Le soutien à la création : premier objectif du mécénat de la Fondation Cartier

Les acteurs principaux des politiques culturelles à Paris

Afin de se rendre compte de la place faite à l’art contemporain dans les politiques culturelles, je me suis intéressée aux programmes culturels des deux principaux acteurs politiques sur Paris : la Région Ile-de-France et la ville de Paris et j’ai tenté ici d’établir la liste de leurs champs d’actions dans la culture.

Les priorités du Conseil régional

Pour sa politique culturelle, le Conseil régional d’Ile-de-France a pour priorité les trois axes suivants : renforcer le cinéma et l’audiovisuel, lancer une politique du livre dynamique, accroître le soutien au spectacle vivant.

Le soutien au cinéma

Le conseil régional est la première collectivité territoriale française pour l’aide à ce secteur, implanté à 80 % en Ile-de-France. Grâce à son Fonds de soutien, la Région Ile-deFrance a aidé plus de 267 œuvres depuis 2001, pour un montant de plus de 67,47 millions d’euros. En 2005, le conseil régional s’est élargi aux documentaires.
La Région s’engage dans d’autres actions en faveur du cinéma et de l’audiovisuel : soutien à la Commission du film d’Ile-de-France pour faciliter le choix des lieux de tournage, aide à la post-production, aux manifestations cinématographiques de qualité, rénovation des salles « art et essai »… Elle est aussi présente dans les grands festivals de cinéma et d’audiovisuel, comme à Cannes, par exemple. Enfin, grâce à la région, chaque année, près de 24.000 lycéens et apprentis assistent à des séances de films classiques ou contemporains, suivies de débats avec des professionnels.

La politique du livre

Depuis 2006, la Région Ile-de-France a développé son action pour soutenir le livre et la lecture publique. Elle apporte son aide aux actions collectives et interprofessionnelles au sein de la chaîne du livre avec l’ambition de soutenir la création littéraire, encourager la diversité éditoriale, et favoriser la rencontre du plus grand nombre avec les œuvres. Outre ses aides aux médiathèques, la politique régionale du livre accompagne les différents acteurs du livre en lien avec les interventions de l’Etat et des autres collectivités territoriales.
Pour cela, la Région encourage le développement des librairies indépendantes et les constitutions de fonds de livres généraux ou thématiques. De plus, elle aide à la mise en place de projets comme la création de collection, la réalisation d’un ouvrage, les co-éditions, ou encore certaines traductions…

Le spectacle vivant

De 1998 à 2008, le conseil régional a multiplié par quatre son budget en faveur du spectacle vivant. Il s’agit de permettre au théâtre, à la danse, aux cultures urbaines, au cirque, à la marionnette, aux arts de la rue de mieux exister grâce au travail d’équipes pérennisées. Cela a été possible grâce aux conventions pluriannuelles de permanence artistique et culturelle, qui représentent un total de 10,5 M€ dans le budget 2008. Ces conventions permettent d’inscrire les actions culturelles dans la durée et de pérenniser les équipes. Le soutien du spectacle vivant passe aussi par le financement des grands organismes missionnés par la Région : l’ Arcadi, en faveur de la création et de la diffusion en Île-deFrance, l’ Onif, l’orchestre national d’Île-de-France…, par le financement de grands festivals comme Rock-en-Seine , en partenariat avec les Départements et les villes.
Une constante : le soutien au patrimoine Parallèlement à ces trois axes qui orientent la politique culturelle de la Région Ile-deFrance, son engagement passe aussi par l’entretien et la valorisation du patrimoine et des lieux de mémoire.
La loi de décentralisation du 13 août 2004 a transféré aux conseils régionaux une nouvelle compétence dans le domaine culturel : l’enseignement artistique professionnel de la musique, de la danse et de l’art dramatique. La Région gère l’organisation et le financement de l’enseignement artistique professionnel initial accessible aux élèves ayant achevé le second cycle des conservatoires classés.
Parmi les différentes tâches qui reviennent au conseil régional, l’Inventaire du patrimoine est l’une de ses nouvelles missions. La Région contribue à réhabiliter ou construire des musées permettant de découvrir ses richesses culturelles, mais aussi à financer des fouilles archéologiques ou certaines restaurations de lieux de mémoire. Elle finance aussi la numérisation des archives historiques communales. La Région participe également à la restauration de maisons d’écrivains, comme la Maison de Jean Cocteau à Milly-la-Forêt ou la Maison d’Alexandre Dumas à Port-Marly. Celles-ci deviennent des centres de recherche ou des musées ouverts au public.
La ville, le fleuve, le patrimoine industriel, le logement social sont quelques-unes des grandes thématiques de recherche régionale. Avec ses publications, ses expositions et son centre de documentation, le service de l’Inventaire régional diffuse également ce savoir au grand public, cela grâce notamment à un service de documentation. Ce service met à disposition : un fonds général (histoire de l’art, architecture, peinture, sculpture, objets mobiliers…), un fonds spécialisé sur l’histoire et le patrimoine francilien (ouvrages et études universitaires), les publications du service et des autres services régionaux, les revues spécialisées aux niveaux régional et national, les dossiers (études topographiques et thématiques menées par les chercheurs et les photographes du service de l’Inventaire général), un fonds iconographique et photographique et un accès aux bases de données patrimoniales nationales.
L’action et les moyens de la Région Ile-de-France ne sont pas négligeables en matière de politique culturelle et d’impulsion de projets ;pour autant, l’art contemporain est absent de ses priorités. Qu’ en est-il des priorités mises en avant par le maire socialiste Bertrand Delanoë depuis 2001 ?

La ville de Paris

Maire de Paris depuis mars 2001, Bertrand Delanoë avoulu relancer les initiatives tant au point de vue social que culturel.
Les différentes mesures mises en place sont les suivantes :
– Lecture publique : le lancement de la construction de 2 médiathèques dans Paris.
– Patrimoine : un plan annuel de restauration d’Eglises appartenant à la Ville, avec notamment le cofinancement des travaux de l’église Saint-Sulpice et de la tour Saint-Jacques en partenariat avec le ministère de la Culture pour moitié chacun (projet de restauration déposé en 2000 par l’architecte en chef des bâtiments historiques de France mais acté en 2006).
– Cinéma : la création en janvier 2002 d’une « Mission Cinéma » pour préserver l’exception culturelle parisienne en ce domaine et relancer une politique de soutien en faveur du cinéma, dans le cadre d’une concertation entre la Ville de Paris et l’État (Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France et le Centre national de la cinématographie), autour des salles indépendantes, de l’éducation au cinéma, des événements festifs, du Forum des Images et des tournages à Paris.
Dans ce cadre, le réaménagement du Forum des Images(fondé dans les années 60) et l’installation de la bibliothèque François-Truffaut au Forum des Halles s’inscrivent dans le projet de « rue du Cinéma » que devrait former le nouvel ensemble Forum des Images, bibliothèque et complexe UGC Ciné Cité.
– Des créations ou des aménagements de lieux de spectacle vivant : avec le projet d’aménagement des anciennes Pompes funèbres au 104 rue d’Aubervilliers (19 e ), l’aménagement du théâtre de la Gaieté Lyrique (3e arrondissement), dédié aux arts numériques et musiques électroniques, le rachat en mars 2001 de la Maison des Métallos (11e ) (ancien siège de la CGT), pour en faire un lieu dédié au spectacle vivant, la création de la « Cité de la Mode et du Design » dans les anciens bâtiments des Magasins Généraux (13 e arrondissement), appelés « Docks en Seine » et le co-financement de la « Maison du hip-hop » dans le 10 e arrondissement.
– De nouvelles manifestations festives comme la mise en place d’une plage géante sur les bords de la Seine (Paris-Plage), ou la Nuit Blanche dédiée à l’art contemporain.
Parallèlement, la ville de Paris se désengage de certaines structures comme par exemple du « Festival du film de Paris » ou supprime des financements, comme la subvention municipale au festival de danse de Paris.
Des mesures sont prises pour tenter de démocratiser l’accès à la culture avec par exemple l’instauration, en décembre 2001, de la gratuité pour les collections permanentes de ses 15 musées municipaux (Petit Palais, musée d’Artmoderne de la Ville, musée Carnavalet, musée asiatique Cernuschi, etc.).
Enfin, dès son arrivée en 2001, B. Delanoë instaureune enveloppe de 1 euro par an par arrondissement et par habitant (proportionnelle à la population de l’arrondissement) pour des actions culturelles locales (expositions, festivals, projections…)
Fin 2007, Bertrand Delanoë et son équipe rédigent le programme culturel pour la ville de Paris pour la préparation de la campagne pour lamairie de Paris, ce programme s’articule autour de quatre axes principaux : « une nouvelle dynamique en faveur de la création à Paris », « inscrire l’art et la culture dans l’espace urbain », « un projet pour tous les parisiens », « donner à la culture les moyens de son ambition ».
