE ET LA MULTITUDE
ANGLOPHONE, 1967-1989 p. 361
Chapitre 9 – Une longue révolution tranquille. Nouvelles identités anglophones
et nouveaux rapports à la France.
1. Du Québec anglophone aux communautés d’expression anglaise au Québec :
naissance et ambiguïtés d’un sentiment d’appartenance.
1976 : de majorité à minorité ?.
Les Anglo-Québécois, un nouveau tesson de la mosaïque canadienne.
2. Des tensions politiques toujours vives entre milieux français et milieux anglophones
13
Depuis Paris, le « traitement de choc » des Messieurs Québec.
Pour les diplomates français au Canada : prudence, distance et oubli.
3. Sur le terrain, le renouveau des ententes religieuses et confessionnelles.
4. Le rapport à la France : une affaire personnelle
Chapitre 10 – Vin de glace contre Bordeaux. L’intégration croissante des
Québécois anglophones aux cercles franco-canadiens.
1. Du monde des affaires provincial à la fabrique du lien commercial franco-canadien.
La mue des cercles d’affaires.
Les passeurs : parcours d’Anglo-Québécois impliqués
dans la liaison Paris-Ottawa.
2. Une reconnaissance politique : les Anglo-Québécois, éléments stratégiques pour le
gouvernement fédéral.
3. Prendre parti : des milieux associatifs qui se compartimentent
Épilogue – Diplomaties (multi)culturelles.
La France et le Québec anglophone à l’heure du cosmopolitisme.
1. Une fracture entre Français et anglophones mise en récit par
la paradiplomatie québécoise.
Aux sources de l’action de la DGQP : mythes et récits fondateurs.
Écarter les anglophones de la construction de la relation franco-québécoise :
accident ou projet ?.
Concilier multiculturalisme et valorisation du fait français :
un jeu d’équilibriste.
2. Le fait français, un dogme de diplomatie culturelle
qui ne fait pas l’unanimité en France.
3. Traces et héritages : les liens culturels entre la France et
le Québec anglophone à proximité du temps présent.
CONCLUSION p. 424
ANNEXES p. 433
APPAREIL CRITIQUE p. 453
Sources primaires.
Sources secondaires.
Bibliographie.

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