Cette étude concerne le carrefour de la Chapelle situé au nord de Paris, à la frontière entre le Xème et le XVIIIème arrondissement. Celui-ci est un lieu très fréquenté, par les piétons, comme par les automobilistes et qui pose plusieurs problématiques. C’est pourquoi il a fait l’objet d’une commission du conseil de quartier en 2006. Le réaménagement porte, plus particulièrement, sur le square Louise de Marillac et sur un tourne-àgauche de vélo problématique. Le square est utilisé principalement comme raccourci pour accéder au métro, mais aussi comme lieu de retrouvailles par une population marginalisée. Il a fait l’objet d’un réaménagement il y a 20 ans, qui ne semble plus adapté aux pratiques actuelles. De l’autre coté du carrefour, le tourne-à gauche des vélos est rendu difficile par un aménagement mal adapté à la problématique des cyclistes.
Diagnostic territorial
Localisation du carrefour de La Chapelle
Situation géographique
Le carrefour de la Chapelle est situé au nord de Paris, à la jonction entre les Xème et XVIIIème arrondissements. Il est situé au croisement de deux axes très empruntés. L’axe Nord-Sud est constitué par la rue Marx Dormoy au nord du carrefour et par la rue du Faubourg-Saint-Denis au sud. Cet axe mène à la porte de la Chapelle, Celle ci est le passage privilégié pour accéder, de Paris, au nord de l’île de France et notamment à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, premier aéroport français, ainsi qu’au Stade de France. C’est en partie les raisons pour lesquelles cet axe est très emprunté.
L’axe Est-Ouest est constitué par le boulevard de la Chapelle, au niveau du carrefour de la Chapelle. Il se prolonge à l’est par le boulevard de la Villette (puis par d’autres boulevards) pour aller jusqu’à la place de la Nation, et à l’est par le boulevard Rochechouart pour aller de la même façon jusqu’à la place de l’Etoile. Cet axe est constitué de deux fois deux voies. Il suit le parcours de la ligne 2 du métro et continue à longer le métro aérien quand celui-ci sort de terre. De plus, il est longé par des pistes cyclables dans les deux sens. Le carrefour de la Chapelle est donc un lieu de croisement important des véhicules motorisés ou non.
Mais c’est aussi un lieu d’accès aux transports en commun très fréquenté. En effet, la station « La Chapelle » placée sur le carrefour est une station de la ligne 2. La ligne 2 était en 2004 la septième ligne en fréquentation, avec 92,1 millions d’utilisateurs pour l’année. La station La Chapelle a accueilli en 2006 un flux de 13 568 510 personnes ce qui en fait la 41ème station de Paris sur 297 (source R.AT.P ). De plus la station est située à 500 mètres de la gare du Nord à laquelle elle est reliée par un couloir souterrain. Elle constitue donc un accès à 3 lignes de R.E.R. (B, D et E), au réseau Transilien, aux grandes lignes, ainsi qu’à deux autres lignes de métro (4 et 5).
Le square Louise de Marillac et ses alentours : la place de la Chapelle
Le square Louise de Marillac est séparé en trois parties : l’aire de jeux pour enfants, un espace bétonné avec deux tables de ping-pong et le terrain de basket. Cette dernière sera déplacée sous le métro dans l’année.
Un lieu de passage
Le square est utilisé comme raccourci pour se rendre à la station de métro ou en revenir. Pour cela, les usagers passent par la place de la Chapelle. Celle-ci est une rue, constituée de deux voies de circulation et de places de stationnement sur les côtés. Elle est utilisée par les automobilistes pour éviter les deux feux rouges du carrefour (celui Boulevard de la Chapelle, puis celui rue Marx Dormoy cf. Plan 1).Elle est environ deux fois moins empruntée que le boulevard de la chapelle dans le même sens. Comme on peut le voir sur la figure 8, bien qu’une entrée du square donne sur cette rue, il n’existe pas de passage piéton à l’endroit où les personnes traversent pour y accéder ou en sortir.
