Les aphorismes de Pāṇini liés au redoublement des consonnes et son application en sanskrit
Connu sous le nom d’Aṣṭādhyāyī « Huit chapitres », la grammaire de Pāṇini (IVe siècle avant J.-C.) est considérée comme un facteur qui a fixé la langue sanskrite, en particulier sur le plan orthographique. Cette grammaire consiste en plus de 4000 règles grammaticales formulées par des lettres ou des syllabes singulières pour nommer les cas, les temps, les voix, etc.32 À propos du redoublement des consonnes, la grammaire prescrit au moins six aphorismes, connus sous les numéros suivants : VIII.4.46, VIII.4.47, VIII-4.49, VIII.4.50, VIII.4.51 et VIII.4.52. Parmi eux, le VIII.4.47 est accompagné de suppléments (vārtika). Nous allons tout d’abord les expliquer en les illustrant avec des exemples pour pouvoir ensuite discuter leur application en citant des exemples d’une édition récente qui emploie l’orthographe d’un manuscrit népalais du IXe siècle (Goodall et al. 2015). Il s’agit d’une édition critique de la Niśvāsatattvasaṃhitā, le premier des traités śivaïtes qui nous sont parvenus, dont la première couche textuelle daterait du Ve siècle apr. J.-C. Le premier des aphorismes consiste en un redoublement optionnel d’une consonne qui se trouve après la consonne r ou la consonne h qui suit une voyelle : aco rahābhyāṃ dve Renou (1966 : 423) donne comme exemple : arkaḥ ~ arkkaḥ « le soleil » et brahmā ~ brahmmā « dieu Brahmā ». Si la règle (VIII.4.46) porte sur des groupements consonantiques dont le premier composant est un r ou un h, celle de VIII.4.47 semble couvrir des groupements consonantiques plus généraux que ceux mentionnés dans VIII.4.46 : anaci ca « (Toute consonne autre que h est) également (géminée après une voyelle) en présence d’un phonème autre que voyelle. » Prenons comme exemple : uggraḥ ~ ugraḥ « violent » et daddhy atra ~ dadhy atra « il y a du lait caillé par ici » . Renou (1966 : 423) explique que cette règle a les quatre suppléments (vārtika) suivants : 1. il y a une gémination optionnelle des occlusives et nasales (sauf ñ) après une semi-voyelle : ulkkā ~ ulkā « brandon », ou l’inverse : śakyyaḥ ~ śakyaḥ « qui peut » ; 2. il y a une gémination optionnelle des sourdes après des sifflantes : sthālī ~ sththālī « plat », ou l’inverse : kṣīram ~ kṣṣīram « lait » (selon certains) ; 3. il y a une gémination optionnelle des consonnes en position finale : vāk ~ vākk « parole » ; 4. Selon Pauṣkarasādi, on a optionnellement les sourdes aspirées à la place des non-aspirées devant sifflantes : vāk śete ~ vākh śete « la parole repose ». Selon d’autres, lesdites aspirées s’ajoutent comme accréments : kkhṣīram ~ kṣīram, ou sont géminées : kṣīram ~ khkhṣīram. Après ces deux aphorismes qui prescrivent dans quels cas un redoublement des consonnes peut se produire, quatre autres règles traitent des cas dans lesquels un redoublement n’est pas produit. L’aphorisme VIII.4.49 interdit le redoublement aux consonnes sifflantes devant une voyelle, alors qu’il devient optionnel devant une consonne. Prenons comme exemple : ādarśaḥ « miroir » qui ne peut pas se transformer en *ādarśśaḥ, tandis que darśyate peut devenir darśśyate « il est montré ». En outre, la règle VIII.4.50 interdit le redoublement aux consonnes en groupe de trois ou davantage et la VIII.4.52 empêche le redoublement des consonnes après une voyelle longue. Les groupements consonantiques dans les mots indraḥ « dieu Indra » et pātram « réceptacle », par exemple, ne peuvent recevoir de consonne. Par ailleurs, la règle VIII.4.51 explique que Śākalya censure toute sorte de redoublement de consonne . Nous constatons que ces règles concernent, à l’exception du supplément no 3, des groupements consonantiques dans des mots ayant deux syllabes ou davantage. Autrement dit,elles ordonnent (de façon optionnelle) un rajout d’une consonne aux groupements consonantiques variés. Donc, en suivant ces règles, certains mots peuvent avoir quatre consonnes successives. Les suppléments nos 1 et 2 permettent, par exemple, quatre variantes orthographiques possibles : madhu + ariḥ = madhvariḥ ~ madhvvariḥ ~ maddhvariḥ ~maddhvvariḥ. Un groupe de quatre consonnes n’est pas étonnant ; en sanskrit, un mot peut avoir jusqu’à cinq consonnes comme montre le cas de kārtsnya « totalité ». Les deux caractéristiques – de nombreuses consonnes et deux syllabes ou plus – ne sont pas conformes à celles de la langue khmère qui est une langue dissyllabique à tendance monosyllabique et dans laquelle un groupement consonantique n’admet pas plus de deux consonnes. On aura l’occasion de voir dans quelle mesure les règles sanskrites ont été appliquées en khmer plus loin.
