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La transmission sexuelle
La transmission sexuelle, qu’elle soit homo, bi ou hétérosexuelle, peut se faire à l’occasion de tout rapport génital, oral ou anal. Le sperme et les sécrétions vaginales, de même que les liquides biologiques sont riches en cellules immunocompétentes porteuses de la molécule CD4, qui sont fréquemment infectées par le VIH.
La transmission par le sang ou dérivés
Tout contact avec du sang ou un liquide biologique peut exposer au virus VIH. Le risque est plus important lorsque le sujet exposé présente une blessure, une coupure ou des lésions chroniques comme un eczéma.
Les circonstances favorisantes sont les coupures avec du matériel souillé par du sang et surtout la piqûre avec une aiguille, les sujets les plus exposés étant les personnels de santé dans le cadre de leur exercice professionnel et les drogués. Le virus se transmet aussi par transfusion sanguine si un test de dépistage n’a pas été effectué avant.
La transmission verticale de la mère à l’enfant
Avant l’accouchement, le virus passe à travers le placenta. Le risque est évalué à 35% dans les 2 mois qui précèdent la naissance. Pendant l’accouchement, ou lors de la traversée de la filière génitale, une mère séropositive peut infester son enfant. La contamination de l’enfant est toujours tardive, survenant dans 65% des cas dans les deux mois qui suivent la naissance.
Les manifestations cliniques
Quatre stades évolutifs sont classiquement décrits :
La phase d’incubation
Pendant cette phase, le sujet ne présente aucune manifestation clinique de la maladie.
Le stade de primo-infection
C’est une phase clinique de 2 à 6 semaines, inconstante, au cours de laquelle le sujet présente un syndrome grippal accompagné de fièvre, d’adénopathies périphériques et parfois d’une éruption. L’existence d’une diarrhée, bien banale sous les tropiques, est un facteur d’égarement du diagnostic.
La phase d’invasion
Le sujet reste asymptomatique pendant la phase d’invasion, mais peut parfois présenter une lymphadénopathie généralisée. Cette période est caractérisée par la réplication à bas bruit du virus. La durée de cette phase est très variable et peut être prolongée jusqu’à 10 à 12 ans grâce au traitement.
La phase de SIDA avérée
Elle traduit l’atteinte de l’organisme par le virus, en particulier par les manifestations dues à son tropisme pour les lymphocytes CD4 ou T4, responsables du tableau d’immunodéficience acquise. Un des modes d’entrée clinique dans la maladie est l’apparition d’infections « opportunistes » au premier rang desquelles les infections à pneumocystis carinii, de manifestations cancéreuses (sarcome de Kaposi, lymphome non hodgkinien). Ceci marque la phase d’état de la maladie.
Classification
En 1986, l’OMS a formulé lors d’une réunion tenue à Bangui des recommandations pour la définition des cas de SIDA. Ces définitions pour les adultes et les adolescents sont recommandées pour la surveillance de la maladie.
Ces définitions comportent deux catégories de signes : des signes mineurs et des signes majeurs. En 1994, l’OMS a élargi les critères pour la surveillance (tableau n° 01). Cette définition a fait l’objet d’une révision spécifique pour les cas de SIDA observés chez l’enfant de moins de 13 ans, en particuliers pour les nourrissons.
La définition de Bangui constitue l’une des plus simple en matière de SIDA et peut être aisément utilisée dans les pays en voie de développement.
Impact social de la maladie
Les conséquences de la maladie sont de plusieurs ordres : individuelles, familiales, sociales et économiques.
Dans les pays développés
Les pays développés ont essayé de contenir l’épidémie par la mise en place de programmes de prévention. La mise au point d’un vaccin opérationnel ne semble pouvoir être effective avant plusieurs années, voire des décennies.
Il reste donc les programmes d’éducation pour la santé, qui sont centrés sur trois recommandations clés :
– maîtriser le nombre de partenaires et éviter les rapports avec des partenaires à risque ;
– utiliser des préservatifs lors des rapports sexuels ;
– employer des seringues stériles pour les drogués.
Ces modes de prévention se sont montrés très efficaces. Mais le problème majeur est le changement nécessaire des comportements.
La prévention est basée sur des programmes d’éducation pour la santé.
Cependant, il apparaît que ces programmes rencontrent deux types d’obstacles :
– les uns trouvent leurs racines dans la société, ce sont les obstacles politiques, idéologiques, religieux, moraux et culturels ;
– les autres sont d’ordre psychologique, plus intime, touchant à l’affectivité, aux préférences et aux pulsions sexuelles.
Sans ignorer les préceptes de certains responsables religieux qui ont toujours été opposés à l’emploi des préservatifs, il faut aussi souligner l’attitude des individus eux-mêmes marquée par une certaine ambiguïté entre la connaissance des méthodes de prévention et le non-respect de celles-ci. Il apparaît que l’un des moyens les plus efficaces de lutte contre le SIDA réside dans le changement de comportement de chaque individu.
Il existe un décalage entre la connaissance du phénomène et le comportement des individus. Certaines mesures semblent acceptées par les individus, comme la maîtrise du nombre de partenaires, mais d’autres ne sont pas comprises, comme l’emploi des préservatifs, considéré comme de simples contraceptifs.
Le risque des rapports hétérosexuels n’est pas toujours compris des populations. La lutte individuelle contre le SIDA est « comme la marche d’un funambule entre la moralité et la liberté ».
Dans les pays en développement
Les prévisions pour le continent africain sont des plus sombres. Pour le début du troisième millénaire, l’OMS estime à 30 millions les sujets atteints dans le monde, dont 20 à 25 millions d’africains.