Les piétons accédant au square traversent donc, pour une grande majorité, en dehors des passages piétons. Cet accès au square n’est donc pas sécurisé, d’autant que la traversée se fait juste après un virage. De plus ils ont à se faufiler entre les voitures en stationnement ce qui ne les rend pas visibles par les automobilistes.
A l’intérieur du square, les personnes se rendant au métro passent par la partie du square réservée à l’aire de jeux pour enfants.
Un lieu de rassemblement, de retrouvailles
Beaucoup de personnes d’origines étrangères, principalement des hommes, se retrouvent dans le square Louise de Marillac. Après être allé à leur rencontre, il apparait que la plupart de ces utilisateurs du square ne parlent pas français et n’ont pas de travail. Ils se retrouvent donc en journée entre amis pour discuter, jouer au basket, boire ou jouer au ping-pong. Ils se repartissent globalement par groupe parlant la même langue. Pour beaucoup, ils n’habitent pas le quartier, certains n’ayant même pas de logement. On peut se demander pourquoi des personnes n’habitant pas le quartier se retrouvent dans ce square. Rappelons que la gare du nord est un lieu de correspondance important : il est donc facile de s’y retrouver. Or si l’on observe les espaces verts autour de la gare du nord, on remarque que celui-ci est un des plus proches (on observe le même phénomène square Jessaint). D’autant que son accès est facilité par le couloir souterrain.
Cette population marginalisée s’est en quelque sorte appropriée le square. La barrière de la langue rend difficile l’échange et les pratiques telles que la consommation d’alcool n’étant pas rassurantes elles amplifient ce phénomène. Il s’ensuit un abandon du square par le reste de la population, à moins que la relation de cause à effet n’ait eu lieu dans l’autre sens…
Un square où l’enfant ne trouve pas sa place
Le square est a proximité de deux écoles ainsi que d’une crèche en appartement accueillant une trentaine d’enfants. Cette dernière n’a aucun espace extérieur dans sa structure d’accueil. On peut donc imaginer une utilisation importante de la structure de jeux en journée et à la sortie de l’école. Or, tel n’est pas le cas. En effet, l’enfant dans le square Louise de Marillac n’est pas dans un environnement sécurisant pour différentes raisons :
❖ Les personnes accédant ou sortant du métro marchent vite, frôlant ou marchant sur le revêtement synthétique de l’aire de jeux.
❖ La présence de nombreux groupes d’adultes ne rassurent pas les accompagnateurs comme on a pu le voir précédemment. (Cf photo 13)
❖ La sortie principale du square, située juste à côté de l’aire de jeux et donnant sur le boulevard de la Chapelle, est elle aussi un élément qui ne permet pas une parfaite utilisation de l’aire de jeux. Les accompagnateurs ayant plus d’un enfant à surveiller doivent doubler de vigilance, ce qui laisse peu de place à la détente ou au jeu.
❖ Les déchets, très nombreux dans le square, sont en opposition avec le bien être et la sécurité des enfants.
❖ Enfin, le bruit important ne fait pas du square un lieu de calme. Elément indispensable à l’enfant.
Le problème de la propreté
Si le square ne subit pas de dégradation notoire, des déchets sont déposés régulièrement dans les buissons principalement, mais aussi sur les zones de passage. C’est ainsi un des squares les plus sales de Paris, selon un des jardiniers en charge du square.
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Table des matières
Introduction
I. Diagnostic territorial
1. Localisation du carrefour de La Chapelle
Situation géographique
La population
2. Présentation générale du carrefour
3. Histoire du carrefour
4. Les pratiques du carrefour
1. Le square Louise de Marillac et ses alentours : la place de la Chapelle
2. La situation des vélos
5. Ce qu’il faudrait faire
II. Proposition d’aménagement
1. Le square Louise de Marillac
La place de la chapelle
Aménagement du square
Proposition d’agrandissement du square
2. Aménagement du tourne à gauche pour les vélos
Conclusion
Bibliographie
Tables des illustrations
Annexes