L’impact des aphorismes sur l’orthographe du vieux khmer
Le redoublement des signes-consonnes après le r est un phénomène qui se produit régulièrement en vieux khmer, comme le souligne Jenner (2009a : xii). Cetauteur n’explique pas davantage quels termes ont subi le redoublement. Il semble que par « vieux khmer », il entend des emprunts au sanskrit. Rappelons que le vocabulaire du vieux khmer se composait de deux catégories principales : les emprunts au sanskrit et les mots d’origine khmère. Les termes d’origine khmère, eux aussi, ont connu ce phénomène du redoublement. Dans les pages qui suivent, nous examinerons tout d’abord les mots sanskrits qui ont des consonnes redoublées après la r, tout en comparant leurs attestations dans des textes en khmer et en sanskrit. Ensuite, nous étudierons les termes d’origine khmère dissyllabiques qui semblent avoir des consonnes redoublées. Enfin, nous expliquerons que le redoublement de la consonner dans les mots khmers monosyllabiques était une pratique sanskritique, bien que l’application de l’aphorisme aux monosyllabiques ne semble pas être conforme à la règle. L’explication sera accompagnée par un tableau des termes d’origine khmère susceptible de redoublement et par une comparaison avec le vieux môn, une langue très proche du vieux khmer. Dans les inscriptions sanskrites à l’époque préangkorienne, quand la consonne r se trouve à l’intérieur d’un mot ou dans une position médiane, la règle du redoublement des consonnes n’a pas été scrupuleusement respectée. Si les consonnes dans des mots comme ācāryya (K. 54, st. 1), sārddham (K. 54, st. 3), duṣkarttā (K. 1028, st. 2), kuryyān (K. 1028, st. 2) et durllabha (K. 9, st. 1), se redoublent, celles dans des mots comme karkaṭake (K. 926, st.1) et bhāryayā (K. 54, st. 3) ne le font pas. Pareillement, quand la consonne r se place à la fin du premier mot et est suivie par une consonne, celle-ci se redouble optionnellement, par la règle de l’aphorisme. Nous constatons que les consonnes g, y et v dans les expressions viśikhair ggate (K. 447, st. 8), tanubhir yyo (K. 561, st. 1) et pitṛbhir vvādhavais (K. 561, st. 4) se redoublent après la consonne r, tandis que les consonnes v et y dans les expressions hastendur vṛṣabhodayah (K. 505, st. 1) et tapassiddhair yasya (K. 447, st. 1) ne se redoublent pas. Un phénomène semblable se produit dans les textes sanskrits de l’époque angkorienne. Quant aux textes en khmer de l’époque préangkorienne et angkorienne, ils présentent de nombreux emprunts sanskrits dont les consonnes sont redoublées. Ils sont divisés en quatre catégories en fonction de leur orthographe et de leur attestation dans des inscriptions, à savoir : 1. les emprunts sanskrits qui s’écrivent avec ou sans redoublement des consonnes et apparaissent dans les inscriptions khmères et sanskrites ; 2. les emprunts qui s’écrivent avec redoublement des consonnes et sont attestés dans les textes khmers et sanskrits ; 3. les emprunts qui s’écrivent sans redoublement des consonnes et sont attestés dans les textes khmers et sanskrits ; et 4. les emprunts qui s’écrivent avec ou sans redoublement des consonnes dans les textes sanskrits, mais sont attestés seulement sans redoublement dans les textes khmers. Comme exemple d’emprunts de la première catégorie : la forme sans redoublement tarka « raisonnement, réflexion » est attestée dans K. 600 (611 apr. J.-C. en khmer) et K. 352 (IXe śaka en khmer) entre autres ; et la forme avec redoublement tarkka est retrouvée dans K. 129 (VIIe śaka en khmer), K. 13 (604 apr. J.-C. en sanskrit préangkorien), K. 269 (921 apr. J.-C. en khmer) et K. 692 (1195 apr. J.-C. en sanskrit). Les mots dharmma « ordre, droit, loi » et argha « valeur, prix » sont des exemples-types pour la deuxième catégorie et la troisième catégorie respectivement. Leurs attestations sont particulièrement nombreuses. Pour donner un exemple de la dernière catégorie : le mot arjuna « Arjuna » est courant dans les inscriptions en khmer et en sanskrit, alors que sa variante arjjuna est rare et semble être attestée seulement dans les textes sanskrits. La stance 55 de la K. 323, par exemple, compare le roi Yaśovarman à deux héros du Mahābhārata ; il est comparable à Arjuna par la gloire et à Bhīma par la vélocité (nārjjunaḥ kevalaṃ kīrttyā bhīmo bhūd api raṃhasā). Nous constatons que le redoublement se manifeste plus sporadiquement dans les inscriptions en khmer que dans celles en sanskrit. À notre connaissance, il n’existe pas encore de recensement des emprunts au sanskrit dans le vieux khmer, dont des consonnes après le r se redoublent. Cependant, d’après notre étude préliminaire, les regroupements -rtt-, -rdd-, -rmm-, -ryy- et -rvv- sont attestés en grande quantité, alors que les groupes -rpp-, -rll- et -rṣṣne sont attestés que dans les textes sanskrits. Il est utile de donner une liste des redoublements des consonnes qui sont attestés dans les inscriptions en khmer et des mots dans lesquels ces redoublements apparaissent. Il faut signaler que la majorité de ces mots est retrouvéeégalement dans les textes sanskrits. Ce sont : -rkk- (tarkka, arkka, karkkaṭa) ; -rgg-(dīrggha) ; -rcc- (arccā, arccana, arccaṇa) ; -rjj- (nirjjitasiṅha, garjjita, cāturjjātam) ; -rṇṇ-(suvarṇṇa, purṇṇamī, varṇṇa ~ barṇṇa, cūrṇṇa, karṇṇa, nirṇṇaya) ; -rtt- (tīrttha, mūrtti,cortta, etc.) ; -rdd- (varddhaye, mūrddha, arddhacandra, etc.) ; -rdhdh- (phalārdhdham) ; -rnn- (pūrnnamī [pour purṇṇamī], nirnnaya [pour nirṇṇaya], suvarnna [pour suvarṇṇa]) ;-rbb- (pūrbbāsādha ṛkṣa) ; -rbhbh- (ratnagarbhbha) ; -rmm- (dharmma39 , varmma, karmma, etc.) ; -ryy- (ācāryya, kāryya, etc.) ; -rvv- (sarvva, gurvvartha, etc.) et rśś- (guṇadoṣadarśśi).
