Le sens de l’autre la construction de la signification de l’altérité dans la formation des enseignants

« L’apprentissage d’une nouvelle langue est similaire à l’ajout d’une personne supplémentaire à soi ». Proverbe .

Comment former au mieux un professeur de Français Langue Etrangère (FLE) avec une compétence en communication interculturelle dans un pays où les échanges interculturels sont réduits par rapport à d’autres pays plus francophones ? C’est une problématique que l’on identifie jour après jour en tant qu’enseignant de FLE au sein d’une faculté de Science de l’Éducation à Bogotá (Colombie).

L’interculturel prend ses origines en Europe et plus précisément en France comme conséquence de l’immigration. En effet, des recherches ont été développées en relation avec l’apprentissage de la langue étrangère en situation d’immigration ou d’immersion. Cependant, le développement de la compétence en communication interculturelle chez les jeunes qui se préparent à devenir enseignants de langue étrangère alors qu’ils suivent leur formation dans un pays où les échanges exolingues au quotidien sont fortuits, a été très peu exploré. A vrai dire, en Colombie, les expériences de voyage à l’étranger sont minimes et la situation géographique et économique empêche souvent le déplacement qui permettrait d’entrer en contact avec celui qui parle une autre langue et qui porte une culture différente. C’est donc dans ce contexte d’absence de mise en place de la triade entre la langue, la culture et la praxis que requiert le processus d’apprentissage de langue étrangère, que se place notre étude de cas.

La culture et ses origines

Le mot culture à travers l’histoire

A l’heure actuelle, le mot culture est très souvent employé. On parle généralement de culture en référence à la mentalité, l’esprit, la tradition, l’idéologie, les mœurs, les coutumes d’un peuple. Dans sa conception étymologique – du latin colere –, le mot culture fait référence aux activités humaines et signifie « habiter », « cultiver » ou « honorer ». Vers la fin du XIIe siècle, le mot culture désignait une parcelle de terre cultivée. Au XVIe siècle, la définition devient plus abstraite et commence à désigner des pratiques plus abstraites. En 1718, la définition de culture prend en compte les diverses facultés humaines et plus précisément celles de l’esprit. En effet, à cette époque, il était d’ores et déjà possible de parler de culture des arts, culture des lettres, culture des sciences. Le mot culture commence progressivement à faire référence à la formation et à l’éducation de l’esprit, puis la culture passe de l’« état de l’esprit cultivé » à l’« état de l’individu » qui a une culture.

On voit donc comment la notion de culture a changé au fil des siècles et comment elle est liée au développement des sciences de l’homme. En 1952, les anthropologues Alfred Kroeber et Clyde Kluckhohn ont publié une compilation de tentatives de définitions du mot « culture » ; ils en ont regroupé environ 164 ! Les variations étaient liées à la nature de la définition suivant le contenu, les fonctions, les propriétés et surtout les usages du mot. Selon Kroeber et Kluckhohn, la culture pourrait être rattachée à la philosophie des Lumières ; ainsi, on nommerait « culture» le patrimoine accumulé depuis l’Antiquité sur lequel les nations occidentales assureraient avoir fondé leur civilisation. Une autre idée, plus anthropologique, est proposée par Taylor : la culture serait « l’ensemble des habitudes acquises par l’homme en société ». Il y inclut donc toutes les compétences techniques, symboliques et sociales développées par les sociétés humaines et se propose de les classer sur une échelle évolutive (cité par Journet, N., 2002 :10).

Toujours au XVIIIe siècle, le mot culture se mêle au mot civilisation : la culture évoque le progrès individuel tandis que la civilisation, elle, évoque le progrès collectif. A la même époque, la culture désigne, en France, l’accès à l’éducation et elle est associée à l’idée de progrès universel. C’est une vision liée à un héritage de la philosophie des Lumières. Les poètes Friedrich Von Schlegel et Novalis considèrent que la culture fait référence aux mœurs, au style et aux goûts propres d’un peuple. Une définition associée à la vision anthropologique.

Le développement et la culture

Le développement est toujours lié à l’histoire et l’histoire n’est pas statique. Une période de paix favorise le développement ; par contre, une période de violence ou tragédie naturelle peut noyer le pays dans une crise et dans un état de sous-développement. L’histoire montre comment les Vikings en l’an 1000 ont décidé de se lancer à la découverte du monde en entreprenant de grandes expéditions et en développant des échanges commerciaux. Dans la vie primitive, les difficultés de survie étaient telles que les objectifs se concentraient dans la vie matérielle : trouver du gibier et installer un abri. Les travaux étaient partagés et le concept d’organisation commença alors à apparaitre, dans la mesure où chaque individu commençait à développer des taches selon leurs caractéristiques. Certains individus posaient des pièges, les plus forts chassaient, les plus faibles faisaient la cuisine ou cousaient les peaux pour les vêtements. Ils se déplaçaient selon le climat pour combattre les difficultés.

Les problèmes de développement des sociétés primitives consistaient en la maitrise du territoire en chassant les intrus, à garantir les approvisionnements des produits de la chasse, à éviter les évènements néfastes. La vie de l’homme primitif était donc consacrée à la survie et la durée de sa vie était très courte. La création de l’agriculture a énormément contribué au développement des sociétés humaines. L’homme découvrit alors que la nourriture ne dépendait pas seulement de la chasse ou de la cueillette, mais d’un travail continu sur plusieurs saisons. Comme la nourriture devenait plus abondante, la démographie augmenta et une partie de la population pût se consacrer à des tâches variées. A la même époque, la construction de temples vit le jour et le commerce commença à se développer.

A la fin du XVe siècle et durant tout le XVIe siècle, l’Europe commence sa conquête sur les autres territoires, poussée par des motivations politiques, religieuses et économiques. En effet, depuis la prise de Constantinople, les routes terrestres qui permettaient le commerce avec l’Asie étaient perçues comme dangereuses par l’Empire Ottoman, et il fallait donc trouver de nouvelles routes maritimes, soit par le sud en contournant l’Afrique, ce que fit Vasco de Gama, soit par l’ouest à travers des mers inconnues, comme Christophe Colomb, non pas aux Indes mais en Amérique (Horcajo, A. 2003: 5).

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre 1. Théories de la culture
Section 1. La culture et ses origines
1.1. Le mot culture à travers l’histoire
1.2. Le développement et la culture
1.3. Le concept de culture
1.4. La culture depuis une perspective anthropologique
Section 2. La rencontre des cultures
2.1. Le choc culturel
2.2. L’acculturation et le rapport de l’autre
2.3. L’altérité culturelle
2.3.1. Ethnocentrisme
2.3.2. L’exotisme
2.3.3. Décentration et reconnaissance de l’autre
2.3.4. Les représentations sociales
Chapitre 2. Théories de la communication
Section 1. Le processus de la communication
1.1. La communication
1.1.1. Systèmes de communication primaires (SCP)
1.1.2. Comment se passe le processus de communication?
1.1.3. Propriétés fondamentales des processus de communication
Section 2. Communication non verbale
2.1. Parler sans mots
2.2. L’homme et l’interaction
2.3. La communication non verbale et ses composants
2.3.1. La kinésique
2.3.2. La proxémique
2.3.3. Le toucher
2.3.4. Le paralangage
2.3.5. La chronémique
Section 3. Approches épistemologiques de la communication
3.1. Approche par la contextualisation
3.2 Le constructivisme
Chapitre 3. Communication interculturelle
Section 1. L’interculturel et les autres concepts
1.1. Le concept d’interculturel
1.2. L’interculturel plus loin du multi et pluriculturel
Section 2. De la communication à la communication interculturelle
2.1. La Communication Interculturelle (CI)
2.1.1. La communication, la langue, le langage et la culture
2.2. La compétence communicative (CC)
2.2.1. Structure de la CC
2.3 De la compétence communicative à la compétence en communication interculturelle
2.4. La compétence communicative interculturelle
2.4.1. L’acquisition de la compétence communicative interculturelle
2.4.2. Le médiateur culturel ou intercultural speaker
2.5. La communication interculturelle exolingue
Section 3. L’identité
3.1. Premières études
3.2. L’identité et la différence
3.3. L’identité et communication
Chapitre 4. Pédagogie et interculturalité
Section 1. Le sujet et l’éducation interculturelle
1.1. La culture et l’éducation
1.2. Apprentissage de la langue étrangère en relation avec la culture
1.2.1 L’apprentissage de LE et les représentations sociales
1.3. L’intérêt d’apprendre un LE
1.4. Le contexte social et la classe de langue étrangère
4. Conclusions de la première partie
CONCLUSION

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