Le stade asymptomatique
Cยดest une phase de latence clinique mais elle est biologiquement active. Sa durรฉe est variable (plus longue pour le VIH2, et les progresseurs lents etc.) et peut durer 2 ร 10 ans en moyenne. Les marqueurs biologiques sont positifs et le sujet est infectant.
Le stade dโimmunodรฉpression mineure:
Egalement appelรฉe phase de lymphadรฉnopathie gรฉnรฉralisรฉe et persistante elle reflรจte la stimulation du systรจme immunitaire. Elle se traduit cliniquement par la prรฉsence dยดadรฉnopathies superficielles supra centimรฉtriques sur 2 territoires extra inguinaux non contigus (cervical, axillaire, occipital, sous-maxillaire..) pendant plus de 3 mois, en dehors de toute pathologie pouvant expliquer leur prรฉsence. Ces adรฉnopathies sont indolores et dยดinstallation progressive. Sur le plan biologique on note une destruction variable des lymphocytes entre 30 et 100 CD4/an.
Dโautres signes peuvent รชtre notรฉs :
๏ท Fiรจvre modรฉrรฉe persistante avec sudation abondante nocturne, un amaigrissement insidieux, une diarrhรฉe sans cause รฉvidente ;
๏ท Infections mineures : candidose buccale ou gรฉnitale, zonaโฆ;
๏ท Signes hรฉmatologiques : thrombopรฉnie anรฉmie ou leucopรฉnieโฆ;
Le stade sida
Cยดest le stade ultime de lยดรฉvolution de lยดinfection ร VIH. Elle traduit une immunodรฉpression profonde et se caractรฉrise par lยดapparition dยดinfections opportunistes (parasitaires, virales, bactรฉriennes etc.) et de pathologies tumorales. Sur le plan biologique le taux de CD4 est effondrรฉ.
๏ท Infections opportunistes majeures :
๏ถ Infections parasitaires :
๏ La pneumocystose pulmonaire :
Cยดest la premiรจre infection opportuniste en occident mais grรขce ร la prophylaxie primaire son incidence est trรจs fortement prรฉvenue.
Ses signes sont ร types de : toux sรจche fรฉbrile avec sudation profuse et dyspnรฉe dยดintensitรฉ croissante.
La radiographie du thorax montre un syndrome alvรฉolo-interstitiel bilatรฉral ร prรฉdominance pรฉrihilaire et sans รฉpanchement pleural.
Le diagnostic se fera avec le lavage broncho alvรฉolaire ou dans les expectorations par la mise en รฉvidence dยดลufs ou de kystes de Pneumocystis jurovecci.
Le Traitement est une urgence. On donnera du cotrimoxazole (trimรฉthoprime 20 mg/kg + sulfamรฉthoxazole 100 mg/kg) par voie orale ou intraveineuse pour une durรฉe de 3 semaines associรฉ ร une corticothรฉrapie par voie gรฉnรฉrale (prรฉdnisone 1mg/kg/j) en cas de Pa02 < 70 mmHg.
Les classifications
La classification CDC
Cโest une classification simple et pratique รฉlaborรฉe en 1993 par le ยซ Center for Disease Control ยป. Elle regroupe 3 stades ou catรฉgories :
STADE A: comprend la phase de primo infection quยดelle soit symptomatique ou non et la phase de lymphadรฉnopathie gรฉnรฉralisรฉe et persistante ;
STADE B: Manifestations cliniques ne faisant pas partie de la catรฉgorie C mais liรฉes au VIH ou indicatives dยดune immunodรฉpression, dont lยดรฉvolution ou la prise en charge est compliquรฉe par le VIH (candidoses oropharyngรฉes ou gรฉnitales, purpura thrombopรฉnique idiopathique, zona rรฉcurrent ou multi mรฉtamรฉriqueโฆ);
STADE C: cยดest le stade sida. Il se traduit par des infections opportunistes, un syndrome cachectique (voir figure 4), une encรฉphalopathie due au VIH, des nรฉoplasies (cancer du col invasif, sarcome de kaposi, lymphomes)โฆ
Aspects virologiques et immunologiques
La morphologie du virus
Le virus mature est enveloppรฉ dยดune bicouche phospholipidique dยดenviron 80 ร 120 nm de diamรจtre (voir figure 7).
La couche externe lipidique ร un diamรจtre dยดenviron 100 nm. A sa surface sortent des boutons au nombre thรฉorique de 72 selon le model idรฉaliste proposรฉ par GELDERBLOM. Ces boutons ont une longueur dยดenviron 9 ร 10 nm au-dessus de la couche lipidique et une largeur dยดenviron 14 nm audessus de leur tรชte.
La couche interne protidique dยดenviron 5 ร 6 nm joue le rรดle de facteur stabilisant la particule. Elle serait une sorte dยดรฉchafaudage supportant les projections de surface et servirait de pont entre la nuclรฉocapside et la glycoprotรฉine de lยดenveloppe.
En coupe au centre de la particule se trouve un nuclรฉoรฏde en forme de barreau conique de 10 nm de longueur sur 45 nm dans sa plus grande largeur : cยดest le ยซ core ยป. Celui-ci est enveloppรฉ dยดune couche protidique dยดenviron 4 ร 5 nm de diamรจtre. Il contient 2 copies identiques du matรฉriel gรฉnรฉtique constituรฉes dยดARN de haut poids molรฉculaire.
Lยดespace libre entre le core et lยดenveloppe de surface est coupรฉ partiellement de masses denses appelรฉe les corps latรฉraux.
Lavariabilitรฉ gรฉnรฉtique
Il existe 2 types de Virus dยดImmuno dรฉficience Humaine. Le VIH 1 (figure 8) qui est cosmopolite et le VIH2 qui est surtout localisรฉ en Afrique de lยดOuest et en Inde. Le VIH1 a 4 groupes M N O et P, pour le VIH 2 un seul groupe est connu. Au plan gรฉnomique, lยดhomologie est seulement de 42%. Pour les protรฉines de surface elles varient de 41% ร 65%. Ces divergences sont responsables de rรฉactions croisรฉes dans les sรฉrums. A noter quยดau sein de chaque groupes de VIH il y a des virus recombinants appelรฉs mosaรฏques mais ces variations concernent surtout les protรฉines dยดenveloppe et ne dรฉpassent pas 10% en gรฉnรฉral.
La rรฉplication virale
La connaissance de la rรฉplication virale est indispensable ร lยดรฉlaboration de mรฉthodes diagnostiques et de stratรฉgies thรฉrapeutiques. Elle se dรฉroule en 5 phases et permet une production dยดenviron 1 ร 10 milliards de copies par jour (voir figure 9) [13-15]:
– La fixation et lยดancrage du virus sur les rรฉcepteurs cellulaires: les pointes ou ยซ spicules ยป de la surface virale constituรฉes de la gp120 se lient spรฉcifiquement ร la gp CD4 de la cellule cible. Intervient alors la gp41 virale transmembranaire qui perfore la cellule hรดte. Le temps minimal de contact nรฉcessaire pour ce processus est de 5 minutes ;
– La pรฉnรฉtration: Une fois lยดancrage rรฉalisรฉ les enveloppes du virus et de la cible fusionnent et le core est libรฉrรฉ dans le cytoplasme de la cellule hรดte ;
– Lยดintรฉgration gรฉnomique: La capside du core est alors dรฉtruite et le matรฉriel gรฉnรฉtique libรฉrรฉ dans le cytosol. La transcriptase reverse transforme lยดARN viral en ADN ยซ proviral ยป. Celui-ci migre vers le noyau, se circularise et grรขce ร lยดintรฉgrase virale il se lie ร lยดADN cellulaire. Lยดรฉquipe de Baltimore a montrรฉ que cette intรฉgration est effective 4 heures aprรจs lยดinfection ;
– La phase de latence: Cette phase est de durรฉe variable quelques mois ร quelques annรฉes. Les gรจnes viraux ne sont pas exprimรฉs cependant lยดinformation virale se rรฉplique ร chaque fois que la cellule se divise. Le VIH incorporรฉ dans le noyau cellulaire est ร lยดabri des attaques du systรจme immunitaire et est difficilement dรฉtectable par les sรฉrologies classiques. Des scientifiques de lโUniversitรฉ de Barcelone ont รฉtudiรฉ le rรดle dโune rรฉgion spรฉcifique du gรฉnome du VIH (5โฒHIV-TR) dans lโexpression du virus et la latence des cellules infectรฉes. Ils ont montrรฉ que trois molรฉcules (FACT, Spt6 et Chd1) sont capables de rรฉguler cette rรฉgion du gรฉnome en compactant spรฉcifiquement la chromatine (ou fibre dโADN), induisant ainsi une latence virale;
– Laproduction de particules virales: sous lยดeffet de stimuli exogรจnes (agents pathogรจnes ou alloantigรจnes) ou dยดune levรฉe dยดinhibition, le VIH se rรฉactive. LยดADN proviral est rรฉtrotranscrit en ARN viral, et les protรฉines virales sont synthรฉtisรฉes. Les diffรฉrentes parties synthรฉtisรฉes subissent une maturation et un assemblage grรขce aux protรฉases avant de migrer ร la pรฉriphรฉrie cellulaire. Ces nouvelles particules vont bourgeonner pour sortir de la cellule et retrouver les constituants de lยดenveloppe de dรฉpart. Ces nouveaux virus ou virions vont ร leur tour infecter dยดautres cellules.
La cinรฉtique des marqueurs de lโinfection ร VIH
Un sujet qui prรฉsente des anticorps antiVIH est dit sรฉropositif : cยดest la sรฉroconversion. Celle-ciintervient en moyenne 2 ร 6 semaines au plutรดt ou 6 ร 14 mois au plus tard.
Lยดantigรจne p24 et la gp160 sont les premiers ร apparaรฎtre. A des taux faibles au dรฉpart, lยดantigรจne p24 connaรฎt une augmentation exponentielle ร la faveur de la primo infection. Il va chuter de la mรชme maniรจre pour devenir indรฉtectable durant la phase de latence clinique.
Les anticorps antip24 apparaissent en moyenne 3 semaines aprรจs lยดantigรจne. Un seuil plateau sera atteint et va persister plusieurs annรฉes. Il va dรฉcroรฎtre trรจs progressivement pour disparaรฎtre ร la phase sida.
Ainsi une rรฉapparition de lยดantigรจne p24 couplรฉe ร la disparition des anticorps antip24 ร une valeur pรฉjorative. [12, 15, 16]
LโADN ยซproviral ยป reste en plateau toute la vie une fois que la personne est infectรฉe (Figure 10).
Diagnostic de lโinfection ร VIH
Les mรฉthodes de diagnostic indirect
Elles reposent sur des tests sรฉrologiques pouvant sยดagir de la technique immuno-enzymatique ou ELISA utilisรฉe pour le dรฉpistage, de la technique dยดimmuno-transferts ou western blot utilisรฉe pour la confirmation etc.
Letest de dรฉpistage
La technique ELISA ยซ Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay ยป dรฉcouverte en 1985, cโest la plus utilisรฉe pour la recherche dยดanticorps anti VIH. Elle est simple spรฉcifique et rapide destinรฉe au dรฉpistage des grandes sรฉries de sรฉrums.
Les antigรจnes viraux sont fixรฉs par absorption physique ร un support solide (microplaque) et mis en contact avec le sรฉrum du patient ร tester. Des rรฉactions dยดagglutination se forment en prรฉsence dยดanticorps anti-VIH.
Le test de confirmation Western blot
Cยดest la technique de rรฉfรฉrence pour la confirmation dยดune sรฉropositivitรฉ.
Cยดest une technique dโimmunotransfert, elle doit รชtre rรฉalisรฉe sur un autre prรฉlรจvement diffรฉrent de celui qui a permis de faire lยดELISA.
Les protรฉines virales sont sรฉparรฉes selon leurs masses molรฉculaires par รฉlectrophorรจse, puis mises en prรฉsence des sรฉrums ร tester. Un substrat chromogรจne y est associรฉ pour mettre en รฉvidence les rรฉactions antigรจneanticorps sous forme de bandes spรฉcifiques.
Lยดimmunofluorescence indirecte
Des lymphocytes infectรฉs par le virus sont fixรฉs sur des lames microscopiques en compagnies de cellules saines tรฉmoins et mis en prรฉsence du sรฉrum suspect.
La radio immunoprรฉcipitation (RIPA)
Des virus marquรฉs par un isotope radioactif sont mis aucontact du sรฉrum ร tester. Les complexes immuns formรฉs seront รฉluรฉs et sรฉparรฉs en fonction de leur masse molรฉculaire et la lecture se fera par autoradiographie. Cยดest un excellent test de confirmation trรจs sensible mais dยดusage dรฉlicat rรฉservรฉ ร certains laboratoires agrรฉรฉs.
Les mรฉthodes de diagnostic direct
La dรฉtection de lยดantigรจne
Elle utilise une technique de type ELISA qui peut se faire sur du sang, du sรฉrum ou du LCR. Lยดantigรจne p24 est dยดapparition prรฉcoce (moins dยดune semaine) avant mรชme lยดapparition des anticorps antiVIH. Elle est utile au diagnostic de la primo-infection.
Lโisolement viral
Cยดest une mรฉthode lourde et coรปteuse rรฉservรฉe aux laboratoires spรฉcialisรฉs de haute sรฉcuritรฉ. Lยดisolement viral par culture de lymphocytes permet de suivre lยดรฉvolution gรฉnรฉtique du virus, dยดรฉtudier ses caractรจres รฉpidรฉmiologiques, de dรฉfinir ses sites dยดaction dans lยดorganisme et enfin de surveiller lยดefficacitรฉ des mรฉdicaments antirรฉtroviraux.
La dรฉtection des acides nuclรฉiques viraux ou ยซ charge virale ยป
Elle se fait par hybridation in situ ou par amplification gรฉnomique appelรฉe PCR ยซ polymerase chain reaction ยป. Cette derniรจre consiste ร prรฉlever du matรฉriel gรฉnรฉtique ยซ ADN ยป des lymphocytes quยดon introduit dans un systรจme in vitro qui amplifie spรฉcifiquement les sรฉquences du virus jusquยดa 1 million de copies en 20 cycles de rรฉactions.
Elle est trรจs spรฉcifique et sensible. La quantification de la charge virale permet ainsi de faire un suivi biologique et thรฉrapeutique mais aussi a une valeur pronostic.
La prise en charge de lโinfection ร VIH
La prise en charge psychosociale ou ยซ counseling ยป
Cยดest une รฉtape essentielle dans la prise en charge du patient qui se fait avant et aprรจs le test. On parle de ยซ counseling prรฉ-test ยป et de ยซ counseling post-test ยป. Cette prise en charge est individuelle et sera adaptรฉe au cas par cas.
Le counseling prรฉ-testย
Il sert ร obtenir le consentement libre et รฉclairรฉ du patient en lui donnant toutes les informations relatives ร lยดinfection VIH. Il faudra insister sur lยดimportance du dรฉpistage. On informera รฉgalement sur la possibilitรฉ de devoir recourir ร dยดautres analyses pour la confirmation dยดun รฉventuel rรฉsultat positif. A noter que dans certaines provinces du Canada mรชme en cas de rรฉsultat nรฉgatif on procรจde systรฉmatiquement ร des analyses de laboratoire pour la confirmation.
Le counseling post-test
En cas de rรฉsultat nรฉgatif, il faut rappeler les mesures prophylactiques ร adopter et expliquer la nรฉcessitรฉ dยดun comportement responsable ; car un rรฉsultat nรฉgatif nยดempรชche pas une contamination ultรฉrieure.
En cas de rรฉsultat positif : il sera annoncรฉ sans brutalitรฉ ni moralisme, sous rรฉserve dยดun deuxiรจme prรฉlรจvement de vรฉrification. On fixera un autre rendez-vous pour la confirmation. Il sโagira dโun accompagnement continu du patient sรฉropositif qui intรจgre son milieu socioculturel. ร cet effet le mรฉdecin traitant revoit rรฉguliรจrement le malade pour des รฉvaluations de son รฉtat moral et sanitaire avec des conseils avisรฉs. Il devra aussi lยดinformer sur les organismes sยดoccupant du VIH/SIDA auxquels il pourra faire appel pour un soutien psychosocial. Un aspect important doit รชtre รฉvoquรฉ durant le counseling dans notre contexte africain ร savoir le lรฉvirat et le sororat. En effet aprรจs le dรฉcรจs du conjoint ou de la conjointe cette pratique doit รชtre รฉvitรฉe.
La prise en charge nutritionnelle
Cโest une composante obligatoire trรจs importante dans tout programme de prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Nous savons que la dรฉnutrition peut รชtre source dยดimmunodรฉpression, mais aussi peut la compliquer. Elle constitue รฉgalement un cofacteur de progression rapide de la maladie. Le rรฉgime alimentaire doit รชtre adaptรฉ au statut nutritionnel et au mieux on proposera une consultation diรฉtรฉtique. De mรชme une activitรฉ physique rรฉguliรจre est conseillรฉe.
Lโรฉducation prรฉ-thรฉrapeutique
รduquer les patients avant le dรฉbut de la thรฉrapie est essentiel pour la bonne observance du traitement. Ils doivent รชtre informรฉs sur le VIH et les effets secondaires possibles du traitement ARV, la posologie (quand prendre les mรฉdicaments, comment les prendre etc.) et comprendre quโil est important de ne pas oublier de prendre leurs doses. Les difficultรฉs qui peuvent entraver une bonne observance du traitement notamment les questions de sรฉcuritรฉ alimentaire et de nutrition doivent รชtre abordรฉes et prises en considรฉration.
Lโengagement du patient avant le dรฉmarrage au traitement est capital pour le succรจs thรฉrapeutique au long cours.
Les Inhibiteurs de Fusion : T20
De nouveaux mรฉdicaments qui visent ร bloquer une nouvelle รฉtape du cycle viral en empรชchant la pรฉnรฉtration du virus dans la cellule sont actuellement en cours de dรฉveloppement. Il s’agit entre autres des inhibiteurs de fusion.
Le T20 (PENTAFUSIDE) : il s’agit d’un polypeptide volumineux de 36 acides aminรฉs qui se fixe sur la gp41 et bloque la fusion virus/cellule par inhibition compรฉtitive. Le T20 est spรฉcifique du VIH1. Il existe d’autres inhibiteurs de fusion en expรฉrimentation ainsi que des molรฉcules bloquant d’autres รฉtapes de la pรฉnรฉtration du virus dans la cellule.
Les inhibiteurs des rรฉcepteurs : CCR5
Lors de sa fixation sur la membrane cellulaire, le VIH se lie au rรฉcepteur CD4 et ร lโun des deux corรฉcepteurs, CCR5 ou CXCR4, prรฉsents ร la surface des lymphocytes T. Le VIH se fixe trรจs prรฉfรฉrentiellement sur le corรฉcepteur CCR5 pendant les premiรจres annรฉes dโinfection. Au cours du temps, il peut changer de tropisme et utiliser davantage le corรฉcepteur CXCR4 dans les phases avancรฉes de la maladie. Les antagonistes du CCR5 connaissent des jours bien plus favorables.
Les Inhibiteurs de lโIntรฉgrase: raltegravir
Depuis 2007, Les Inhibiteurs de lโintรฉgrase sont en รฉtude. LโIntรฉgrase est une enzyme virale nรฉcessaire ร lโinsertion et au transfert de lโADN viral dans le gรฉnome de la cellule hรดte.
Plusieurs molรฉcules sont en dรฉveloppement mais le raltegravir est la plus avancรฉe (phase III). Cโest un puissant inhibiteur trรจs sรฉlectif de lโintรฉgrase du VIH-1.Il est mรฉtabolisรฉ par le systรจme de glycuronidation hรฉpatique.
Discussion
Dans notre population dโรฉtude nous avons enregistrรฉ seulement 29,53% dโรฉchec immunologique contre 70,47% ce qui traduit une prise en charge optimale, ce rรฉsultat est lรฉgรจrement supรฉrieur ร celui de Diallo [33] qui nโavait retrouvรฉ que 17,6% dโรฉchec immunologique.
Aspects รฉpidรฉmiologiques liรฉs ร lโรฉchec
Le sexeย
Dans notre รฉtude la majoritรฉ des patients รฉtaient de sexe fรฉminin 61,9%, le sex-ratio รฉtait de 1,62. Cette prรฉdominance du sexe fรฉminin est รฉgalement retrouvรฉe par Diallo [33]dans son รฉtude avec 62,5% de femme. De mรชme
Da [32] retrouve 60,69% de femme dans sa sรฉrie. Ces donnรฉes sont superposables ร celles de lโONUSIDA qui font parler de fรฉminisation de lโรฉpidรฉmie dans nos rรฉgions avec 59% des infections qui concernent les femmes [1,2,3]. Un tel phรฉnomรจne pourrait sโexpliquer par:
– Lโanatomie de lโappareil gรฉnital dela femme qui la rend plus ร risque dโรชtre contaminรฉ;
– Des raisons socioculturelles : en effet certaines pratiques telles que le lรฉvirat et le sororat exposent la femme ;
– Certaines activitรฉs sont trรจs ร risques (prostitution lรฉgalisรฉe et surtout clandestine, vendeuses ร la sauvette dans les garages).
Lโรขge
Dans notre population les รขges variaient de 16 ร 75 ans. Lโรขgemoyen รฉtait de 40 ans. 25% avaient moins de 32 ans et 75% avaient moins de 46 ans.
Ces rรฉsultats montrent que lโinfection ร VIH touche essentiellement les adultes conformรฉment aux donnรฉes de lโONUSIDA; selon lesquelles, sur 34 millions de PVVIH au monde, 31,2 millions seraient des adultes. La prรฉvalence de lโinfection diminue avec lโavancement de lโรขge; ceci pourrait sโexpliquer par le fait que la jeunesse constitue une pรฉriode dโactivitรฉ sexuelle maximale exposant ainsi aux risques de transmission.
Dโautre part, nous remarquons que lโรฉchec immunologique augmente avec lโรขge de faรงon significative allant de 32% chez les moins de 32 ans ร 53% chez les plus de 46 ans (P=0,022).
Ces rรฉsultats concordent avec les รฉtudes de Keri [34]et Carcelaine [35] qui montrent รฉgalement que la rรฉponse immunologique diminuait avec lโรขge avancรฉ (18% dโรฉchec chez les moins de 30ans contre 82% chez les plus de 60 ans). Ceci serait dรป ร la diminution naturelle du taux de lymphocyte T, liรฉe ร lโรขge, associรฉe ร une baisse des sรฉcrรฉtions dยดinterleukine 2 et 4. Ce qui altรจre la rรฉplication lymphocytaire et la diffรฉrentiation des plasmocytes en lymphocytes T. De mรชme, lโinvolution thymique physiologique qui sโinstalle avec lโรขge est bien connue pour jouer un rรดle dรฉterminant dans la genรจse de la rรฉponse immunologique sous optimal souvent observรฉe chez les personnes รขgรฉes [36].
Lโexercice dโune activitรฉ professionnelle et lโexistence de revenus rรฉguliers
Dans notre population il nโy avait pas de diffรฉrence significative entre ceux qui avaient une profession et ceux qui nโen avaient pas 51% contre 49% (P=0,78). Ce qui sโexpliquerait par le fait que la prise en charge de lโinfection ร VIH est totalement gratuite permettant ainsi ร ceux qui nโont pas de moyens financiers de se soigner. Nous voyons ainsi toute lโimportance de lโISAARV qui a rendu accessible l es ARV pour tout le monde sans discrimination. Ces rรฉsultats sont supรฉrieurs ร ceux de Diallo qui retrouve dans son รฉtude 30,9% des patients qui sont sans emplois. [33]
Lโexistence ou pas de revenus rรฉguliers nโรฉtait pas dรฉterminante dans notre population dโรฉtude. En effet, sur les 292 patients qui se sont prononcรฉs sur leurs revenus nous remarquons que les 50,3% nโavaient pas de revenus rรฉguliers. Ceci conforte notre hypothรจse selon laquelle la gratuitรฉ du traitement donne la chance aux dรฉmunis de se soigner.
Lโorigine gรฉographique
Majoritairement notre population รฉtait composรฉe de patients dโorigine rurale (73,6%). Ce rรฉsultat est supรฉrieur ร celui de Da [32]qui montre que seuls les 45,93% de sa sรฉrie provenaient de zones rurales. Mais contraste avec celui deDiallo [33]qui montre 93,4% des patients dโorigine urbaine.
Nos rรฉsultats pourraient sโexpliquer par le fait que le Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) est un centre de rรฉfรฉrence recevant les patients de tous horizons. Dโautre part ceci pourrait signifier que lโinfection ร VIH serait plus rรฉpandue en zone rurale due ร lโignorance par cette couche de la populationdes moyens de prรฉvention.
Le choix de venir consulter au CTA pourrait รชtre guidรฉ par la qualitรฉ de la PEC (ressources humaines qualifiรฉes, la clartรฉ du circuit du patient , prise en charge mรฉdicale, psychosociale et nutritionnelle optimale). Pour dโautres, par crainte de la stigmatisation, ils prรฉfรจrent les grandes structureshospitaliรจres, loin de leur environnement. La proximitรฉ dโun sitede prise en charge constituerait pour eux un obstacle.
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Table des matiรจres
INTRODUCTIONย
PREMIERE PARTIE
I. GENERALITES SUR LโINFECTION A VIHย
I.1 Dรฉfinition
I.2 Historique
I.3 Epidรฉmiologie
I.4 Aspects cliniques
I.4.1 Histoire naturelle de lโinfection ร VIH
I.4.2 Les classifications
I.5 Aspects virologiques et immunologiques
I.5.1 La morphologie du virus
I.5.2 Le gรฉnome viral
I.5.3 La variabilitรฉ gรฉnรฉtique
I.5.4 La rรฉplication virale
I.5.5 Les cellules cibles du VIH
I.5.6 La cinรฉtique des marqueurs de lโinfection ร VIH
I.6 Diagnostic de lโinfection ร VIH
I.6.1 Les mรฉthodes de diagnostic indirect
I.6.2 Les mรฉthodes de diagnostic direct
I.7 La prise en charge de lโinfection ร VIH
I.7.1 La prise en charge psychosociale ou ยซ counseling ยป
I.7.2 La prise en charge nutritionnelle
I.7.3 La prise en charge mรฉdicale
DEUXIEME PARTIEย
II. CADRE DโETUDEย
II.1 Prรฉsentation du Centre de Traitement Ambulatoire (CTA)
II.1.1 Description des lieux
II.1.2 Le personnel
II.2 Le service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT)
II.2.1 Description des lieux
II.2.2 Le personnel
II.3 MALADES ET METHODES
II.3.1 Type dโรฉtude
II.3.2 Population dโรฉtude
II.3.3 Variables รฉtudiรฉes
II.3.4 Saisie et analyse des donnรฉes
II.3.5 Contraintes et limites de lโรฉtude
III. RESULTATSย
III.1 ETUDE DESCRIPTIVE
III.1.1 Aspects รฉpidรฉmiologiques
III.1.2 Aspects cliniques
III.1.3 Aspects biologiques
III.1.4 Aspects thรฉrapeutiques
III.2 ETUDE ANALYTIQUE
III.2.1 Facteurs รฉpidรฉmiologiques associรฉs ร lโรฉchec immunologique
III.2.2 Facteurs cliniques associรฉs ร lโรฉchec immunologique
III.2.3 Facteurs biologiques associรฉs ร lโรฉchec immunologique
III.2.4 Facteurs thรฉrapeutiques associรฉs ร lโรฉchec immunologique
IV. Discussionย
IV.1 Aspects รฉpidรฉmiologiques liรฉs ร lโรฉchec
IV.1.1 Le sexe
IV.1.2 Lโรขge
IV.1.3 Lโexercice dโune activitรฉ professionnelle et lโexistence de revenus rรฉguliers
IV.1.4 Lโorigine gรฉographique
IV.1.5 La scolarisation
IV.2 Aspects cliniques liรฉs ร lโรฉchec
IV.2.1 Lโindice de masse corporelle
IV.2.2 La localisation des infections opportunistes
IV.2.3 Le stade clinique ou classification CDC
IV.3 Aspects biologiques liรฉs ร lโรฉchec
IV.3.1 La durรฉe de la sรฉrologie
IV.3.2 Le taux de CD4
IV.3.3 Le taux dโhรฉmoglobine
IV.3.4 Le taux dโALAT
IV.3.5 La crรฉatininรฉmie
IV.4 Aspects thรฉrapeutiques liรฉs ร lโรฉchec
IV.4.1 Selon la molรฉcule dโARV
IV.4.2 Selon la prophylaxie au cotrimoxazole
IV.4.3 Les effets indรฉsirables
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONSย
BIBLIOGRAPHIE