Définir « les prākrits » face au sanskrit
Tous les genres de la littérature sanskrite indienne classique à toutes les époques connaissent une influence prākrite immense. Dans le domaine épigraphique, le prākrit précède le sanskrit comme le souligne Sircar (1966 : 39) : « The earliest epigraphic records of the indigenous rulers of India are written in the Prakrit language. Originally the epigraphic language of the whole India was mainly Prakrit and Sanskrit is first noticed inthe inscriptions of North India from about the second half of the 1st century B.C. » Dans le contexte cambodgien, il n’y a pas d’inscriptions composées en « langues prākrites », mais la présence prākrite est avérée à travers le vocabulaire sanskrit utilisé dans les épigraphes. Par langues « prākrites », nous entendons les langues indo-aryennes de la haute époque, à l’exception du sanskrit et du pāli. Le pāli a une grande influence sur la langue khmère sur le plan lexical, mais son influence arrive beaucoup tard, à partir du XVe siècle, donc après la période qui nous intéresse. Cependant, au XIIIe et au XIVe siècle, nous trouvons des inscriptions qui ont des rapports avec le pāli et que nous allons traiter dans la dernière partie de la thèse (III.6). Les langues prākrites appartiennent à un groupe de langues nommé Middle IndoAryan (MIA), alors que le sanskrit fait partie du groupe Old Indo Aryan (OIA). Nous ne pouvons pas, à l’heure actuelle de nos recherches, distinguer entre elles les langues prākrites auxquelles le vocabulaire de l’épigraphie du Cambodge a fait des emprunts. Et il ne sera probablement jamais possible de distinguer les influences de différents prākrits, dont l’existence même est parfois un peu théorique (par exemple, la paiśācī).Les deux groupes de langues (MIA et OIA) diffèrent fondamentalement sur deux plans : la phonologie et la grammaire. La phonologie seule nous intéresse dans notre présente étude sur les emprunts lexicaux. Cardona et Jain (2007 : 12) expliquent que le système phonologique des MIA est différent que celui des OIA comme suit :
– Les MIA ont tendance à la monophtongaison (par exemple de ai à e, de au à o) ;
– Les dernières consonnes dans le mot tombent à l’exception de –m ;
-Les groupements consonantiques initiaux sont simplifiés et les groupements des consonnes dissimilaires au milieu des mots sont omis par le biais de de l’anaptyxis ou de l’assimilation. Ces caractéristiques phonologiques permettent aux phonologues et linguistes de différencier des langues. Elles nous seront également d’un certain secours pour distinguer des formes prākrites des formes sanskrites attestées dans les inscriptions du Cambodge. Toutefois, la monophtongaison devra être traitée avec précaution dans la langue khmère qui possède une plus grande diversité de voyelles phonologiquement différenciées que les langues indoaryennes.
Les noms propres chez les Khmers
Dans les textes, on trouve un grand nombre de noms propres désignant essentiellement des serviteurs. L’énumération groupe les serviteurs selon leur catégorie et leur sexe. On observe une tendance à mettre les hommes avant les femmes. Quant aux enfants, ils sont rattachés à leurs mères. Parmi les listes de noms propres de serviteurs on trouve des mots sanskrits. De fait, un certain nombre de termes sanskrits ont donné lieu à la création de noms propres en khmer. En général, ce sont des mots ayant un contenu lexical – ils ne sont pas utilisés comme des noms propres en sanskrit. En même temps, ce procédé consistant à utiliser des mots lexicaux renvoie à une pratique largement répandue en khmer ancien : un grand nombre de mots khmers utilisés comme noms propres sont des mots lexicaux. Cette réutilisation de mots lexicaux comme noms propres pose le problème, difficile à traiter, de la motivation à l’origine de ce réemploi. De fait, utilisés en tant que noms propres, ces mots tendent à s’autonomiser, tout en conservant un rapport plus ou moins fort avec leur sens en tant qu’unités