L’HEMATOPOIESE
L’hématopoïèse est l’ensemble des phénomènes qui concourent à la fabrication et au remplacement continu et régulé des cellules sanguines du sang périphérique : les globules rouges ou hématies, les différentes familles des globules blancs ou leucocytes, les plaquettes .
Le siège de l’hématopoïèse
Le siège de l’hématopoïèse varie au cours de la vie. L’hématopoïèse primitive débute à J21 de la vie embryonnaire. Elle dérive du mésoderme du sac vitellin où se forment des ilots sanguins. Au sein des ilots sanguins, les cellules centrales se différencient en cellules érythroblastiques nucléées et les cellules de la périphérie forment les premières cellules endothéliales (vaisseaux primitifs). A partir de J 28, les cellules souches hématopoïétiques apparaissent dans l’aorte dorsale de la région Aorte-GonadesMesonephros, qui iront ensuite coloniser le foie puis la rate. La cellule souche hématopoïétique est encore imparfaitement caractérisée : soit un progéniteur commun ou hémangioblaste qui pourrait donner naissance à la fois aux cellules hématopoïétiques et aux cellules endothéliales, soit les cellules mésodermiques se différencieraient en cellules endothéliales ou en cellules hématopoïétiques, soit certaines cellules endothéliales donneraient naissance aux cellules hématopoïétiques. La moelle osseuse commence à être colonisée vers le 4è mois et sera le site exclusif de l’hématopoïèse à la naissance et pour toute la vie . Chez l’adulte, elle est localisée dans les os plats comme le sternum, les cotes, les vertèbres, les os du bassin et dans les épiphyses des os longs .
Le déroulement de l’hématopoïèse
Toutes les cellules du sang sont produites à partir d’une même cellule indifférenciée dite cellule souche multipotente ou cellule souche primitive qui a la capacité de reconstituer à long terme toutes les lignées de l’hématopoïèse. Elles s’auto renouvellent et évoluent vers la pluripotence, c’est-à-dire une spécialisation des lignées . Elles sont localisées dans la moelle osseuse et ne sont pas identifiables morphologiquement.
Elles sont pour la plupart quiescentes, en dehors du cycle cellulaire, en stade G0. Elles sont résistantes aux médicaments cytotoxiques de chimiothérapie, à l’irradiation et à la congélation, propriété utilisée pour la greffe de moelle osseuse . Les cellules souches possèdent deux propriétés caractéristiques : l’autorenouvèlement et la différenciation. L’autorenouvèlement est une multiplication des cellules multipotentes sans différenciation. Cela permet de maintenir intact le stock de cellule primitive. La différenciation est la capacité des cellules multipotentes, sous l’influence de facteur de croissance, de se diviser et de s’engager, de façon irréversible vers une ou plusieurs lignées. La cellule perd alors sa multipotence pour devenir un progéniteur ou une cellule souche engagée . Sous l’influence de facteur de croissance spécifique, la cellule souche multipotente va s’engager dans la différenciation d’une lignée cellulaire. Elle devient alors un progéniteur ou cellule souche pluripotente différenciée ou engagée. Au terme de plusieurs divisions, les cellules souches engagées perdent progressivement leur potentiel de différenciation. Les progéniteurs deviennent alors des précurseurs spécifiques d’une seule lignée sanguine Ces cellules sont alors les précurseurs identifiables sur un prélèvement de moelle osseuse. Ces précurseurs se divisent et murissent pour donner naissance à des cellules fonctionnelles. La maturation terminale aboutit aux cellules matures fonctionnelles qui passent dans le sang .Les progéniteurs hématopoïétiques sont des cellules engagées dans une ou plusieurs voies de différenciation et leur capacité d’autorenouvèlement sont réduites. Elles ne sont pas reconnaissables morphologiquement. Elles donnent naissance à des colonies de différents types :
• Les colonies des cellules granuleuses neutrophiles et monocytaires dont l’origine est la CFU-GM
• Les colonies des cellules granuleuses éosinophiles dont l’origine est la CFU-EO
• Les colonies des cellules granuleuses basophiles dont l’origine est la CFUBA
• Les colonies érythroblastiques dont l’origine est la CFU-E
• Les colonies mégacariocytaires dont l’origine est la CFU-Mk .
Les précurseurs hématopoïétiques sont des cellules morphologiquement reconnaissables engagées vers l’une ou l’autre des lignées sanguines. Ces cellules sont capables d’un nombre limité de mitoses et sont normalement localisées dans la moelle osseuse. La lignée granuleuse donne successivement le myéloblaste, le promyélocyte, le myélocyte, le métamyélocyte puis le polynucléaire. La lignée érythrocytaire donne successivement le proérythroblaste, l’érythroblaste basophile, l’érythroblaste polychromatophile, les réticulocytes puis les globules rouges. La lignée mégacaryocytaire donne successivement les mégacaryoblastes, les mégacaryocytes puis les plaquettes.
