Le SIDA ou Syndrome de l’Immunodéficience Acquise entre actuellement dans sa troisième décennie d’évolution. Aucun pays dans le monde n’a montré la capacité d’enrayer la progression de la pandémie, même si certains espoirs se dessinent avec la mise en œuvre de nouveaux protocoles thérapeutiques qui restent généralement réservés aux pays industriellement développés. Le SIDA, par ses conséquences humaines, sociales et économiques, est la maladie qui caractérise la fin du XXe et le début du XXIe siècle.
GENERALITES SUR L’IST/SIDA ET LES ACTIONS PREVENTIVES
LE SYNDROME D’IMMUNODEFICIENCE ACQUISE OU SIDA
L’agent responsable
Le VIH-I et le VIH-II, responsables du SIDA appartiennent à la famille des rétrovirus. Ce sont des virus à ARN (Acide Ribonucléique), dont l’enveloppe comporte une protéine qui présente une affinité particulière pour une protéine de membrane cellulaire CD4, constituant de la membrane cellulaire de nombreuses cellules humaines des ganglions, de la peau, des muqueuses, du système nerveux; ceci explique que les manifestations de la maladie ne sont pas exclusivement immunodéficitaires mais aussi neurologiques et cancéreuses. Une fois qu’il a pénétré dans la cellule, le virus peut se répliquer grâce à la présence d’une enzyme originale, la « transcriptase reverse » (figure n° 01), qui permet la copie de l’ARN viral en ADN (Acide Désoxyribonucléique). La réplication virale se traduit pour les lymphocytes CD4 par la perte de la mémoire immunitaire, permettant ainsi le passage du stade d’infestation au stade de la maladie. La circulation des particules virales dans le sang se traduit par la fabrication d’anticorps spécifiques, détectables et qualifiables dans le sérum des sujets atteints. Cependant, un « silence immunologique » existe pendant lequel aucun anticorps n’est détectable, qui dure de 15 jours à 3 mois. Cette période explique que le risque « zéro » de transmission ne peut exister.
Epidémiologie
Le réservoir de germes
L’homme est le seul réservoir des virus VIH-I et II. Les porteurs asymptomatiques dans la mesure où ils méconnaissent leur état et ne prennent aucune mesure de prévention, et les malades sont les sources de dissémination des virus. Il n’y a pas aujourd’hui d’autres réservoirs connus.
La transmission
Trois voies de transmission sont connues actuellement.
i). La transmission sexuelle
La transmission sexuelle, qu’elle soit homo, bi ou hétérosexuelle, peut se faire à l’occasion de tout rapport génital, oral ou anal. Le sperme et les sécrétions vaginales, de même que les liquides biologiques sont riches en cellules immunocompétentes porteuses de la molécule CD4, qui sont fréquemment infectées par le VIH.
ii). La transmission par le sang ou dérivés
Tout contact avec du sang ou un liquide biologique peut exposer au virus VIH. Le risque est plus important lorsque le sujet exposé présente une blessure, une coupure ou des lésions chroniques comme un eczéma. Les circonstances favorisantes sont les coupures avec du matériel souillé par du sang et surtout la piqûre avec une aiguille, les sujets les plus exposés étant les personnels de santé dans le cadre de leur exercice professionnel et les drogués. Le virus se transmet aussi par transfusion sanguine si un test de dépistage n’a pas été effectué avant.
iii). La transmission verticale de la mère à l’enfant
Avant l’accouchement, le virus passe à travers le placenta. Le risque est évalué à 35% dans les 2 mois qui précèdent la naissance. Pendant l’accouchement, ou lors de la traversée de la filière génitale, une mère séropositive peut infester son enfant. La contamination de l’enfant est toujours tardive, survenant dans 65% des cas dans les deux mois qui suivent la naissance.
Les manifestations cliniques
Quatre stades évolutifs sont classiquement décrits :
La phase d’incubation
Pendant cette phase, le sujet ne présente aucune manifestation clinique de la maladie.