lexicales.Dans le contexte khmer, la majorité des noms propres ont un sens que l’on peut connaître en se basant sur nos connaissances du khmer moyen et du khmer moderne. La plupart des noms en khmer sont descriptifs. K. 600 nous en donne des exemples-types, à savoir : klapit « ornement », knoc « qui se réjouit », danhuṃ « parfum », tacaṅ « radieux », klaṅ « fort », kañheṅ « qui est doué de puissance », putiḥ « blanc », aṃvai « beau », vṅā « aimé », tloṅ « mesure de capacité pour les grains, le sel », kantau « chaleur », thmo « pierre », tāñ « appellatif honorifique donné surtout aux femmes », dalā « espace découvert,cour », tpoñ « honorable », lavo « nom d’une ethnie », knar « domaine protégé, village, temple », piṅ « terres basses », daṃriṅ « plantation », aṃve « action », nā « particule grammaticale », krāñ « une sorte de poisson », anak « nom propre de personne », tvaḥ « fendu », crañ « hérissé, ayant des aspérités », knāy « ce qui gratte, fouille », cpoṅ « le plus âgé de tous », vnāk « ensemble, portée », knur « jacquier », raṃnoc « fait d’éteindre », ravā « qui pousse des cris », taṃve « qui fait agir » et kandin « petite jarre pour conserves ». Certains sont des verbes tels que : plas « remplacer », panlas « remplacer », pit « fermer, fendre le bois », kcī « être vert, tendre », rapak « être cassé, être pelé », aras « être vivant », raṅap « être immobilisé, être dominé », mān « obtenir », men « vrai, réel », soc « rire », kan « tenir » et vaḥ « fendre ». De nombreux noms en langue khmère se répètent d’une inscription à l’autre, comme kandin « petite jarre pour conserves », kañcan, knoc et cke « chien » (les sens de kañcan et knoc sont à identifier). On peut se demander s’il s’agit des mêmes personnes affectées à différents temples ou d’individus différents. Les mots sanskrits réemployés comme noms propres ont été sélectionnés en vertu de leurs sens. Comme les noms en vieux khmer, ils reflètent la préférence des locuteurs pour les noms descriptifs et qualificatifs. L’inscription K. 600 en donne un grand nombre. Certains serviteurs de temples s’appelaient puṇyāśraya « celui dont le refuge est le mérite » ou « refuge de mérite », dharmmakara « l’agent du Dharma », vinayavatī « pourvue de disciplines », guṇadhārī « porteuse de qualités » et vuddhīsāra « essence de l’intelligence »ou « celui dont l’essence est l’intelligence. » Chez les femmes, l’accent est mis sur la beauté : stanottarī « dont les seins sont grands », sārāṅgī « dont l’allure est la plus belle », gandhinī « parfumée » et ratimatī « amoureuse » sont des exemples-types. Les noms sont donnés en tenant compte du genre. Les formes féminines comme priyasenā et guṇavatī sont réservées aux femmes, alors que les formes masculines comme haradāsa et kiṅkara sont destinées aux hommes.
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Table des matières
Résumé et mots-clés
Abstract and keywords
Remerciements
Conventions
– Cartes de distribution des inscriptions du Cambodge ancien
Introduction
A. Description de la langue khmère face au sanskrit (ainsi qu’aux prākrits et au pāli)
B. Caractéristiques des inscriptions du Cambodge par contraste avec celles du sous-continent indien et des États sanskritisés de l’Asie du Sud-Est
C. Choix du sujet
D. Méthodologie
PARTIE I – LA CONSCIENCE DU RÔLE DU SANSKRIT (COMME LANGUE DE POUVOIR)
I.1. À propos des redoublements de consonnes dans des mots d’origine khmère : Sont-ils inspirés des aphorismes de Pāṇini ?
I.1.1. Les aphorismes de Pāṇini liés au redoublement des consonnes et son application en sanskrit
I.1.2. L’impact des aphorismes sur l’orthographe du vieux khmer
I.2. Des emprunts prākrits malgré le sanskrit
I.2.1. Définir « les prākrits » face au sanskrit
I.2.2. Des écritures et du prākritisme
I.2.2.1. Quelques réflexions sur les écritures du sous-continent indien et du Cambodge
I.2.2.2. Des emprunts prākrits face aux formes prākritisées
I.3. Les noms propres préangkoriens : Implantation ou appropriation ?
