Le surpeuplement de son urgence hospitalière
RECENSION DES ÉCRITS
Le surpeuplement des urgences représente un problème grave et fréquent auquel les systèmes de santé doivent faire face. Problématique d’abord localisée aux États-Unis dans les années 80, l’encombrement des services d’urgence devient rapidement un phénomène courant dans de nombreux pays dotés d’un système de santé publique et de réseaux de soins primaires étendus. (Association canadienne des médecins d’urgence, 2007; Rowe et autres, 2006; Association canadienne des médecins d’urgence et Affiliation nationale des infirmières et infirmiers d’urgence, 2003) Au milieu des années 90, l’on observe que «le nombre de patients hébergés à l’urgence ne cesse de croître sous l’effet des pressions économiques, des fermetures de lits et des virages vers d’autres types de soins que les soins actifs. [Au Québec, à la même période,] on note que les urgences sont souvent surpeuplées, et que la situation se manifeste par de longs délais d’attente, le déroutement des ambulances et l’insatisfaction des patients et des médecins. » (Rowe et autres, 2006, p.l-2) Le surpeuplement est défini, par la plupart des directeurs d’urgence au Canada, comme étant« la situation où la demande de service d’urgence excède la capacité de dispenser des soins dans un délai raisonnable». (Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, 2006) Malgré l’ampleur du problème, les facteurs à l’origine du surpeuplement des salles d’urgence demeurent inconnus. Selon les résultats d’une enquête pancanadienne menée par l’ ACMTS2 auprès des directeurs de services d’urgence en 2006, un surpeuplement majeur ou grave est plus susceptible de se produire dans les urgences où il y a plus de 50 000 visites par an, dans les localités comptant au moins 150 000 habitants, dans les urgences comptant au moins 30 salles de traitement, dans les centres de traumatologie et dans les établissements de soins universitaires. (Rowe et autres, 2006) En 2007, le Ministère de la santé de l’Ontario, indiquait qu’un résident sur cinq visitait un service d’urgence au moins une fois par année alors qu’un bon nombre d’Ontariens faisaient plus d’une visite. Et, que les services d’urgence recevaient un nombre croissant de patients âgés nécessitant des soins complexes. De l’avis de 85% des directeurs de services d’urgence canadiens et d’un grand nombre urgentologues américains, la principale cause du surpeuplement est l’insuffisance de lits pour admettre les patients. Parmi les autres causes en importance, les directeurs canadiens mentionnent« l’insuffisance de lits réservés aux soins actifs, la durée du séjour à l’urgence des patients admis, la complexité et l’acuité accrue des cas et le taux d’occupation des civières à l’urgence.» (Rowe et autres, 2006, p.9) Quant aux directeurs américains, ils indiquent que « le surpeuplement est également attribué à l’hébergement de patients, à l’insuffisance de lits pour admettre, au trop petit nombre de salles d’examen, au blocage à 1 ‘accès3 , à la complexité des cas, à la lenteur des services de laboratoire et à la pénurie de personnel infirmier. » (American College of Emergency Physicians, 2005; Hospital emergency departments, 2003; Derlet er Richards, 2002; Espstein et Slate, 2001; McCaig et Burt, 2004; Vertesi, 2004, cités dans Rowe et autres, 2006, p. 13)
Situation locale
En 2003, l’Hôpital Pierre-Le Gardeur était déjà préoccupé par l’engorgement de son urgence. Dans le cadre des travaux préparatoires à la mise sur pied d’un centre de services ambulatoires, l’Hôpital demanda au Groupe de recherche interdisciplinaire en santé (GRIS) de réaliser une étude ayant pour objectifs «d’examiner les trajectoires suivies par les patients avant leur recours à l’urgence [ … et] d’identifier les services de santé considérés comme alternatives à l’urgence hospitalière selon les perspectives des patients. » (Leduc et autres, 2003, p. v) Les résultats obtenus sont que les patients qui se sont présentés à l’urgence de l’Hôpital, à la fin de l’année 2002, «pour des problèmes de santé non urgente ou subaiguë avait une utilisation assez élevée des services de santé (une moyenne individuelle de trois visites médicales au cours des six derniers mois) [ … et] la plupart venaient à l’urgence pour un problème de santé nouveau, qu’ils percevaient urgent, grave et inquiétant. » (Leduc et autres, 2003, p. viii) Quant aux alternatives à l’urgence hospitalière, l’étude indiquait que les patients recherchaient « un accès rapide à des services spécialisés d’investigation et à des médecins spécialistes (en moins de trois jours), un suivi par le même médecin de famille et un temps d’attente beaucoup plus court que celui observé à l’urgence hospitalière; de façon moindre, les patients interrogés souhaitaient également une accessibilité aux services le jour, le soir et les fins de semaine. »(Leduc et autres, 2003, p. ix) Au printemps 2004, l’Hôpital Pierre-Le Gardeur aménagea sur un nouveau site. Quelques mois plus tard, il doit faire face à nouveau aux problèmes d’encombrement de l’urgence et de débordement des unités de soins. (CCNU4 , 2005) Un nouveau plan d’action5 est élaboré et comprend des actions en amont, à l’unité d’urgence et à l’aval.
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Remerciements
Introduction
Recension des écrits
Situation locale
Objectif et questions d’évaluation
Méthode
Modèle logique du Plan d’action 2005-2006 de désengorgement de l’urgence
Stratégie d’évaluation
Confidentialité des renseignements
Collecte et analyse des données
Résultats
Efficacité des mesures du Plan d’action 2005-2006
Mesures efficaces, lesquelles?
Discussion
Limites de l’étude
Conclusion
Bibliographie
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