L’Afrique subsaharienne avec 10% de la population mondiale aura les deux tiers des cas mondiaux. Dix millions d’enfants africains de moins de 15 ans sont orphelins de parents sidéens (figure n° 02). Les classes dirigeantes, par leur mode de vie, paient le plus lourd tribut à la maladie ; les conséquences économiques sont considérables quand on sait les investissements faits par les pays pour se doter d’hommes et de femmes capables de gouverner. Les efforts entrepris pour réduire la mortalité infantile risquent de se retrouver réduits à néant au début du XXIe siècle. Les conséquences de la transmission materno-fœtale sont catastrophiques. La moitié des nouveaux-nés et des nourrissons atteints meurt avant l’âge de 2 ans et 80% avant l’âge de 5 ans.
Avec les enfants, les femmes sont parmi les plus vulnérables, par le manque d’accès à l’éducation, le manque d’information, et l’absence de protection.
La transformation de la société sur type occidental peut expliquer l’extension de la maladie sur le continent africain. La société traditionnelle se fissure. Le SIDA se propage dans les pays en développement au moment où les états occidentaux réduisent leur aide.
LA PREVENTION
Définition de la prévention
Selon l’OMS, la prévention c’est « l’ensemble des mesures visant à éviter ou à réduire le nombre ou la gravité des maladies ou accidents ».
Elle peut être :
– Collective et souvent inapparente et passive. Par exemple la distribution d’une eau saine et contrôlée.
– Individuelle et active, c’est-à-dire reposant sur la responsabilisation de chaque individu, comme c’est le cas pour une campagne de dépistage.
Par rapport à la date de survenue de la maladie, on distingue :
– la prévention primaire qui agit avant la survenue de la maladie,
– la prévention secondaire qui a lieu lors de la maladie,
– la prévention tertiaire qui prend place après la maladie.
La prévention primaire
C’est « l’ensemble des actes destinés à diminuer l’incidence d’une maladie, donc à réduire l’apparition de nouveau cas ».
Evolution
L’évolution de la prévention primaire repose sur les résultats des enquêtes épidémiologiques. Ces enquêtes permettent d’établir la notion de risque individuel. La détermination du risque repose avant tout sur le calcul du risque relatif chez des individus exposés à ce risque par comparaison à ceux qui ne le sont pas.
Toutefois, l’approche par le risque n’est pas la seule possible : si tout le monde est exposé aux mêmes risques, ceux-ci ne sont plus calculables (si tout le monde ferme, on ne peut pas calculer de risque relatif de cancer du poumon lié au tabac), et il convient d’utiliser d’autres sources de données (biologiques, biochimiques, microbiologiques).
Prévention primaire et promotion de la santé
Il faut différencier la prévention primaire, qui est marquée par un modèle médical de soustraction d’individus à un risque, de la promotion de la santé qui vise à élever le niveau d’éducation global de la population sans spécifier la maladie concernée (tableau n° 02).
La prévention primaire vise avant tout à modifier des comportements. En dehors des stratégies éducatives globales de la promotion de la santé, de nombreux moyens peuvent être utilisés :
– stratégies d’information, de mise en garde, d’influence passive, proches de la publicité ;
– stratégies d’influence active, reposant sur des actions de proximité et des relais de prévention ;
– stratégies éducatives ciblées sur des personnes ou des groupes clefs (leaders d’opinion).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’IST/SIDA ET LES ACTIONS PREVENTIVES
1. Le syndrome d’immunodéficience acquise ou SIDA
1.1. L’agent responsable
1.2. Epidémiologie
1.2.1. Le réservoir de germes
1.2.2. La transmission
1.3. Les manifestations cliniques
1.3.1. La phase d’incubation
1.3.2. Le stade de primo-infection
1.3.3. La phase d’invasion
1.3.4. La phase de SIDA avérée
1.4. Classification
1.5. Impact social de la maladie
1.5.1. Dans les pays développés
1.5.2. Dans les pays en développement
2. La prévention
2.1. Définition de la prévention
2.2. La prévention primaire
2.2.1. Evolution
2.2.2. Prévention primaire et promotion de la santé
2.3. La prévention secondaire
2.3.1. Motifs pour proposer un dépistage
2.3.2. Prévention primaire et secondaire
2.3.3. Méthodes de dépistage
2.3.3.1. La validité interne
2.3.3.2. La validité externe
2.3.3.3. La faisabilité
2.4. La prévention tertiaire
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DE LA LUTTE CONTRE L’IST/SIDA AU CABINET MEDICAL SOAVA
1. Méthodologie
1.1. Lieu d’étude
1.1.1. Le cabinet médical Soava
1.1.2. Le secteur sanitaire
1.2. Méthode d’étude
1.2.1. Objectif
1.2.2. Approche méthodologique
1.2.2.1. Evaluation des activités préventives
1.2.2.2. Evaluation des activités curatives
1.2.2.3. Population d’étude
1.2.2.4. Technique d’étude
1.2.3. Paramètres d’étude
2. Résultats
2.1. Les types d’activités au cabinet Soava
2.2. Les activités de lutte contre le SIDA
2.3. Prise en charge thérapeutique des IST
2.3.1. Nombre de cas
2.3.2. Analyse de distribution
2.4. Récapitulation
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DICSUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Les activités de lutte contre le SIDA
1.1.1. Les activités de prévention primaire
1.1.2. Prévention secondaire
2. Suggestions
2.1. Objectif général
2.2. Principales stratégies
2.2.1. La prévention primaire de lutte contre le SIDA
2.2.2. La prévention secondaire et tertiaire
2.3. Les activités
2.3.1. Tableau de la liste des activités
2.3.2. Le personnel du cabinet médical
2.3.3. L’infrastructure
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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