LE ROLE DU TRAVAIL DANS LA SOCIETE

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INTERPRETATION BIBLIQUE DU TRAVAIL

L’histoire religieuse nous enseigne, à travers la Bible que l’homme est la dernière création de Dieu. Et celui-ci créa les êtres humains, c’est-à-dire l’homme à sa propre image.
Pour leur faire plaisir, à savoir, à Adam et Eve, Il mit à leur disposition un magnifique jardin au champ d’Eden. Il mit également au centre de ce jardin, un arbre qui donne la connaissance du bien et du mal.
Par mesure de prudence et de discrétion, Dieu interdit aux deux êtres humains de cueillir le fruit de cet arbre, encore moins de le manger. Mais un jour, la femme tint une conversation avec le serpent qui lui dit : « Dès que vous en aurez mangé, vous serez comme Lui, capable de savoir ce qui est bien ou mal ». 5

Persuadée de tout ce que le serpent lui dit, ne pouvant pas résister aux fruits de l’arbre qui étaient bien joli à regarder, qu’ils devraient être bon ; qu’ils donnaient envie d’en manger pour acquérir un savoir plus étendu, la femme en prit un et le mangea avec son époux afin d’acquérirla connaissance du bien et du mal. A peine avaient-ils mangé ces fruits que la colère de Dieu se manifesta. L’homme fut saisi de peur ! En effet, sa connaissance s’est élargie et s’est immédiatement rendu compte qu’il était tout nu.
Dieu demanda à l’homme : « Qui t’as appris que tu es nu ? Aurais-tu gouté au fruit que je t’avais défendu de manger » ?6
Et au serpent Il a dit :
Puisque tu as fait cela, Je te maudis. Seul de tous les animaux, tu devrais ramper sur ton ventre et manger de la poussière tous les jours de ta vie7.
Entre les lignes de ces dernières phrases, nous comprenons que le serpent exécute un travail chaque fois qu’il se déplace. Les multiples contractions que le serpent effectue pour se déplacer constituent une souffrance. Le serpent pourrait rester dans un coin et échapper en ce sens à cet assujettissement imposé par l’Eternel Dieu. Mais apparemment, il n’a pas le choix, car le serpent doit se nourrir aussi. La souffrance constitue donc sa liberté, car c’est d’elle que le serpent se libèrede sa faim.

Dieu tourna aussi son visage vers les êtres humains . Il s’adressa à la femme et a dit : « J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur » 8
Dieu a infligé une douleur à la femme aux moments de l’accouchement. Ceci, non pas pour la punir, mais pour la rendre solide et consciente de la plénitude de son travail. Nous ne sommes pas sans savoir que l’Eternel Dieu est omniscient. Par sa grâce, Il aurait pu empêcher la tentation de la femme de cueillir le fruit. Mais Il la laisse ou bien Il avait déjà planifié que ces êtres humains devraient un jour vivre dans un monde auquel la connaissance du bien et du mal serait leur convoitise quotidienne. L’homme doit donc accomplir son devoir pour assurer la sécurité alimentaire de sa famille. Dieu dit à l’homme :
Par ta faute, le sol est maintenant maudit, tu auras beaucoup de peines à en tirer ta nourriture pendant toute ta vie […] c’est à la sueur de ton front que tu mangeras ton pain.9
Ce passage nous dit long. Nous comprenons dans un sens ou dans un autre que l’homme s’attache au travail pour survivre. Et ce n’est pas une malédiction divine. C’est pour son bien que Dieu a imposé à l’homme cette tâche.

Mais comme beaucoup de théologien le disent, le travail résulte de la punition divine. Ainsi, c’est en utilisant sa force de travail et en suant de son front que l’homme peut se nourrir et nourrir sa famille. L’homme doit donc travailler pour subvenir à ses besoins. Ce n’est pas en restant les bras croisés que l’homme peut vivre. C’est comme le serpent qui, en restant de son coin, n’aura de quoi se nourrir. L’homme doit, en ce sens, bouger dans toutes les directions pour assurer la vie d’ici bas. C’est pour cela que Marx affirme : « Le travail proprement dit appartient exclusivement à l’homme » 10
Dans cette affirmation de Marx, nous comprenons que seul l’homme possède la prérogative de travailler. Il doit unir force et intelligence en travaillant la terre afin qu’il puisse soustraire satisfaction de son effort. Le travail paraît être la condition nécessaire de l’existence de l’homme sur terre. Dieu a, en effet, fait du travail une nécessité vitale. Les buts et les résultats de ce travail, quels qu’ils soient, sont donc la condition de l’existence de l’homme sur terre. Beaucoup de philosophes ont compris cette nécessité. Karl Marx ajoute que :
En tant qu’il produit des valeurs d’usage, qu’il est utile. Le travail, […] est la condition indispensable de l’ex istence de l’homme, une nécessité éternelle, le médiateur de la circulation entre la nature et l’homme.11
Ceci implique que le travail est constitutif de la vie de l’homme. Dès sa naissance, l’homme est confronté au travail. Lorsque l’homme prend conscience de son existence il met seulement de l’ordre dans l’exécution de son travail.
Dans ce sens, nous comprenons que même le fait de m anger, de tenter de marcher ou de marcher, de dormir, constitue un acte de travail. Le travail est tout ce qui demande une force, qu’elle soit physique ou intellectuelle. Une fois que le mouvement demande une pulsion quelconque de l’organisme, ce mouvement constitue un travail. De là vient la conception plus moderne du travail, plus raffinée mais aussi plus englobant de la notion de travail.

En effet, Didier Julia, dans son Dictionnaire de la philosophie, Larousse références, nous dit ceci, concernant le mot travail : Le travail s’oppose au jeu, qui est une activité désintéressée, il se distingue de l’effort, qui peut être désordonné ; il se caractérise par son caractère de contrainte (on travaille par devoir, par nécessité sociale) et surtout par sa forme d’action réglée (horaire fixe, contrôle du travail ou du résultat). Toutefois, dans certains cas, le travail peut correspondre à la vocation de l’individu, à ses tendances les plus profondes (création artistique, philosophique ou scientifique) : du point de vue psychologique, il ne se distingue plus alors du jeu. Bien que la notion de travail évoque, d’une manière privilégiée, l’action physique sur le monde (agriculture) ou sur une machine (travail industriel), l’effort intellectuel, la recherche théorique, l’enseignement, la direction d’une entreprise ou d’un état représentent également un travail : de compréhension, de synthèse, de direction. Il y a travail tant qu’il y a « respo nsabilité » sociale ou création véritable. D’un point de vue juridique, le « droit au travail » est le droit qui crée à l’Etat l’obligation juridique d’assure un travail à quiconque lui en demande. » 12
Cette citation se passe de commentaire. En effet, plus largement, l’homme est crée fort pour être exposé aux vicissitudes de la vie. Il ne pouvait, en aucun cas, échapper à son destin. Et le travail fait partie des grands piliers du destin de l’homme.

LE ROLE DU TRAVAIL DANS LA SOCIETE

La différence fondamentale entre l’homme et l’anima est apparue, comme la science l’a établie lorsque l’homme a commencé à fabriquer des instruments de travail. A la question, qu’est ce qui détermine le développement de la société ? Karl Marx fut le premier à donner une réponse scientifiquement fondée. Pour vivre, les hommes doivent pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger et posséder d’autres biens matériels. Or, le procès de production des biens matériels inclut le travail de l’homme, les moyens de travail et les objets de travail ? Ainsi, selon les termes d’Engels, « le tr avail a crée l’homme lui-même ».

LE TRAVAIL, APANAGE DE L’HOMME

Philosophiquement, le travail est une activité de transformation de la nature propre aux hommes, qui le met en relation et qui est le producteur de valeur. Karl Marx souligne aussi que « le travail appartient exclusivement à l’homme ». 13 Cette proposition nous relate le fait qu’à la différence des animaux qui agissent par instinct, l’homme agit consciemment. Chacune de ses actions concrètes est précédée d’un plan qui lui permet d’aboutir à l’objectif fixé.
En effet, le travail est nécessaire à l’homme. Il n’est pas imposé par qui que ce soit, mais réalisé librement. C’est grâce au travail que l’homme conçoit son futur.

Comme nous l’avons déjà dit, si Adam et Eve avaient respecté la parole de Dieu, le ciel nous avait, peut- être, offert tou tes les choses que nous voulons. Et l’homme ne serait plus obligé de travailler. L’oisiveté aurait été son lot. L’homme serait devenu esclave de son temps. Le travail, en effet, exprime l’origine de la servitude de l’homme qui ne parvient à survivre dans la nature que par des efforts douloureux.
Mais en même temps, le travail forme et libère l’homme. C’est l’expression concrète de notre intelligence et de notre liberté. L’homme doit donc meubler son temps avec des occupations utiles. Il doit chercher son bonheur dans le travail. La liberté et l’harmonie, dans la réalisation de ce travail, conditionnent le bonheur. Par exemple, architecte naval conçoit sa prochaine construction sur papier. Il serait enthousiasmé par le plan. Mais, c’est la construction finale qui lui apporterait le plus d’agrément. Il en est de même du chirurgien esthétique. Ce dernier sera ravi de lui lorsqu’il verra sa patiente ou son patient le remercie de la beauté inespérée dontil lui a fait don.

Le travail est de prime abord, un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même, vis-à-vis de la na ture, le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement afin de s’assimiler des matières en leur donnant une force utile à sa vie. En même temps qu’il agit dans ce mouvement sur la nature extérieure et la modifié, il modifie également sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent.
Nous ne nous arrêterons pas à cet aspect primordial du travail où il n’a pas encore dépouillé son monde purement instinctif. Notre point de départ, c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme.
Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du Tisserant, et l’abeille confond, par la structure de ces cellules de cire, l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord, le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est l’architecte construit son plan dans sa tête avant de construire sur un papier. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur.
Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles, mais qu’il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action et auquel il doit subordonner sa volonté. Et cette subordination n’est pas momentanée.

L’œuvre exige pendant toute sa durée, outre l’effor t des organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle ne peut elle-même résulter que d’une tension constante de la volonté. Elle l’exige plus, par son objet et par son mode d’exécution. Le travail entraîne moins le travailleur, qu’il se fait moins sentir à lui, comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles. En quelques mots, qu’il est moins attrayant.
L’homme est le seul animal qui doit travailler. Et pour cela, il lui faut d’abord beaucoup de préparations pour en venir à jouir de ce qui est supposé par sa conservation.
La question est de savoir, si le ciel n’aurait pas pris soin de nous avec bienveillance, en nous offrant toutes les choses déjà préparées, de telle sorte que nous ne serions pas obligés de travailler, doit assurément recevoir une réponse négative. L’homme a, en effet, besoin d’occupation et même de celles qui impliquent une certaine contrainte. L’homme doit être occupé de telle manière qu’il soit rempli par le but qu’il a devant les yeux, si bien qu’il ne se sente plus lui-même et que le meilleur repos soit p our lui, celui qui suit le travail.

C’est seulement en meublant le temps par des occupations dont le développement suit un plan et atteint à la fin importante qu’on s’était proposée, que l’on peut être heureux de sa propre vie et parv enir du même fait à la satiété.
Dans la vie, être satisfait se serait hors de toute activité, le repos et l’inertie des mobiles ou l’engourdissement des sensations et de l’activité qui leur est liée. Un tel état est tout aussi incompatible avec la vie intellectuelle de l’homme que l’immobilité du cœur dans un organisme animal, immobilité à laquelle, s’il ne survient aucune nouvelle excitation par la douleur, la mort fait suite inévitablement.
On peut distinguer les hommes des animaux par leur conscience, par leur foi et par d’autres choses. Eux-mêmes commence nt à se distinguer des animaux dès qu’ils commencent à produire leurs moyens d’existence, pas avant, qui est la conséquence même de leur organisa tion corporelle. En produisant leurs moyens d’existence, les hommes produisent indirectement leur vie matérielle elle-même. La vie offerte à l’homme est de nature hostile. L’homme doit travailler pour l’adapter à ses besoins. Il produit ses moyens d’existence en la modifiant. Il faut noter que cette nature, quoiqu’elle soit hostile aux hommes, représente la base de production de l’existence physique des individus. Elle représente plutôt un monde déterminé de l’activité des individus, une façon déterminée de manifester leur vie, reflétant très exactement ce qu’ils sont. C’est qu’ils coïncidentavec leur production aussi bien qu’avec ce qu’ils produisent.
Le travail est le propre de l’homme. Au temps de Karl Marx, le travail occupe une immense place dans la société. L’homme produit alors même qu’il est libéré du besoin physique et il en est libéré.En d’autres termes, Marx nous dit que le travail économique se définit essentiellement par sa production des valeurs d’usage, c’est-à-dire la production des objets dont nous avons besoin quotidiennement. C’est le travail qui met l’homme en relation avec la nature. Par exemple, dans le cas des étudiants, ils mériten la réussite à la fin de leurs études à condition qu’ils aient bien travaillé. Un autre exemple : à la campagne ; si les cultivateurs ne peuvent plus nourrir leurs familles, c’est sûr qu’ils seront atteints par la famine. Ces genres d’exemples se manifestent toujours dans la vie quotidienne de l’homme.

TRAVAIL ET DEVELOPPEMENT SOCIAL

Aux yeux de Marx, le travail s’impose donc comme le caractère distinctif de l’être humain. La production de vie m atérielle, par le travail, devient ainsi la clef de l’analyse de la vie sociale et du devenir historique de l’humanité.
C’est pourquoi, Marx s’attache prioritairement à l’étude de la vie matérielle, c’est-à-dire à la façon dont les être humains, à une époque donnée, produisent, échangent, vendent et consomment les produits nécessaires à leur existence.
Dans cette optique, il n’importe pas vraiment de savoir ce qu’ils pensent d’eux-mêmes, ni de connaître leurs idées personnelles, sociales, politiques ou religieuses. En effet, selon Marx :
La production des idées, des représentations et de la conscience est d’abord directement et intimement mê lée à l’activité matérielle et au commerce matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle. 21

Nous sommes ici en présence de la thèse de Marx. Les conceptions rationalistes et chrétiennes présentaient un modèleabstrait de l’être humain, un modèle qui présupposait une essence déjà donnée, une faculté spécifique non matérielle qui donnait à l’existence humaine son sens dans cette optique.
Les personnes n’avaient qu’à actualiser leur être p ropre, à assumer qu’ils étaient déjà des êtres rationnels ou spirituels. Ces conceptions n’ont pas reconnu l’importance de la vie matérielle dans l’existence humaine.
Marx, au contraire, met en évidence le fait que les conditions concrètes dans lesquels les humains produisent les biens nécessaires à leur survie et nouent leurs relations sociales, influencent, conditionnent et déterminent leur pensée, leur être et leur devenir effectif.
En terme plus généraux, la réalité humaine coïncideavec l’activité humaine. Elle est incarnée dans des individus concrets dotés de forces actives qui leur permettent de façonner la nature selon leurs propres besoins.
Il n’y a pas d’essence a priori de l’être humain, il n’y a pas d’essence antérieure à l’individu qui existe, qui respire, travaille et communique, qui réalise ses besoins en fonction du contexte socio-économique et de sa position dans l’ordre social.

La théorie marxiste rattache l’existence humaine d’abord à l’ordre social, ensuite seulement, à l’ordre individuel. Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire, on constate que l’individu humain appartient à une communauté. Dès l’origine de l’humanité, l’individu est intégré dans une famille, une tribu ou un regroupement de tribus. Marx interprète cette appartenance comme une dépendance de l’individu envers le groupe, mais aussi comme un facteur de développement. C’est ainsi qu’il écrit« L’être humain est un animal sociable qui ne peut s’épanouir qu’en société ».
Les activités humaines courantes, qu’elles soient collectives ou individuelles, font appel à l’expérience des membres de la communauté et à celle des générations antérieures. La langue, la culture, les coutumes et le savoir sont un héritage, un patrimoine collectif. Ils sont le résultat de la coopération entre les hommes. Marx ajoute que :

Même si mon activité est scientifique, etc., et que je puisse rarement m’y livrer en communauté directe avec d’autres, je suis social parce que j’agis en tant qu’homme. Non seulement matériel de mon activité-comme le langage lui-même grâce auquel le penseur exerce la science- m’est donné comme produit social, mais ma propre existence est activité sociale.23
Comme nous l’avons vu précédemment, la théorie marxiste définit le travail comme moyen privilégié de réalisation des apacités de chaque individu, cette réalisation s’accomplissant au prix d’un investissement de temps d’énergie.
Pour Marx, le travail ne prend son sens véritable que dans la mesure où son résultat, c’est-à-dire la production d’un bien, sert à satisfaire le besoin de quelqu’un d’autre. La finalité ultime du travail est donc d’entrer en relation avec les autres, de contribuer à satisfaire leurs besoins autant que les miens.
Les effets individuels de transformation de la nature prennent alors tout leur sens. Ils permettent à l’être humain d’accompl ir sa nature véritable et sa sociabilité.

L’idée que le travail est une activité sociale prend donc, chez Marx, une double signification. D’abord, la production technique des biens matériels suppose, bien sûr, la collaboration de plusieurs pe rsonnes. Dans un sens plus fondamental, le travail crée le lien nécessaire de solidarité entre les êtres humains, hors duquel, ils ne peuvent s’accomplir de manière véritablement humain.
Le travail est l’acte humain par excellence, l’expression concrète de notre intelligence et de notre liberté. L’outil est le signe de notre intelligence, parce qu’il est un moyen.
Songez-y, ce marteau que nous venons d’acheter n’est pas objet de consommation. Il n’est ni bon à manger ni beau à voir. Le sens de ce marteau est dans une relation, dans ce qu’il permet de faire. Il vous permet de planter un clou auquel vous accrochez une casserole. Celle-ci n’est à son tour qu’un intermédiaire. Elle permettra de cuire la soupe à condition que vous ayez un réchaud.

Vous voyez que les outils s’impliquent les uns et les autres dans une chaine des médiations. L’outil est donc le signe de l’intelligence humaine qui procède par détours pour transformer la nature, qui prend donc un certain recul par rapport à la nature.
Sur ce, nous pouvons dire que l’homme est l’animal qui n’accepte pas simplement le donné naturel. Il le nie et change aussi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un monde nouveau, le monde humain.
Dans ce domaine intellectuel du travail, l’homme cherche le sommet de la connaissance. C’est à partir de la nécessité constante de la pratique sociale que se permet le développement de la connaissance humaine.
En effet, c’est dans la pratique sociale que les hommes peuvent acquérir les premières formes du reflet de la réalité objective des sensations. De ce fait, on peut dire aussi que c’est par la pratique sociale que s’élabore donc la première forme de toute connaissance humaine. C’est ainsi que Marx écrit : « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être. C’est inversement, leur être social qui détermine leur co nscience ». 24

LES PROPRIETES PRIVEES COMME CAUSES D’ALIENATION

Tout d’abord, quand on parle de propriété privée, on montre les rapports entre les hommes relativement à l’appropriation des moyens de production et des biens matériels produits. Si pour les savants bourgeois, la propriété ne représente qu’un rapport de l’homme vis-à-vis d’une chose, la science marxiste considère la propriété comme un moyen de production, un rapport qui se modifie parallèlement aux changements socio-économiques.
Le rôle principal dans l’appropriation des biens matériels revient à la propriété des instruments de travail et des autres moyens de production qui caractérise le régime social. Le caractère de la production, de la répartition de l’échange et de la consommation dépend du propriétaire des moyens de production.
A chaque état et niveau des forces productives correspondent une forme de propriété. Elle peut favoriser ou freiner le développement. Sous le régime de la communauté primitive, le niveau des forces productives était extrêmement bas. L’outillage et les produits de tra vail appartenaient à la communauté, ils étaient collectifs.

Avec la décomposition de la propriété commune apparaissent des rapports économiques nouveaux : la propriété privéedes moyens de production et de leurs produits, ainsi que la personne du travailleur qui devient un esclave.
La propriété privée des moyens de production a déterminé l’apparition de l’exploitation de l’homme par l’homme, l’apparition de l’appropriation des produits du travail des propriétaires, la division de la société en classe exploiteuse et classe exploitée.
Le cadre de la société esclavagiste, fondé sur le ravailt des esclaves indifférents à la croissance et au perfectionnement de la production, devient une entrave pour les forces productives au fur et à mesure qu’elles se développent.
Le féodalisme a remplacé l’esclavage. Dans la société féodale, les travailleurs sont intéressés dans une certaine mesure à augmenter la production. C’est ce qui a contribué au développement continu de la propriété privée qui a atteint son point culminant avec le capitalisme.

A mesure que se développe la société bourgeoise, les instruments de travail, les moyens de production et le produit du travail se concentrent entre les mains des capitalistes. Les travailleurs libres formellement, sont obligés de vendre leur force de travail aux propriétaires des moyens de production. Ils sont soumis à une féroce exploitation.
Au stade impérialiste, les grands monopoles, qui ont des positions dominantes dans l’industrie : les banques, l’agriculture, le transport, le commerce, concentrent de gigantesques capitaux. Sous le capitalisme, il y a le développement des forces productives dont le caractère social se renforce aux limites de la propriété capitaliste privée.
L’anarchie et le caractère spontané de la production capitaliste, la concurrence forcenée entre les propriétaires des entreprises, assoiffés de profits, les crises économiques de surproduction, le niveau relativement bas de consommation des masses travailleurs, le chômage massif ainsi que la sous-utilisation permanente des capacités de production, tout cela démontre que le régime social fondé sur la propriété capitaliste afait son temps.
Il devient un frein au développement de la société et de ses forces productives. Il doit céder la place à un régime social nouveau, le socialisme, qui abolit l’exploitation de l’homme par l’homme, donne le champ libre aux progrès économiques, techniques et culturels, à l’augmentation du bien-être de tous les membres de la société.
Le trait essentiel, déterminant, des rapports socialistes de propriété des moyens de production est que tous les membres de la société sont économiquement sur un même pied d’égalité en tant que maîtres collectifs de la production. Ils sont tous intéressés à entendre la propriété sociale en tant que fondement de la puissance économique du pays, de l’élévation continu du niveau de vie du peuple. Les idéologues bourgeois déforment délibérément l’histoire de la naissance de la classe des capitalistes et la classes des ouvriers. En essayant de légitimer par tous les moyens la répartition inégale et injuste des biens matériels, ils inventent des légendes sur les causes de la division de la société en riche et en pauvres. Les uns sont laborieux et économes tandis que les autres sont paresseux. Alors que Karl Marx disait : « Le travail est quelque chose de positif, cela est intimement lié au fait d’être un homme » 25. Cela veut dire que c’est en travaillant que l’homme doit réaliser sa propre subsistance. L’homme travaille pour soi, mais non pas pour l’autre.

Toutefois, dans le système capitaliste, l’ouvrier travaille pour quelqu’un d’autre. Dans ce cas le travail devient quelque chose d’extérieur, quelque chose qui ne lui appartient plus. L’homme devient étranger à son propre travail, et le pire c’est qu’il est étranger à lui-même. C’est ainsi qu’on peut parler de l’aliénation de l’homme. Les capitalistes réussissent à rassembler progressivement toutes sortes de richesses, les ouvriers restent pauvres comme ils étaient. Le rôle de ces derniers est d’assurer la pérennité de la production.
Il est utile de savoir que l’explication de la naissance du capitalisme n’a rien à voir avec la réalité.
Le régime féodal a existé, avec une telle ou telle particularité, dans presque tous les pays. L’époque du féodalisme a étéune période prolongée. En Chine, par exemple, le régime féodal a existé pendant deux millénaires. Dans les pays d’Europe occidentale, le féodalisme a duré de la chute de l’Empire romain jusqu’au XVIIe siècle en Angleterre et jusqu’au XVIIIe siècle en France. En Russie, le féodalisme a existé du IXe siècle jusqu’à l’abolition du servage en 1861.

En Europe occidentale, le féodalisme est né de l’interaction de deux processus : la décadence de l’Etat esclavagiste romain, d’une part, et la désagrégation du régime clanal dans les tribus conquérantes, de l’autre. Comme nous l’avons constaté, des éléments du féodalisme ont été engendrés sous la forme du colonat, dès le régime esclavagiste. Mais l’Empire romain esclavagiste s’effondra complètement à la fin du Ve siècle, sous les coups venant de l’intérieur comme de l’extérieur. Les tribus avaient à leur tête des chefs militaires et leurs suites armées. Une grande partie se trouva aux mains des chefs d’armée qui, par la suite devinrent des rois. Ces chefs distribuaient la terre conquise à leurs suivants d’armes et avec les paysans qui s’y traient. Elle était donnée en jouissance à vie, puis héréditaire. La terre distribuée selon ces principes portait le nom de « fief », les propriéta ires des fiefs étaient des « féodaux ». Ceux qui avaient reçu de la terre étaient obligés de servir dans l’armée. La terre continuait d’être cultivée par les petits paysans qui, désormais, se trouvaient sous la dépendance de leurs nouveaux seigneurs.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA NOTION DE TRAVAIL
CHAPITRE 1: L’EVOLUTION CONCEPTUELLE DE TRAVAIL DANS L’HISTOIRE
I.1.1: DEFINITION ET ANALYSE DU TRAVAIL
I.1.2: INTERPRETATION BIBLIQUE DU TRAVAIL
CHAPITRE 2 : LE ROLE DU TRAVAIL DANS LA SOCIETE
I.2.1 : LE TRAVAIL, APANAGE DE L’HOMME
I.2.2 : LE TRAVAIL ET LA NATURE
I.2.3 : TRAVAIL ET DEVELOPPEMENT SOCIAL
DEUXIEME PARTIE : LE TRAVAIL DANS LACIVILISATIO CAPITALISTE
CHAPITRE 1 : TRAVAIL ET ALIENATION
II.1.I : LES PROPRIETES PRIVEES COMME CAUSE D’ALIENATION
II.1.2: TRAVAIL ET ALIENATION ECONOMIQUE
II.1.3: TRAVAIL ET ALIENATION RELIGIEUSE
CHAPITRE II : MOUVEMENT DU PROLETARIAT
II.2.1: LA LUTTE DES CLASSES
II.2.2 : LA DICTATURE PROLETARIENNE
II.2.3 : L’AVENEMENT DU COMMUNISME
CONCLUSION.
BIBLIOGRAPHIE

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