Soixante millions d’Africains ont été touchés par le sida de la manière la plus directe. Soit ils vivent avec le VIH, soit ils meurent du SIDA, soit ils ont perdu leurs parents à cause du SIDA… » Déclarait le Docteur Peter Piot1 le 10 juillet 2003. Le VIH/SIDA, continue à dévaster les économies, les communautés et le développement de l’Afrique est sans aucun doute, devenu le plus grand défi auquel est confronté le continent. Le Sida est devenu l’enjeu le plus important de l’Afrique, celle-ci aggrave la pauvreté qui est déjà persistée dans le continent noir. L’analyse d’une telle situation a une importance capital étant donnée que ce fléau est le principal cause qui entrave le développement du continent noir en s’ajoutant à disproportionnément de ressources de subsistance et le nombre de bouche à nourrir.
Le Sida et l’Afrique noire
Le sida et les contextes socio économiques en Afrique noire
Historique et généralités du sida en Afrique
Définitions et Historiques
Avant d’entrer dans l’analyse de l’aperçu de l’historique du VIH/SIDA en Afrique, la connaissance de quelques notions essentielles en matière d’analyse sanitaire et de Sida est indispensable.
Définitions
La santé :
Si on se réfère à la conception négative et la conception positive, la santé se définit comme une absence de la maladie d’une part et d’autre part, la santé est un état complet d’un bien être physique, moral et mental. Ces deux définitions sont trop larges car le concept de santé varie selon le temps, l’espace, l’âge et même le sexe, donc difficile à appréhender. Dans le cadre de notre étude, on s’intéresse d’avantage à un aspect plus économique de la santé, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) caractérise la maladie à partir de la conséquence de ses répercussions: l’invalidité qui est de trois types :
• La déficience : C’est une perte de substance ou atteinte d’une fonction, ou d’une structure physiologique ou anatomique ou biologique (séquelles).
• L’incapacité : Elle se manifeste lorsqu’on subit une réduction partielle ou même totale de la capacité d’accomplir une activité quelconque qu’on fait quotidiennement avant.
• Le désavantage : Une personne subit un désavantage lorsque la maladie lui donne une conséquence de la déficience sur la vie active qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle normal.
L’appréciation de la répercussion de la maladie s’entrevoit à travers les mesures de la santé :
➤ Les indicateurs classiques :
– la morbidité : elle concerne la maladie survenue dans une population donnée considérée, elle se fractionne en deux types, la morbidité ressentie c’est-à-dire des perceptions ressenties par le sujet, des signes estimés comme anormaux et la morbidité diagnostiquée par les professionnels de la santé. La morbidité est mesurée par deux indicateurs : le taux d’incidence et le taux de prévalence.
– Le taux de mortalité : le nombre de décès pendant une année par rapport à la population totale d’une nation dans une période considérée.
– L’espérance de vie : la probabilité de nombre d’année qu’on pourrait vivre à partir de la naissance.
– Le ratio de médecin par habitant : c’est le nombre de médecin par rapport à la population considérée.
– Le nombre d’hôpital par habitant : le nombre d’infrastructure hospitalière dans un espace considéré.
Historiques
L’origine du Sida
L’aspect plus médical nous montre que le VIH est étroitement lié aux virus entraînant des maladies semblables au sida chez les primates, le virus d’immunodéficience simien (VIS). Il existe plusieurs théories sur l’origine du sida, mais il est communément admis que le VIH est une mutation du VIS. Ce dernier infecte notamment les chimpanzés Pan troglodytes, qui sont des porteurs sains du VIScpz. La transmission chez l’homme a été rendue possible par une mutation du virus. Les études scientifiques ont suggéré que le virus serait apparu pour la première fois en Afrique de l’Ouest, mais il est probable qu’il y ait eu d’autres sources initiales. Le premier échantillon recensé du VIH fut recueilli en 1959 à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa), dans l’actuelle République Démocratique du Congo (RDC). Aux Etats-Unis, Le 5 juin 1981, l’agence épidémiologique fédérale d’Atlanta a identifié officiellement chez les homosexuels l’évolution d’une maladie à la fois rare et très grave : une pneumonie due à un protozoaire, la pneumocystose. Dans trois hôpitaux de Los Angeles, cinq cas avaient été diagnostiqués en huit mois contre deux seulement durant les huit années précédentes (1974-1981). Rapidement les Américains ont découvert que derrière cette maladie se trouve une nouvelle affection virale, qu’ils conceptualisèrent dès 1982 sous le sigle d’AIDS (Acquired Immune Deficiency Syndrome). Moins de cinq ans après, le Sida était devenu une pandémie. En 1993, nombreux sont les Etats qui ont déclaré être contaminés, ils sont au nombre de 174.
En 1993, selon les estimations de l’OMS, plus de 15 millions de personnes ont été contaminées par les virus VIH dans le monde. Les pays en développement sont le plus concerner, plus de 85 % des infections. Le virus se propage dans le monde, avec cinq mille nouveaux cas par jour, dont la moitié est des Africains.
Manifestation du VIH/SIDA en Afrique noire
Après avoir vue les apparences du VIH/SIDA au niveau mondiale et d’une façon générale ainsi que leur historique, abordons maintenant la manifestation de ce fléau en Afrique subsaharienne. Avant d’entamer l’analyse de la situation africaine, il est nécessaire de connaître pourquoi le sida en Afrique est devenu un défi le plus important ? En Afrique subsaharienne, la localisation de l’infection est encore en partie inconnue et les impacts démographiques sont largement différents selon les pays, mais ce qu’on constate ce que l’incidence de l’infection s’accroît avec un taux exponentiel ; pourtant il faut noter que l’Afrique subsaharienne est le territoire le plus touché par le fléau avec plus de 8 millions de personnes infectées, soit plus de la moitié des infections mondiales, pour 12 % de la population mondiale (en 1993). D’après ces chiffres, la maladie aurait déjà emporté plus de 2 millions de personnes, dont plus de 95 % en Afrique subsaharienne.
Ainsi, la Sida devient actuellement un phénomène majeur et grave dont la lutte doit être dans l’ordre de priorité de chaque pays car il s’agit d’un danger public. Non seulement, il freine le développement, mais surtout un facteur de l’accroissement du taux de mortalité dans le monde et plus précisément en Afrique.
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Table des matières
INTRODUCTION
METHODOLOGIE
Partie I : Le Sida et l’Afrique noire
Chapitre I : Le sida et les contextes socio économiques en Afrique noire
Section I : Historique et généralités du sida en Afrique
Section II : Analyse sur les facteurs de propagation du VIH/SIDA en Afrique subsaharien
Chapitre II : Le VIH/SIDA, une véritable révolution démographique en Afrique, un virus économique pour l’Afrique
Section I : Fondements théoriques
Section II : Les effets du VIH/SIDA sur la population et l’économie Africaine
Partie II : Etude de cas : Madagascar et Ouganda
Chapitre I : Manifestation et Aspect général du VIH/SIDA à Madagascar
Section I : La dynamique de l’infection
Section II : Analyse sur l’amplification de l’épidémisation à Madagascar
Chapitre II : les ripostes de l’Etat malgache face au VIH / SIDA
Section I : Présentation du programme national et ses activités
Section II : Matérialisation du programme et Analyse de l’impact et efficacité
Chapitre III : Cas de l’Ouganda
Section I : Aperçu générale de l’Ouganda
Section II : Analyse de l’efficacité de la politique ougandaise de la lutte contre le VIH/SIDA
Partie III : Les perspectives d’avenir de Madagascar en matière de VIH/SIDA : Analyse Swot
Chapitre I : L’avenir de Madagascar face aux Menaces du VIH/SIDA dans le cadre de la SADC
Section I : Les Forces, faiblesses de Madagascar
Section II : Le SADC, Menaces et opportunités pour Madagascar en matière de VIH/SIDA
Chapitre II : Recommandations
Section I : La copie des meilleures pratiques
Section II : Recommandations
CONCLUSION