La pauvreté est un problème majeur de part et d’autres de la planète, elle a suscité l’intérêt de nombreux économistes. Elle se trouve souvent au centre des débats économiques et fait l’objet d’étude de multiples experts. Madagascar se trouve parmi les pays les plus pauvres du monde caractérisé par la forte concentration de sa population en zone rurale.
Madagascar est un pays de 20 millions d’habitants. C’est un pays dont les ressources naturelles sont abondantes. Il possède une grande surface inexploitée mais aussi un climat diversifié d’où la diversité de sa faune et de sa flore terrestre. Malgré ceci 75 pourcent de sa population active est vouée à l’agriculture qui est un secteur exploité à petite échelle.
APPROCHE THEORIQUE DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT
La physiocratie
Dès longtemps, des penseurs et théoriciens avaient déjà beaucoup d’idées concernant l’économie agricole. Nous n’en retenons que ceux qui sont les plus célèbres et ceux dont l’idée correspondent le mieux à notre investigation de cas de Madagascar .
L’école physiocrate
La physiocratie est un courant économique apparu vers la seconde moitié du 18ème siècle, jusqu’à la fin du 18ème siècle. Les physiocrates préconisent que l’objectif de la vie n’est pas l’enrichissement mais le bonheur. Pour atteindre ce bonheur, ils préconisent une vie naturelle aux champs et considèrent qu’il faut augmenter la production de richesse, non les richesses monétaires, comme le pensent les mercantilistes, mais les richesses agricoles. Le précurseur de la théorie classique : François Quesnay est le premier à avoir l’ambition de théoriser le secteur agricole. Il a mis en évidence l’importance de l’activité agricole dans son principe de pensée économique.
La pensée des physiocrates est féconde avec le tableau économique de François Quesnay. La physiocratie a inventé un outil qui est l’ancêtre du fameux « tableau économique d’ensemble » de la comptabilité nationale. Cet instrument est utilisé par beaucoup d’économistes. Dans cette représentation François Quesnay diffère trois classes essentielles :
La classe productive
Cette classe productive est celle qui fait renaitre par la culture du territoire, les richesses annuelles de la nation, c’est cette classe qui fait les avances et les dépenses des travaux de l’agriculture et qui paye annuellement les revenus des propriétaires terriens.
La classe des propriétaires
Cette classe subsiste par le revenu ou produit net de la culture qui lui est versé tous les ans par la classe productive après que celle-ci a prélevé sur la reproduction qu’elle fait renaitre annuellement des richesses nécessaires pour se rembourser de ces avances annuelles et pour entretenir ses richesses d’exploitation.
Produit net = production – Avance + dépenses d’exploitation
Classe stérile
La classe comprend tous les citoyens qui occupent des activités autre que l’agriculture; en particulier les artisans. Elle se contente de transformer les biens existants et restitue juste la valeur qu’elle utilise.
La doctrine physiocrate
« laissez-faire, laisser-aller »
Libre-échangiste, les physiocrates s’opposèrent au protectionnisme de Colbert. Le mercantilisme avait mené une politique de bas prix agricoles pour limiter les salaires et ainsi favoriser le développement industriel, l’une des mesures emblématiques de la politique Colbertiste fut l’intersection des exportations du blé qui, en créant une surproduction relative, diminuait son prix. Les physiocrates considéraient au contraire qu’il fallait favoriser l’augmentation du prix du blé afin d’encourager les agriculteurs à accroitre leur production et donc le produit net.
Liberté de propriété, un droit naturel de chaque individu
Les physiocrates sont les premiers libéraux ; ils considèrent que l’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie et qu’il doit respecter les lois physiques qui la guident. Les intérêts individuels et surtout ceux des agriculteurs sont conformes à l’intérêt général. Il faut respecter l’ordre naturel de l’économie et respecter la propriété privée.
L’agriculture selon les physiocrates
L’activité manufacturière est stérile car elle ne dégage aucun produit net ; elle transforme les richesses mais n’en crée pas. L’industrie est tout de même très utile, puisqu’elle fournit à l’agriculture des biens de production que les physiocrates nomment « avances» : Investissement et biens intermédiaires permettant le progrès agricole et dont l’utilisation permet d’augmenter les rendements. Avec les physiocrates, la richesse devient matérielle et non plus, comme l’affirmaient les mercantilistes, uniquement monétaire. L’erreur est évidemment de limiter la définition de la richesse uniquement au produit agricole et de considérer que seule l’activité agricole est productive. Cette méprise se comprend à une époque ou l’appareil productif est essentiellement agricole.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I APPROCHE THEORIQUE DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT
Chapitre 1 : La physiocratie
1.1 – L’école physiocrate
1.1.1- La classe productive
1.1.2- La classe des propriétaires
1.1.3- Classe stérile
1.2- La doctrine physiocrate
1.2.1- « laissez-faire, laisser-aller »
1.2.2 – Liberté de propriété, un droit naturel de chaque individu
1.3- L’agriculture selon les physiocrates
1.4-Le tableau économique
1.4.1- Le produit net et sa définition
1.4.2- L’utilité du produit net dans le cadre du système Quesnay
Chapitre 2 : Approche théorique du développement
2.1- Les différentes théories du développement
2.1.1- Approche orthodoxe
2.1.2- La théorie du dualisme
2.1.3- La théorie réformiste
2.2-Approche théorique du développement rural
La théorie de Rostow et des Physiocrates
PARTIE II LA REALITE DE L’AGRICULTURE MALGACHE ET LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE AGRICOLE
Chapitre 1 : Le secteur agricole à Madagascar et sa diversité
1.1- Le secteur agricole
1.1.1- Caractéristiques du secteur agricole
1.1.2 – Principaux systèmes de production et d’utilisation des produits agricoles
1.1.3-Les changements et tendances récents des productions générales
1.2 – L’état de la diversité
1.2.1-L’état de la diversité
1.2.2- Les principales valeurs des produits agricoles
1.2.3-Les principaux facteurs influant sur l’état de la diversité
1.3- Participation de la production agricole à l’économie
1.3.1- L’exportation agricole
1.3.2- La production agricole et le PIB
1.3.3- La production agricole et la croissance
Chapitre 2 : Les handicaps de l’agriculture malgache
2.1 – Insuffisance de ressources financières
2.1.1- Faiblesse du pouvoir d’achat des agriculteurs
2.1.2- Difficulté d’accès au micro financement
2.1.3- Insécurité en milieu rural
2.2- Faiblesse du rendement agricole
2.2.1- Des exploitations de petites tailles
2.2.2- Domination pratiques traditionnelles et manque de qualification
2.2.3- Médiocrité des infrastructures de production
2.3- Insuffisance de surfaces aménagées
2.4- Problèmes de débouchés
2.4.1- Manque d’infrastructures routières
2.4.2- Faiblesse des prix agricoles
Chapitre 3 : Stratégies et programmes de développement de l’économie agricole en relation avec les handicaps de l’agriculture malgache
3.1-Les stratégies de développement du secteur agricole
3.1.1- Ajuster l’offre et la demande des produits agricoles
3.1.2- Développer l’exportation en produit agricol
3.1.3- Diminuer le volume total des importations
3.1.4- Garantir la sécurité alimentaire
3.1.5- Assurer l’augmentation de niveau de vie des agriculteurs
3.1.6- Améliorer les gains sur l’activité agricole
3.2-Proposition de programme pour l’application de ces stratégies de développement de l’activité agricole
3.2.1- Les mesures économiques
3.2.2- Les mesures sur l’environnement de l’économie agricole
3.2.3- Mise en place du système de sécurité dans l’agriculture
3.2.4- Mise en œuvre des stratégies politiques et sociales
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES