Le statut de la femme cubaine à l’épreuve d’une société machiste

Le rôle de la femme cubaine est une question plutôt complexe. Cuba est un pays isolé, refermé sur lui-même et souvent mal perçu internationalement par des populations qui le considèrent comme une dictature autoritaire. Souvent montrée du doigt, elle évolue à sa façon et affirme dans sa constitution « La proclamation de l’égalité des droits et des devoirs de tous les citoyens cubains quels que soient leur race, leur couleur, leur sexe ou leurs origines ». Dans toute l’Amérique Latine, seul le socialisme professait la pleine égalité des hommes et des femmes et identifiait la famille comme une cellule fondamentale. Il se proposait d’éliminer les ciments de la mise en ordre du genre traditionnel en accordant aux femmes de nouveaux droits et les moyens pour atteindre l’autonomie économique à travers l’emploi. Seul Cuba s’est autoproclamée socialiste en Amérique Latine. Elle fut l’unique qui instaura une économie planifiée et un Etat fondé sur les prémices de la dictature du prolétariat. Son socialisme s’appuie sur des principes d’égalité et de justice sociale. Comme dans tous les pays d’Europe de l’Est, il s’oppose à toutes les formes traditionnelles du patriarcat et il proposait de moderniser les relations sociales. Les femmes devaient s’émanciper de l’oppression qu’elles subissaient et devaient se mobiliser au service de l’Etat en tant que travailleuses volontaires et rémunérées, activistes politiques et mères. Comme dans d’autres pays, la Constitution cubaine promettait de respecter et de protéger la fonction maternelle des femmes. L’Etat devait tout mettre en œuvre pour que la femme puisse jouer ses deux rôles : celui de mère et de travailleuses .

Ma thèse traite du statut de la femme cubaine, suite à une étude de la situation des femmes dans le monde, j’essairai de comprendre pour quelles raisons, être une femme est si difficile dans un pays comme Cuba. Cette étude me permettra par là même de démontrer qu’il existe bien un féminisme révolutionnaire à Cuba, qui a débuté sans le savoir bien avant le début de la Révolution de 1959. Si j’ai décidé d’étudier la femme dans le monde et de comparer le féminisme européen (ou occidental) et latino-américain, ainsi que la situation de la femme française avec la femme cubaine, c’est pour me rendre compte des différences qu’il peut y avoir entre ces femmes et de quelle manière elles opèrent pour s’affirmer et s’imposer dans leurs sociétés.

Le féminisme et le machisme

Selon le dictionnaire de l’académie française, le féminisme est un mouvement revendicatif ayant pour objet la reconnaissance ou l’extension des droits de la femme dans la société. Il rassemble des théories sociologiques, des mouvements politiques et des philosophies morales concernant la situation des femmes, en particulier dans leur contexte social, politique et économique. Ce mouvement est né aux Etats-Unis et il s’est promis d’assurer la promotion des droits des femmes et leurs intérêts dans la société. Il lutte aussi contre les discriminations sexuelles. De nombreuses femmes ont marqué l’histoire du féminisme. En France, Simone De Beauvoir en est l’une des pionnières. Mais Olympes De Gouges, Christine de Pisan ou Flora Tristan sont les premières à avoir défendu le droit des femmes au cours de cette période en France. Au XVe siècle déjà, nous verrons que les femmes savaient qu’elles avaient raison de se battre. Elles pensaient que la supériorité de l’homme sur la femme provenait d’un manque d’éducation . C’est surtout pendant la Révolution que les femmes prirent conscience de leurs droits, mais malheureusement au 19e siècle, la promulgation du Code Napoléon, fit envoler leurs illusions. Malgré tout, la majorité de ces femmes des quatre coins du monde ont entamé une lutte engagée qui mènera peut-être un jour à leur pleine émancipation. Aujourd’hui, elles ont obtenu de nombreux droits mais elles ne sont toujours pas satisfaites. Certains hommes acceptent ces mouvements et ces actions pendant que d’autres s’insurgent : selon les sociétés et les cultures les mentalités changent, les hommes sont plus ou moins machos et ne tolèrent pas cette indépendance. Il y a plusieurs raisons à ce refus d’obtempérer, cela peut provenir de leurs traditions, de leurs religions, ou tout simplement de leurs éducations. Pour définir le machisme, on pourrait l’expliquer comme étant la supériorité de l’homme sur la femme. Celui-ci serait mis en avant pendant que la femme passerait au second plan en accomplissant toutes ses volontés. Chez certains peuples, les femmes sont obligées de se soumettre aux hommes. C’est le cas chez certaines populations rurales africaines. Ces femmes pratiquent ces traditions depuis qu’elles sont nées, c’est dans leur culture, et pour elles ce n’est ni dur, ni injuste, c’est la vie de tous les jours .

Féminisme et machisme dans le monde

Les origines du féminisme

Beaucoup de femmes eurent le courage de s’affirmer, se faisant les initiatrices de mouvements féministes à venir. Pendant plus de trois siècles, elles on lutté avec acharnement pour obtenir les mêmes droits que ceux des hommes. Aujourd’hui encore le combat continue.

Au cours de la Révolution française, le féminisme est utilisé pour revendiquer l’égalité des droits juridiques et politiques. Autrefois, Condorcet avait souligné que «l’infériorité » de la femme était en partie due à un manque d’éducation . Par le biais de leurs écrits, certaines femmes osèrent s’exprimer. Ce fut le cas d’Olympes de Gouges avec la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » ou de Théroigne de Mericourt. En Angleterre, Mary Wollstonecraft en faisait autant avec « A Vindication of the rights of woman » . Nous verrons que le 19e siècle amena une forme plus prononcée du féminisme naissant. Le Code Napoléon, en 1804, qui insista sur l’incapacité juridique de la femme a relancé la lutte pour les droits de celle-ci. Les saint-simoniens et les fouriéristes prônèrent alors cette émancipation féminine, qui fut encouragée par les révolutions de 1830 et de 1848. Les revendications des femmes furent plus intenses et certaines utilisèrent les journaux féminins pour s’exprimer comme Pauline Roland ou Flora Tristan . La Nouvelle Zélande fut le premier pays qui accorda aux femmes le droit de vote en 1893. Aux Etats-Unis, les habitantes de certains états accédèrent au barreau ou purent même voter (l’état du Wyoming en 1869). Au 20e siècle, les choses se concrétisèrent. En France, en matière d’éducation, des lois furent promulguées : la loi Falloux laissa libre accès aux filles dans les établissements scolaires. En Angleterre, le mouvement des « suffragettes » prit de l’ampleur, ces femmes luttèrent parfois avec violence, mais durent patienter jusqu’en 1928 pour pouvoir participer aux élections législatives. Les françaises ont voté pour la première fois en 1945. Après l’obtention du suffrage féminin, tout s’enchaîna, les femmes s’acharnèrent pour le droit à la contraception et à l’avortement. De plus, l’œuvre de Simone de Beauvoir « Le deuxième sexe » eut une vive résonance. Parce qu’il mit en lumière la position d’infériorité dans lequel la société maintient la femme et qu’il appella à la lutte pour l’indépendance . Dans les années 60, d’importants mouvements féminins se formèrent comme le MLF en France, ou le Women’s Lib’ aux Etats-Unis. Tout au long de ces années, ces femmes ont  remporté de nombreuses victoires. Elles ont acquis une certaine indépendance vis-à-vis de leurs maris mais le combat est loin d’être achevé .

Dès le XVe siècle, en France, des voix féminines s’élevèrent contre la profonde injustice dont étaient victimes les femmes. Certaines, souvent instruites et issues de l’aristocratie, prirent la plume pour dénoncer la domination de l’homme et s’y opposer. Christine de Pisan célèbre pour avoir défendu la cause des femmes contre les écrits misogynes des prêtres, s’insurgea dans sa « Cité des Dames » (1405) contre les discriminations qui frappèrent les femmes et revendiqua pour elles le droit d’exercer les mêmes fonctions que celles des hommes. Deux siècles plus tard, Marie de Gournay, fille adoptive de Montaigne, publia « l’Égalité des hommes et des femmes » (1622) et énonça ce qui deviendra l’une des revendications principales des premières féministes : l’accès à l’instruction. Derrière cette revendication émergea l’idée selon laquelle la femme n’était pas par nature, inférieure à l’homme, mais que l’éducation était responsable de la position d’infériorité dans laquelle elle se situait. On a coutume de fixer le début du féminisme comme mouvement collectif à la première moitié du XIXe siècle, mais son origine remonte en réalité à la fin du XVIIIe siècle et prend ses racines dès la révolution française. En 1791, Olympes de Gouges publia la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », inspirée de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elle y prôna l’émancipation féminine et notamment au travers de l’égalité des sexes. Selon son ouvrage, la femme devait être considérée comme citoyenne à part entière. Le préambule du texte s’adressa à MarieAntoinette à qui elle implora de défendre jusqu’au bout le «sexe malheureux ». Ses actions ne se limitaient pas à la condition féminine puisqu’elle était déjà engagée corps et âme dans la Révolution. Elle soutint également les Girondins au travers de ses écrits et alla jusqu’à défendre le roi Louis XVI. Elle fut guillotinée en 1793.

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Table des matières

Introduction générale
I.Le féminisme et le machisme
Introduction
1.1.Féminisme et machisme dans le monde
1.1.1.Les origines du féminisme
1.1.2.Le machisme peut-il s’expliquer dans divers pays ?
1.1.3.Les actions féministes à travers le monde face à la réaction des hommes
1.2.Le féminisme en Europe
1.2.1.La situation de la femme en Europe
1.2.2.Le féminisme en France : Un combat vers l’égalité des genres
1.2.3.Principaux mouvements de femmes en Occident
Conclusion
II.La situation de la femme en Amérique Latine
Introduction
2.1.Les femmes en action
2.1.1.Le féminisme en Amérique Latine
2.1.2.La situation de la femme latino-américaine
2.1.3.Les actions féminines en Amérique Latine
2.2.La société latino-américaine
2.2.1. L’éducation dans la société latino-américaine
2.2.2.L’activité professionnelle en Amérique Latine
2.2.3.La famille en Amérique Latine
Conclusion
III.La situation de la femme à Cuba
Introduction
3.1.Les femmes cubaines, de grandes révolutionnaires ?
3.1.1.Les révolutions cubaines et le rôle des femmes
3.1.2.Les grandes révolutionnaires cubaines
3.1.3.La FMC : Qu’est ce que la FMC ?
3.2. La société cubaine
3.2.1.La femme et l’activité professionnelle
3.2.2.La famille à Cuba
3.2.3.La prostitution à Cuba
Conclusion
Conclusion générale
Sources
Bibliographie
Annexe 1 : Les trois principaux courants féministes
Annexe 2 : Mujeres cubanas en cifras
Annexe 3 : Rencontre avec la sociologue Ana Vera
Annexe 4 : Entretien avec des cubains de France

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