I.3.1. Les noms propres chez les Khmers
I.3.2. Les noms propres comme cas d’implantation
I.3.2.1. Les noms marqueurs de caste
I.3.2.2. Les noms désignant une affiliation religieuse
I.3.3. Les noms propres comme exemples d’« appropriation »
I.3.3.1. Deux noms de villages d’origine sanskrite : Madhyadeśa et Samudrapura
I.3.3.2. Les noms de Śiva attestés seulement au Cambodge
I.3.3.3. Les appellatifs accompagnant les anthroponymes dans l’épigraphie préangkorienne
I.3.3.4. Les noms posthumes de rois attestés dans l’épigraphie préangkorienne
I.4. Des termes liés aux fonctions du personnel de temple attestés dans les inscriptions en khmer et en sanskrit sous les règnes d’Indravarman et de Yaśovarman
I.4.1. Des termes liés aux fonctions du personnel de temple en tant qu’aspect de restructurations dans les textes en sanskrit
I.4.2. Les fonctions du personnel comme témoignage d’influence des textes en khmer sur les textes en sanskrit
PARTIE II – L’AFFIRMATION DU VIEUX KHMER GRÂCE ET FACE AU SANSKRIT
II.1. Le mythe de Kambu chez les Khmers
II.1.1. Le mythe de Kambu du point de vue sanskritique
II.1.2. Des expressions liées à Kambu en tant que créations locales
II.1.2.1. Des expressions formulées avec le terme kambu et le terme kambuja à travers les inscriptions en sanskrit
II.1.2.2. Kambuja, un terme prolifique ainsi qu’attesté dans les inscriptions en khmer
II.1.3. Relation entre les termes kambuja et khmer
II.2. Yajñavarāha et quelques traces de bilinguisme à travers la stèle K. 842
II.2.1. Yajñavarāha, un savant à deux cultures, khmère et sanskrite
II.2.2. Distribution des inscriptions dans le temple de Banteay Srei et raison d’être de la partie khmère de K. 842
II.2.3. Quelques traces de bilinguisme
II.2.3.1. Les passages en deux langues dans lesquels le sanskrit semble avoir de l’influence sur le khmer ou être plus informatif que le khmer
II.2.3.2. Les passages en deux langues dans lesquels le sanskrit semble subir l’influence du khmer ou être moins informatif que le texte khmer
II.3. Le vocabulaire royal et le vocabulaire de l’administration royale : Des emprunts qui ne sont plus des emprunts
II.3.1. Quels termes pour désigner le « roi » ?
II.3.2. Le vocabulaire sanskrit en vieux khmer pour les objets et les activités des rois
II.3.3. Des emprunts sanskrits qui expriment des concepts locaux
II.3.3.1. Des emprunts sanskrits dans le domaine de l’administration attestés dans les inscriptions khmères du Cambodge et dans les épigraphies de l’Inde et de l’Indonésie
II.3.3.2. Des emprunts sanskrits attestés seulement dans les inscriptions du Cambodge
II.4. Redéfinir le rôle du sanskrit dans les imprécations et les bénédictions dans l’épigraphie du Cambodge
II.4.1. Le Vyāsaśloka dans les inscriptions du sous-continent indien et du Cambodge
II.4.2. La puissance quasi magique du sanskrit
II.4.3. Examen des emprunts au sanskrit dans ce domaine
II.4.3.1. Des peines (naraka)
II.4.3.2. La durée (candrāditya « [tant que dureront] le soleil et la lune »)
II.4.3.3. De la parenté (sapta mātā sapta pitā « sept mères sept pères »)
II.4.4. Des verbes aux corrélatifs
II.4.4.1. Les verbes
II.4.4.2. Les corrélatifs
II.5. Des emprunts onomastiques sanskrits à valeur égale aux emprunts lexicaux : Une référence particulière aux inscriptions de la région de Koh Ker (début du Xe siècle)
II.5.1. Le choix de l’épigraphie de la région de Koh Ker
II.5.2. Noms communs aux deux corpus
II.5.3. Des éléments onomastiques qui fonctionnaient comme des éléments lexicaux
PARTIE III – LE RECUL DU SANSKRIT ET LES MODES D’APPROPRIATION EN KHMER
III.1. Des noms d’ouvrages et de sciences connus de l’épigraphie cambodgienne
III.1.1. Les noms d’ouvrages et de sciences connus des inscriptions en sanskrit
III.1.2. Les noms d’ouvrages et de sciences connus des sources en vieux khmer
III.2. Des titres et des terminaisons accordés aux noms des statues des personnages divinisés : Une référence au règne de Jayavarman VII (1181 – c. 1218)
III.2.1. Les termes vraḥ, deva et śrī associés aux noms de divinités en khmer
