Le spectre continu radio

Le spectre continu radio

L’une des nombreuses classifications des รฉmissions de rayonnements est la classification selon le type de spectre , quโ€™il soit discret (raies spectrales) ou continu. Dโ€™une part, l’รฉmission de raies spectrales rรฉsulte de processus atomiques qui se produisent lorsque des changements sont observรฉs dans l’รฉtat quantique d’un atome ร  des รฉnergies quantifiรฉes trรจs spรฉcifiques. Ces changements peuvent rรฉsulter du mouvement des รฉlectrons entre les niveaux d’รฉnergie, de la transition spin-flip pour la raie de 21 cm de lโ€™hydrogรจne atomique ou de la modification des รฉtats de rotation des molรฉcules. Dโ€™autre part, les processus oรน les รฉchanges d’รฉnergie ne sont pas quantifiรฉs conduisent ร  des รฉmissions continues oรน les photons รฉmis peuvent avoir une distribution d’รฉnergie continue.

Cette prรฉsente รฉtude se limitera ร  lโ€™รฉmission continue dans le domaine radio. Comme il n’y a pas de notion de couleur en ce qui concerne les rayonnements hors de la partie visible du spectre รฉlectromagnรฉtique, les รฉmissions dans la bande de frรฉquences radio peuvent รชtre analysรฉes en utilisant deux mรฉthodes. La premiรจre mรฉthode consiste ร  crรฉer une image ยซย fausse couleur ย ยป oรน une couleur est assignรฉe ร  une longueur d’onde spรฉcifique, ce qui permet de dรฉterminer certaines des propriรฉtรฉs physiques de l’environnement de la source รฉtudiรฉe.

La densitรฉ de flux
Si une source รฉmet de l’รฉnergie dans toutes les directions, l’รฉnergie totale quโ€™elle รฉmet par seconde est sa luminositรฉ totale L, mesurรฉe en Watts [W]. Cette source est observรฉe ร  l’aide d’un dรฉtecteur, gรฉnรฉralement un radiotรฉlescope, possรฉdant une zone de collecte finie en unitรฉs de ?ยฒ , et une plage de frรฉquences finie sur laquelle des photons/ondes sont dรฉtectรฉs en unitรฉs de Hz.

La densitรฉ de flux spectrale S (ou F) est la quantitรฉ d’รฉnergie du rayonnement entrant ร  travers une section transversale de surface unitaire, par unitรฉ de bande passante et par unitรฉ de temps. Le flux est exprimรฉ en Jansky ( Jy ) oรน 1 ?? = 10โปยฒโถ ? ?โปยฒ??โปยน .

Les rayonnements thermiques et non-thermiques

Lorsquโ€™un rayonnement est dit ยซ thermique ยป, cela sous-entend que les caractรฉristiques du rayonnement รฉmis dรฉpendent de la tempรฉrature de l’รฉmetteur, tandis que le rayonnement nonthermique met en jeu dโ€™autres paramรจtres. Les principaux types de rayonnements thermiques continus sont le rayonnement thermique du corps noir, le rayonnement libre-libre et la diffusion Compton thermique. Dans la catรฉgorie des rayonnements non-thermiques, sont inclus le rayonnement synchrotron, l’รฉmission de maser et le rayonnement de Bremsstrahlung. Les sources d’รฉmission thermique dominent le ciel aux hautes frรฉquences (courtes longueurs dโ€™onde), et les processus entraรฎnant lโ€™รฉmission de rayonnements non-thermiques dominent les basses frรฉquences radio (grandes longueurs dโ€™onde).

Il est ร  noter que certains processus n’entraรฎnent pas d’รฉmission de rayonnements dans le domaine radio. Cโ€™est le cas de la diffusion Compton thermique et du rayonnement de Bremsstrahlung nonthermique, qui รฉmettent tous les deux des photons X. Comme nous le verrons dans les sections suivantes, les formes du spectre des rayonnements thermiques et non-thermiques sont significativement diffรฉrentes, ce qui en fait un outil important dans la dรฉtermination du mรฉcanisme d’รฉmission des rayonnements dโ€™une source donnรฉe.

Le rayonnement thermique

Tous les objets avec une tempรฉrature au-dessus du zรฉro absolu ont un mouvement interne: les atomes dans les solides vibrent et les molรฉcules dans les gaz se dรฉplacent et se heurter les unes aux autres. Puisque l’accรฉlรฉration des particules chargรฉes entraรฎne lโ€™รฉmission dโ€™un rayonnement รฉlectromagnรฉtique, tous les corps au-dessus du zรฉro absolu รฉmettent alors un rayonnement thermique. Le spectre d’รฉmission dโ€™un rayonnement thermique dโ€™un corps est fonction de sa tempรฉrature. Plus le corps est chaud, plus les vibrations ou les collisions sont rapides. Parmi les exemples de sources ayant une รฉmission thermique importante figurent le soleil au repos, la nรฉbuleuse d’Orion, le fond diffus cosmologique (CMB). Le cas le plus simple d’รฉmission thermique est celui d’un corps noir.

Le corps noir
Tout objet capable d’absorber tout le rayonnement qui tombe sur lui est un corps noir parfait. ร€ son tour, un tel objet รฉmettra un spectre lisse de rayonnement culminant ร  une frรฉquence (longueur d’onde) qui dรฉpendra uniquement de la tempรฉrature de l’objet.

Les corps noirs รฉmettent de l’รฉnergie ร  toutes les longueurs d’onde. Plus la tempรฉrature du corps noir est รฉlevรฉe, plus lโ€™รฉnergie dรฉgagรฉe sera grande, et plus cette tempรฉrature est รฉlevรฉe, plus la longueur d’onde correspondant au pic dโ€™รฉnergie sera courte. Deux lois importantes dรฉcrivent le rayonnement du corps noir : la loi de Wien et la loi de StefanBoltzmann.

Le rayonnement non-thermique

Contrairement au rayonnement thermique, l’รฉmission non-thermique ne dรฉpend pas de la tempรฉrature de la source รฉmettrice mais des proportions relatives des รฉtats excitรฉs des atomes et de la force du champ magnรฉtique de cette source.

Parmi les diffรฉrents exemples de rayonnements non-thermiques citรฉs prรฉcรฉdemment, le rayonnement synchrotron reprรฉsente le type de rayonnement continu le plus frรฉquent en radioastronomie.

Le rayonnement synchrotron
Si une particule chargรฉe, comme un รฉlectron, qui se dรฉplace ร  une vitesse proche de celle de la lumiรจre traverse un champ magnรฉtique, cette particule formera une spirale le long des lignes du champ suivant des chemins hรฉlicoรฏdaux. Ce changement dans la direction de son mouvement signifie qu’il y a accรฉlรฉration, entraรฎnant ainsi lโ€™รฉmission dโ€™un rayonnement appelรฉ rayonnement synchrotron. Ce type de rayonnement est fortement polarisรฉ. Le degrรฉ et l’orientation de la polarisation peuvent fournir des informations sur le champ magnรฉtique de la source.

Le rayonnement synchrotron peut รชtre observรฉ partout oรน sont localisรฉs des รฉlectrons rapides et un champ magnรฉtique puissant. Ce type de rayonnement est รฉmis par les supernovas (Green, 1998) et les Restes de supernovas (SNR) dont les champs magnรฉtiques sont extrรชmement puissants. Le rayonnement synchrotron est รฉgalement produit par les รฉlectrons des rayons cosmiques diffus (CRE, Biermann 1976 ; Condon 1992), par les pulsars et les quasars (Sieber 1973; Maron et al 2000 ; Bates et d’al 2013), autour des planรจtes ayant un puissant champ magnรฉtique, par les blazars (Strittmatter et al. 1972; Kollgaard, 1994; Perlman et al. 1998), prรจs des trous noirs ou des galaxies starbursts ( Niklas et al 1997 Norris et al. 2005), et par les jets รฉmanant de galaxies ร  noyau actif ( AGN, De Young 1976 ; Blandford & Kรถnigl 1979).

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

INTRODUCTION
PARTIE I. LES MECANISMES DE Lโ€™EMISSION RADIO
I.1 Le spectre continu radio
I.2 Les rayonnements thermiques et non-thermiques
I.2.1 Le rayonnement thermique
I.2.2 Le rayonnement non-thermique
I.3 Lโ€™indice spectral radio
I.3.1 Dรฉfinition
I.3.2 Classification des sources
I.3.3 Indices spectraux pour les rayonnements thermiques et non-thermiques
PARTIE II. DONNEES
II.1 La region cible: SDSS Stripe 82
II.2 Les donnรฉes
II.2.1 Observations et traitement des donnรฉes
II.2.2 Les produits dโ€™observations
II.2.3 Mesure de lโ€™indice spectral radio
PARTIE III. ANALYSE DE DONNEES ET DISCUSSION
III.1 La distribution spectrale de la rรฉgion Est de SDDS Stripe 82
III.2 Relation entre indice spectral radio et densitรฉ de flux
III.2.1 Niveau de flux รฉlevรฉ
III. 2.2 Niveau de flux faible
III.2.3 Explication du comportement de lโ€™indice spectral par rapport au flux, suggรฉrรฉe par de Gasperin et al. (2018)
CONCLUSION
PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE

Lire le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *