Le slow tourisme, une pratique dans le monde entier
Slow tourisme
Le concept slow est apparu il y a une trentaine d’années avec l’avénement du slow food en 1989 (Petrini, 2003), suivi du slow city en 1999 (Yurtseven & Kaya 2011) (in Noor et al., 2015, p.176). Grâce à ces deux mouvements, la naissance du slow tourisme ou tourisme lent est né. Nilsson et al. (2007) ont suggéré que l’expérience du voyage lent devrait être étroitement liée à au slow food et au slow city (cité dans Noor et al., 2015, p.176). En effet, Lumsdon & McGrath (2010) affirment qu’en raison de l’absence de définition forte, le tourisme lent devrait être considéré comme un groupe d’idées associées plutôt que d’une définition irréfutable (in Noor et al., 2015, p.176).
Selon Dickinson & Lumsdon (2010) le slow tourisme peut être défini comme étant un cadre conceptuel qui implique des personnes se déplaçant plus lentement, restant plus longtemps dans la destination et voyageant dans moins d’endroits consécutifs. Une fois à destination, ces personnes privilégient les transports et les produits locaux, prennent du temps pour explorer l’histoire et la culture locale et pour soutenir le développement durable (in Haemoon et al., 2016). Moore (2012) ajoute également que le slow tourisme a pour but d’éviter le tourisme de masse, comme c’est le cas dans les forfaits et packages de vacances.
Il atténue pour le touriste, le sentiment d’un manque de temps pour les activités qu’il souhaite entreprendre (in Haemoon et al., 2016).
Le slow tourisme, une pratique dans le monde entier
Aujourd’hui, chaque pays s’adapte à cette demande et propose de nouvelles offres et initiatives. Par exemple à Montréal, l’agence de tourisme durable « Passion Terre » propose des circuits dans une optique de slow tourisme (Passion Terre, 2017). Puis, en Provence, l’agence « Kookooning » propose de mettre en relation le voyageur avec un hôte qui partage les mêmes passions et les mêmes activités que lui, et de leur faire vivre de merveilleux moments dans des lieux d’exceptions (Kookooning, 2016). La cité italienne « Cividale del Friuli » donne également la possibilité d’être visitée à pied et propose sur le parcours des tavernes accompagnées de mets locaux. Dans cette région, les richesses locales assurent le développement touristique (Hotelseconews, s.d).
En ce qui concerne la Suisse, un réseau de vélo « Publibike » a été mis en place afin de permettre aux personnes de louer un vélo en self-service pour une durée de 24h dans plusieurs villes (Publibike, 2017). Toujours dans les transports, l’organisme « Swisstrails Gmbh » propose des catalogues avec différents itinéraires et balades à vélo, VTT, rollers ou en canoë (Swisstrails, 2017). Au niveau de l’échange avec la population indigène, plusieurs villes comme Lausanne, Zürich, Genève, Montreux et prochainement Morges, proposent des visites de la ville avec un Greeter. Il s’agit d’une personne proposant bénévolement dans sa région un service de visite à des excursionnistes. Celles-ci sont effectuées par l’habitant qui aime sa région et qui souhaite la partager à des visiteurs. Le but est de faire découvrir son lieu d’habitation de manière authentique et personnelle. Le concept est axé sur le partage et l’échange humain pour se distancer du traditionnel guide touristique (Global Greeter Network, 2017)
Œnotourisme, une thématique du slow tourisme
L’œnotourisme découle principalement d’une démarche personnelle d’apprentissage et de découverte, où le touriste souhaite vivre une expérience unique en mettant en valeur les traditions et les typicités d’une région. L’œnotourisme propose de découvrir les vignobles, leurs activités, leurs pratiques culturelles, leur histoire, le tout d’une manière ludique. Le but est de donner à ses vacances une plus-value au niveau culturel et gastronomique, mais également au niveau de la découverte et de l’authenticité (Vaud Œnotourisme, 2016, p.11). Le producteur peut ainsi valoriser et faire connaître directement le fruit de son travail, tout en développant la notoriété de la région. Selon Yohan Castaing (2007, p.19), une ouverture d’esprit est aujourd’hui envisageable de la part du viticulteur. En effet, ce dernier est prêt à éduquer les visiteurs à son savoir-faire et à les entraîner dans un monde nouveau et inconnu pour la plupart d’entre eux.
De manière plus détaillée, Swiss Wine définit l’œnotourisme comme étant (in Les Rencontres Suisses de l’œnotourisme, 2017, p. 4) :
Des rencontres avec les vignerons : visites de caves, dégustations, découverte du métier
Des balades et randonnées en pleine nature dans les vignobles
Différentes prestations agritouristiques : la gastronomie et les produits du terroir
Des activités culturelles : visites de musées du vin, de villages viticoles, de bâtiments historiques
Attributs géospatiaux des sentiers viticoles
Selon Papatheodorou (2004), la répartition spatiale, la connectivité et l’accessibilité sont les trois attributs géospatiaux clés qui caractérisent les sentiers viticoles car ils façonnent l’attrait touristique d’une destination. La connectivité et l’accessibilité influencent directement l’accès des visiteurs au diverses attractions, qui sont étroitement associées à l’attractivité de la destination (cité dans Xu et al., 2016, p.171). Puis, la répartition spatiale influence l’attrait touristique des sentiers viticoles selon la longueur du parcours, le nombre d’attractions et les différentes distances entre elles (cité dans Xu et al., 2016, p.171). Le succès de ces chemins dépend donc tout d’abord du type de services offerts le long du parcours. En effet, ceux-ci influencent l’attractivité de l’ensemble de l’itinéraire. La réussite est étroitement liée au caractère du sentier en termes de distance, de nombre de domaines, de caves ou d’autres services proposés (cité dans Xu et al., 2016, p.169).
Attributs touristiques des sentiers viticoles
Selon Warfield et al (2000), l’intégralité, la dominance et la complémentarité sont les trois attributs du tourisme pour évaluer les sentiers viticoles. L’intégralité fait référence au nombre de services différents disponibles dans un établissement vinicole, qui permettent de rassembler les prestations de service globales dans un sentier (cité dans Xu et al., 2016, p.172). Selon Aaker (1996), la dominance se réfère à la force d’une marque, d’un produit, d’un service ou d’une entreprise, par rapport à sa concurrence dans une zone géographique déterminée (cité dans Xu et al., 2016, p.172). Enfin, la complémentarité se réfère à la façon dont les différents vignobles se complètent l’un à l’autre dans les services qu’ils fournissent le long du même sentier de sorte à fournir une plus grande variété de prestations aux touristes (cité dans Xu et al., 2016, p.172).
Cette revue littéraire a permis de poser les concepts importants du slow tourisme, de l’œnotourisme et des sentiers viticoles afin d’aboutir à des propositions concrètes pour l’association de Morges Région Tourisme.
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Table des matières
Introduction
1. Méthodologie
2. Revue de la littérature
2.1. Tourisme et tendances
2.2. Slow tourisme
2.2.1. Le slow tourisme, une pratique dans le monde entier
2.3. Œnotourisme, une thématique du slow tourisme
2.3.1. Défis pour une réussite
2.3.2. Profil des œnotouristes et leurs attentes
2.4. Sentiers viticoles
2.4.1. Attributs géospatiaux des sentiers viticoles
2.4.2. Attributs touristiques des sentiers viticoles
3. Analyse de la situation actuelle
3.1. Présentation de l’entreprise
3.2. Tourisme à Morges, quelques chiffres
3.3. Morges, à la recherche d’une slow destination
3.4. Les offres œnotouristiques de la région morgienne
3.4.1. Analyse SWOT de l’offre œnotouristique morgienne
3.5. La balade œnotouristique de Morges
3.5.1. Analyse SWOT de la balade œnotouristique
4. Description de l’objet d’étude
4.1. Problématique, question de recherche, hypothèse et objectifs
5. Benchmark
5.1. Méthodologie
5.2. Résultat
5.2.1. Éléments à retenir
6. Analyse de la demande en matière d’activités œnotouristiques
6.1. Objectif de l’enquête
6.2. Méthodologie de l’enquête
6.3. Résultat de l’enquête
7. Profil des touristes vaudois en matière de gastronomie
7.1. Résumé du profil du gastronome
8. Développement d’offres pour Morges Région Tourisme
8.1. Rallye gourmand connecté, « entre saveurs et senteurs sur la balade œnotouristique »
8.1.1. Des synergies, un réseau et de l’enthousiasme
8.1.2. Concrétisation des contenus
8.1.3. Prestations pour le rallye gourmand
8.1.4. Evaluation des coûts de revient et calcul du prix
8.1.5. Organisation de la chaîne de service
8.2. Connecte-toi et découvre ma vie de vigneron
8.2.1. Des synergies, un réseau et de l’enthousiasme
8.2.2. Concrétisation des contenus.
8.2.3. Prestations de l’excursion
8.2.4. Evaluation des coûts de revient et calcul du prix
8.2.5. Organisation de la chaîne de services
9. Plan de communication
9.1. Internet
9.2. Relations publiques
9.3. Publicité
Conclusion
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