III.2.1.1. L’étymologie du terme vraḥ et l’emploi de ce terme dans le contexte des noms de divinités
III.2.1.2. Des relations entre le terme khmer vraḥ avec les deux emprunts au sanskrit deva et śrī
III.2.1.3. Les titres accordés aux noms de dieux, vraḥ kamrateṅ ’añ et kamrateṅ jagat
III.2.2. Les terminaisons des noms de divinités attestées dans les inscriptions antérieures au règne de Jayavarman VII
III.2.3. Les théonymes terminant en –īśvara, en –deva et en –īśvarī sous le règne de Jayavarman VII
III.3. Une terminologie de la datation : Des rapports et des différences entre textes khmers et textes sanskrits
III.3.1. Recensement des dates et des termes liés à l’astronomie astrologie dans l’épigraphie du Cambodge ancien
III.3.2. Rapports entre textes sanskrits et textes khmers
III.3.2.1. L’ère śaka
III.3.2.2. Des noms des mois, des jours lunaires et des jours de la semaine
III.3.3. Des différences entre textes sanskrits et textes khmers
III.3.3.1. La méthode de bhūtasaṅkhyā, « chiffres décodés », des textes sanskrits par rapport aux trois méthodes pour exprimer l’année dans les textes khmers
III.3.3.2. Le positionnement des planètes
III.3.3.3. Des noms des mois védiques et des synonymes à propos des noms des jours de de la semaine, des jours lunaires, des signes du zodiaque (rāśī) et des planètes
III.3.3.4. Trois exemples de dates bilingues
III.3.4. L’appropriation d’emprunts sanskrits liés à la datation en vieux khmer
III.3.4.1.Les mots d’origine khmère relatifs à la datation et une « astrologie du peuple »
III.3.4.2.Une appropriation des emprunts sanskrits par le vieux khmer dans la datation
III.4. Des calques lexicaux et toponymiques aux passages bilingues
III.4.1. Quelques calques lexicaux : une influence du sanskrit sur le khmer
III.4.2. Quelques calques toponymiques : une influence du khmer sur le sanskrit
III.4.3. Des passages équivalents dans trois inscriptions : K. 235, K. 254 et K. 484
III.4.3.1. Les parties bilingues de la stèle de Sdok Kak Thom, K. 235
III.4.3.2. Les passages bilingues de la stèle de Trapeang Don On, K. 254
III.4.3.3. Les passages bilingues de la stèle de Phimeanakas, K. 484
III.5. Prosodie et dérivation : Deux domaines « inappropriables » par le vieux khmer
III.5.1. La prosodie dans l’épigraphie du Cambodge et son influence sur la prose en vieux khmer
III.5.1.1. Les mètres prosodiques courants dans l’épigraphie du Cambodge
III.5.1.2. Les deux stances de K. 173 et une appropriation de la prosodie sanskrite
III.5.1.3. Des styles de composition dans les proses khmères
III.5.1.3.1. Des expressions qui font allusion à l’assonance et à l’allitération
III.5.1.3.1.1. Une formule préliminaire de bénédiction : śrī siddhi svasti jaya
III.5.1.3.1.2. Des énumérations des biens divins qui font allusion à l’assonance et à l’allitération
III.5.1.3.2. Des répétitions des mots pour avoir un effet stylistique
III.5.2. La dérivation du vieux khmer et les emprunts sanskrits
III.5.2.1. Les préfixes et les infixes du vieux khmer
III.5.2.2. Les dérivés à partir des étymons sanskrits
III.6. Comment le pāli a-t-il pris le relais du sanskrit dans l’épigraphie du Cambodge ancien ?
III.6.1. Le pāli en tant qu’une des langues épigraphiques de l’époque ancienne et le corpus d’inscriptions en pāli du Cambodge ancien
III.6.2. Des rapports des inscriptions en pāli avec les inscriptions en sanskrit et en vieux khmer
III.6.2.1. La donation et les prescriptions pour la protection des fondations pieuses comme thème des inscriptions en pāli du Cambodge
III.6.2.2. La datation dans les inscriptions en pāli du Cambodge
III.6.2.3. Les noms propres dans les inscriptions en pāli
Conclusion
Bibliographie
Liste des illustrations figurant dans le texte
Liste des tableaux figurant dans le texte
ANNEXE 1 – Corpus des inscriptions du Cambodge ancien
ANNEXE 2 – Emprunts de noms propres au sanskrit, au pāli et aux prākrits
ANNEXE 3 – Emprunts lexicaux au sanskrit, au pāli et aux prākrits
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