La première priorité pour le deuxième mandat socialiste à la mairie de Paris est de favoriser la création contemporaine, sans que cela soit fait aux dépens des institutions et structures déjà soutenues par la ville de Paris. Ainsi, Paris maintient son soutien pour des manifestations comme « Paris Quartier d’été » ou le« Festival d’automne », des institutions telles que la Maison Européenne de la Photographie, le Forum des Images, l’Ensemble Orchestral de Paris, l’Orchestre de Paris… Elle accroît même ses financements pour certaines des structures comme le Théâtre de la Ville et le Théâtre du Châtelet.
Ensuite, la municipalité s’est engagée à donner une place aux nouveaux champs artistiques comme le cirque ou les arts de la rue, les musiques actuelles ou le court-métrage.
Depuis 2001, le budget pour le cirque a été multiplié par trois, celui des arts de la rue a été multiplié par deux entre 2001 et 2006. De plus, la Ville a souhaité que soient reconnues les musiques actuelles et a consacré 650 000 euros aux lieux de création et de diffusion, dits «intermédiaires », que sont la Guinguette Pirate, le Lavoir Moderne Parisien, Glaz’art, la Maroquinerie… La Ville de Paris aide aussi ce secteur dans sa dimension économique en soutenant l’association Mila, qui fédère les labelsindépendants. Enfin, la Municipalité a créé en 2006 un fonds de soutien aux courts métrages. Enpartenariat avec le Centre National de la Cinématographie, 270 000 euros par an sont attribués à la production de films courts. Puis, la Ville s’est engagée dans plusieurs projetsd’équipements culturels structurants. Tout en permettant de préserver des éléments du patrimoine menacés de destruction (la Maison des Métallos, le 104, le Louxor) ou laissés à l’abandon (la Gaîté Lyrique), le lancement de ces chantiers remplit un triple objectif : le premier étant de compléter l’offre parisienne en ce qui concerne les arts numériques, la chanson ou les musiques actuelles. Le deuxième objectif est d’entendre les besoins des artistes tant pour ce qui est des résidences que des espaces pluridisciplinaires. Le parc municipal d’ateliers d’artistes était de 876 fin 2000 : il aura progressé de 30 % durant la premièremandature de Bertrand Delanoë, avec 282 nouveaux ateliers. De plus, la Ville s’est engagée à favoriser les tournages ; tous les ans, plus de 700 films sont tournés à Paris, dont la moitié sont des films français. L’accueil des cinéastes et de leurs équipes a des conséquences positives sur l’emploi culturel. Enfin, cette démarchepermet de répartir l’offre culturelle sur l’ensemble du territoire, notamment vers le Nord-Est parisien.
La volonté de la municipalité d’inscrire la culture dans l’espace est présente aussi dans son souhait de mettre en avant son patrimoine. La Ville est notamment propriétaire de 96 édifices cultuels, de l’époque romane au XXe siècle. Un patrimoine difficile à entretenir et à mettre en valeur. L’effort de la Ville de Paris permet ainsi de compenser le désengagement de l’Etat dont les crédits pour les monuments historiques de Paris sont passés de 2,8 millions d’euros en 2001 à 0,57 millions d’euros en 2004 ; entre 2001 et 2007, la Ville aura dépensé 68,5 millions d’euros pour les seuls édifices cultuels et l’Etat 7 millions d’euros. Ces chantiers contribuent aussi à soutenir les métiers d’art touchés par la baisse des commandes publiques et menacés de disparition.
La culture s’installe dans la ville grâce aux événements et festivals qui rythment l’année. Les manifestations sont nombreuses mais on peut citer la Nuit Blanche, parcours nocturne dans la création contemporaine, comme événement emblématique mis en place par le maire actuel en 2001 ou le festival Paris Cinéma, créé en 2003.
De plus, l’accent est mis sur la modernisation des équipements pour permettre une meilleure accessibilité aux œuvres et aux bâtiments, pour les personnes à mobilité réduite ainsi que les malvoyants et les malentendants. Les conditions de conservation des œuvres ont été améliorées et les propositions faites aux visiteurs ont été diversifiées : développement des ateliers pédagogiques, ouverture du jardin et d’un restaurant au Petit Palais, création d’un auditorium…
Ce souci de modernisation du matériel concerne aussi les bibliothèques ; Paris dispose d’un important réseau de plus d’une cinquantaine debibliothèques de prêt. Une vingtaine de ces bibliothèques ont été rénovées entre 2001 et 2006 et les catalogues ont tous été informatisés et mis en ligne sur internet. La Villea, de même, accéléré le passage du Forum des images au numérique, en finançant la numérisation de 7 000 films et en modernisant son système de consultation.
Enfin, la Ville de Paris souhaite rendre la culture plus accessible aux jeunes publics. Pour cela des ateliers sont organisés dans les bibliothèques, les écoles, les musées. Des manifestations leur sont aussi réservées comme « Mon Premier festival », destiné aux enfants de 3 à 15 ans.
Les moyens déployés pour la politique culturelle de la Ville de Paris sous la mandature de B. Delanoë ne sont pas négligeables. En effet, entre 2000 et 2005, le budget culture et patrimoine, hors personnel, a doublé ((126,3 millions d’euros en 2000 et 253,6 millions d’euros en 2005). Cela est visible notamment par l’augmentation du budget d’investissement : les crédits effectivement dépensés passent de 26,6 millions d’euros en 2000 à 76,9 millions d’euros en 2005 ; ils atteignent en 2006 près de 110 millions d’euros, correspondant à une phase active de la réalisation de plusieurs chantiers culturels importants. On l’a vu l’accent a été mis sur les équipements culturels de proximité, les acquisitions dans les musées, les commandes d’œuvres d’art, la restauration du patrimoine ou l’entretien des bâtiments (théâtres, bibliothèques, conservatoires). Des secteurs récents ou émergents de la scène culturelle bénéficient désormais de subventions (musiques actuelles, hip-hop, cirque et arts de la rue).
D’autre part, les budgets de fonctionnement ont également été augmentés : l’ouverture et le développement des équipements ont conduit à la création de 140 postes.
La programmation culturelle est riche à Paris, foisonnante même, beaucoup reprochent d’ailleurs un côté « paillettes » dans la politiqueculturelle mise en place par B. Delanoë. Mais parmi la foule de manifestations, mise à part la Nuit Blanche, à laquelle nous allons nous intéresser ci-dessous, il existe très peu d’événements ou de lieux consacrés à l’art contemporain soutenus par des collectivités publiques. Quelle est donc la place de l’art contemporain dans ce contexte ?

La place de l’art contemporain dans ce paysage ?

L’art contemporain à Paris : une relation encore fragile

La Ville de Paris, à l’instar de la Région Ile-de-France, n’a pas inscrit l’art contemporain dans ses priorités immédiates. Toutefois, quelques initiatives ont été lancées dans ce domaine, c’est le cas par exemple de la création du Comité de l’Art dans la Ville, créé en 2003.
Il s’agit d’un comité d’experts réunis, sous la présidence de l’Adjoint au Maire de Paris chargé de la Culture, des Conseillers de Paris et des personnalités qualifiées du monde de l’art contemporain, de l’architecture et de l’urbanisme. Cette instance consultative donne son avis sur toute initiative, publique ou privée, française, européenne ou étrangère, visant à l’implantation d’une œuvre (création ou restauration) d’art dans l’espace public parisien. Il a également un rôle de proposition de lignes directrices pour une politique municipale en matière de présence de l’art dans l’espace public. Il examine enfin tous les projets du 1 % artistique. Ce Comité relève d’une volonté de recréer des liens entre la puissance publique et l’art contemporain, pour autant, il n’a pas véritablement de force de décision ou d’impulsion pour imposer une réelle politique culturelle concernant l’art contemporain à Paris. Cela reste une série de projets assez disparates et des décisions somme toute, encore éclatées.
Un des autres chantiers à suivre en matière d’art contemporain est la construction du tramway des Maréchaux Sud, avec l’implantation de neuf œuvres d’art le long du parcours du tramway, confiées à des artistes contemporains de renommée internationale. C’est l’un des plus importants programmes de commande publique jamais réalisés à Paris. Les artistes ont été invités à imaginer des œuvres en relation avec le tramway et l’aménagement urbain des Maréchaux et plus généralement avec la question de la Ville. Ainsi, Christian Boltanski, Angela Bulloch, Sophie Calle, Frank O.Gehry, Didier Fiuza Faustino, Dan Graham, Peter Kogler, Bertrand Lavier et Claude Lévêque ont penséleur projet en fonction de leur vision de la ville et de l’endroit précis où les œuvres sont implantées. Les artistes interpellent le passant et l’accompagnent sur son trajet en instaurant un véritable dialogue entre la ville et la création contemporaine.
Dans ce contexte, la Nuit Blanche demeure l’un des événements majeurs pour l’art contemporain à Paris. Ce parcours emprunte aussi à l’urbanisme, au patrimoine et à l’architecture, et permet aux Parisiens, le temps d’une nuit, de découvrir gratuitement l’art d’aujourd’hui dans des lieux insolites. Sous l’impulsion de commissaires, chaque année différents, qui proposent des regards et des esthétiques singulières dans leur façon de mettre la ville en scène, 200 à 400 artistes de toutes origines et de toutes générations prennent part à cette manifestation, utilisant souvent les nouvelles technologies. Dès la première édition, la Nuit Blanche rencontre un vif succès avec un publicd’environ 500 000 personnes (au lieu des 200 000 initialement espérées, estimations fondées sur le public habituel de l’art contemporain à Paris). Cet engouement s’est accentué lors des éditions suivantes avec une fréquentation en constante augmentation : près d’un million de visiteurs dès la deuxième année jusqu’à 1,5 million pour l’édition 2006.
Ce concept de Nuit Blanche a été imité à travers le monde depuis sa création, comme à Montréal, Naples, Rio de Janeiro, Toronto, Tel Aviv et Gaza (où la manifestation était organisée par le Centre culturel français). Lisbonne, New York et Tokyo ont émis leur volonté d’organiser leur Nuit Blanche en 2008. Bruxelles, Madrid, Riga, et Rome, ont créé avec Paris les « Nuits Blanches Europe » afin de réaliser un projet artistique commun, d’échanger leur expérience, et de communiquer au niveau européen.
Ces exemples montrent qu’il y a un réel engouementdes villes et du public pour l’art contemporain, surtout quand il s’insère dans la ville, quand il devient accessible. Pour autant, on observe que les initiatives concernant l’art contemporain sont souvent des manifestations ou des événements éphémères, des projets qui se succèdent sans donner de réelles lignes directrices ou d’investissement dans la durée. Une preuve emblématique d’un environnement peu favorable à l’implantation de l’art contemporain est l’exemple de la Fondation Pinault.

Un environnement difficile pour l’art contemporain : l’exemple de la Fondation Pinault

A la fermeture des usines Renault de l’Île Seguin à Boulogne-Billancourt, en 1992, personne ne savait ce que ces 70 hectares de terrain allaient devenir. Le 4 septembre 2000, François Pinault annonce, avec l’accord de Louis Schweitzer, président de Renault, et de Jean-Pierre Fourcade, maire de Boulogne-Billancourt sa volonté d’installer une fondation à cet endroit. Le projet est de construire à la pointe de l’île un centre d’art contemporain, d’une taille similaire à celle du Centre Pompidou. Ce centre accueillera une partie de la collection de François Pinault et des expositions temporaires, l’ouverture du bâtiment est prévue pour 2005 et le coût total est estimé à 150 millions d’euros.Les démarches sont lancées pour pouvoir accueillir le public en 2007, un appel à architectes est fait et Tadao Ando est l’architecte choisi pour construire le siège de la Fondation, qui occupera un tiers de l’île, les permis de construire sont envoyés et une promesse de vente est signée entre Renault et l’homme d’affaires. Mais un ensemble de retards et de complications administratives empêchent le projet d’aboutir. Le permis de construire est très long à obtenir, des associations se mobilisent et déposent un recours devant le tribunal administratif de Versailles contre le PLU voté par le conseil municipal.
Au final, l’horizon de l’ouverture de la Fondation François-Pinault pour l’art contemporain sur l’île Seguin ne cesse de s’éloigner. Le 28 février 2005, François Pinault fait annuler la vente du terrain Renault et le 28 avril, il annonce son achat du Palazzo Grassi, l’ancienne vitrine du groupe Fiat à Venise, pour lasomme de 29 millions d’euros. F. Pinault va beaucoup écrire dans la presse pour expliquer son choix et dénoncer la lenteur administrative française. Il fustige l’incapacité selon lui du modèle français à s’appuyer sur des démarches relevant à la fois du secteur public et du secteur privé.
La Fondation Cartier, en dépit de son prestige, reste un modèle peu prisé et somme toute modeste. Le projet de la Fondation Pinault avait une ambition autre et pouvait devenir le « Guggenheim » parisien. Elle aurait pu servir d’exemple et inciter des investisseurs privés à se lancer dans la même voie.

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Table des matières
INTRODUCTION 
I/ QUELLE PLACE POUR L’ART CONTEMPORAIN DANS LES POLITIQUES CULTURELLES ?
A/ LES ACTEURS PRINCIPAUX DES POLITIQUES CULTURELLES A PARIS
1/ Les priorités du Conseil régional
2/ La ville de Paris
B/ LA PLACE DE L’ART CONTEMPORAIN DANS CE PAYSAGE?
1/ L’art contemporain à Paris : une relation encore fragile
2/ Un environnement difficile pour l’art contempora in : l’exemple de la Fondation Pinault
II – LA FONDATION CARTIER POUR L’ART CONTEMPORAIN 
A – DESCRIPTION ET ANALYSE DE LA STRUCTURE
1/ Présentation
2/ Le soutien à la création : premier objectif du mécénat de la Fondation Cartier
3/ Les résultats
B/ LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE LA FONDATION CARTIER
1/ L’équipe au service du projet
2/ Analyse du fonctionnement interne de la Fondation Cartier
3/ La répartition du budget
C – DESCRIPTION ET ANALYSE DU STAGE
1/ Présentation des Soirées Nomades
3/ Mes missions
4/ Evaluations personnelles
III/ LE MECENAT : UNE AUTRE VOIE AU FINANCEMENT DE LA CULTURE
A/ QU’EST-CE QUE LE MECENAT?  Définition
2/ Qui sont les mécènes ?
3/ Les principaux statuts juridiques du mécénat
4/ Les principaux acteurs intermédiaires du mécénat
B/ ETAT DES LIEUX DU MECENAT EN FRANCE
1/ Les avancées du mécénat grâce à la loi de 2003
2/ Intérêts du mécénat pour les entreprises
3/ Du côté des bénéficiaires : intérêts et inégalités
C/ LE CAS DES FONDATIONS
1/ Définition d’une fondation
2/ Les différents statuts des fondations
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXES 
ANNEXE I : RESULTATS DE LA DERNIERE SEMAINE DE L’EXPOSITION PATTI SMITH ET ANDREA BRANZI 
ANNEXE II : EXEMPLE DE FEUILLE DE ROUTE POUR LA VENUE DE PATTI SMITH A LA FOIRE D’ART CONTEMPORAIN « ART BASEL»EN SUISSE PUIS A LA FONDATION CARTIER 
ANNEXE III : EXEMPLE DE RETROPLANNING: JUIN 2008 
ANNEXE IV : LA CHARTE ETHIQUE DU LOUVRE

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