La régulation de l’hématopoïèse
Elle est essentielle pour maintenir, en dépit des variations de consommation importante liée à des circonstances pathologiques, comme une hémorragie, nécessitant la production rapide de globules rouges, ou une infection impliquant la production de globules blancs, le nombre de cellules sanguines à peu près constants. Cette régulation repose sur des mécanismes cellulaires et humoraux qui peuvent être stimulateur ou inhibiteur de l’hématopoïèse . Les éléments régulateurs jouent un rôle important pour obtenir une hématopoïèse correcte et régulée. Outre les cellules de l’hématopoïèse, les organes hématopoïétiques sont constitués d’un stroma ou microenvironnement qui comporte une composante cellulaire et une matrice extra cellulaire. La composante cellulaire comprend des fibroblastes spécialisés, des adipocytes, dérivés des myofibroblastes, des macrophages, des lymphocytes, des cellules endothéliales (des capillaires et des sinusoïdes), des cellules souches de divers types, donnant naissance à des cellules du mésoderme et divers types de cellules germinales, mais non hématopoïétiques. Les diverses cellules stromales sont une source de facteur de croissance. Une matrice extra cellulaire est composée de divers protéines fibreuses, glycoprotéines et protéoglycanes qui sont produites par les cellules stromales. Elle procure aux cellules souches des conditions anatomiques satisfaisantes pour assurer l’hématopoïèse .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. L’HEMATOPOIESE
I.1. Le siège de l’hématopoïèse
I.2. Le déroulement de l’hématopoïèse
I.3. La régulation de l’hématopoïèse
II. APLASIE MEDULLAIRE
II.1 Définition
II.2 Epidémiologie
II.3 Diagnostic de l’aplasie médullaire
II. 3 .1 Diagnostic positif
II. 3. 1. 1 Circonstances de découverte
II. 3. 1. 2 Signes cliniques
II. 3. 1. 3 Signes biologiques
II. 3. 1.3. 1 Hémogramme
II. 3. 1.3. 2 Le médullogramme
II. 3. 1.3. 3 La biopsie osteomedullaire
II. 3. 1.3. 4 Autres examens biologiques
II. 3 .2 Diagnostic de gravité
II. 3. 2. 1 Critères cliniques
II. 3. 1.3. 5 Critères biologiques
II. 3 .3 Diagnostic différentiel
II. 3 .4 Les étiologies
II. 3. 4. 1 Les aplasies médullaires congénitales ou constitutionnelles
II. 3. 4. 2 Les aplasies médullaires acquises
II.4 Evolution-pronostic
II.5 Complications
II. 5. 1. Hémorragie sur thrombopénie
II. 5. 2. Complications liées à l’anémie
II. 5. 3. Complications infectieuses
II.6 Traitement
II. 6. 1. Traitements symptomatiques
II. 6. 2. Traitement curatif
II. 6.2. 1. La greffe de moelle osseuse
II. 6.2. 2. Traitement immunosuppresseur
II.7 Surveillance
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
III. METHODES
III.1. Type d’étude
III.2. Lieu d’étude
III.3. Période d’étude
III.4. Population d’étude
III.5. Critères d’inclusion
III.6. Critères de non inclusion
III.7. Critères d’exclusion
III.8. Variables étudiées
III.9. Valeurs de référence des paramètres de l’hémogramme
III.10. Modes de collecte et d’analyse des données
III.11. Limite de l’étude
IV. RESULTATS
IV.1. Résultats généraux
IV.2. Répartition de la population selon les variables d’étude
IV.2.1. Selon les services référents
IV.2.2. Répartition selon le genre
IV.2.3. Répartition selon l’âge
IV.2.4. Selon la profession
IV.2.5. Selon les renseignements cliniques
IV.2.6. Selon les signes accompagnateurs
IV.2.7. Selon les paramètres de l’hémogramme
IV.2.7.1. Selon le taux d’hémoglobine
IV.2.7.2. Selon le volume globulaire moyen
IV.2.7.3. Selon la teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH)
IV.2.7.4. Selon le taux de réticulocytes
IV.2.7.5. Selon le taux de plaquette
IV.2.7.6. Selon le taux de globules blancs
IV.2.8. Selon les résultats du médullogramme
IV.2.9. Service référent en fonction des résultats
IV.2.10. Motif de demande en fonction des résultats
IV.2.11. Profession en fonction des résultats
IV.2.12. Répartition de l’âge selon les résultats du médullogramme
V. ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE
V.1. Fréquence et incidence
V.2. Répartition selon le genre
V.3. Répartition selon l’âge
V.4. Selon l’activité professionnelle
VI. ETUDE CLINIQUE
VI.1. Circonstances de découverte
VI.2. Signes cliniques
VI.3. Examens paracliniques
VI.3.1. Hémogramme
VI.3.2. Médullogramme
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE