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Le secteur du logement et dynamisme du secteur bancaire :
Le logement, un des biens les plus durables, constitue la plus grande richesse des ménages. Il représente 75 à 90% du patrimoine familial14 et fait l’objet de dépenses substantielles (15 à 50% du budget mensuel)15. L’investissement dans le secteur du logement stimule alors le dynamisme du secteur bancaire de plusieurs manières :
· L’investissement en logement nécessite une accumulation préalable de ressources correspondant souvent à plusieurs années de revenus. Il constitue pour un ménage un excellent motif pour épargner. Et puisque les dépenses sont considérables, l’épargne doit l’être aussi. Mobilisée auprès des institutions financières, et donc non thésaurisée, l’épargne ainsi constituée, augmentée des dépôts des entreprises dans le secteur, procurent à ces institutions d’importantes ressources et accroît leur marge de manœuvre pour financer les investissements intérieurs. Autrement dit, elles disposent de la capacité supplémentaire pour développer leur gamme de produits et pour octroyer des crédits à l’économie. Une part importante des investissements qui ne se limitent pas au seul secteur du logement mais qui s’étendent sur les autres secteurs trouveront des financements adéquats à leurs projets. En contrepartie, les institutions financières bénéficieront des recettes provenant de ces opérations.
· Certes, l’investissement en logement est un réel facteur d’incitation à l’épargne. Toutefois, pour pouvoir constituer une épargne suffisante pour financer un tel investissement, il faut une durée de temps assez longue. Pour illustrer ce fait, des études menées en Iran, en Algérie, au Maroc et au Liban ont permis de conclure que « le rapport des prix du logement au revenu est proche de 10 dans ces pays.
Ce qui signifie qu’une famille à revenus moyens doit épargner ses revenus annuels pendant plus de 9 ans pour être en mesure d’acheter un logement de qualité moyenne »16. Cependant, pour les ménages, l’accession à la propriété revêt un caractère indispensable et prioritaire. Alors, le recours aux crédit-habitats peut s’avérer indispensable. Pour le cas des entreprises, elles ne peuvent pas entreprendre de grands projets de construction de logements par le seul fait de leur capacité d’autofinancement (CAF). Les emprunts auprès des établissements de crédits est donc incontournable. A cet égard, les crédits accordés au secteur du logement constituent la majeure partie des encours de crédits à long terme. Pour le cas de la France par exemple, les crédits immobiliers accordés par les établissements de crédits aux ménages ont représenté, fin 2005, un encours de 502 milliards d’euros, soit 85% des encours de crédits à long terme17. Ce qui stimule le secteur bancaire compte tenu des capitaux mobilisés et de ce fait de leurs coûts.
Les banques bénéficient des intérêts sur prêts et des divers frais financiers et voient ainsi leur profit augmenté.
· L’intérêt du secteur du logement pour le secteur bancaire réside aussi dans le fait que le logement est un support d’endettement. Les actifs immobiliers se trouvent être la principale forme de garantie lors des emprunts auprès des établissements de crédits. Les ménages disposant de patrimoine immobilier ont plus facilement accès aux crédits pour financer leurs dépenses d’investissement (achat de logement, création d’un fonds commercial,…), leurs dépenses de consommations (alimentations,…) mais également leurs problèmes de liquidités (dettes,…). Ce qui se répercute sur le niveau de leur bien être. Et le fait que les ménages présentent de garanties suffisantes pour contracter des prêts est favorable pour les institutions financières. En effet, les risques s’amenuisent et les fonds accordés peuvent être revus à la hausse et les intérêts perçus augmentent par la même occasion.
Tout compte fait, le secteur du logement stimule le dynamisme du secteur bancaire de deux manières : D’abord, il rend plus disponibles les fonds prêtables à travers l’accumulation de l’épargne indispensable au financement des investissements dans le secteur. Puis, il procure au secteur bancaire une importante entrée de flux monétaires via les intérêts perçus et les divers frais prélevés sur les opérations de crédits. Néanmoins, il convient aux banques d’attirer en leurs comptes les dépôts des ménages et d’adopter des politiques de crédits efficientes pour éviter les comportements irrationnels (surendettement des ménages par exemple).
Mise à part son influence sur le secteur bancaire, le secteur du logement conditionne le développement de plusieurs entreprises en amont et en aval.
Le secteur du logement et développement des activités économiques connexes :
Il a été dit plus haut que le secteur du logement, par l’intermédiaire du secteur bancaire, permet la prolifération de multiples entreprises dans les secteurs variés de l’économie. Toutefois, il existe un autre moyen, cette fois-ci un peu plus direct, à travers lequel le secteur du logement est susceptible d’exercer une influence favorable.
Remarque : Le logement peut jouer un tout autre rôle, tout aussi important particulièrement dans les PED. Il sert à la fois de lieu d’habitation mais aussi de lieu de travail.
Une bonne partie des ménages y exerce leur commerce afin de subvenir aux besoins et donc de pallier aux carences du revenu. Le logement est dans ce cas un actif stratégique de subsistance. C’est le cas des épiciers, des petits hôteliers, des tailleurs, des multiservices, etc.
La réalisation d’un parc de logement ne peut se faire sans l’achat au préalable de terrains, de briques, de tuiles, de machinerie et d’équipements ainsi que de matériaux de construction. Elle fait appel à de multiples services tels que les services de transports, ceux des promoteurs immobiliers, des institutions financières, des architectes et des ingénieurs, etc. Aussi, le secteur se trouve être un client potentiel de l’ensemble des entreprises et intervenants dans chacune de ces branches d’activité. En outre, le secteur du logement favorise le développement de plusieurs autres entreprises encore comme les agences immobilières, les fournisseurs de divers services de sécurité, de recyclage des déchets, d’électricité, de gaz, etc.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE
I. La dimension sociale du secteur du logement
1. Le logement et le bien être de la population
2. Le logement et l’identité personnelle
3. Le logement et la stabilité sociale
II Le secteur du logement et la productivité du travail
4. La théorie du développement cumulatif de Myrdal
5. Le modèle bisectoriel de Klaassen et Burns
II. Le secteur du logement et la croissance du secteur privé
1. Le secteur du logement et le dynamisme du secteur bancaire
2. Le secteur du logement et le développement des activités économiques connexes
3. Le secteur du logement, la création d’emplois et la mobilité de la main d’oeuvre
CHAPITRE II : DETERMINANTS DE LA CRISE DE LOGEMENT DANS L’AGGLOMERATION D’ANTANANARIVO
I. Etat des lieux
1. La dégradation du parc de logement dans son ensemble
2. La sur-occupation des logements
1. L’inadaptation de l’offre aux besoins réels de la population
2. La hausse élevée des loyers
II. Les causes de la crise de logement
1. La pression démographique
2. La faible solvabilité des ménages
3. La crise foncière
4. Les défaillances au niveau de l’offre
III. Les impacts de la crise de logement
1. Sur le niveau de la consommation
2. Sur la formation de l’épargne
3. Sur le niveau des investissements
4. Sur le volume des emplois
5. Sur les recettes publiques
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
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