Le stade de primo-infection
C’est une phase clinique de 2 à 6 semaines, inconstante, au cours de laquelle le sujet présente un syndrome grippal accompagné de fièvre, d’adénopathies périphériques et parfois d’une éruption. L’existence d’une diarrhée, bien banale sous les tropiques, est un facteur d’égarement du diagnostic.
La phase d’invasion
Le sujet reste asymptomatique pendant la phase d’invasion, mais peut parfois présenter une lymphadénopathie généralisée. Cette période est caractérisée par la réplication à bas bruit du virus. La durée de cette phase est très variable et peut être prolongée jusqu’à 10 à 12 ans grâce au traitement.
La phase de SIDA avérée
Elle traduit l’atteinte de l’organisme par le virus, en particulier par les manifestations dues à son tropisme pour les lymphocytes CD4 ou T4, responsables du tableau d’immunodéficience acquise. Un des modes d’entrée clinique dans la maladie est l’apparition d’infections « opportunistes » au premier rang desquelles les infections à pneumocystis carinii, de manifestations cancéreuses (sarcome de Kaposi, lymphome non hodgkinien). Ceci marque la phase d’état de la maladie.
Classification
En 1986, l’OMS a formulé lors d’une réunion tenue à Bangui des recommandations pour la définition des cas de SIDA. Ces définitions pour les adultes et les adolescents sont recommandées pour la surveillance de la maladie. Ces définitions comportent deux catégories de signes : des signes mineurs et des signes majeurs. En 1994, l’OMS a élargi les critères pour la surveillance . Cette définition a fait l’objet d’une révision spécifique pour les cas de SIDA observés chez l’enfant de moins de 13 ans, en particuliers pour les nourrissons.
La définition de Bangui constitue l’une des plus simple en matière de SIDA et peut être aisément utilisée dans les pays en voie de développement .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’IST/SIDA ET LES ACTIONS PREVENTIVES
1. Le syndrome d’immunodéficience acquise ou SIDA
1.1. L’agent responsable
1.2. Epidémiologie
1.2.1. Le réservoir de germes
1.2.2. La transmission
1.3. Les manifestations cliniques
1.3.1. La phase d’incubation
1.3.2. Le stade de primo-infection
1.3.3. La phase d’invasion
1.3.4. La phase de SIDA avérée
1.4. Classification
1.5. Impact social de la maladie
1.5.1. Dans les pays développés
1.5.2. Dans les pays en développement
2. La prévention
2.1. Définition de la prévention
2.2. La prévention primaire
2.2.1. Evolution
2.2.2. Prévention primaire et promotion de la santé
2.3. La prévention secondaire
2.3.1. Motifs pour proposer un dépistage
2.3.2. Prévention primaire et secondaire
2.3.3. Méthodes de dépistage
2.3.3.1. La validité interne
2.3.3.2. La validité externe
2.3.3.3. La faisabilité
2.4. La prévention tertiaire
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DE LA LUTTE CONTRE L’IST/SIDA AU CABINET MEDICAL SOAVA
1. Méthodologie
1.1. Lieu d’étude
1.1.1. Le cabinet médical Soava
1.1.2. Le secteur sanitaire
1.2. Méthode d’étude
1.2.1. Objectif
1.2.2. Approche méthodologique
1.2.2.1. Evaluation des activités préventives
1.2.2.2. Evaluation des activités curatives
1.2.2.3. Population d’étude
1.2.2.4. Technique d’étude
1.2.3. Paramètres d’étude
2. Résultats
2.1. Les types d’activités au cabinet Soava
2.2. Les activités de lutte contre le SIDA
2.3. Prise en charge thérapeutique des IST
2.3.1. Nombre de cas
2.3.2. Analyse de distribution
2.4. Récapitulation
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DICSUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Les activités de lutte contre le SIDA
1.1.1. Les activités de prévention primaire
1.1.2. Prévention secondaire
2. Suggestions
2.1. Objectif général
2.2. Principales stratégies
2.2.1. La prévention primaire de lutte contre le SIDA
2.2.2. La prévention secondaire et tertiaire
2.3. Les activités
2.3.1. Tableau de la liste des activités
2.3.2. Le personnel du cabinet médical
2.3.3. L’infrastructure
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE