Rosso Sénégal se localise dans l’ancien bastion du royaume du walo. Apres les indépendances le territoire abritant l’ancien royaume du walo se retrouve divisé entre le Sénégal et la Mauritanie par une frontière que constitue ici le fleuve Sénégal. Malgré cette volonté artificielle de séparation, les populations font fi a ce cloisonnement par les échanges socio-économiques qu’elles entretiennent. Ce qui est d’ailleurs, à l’origine du dynamisme frontalier au niveau de cet espace. Ainsi, Rosso Sénégal en tant ville de transit se caractérise par un dynamisme en rapport avec son fonctionnement socio économique. De ce fait, pour l’étude du dynamisme frontalier de Rosso, nous pensons mettre en exergue le fonctionnement socio économique de la Commune, mais également les relations avec sa ville jumelle et les villages qu’elle polarise. Pour la réussite de cette étude nous avons choisi de traiter notre sujet suivant trois grandes parties .
Etude physique d’une zone appartenant à la vallée du fleuve Sénégal
Situation dans la vallée
Le bassin du fleuve Sénégal couvre une superficie d’environ 290000 km². Il comprend trois régions principales : la haute vallée, la moyenne vallée et la basse vallée ou le delta. La haute vallée qui va de Fouta Djallon jusqu’à Bakel fournit la quasi-totalité des apports en eau car elle est relativement humide. Les précipitations annuelles sont de 700 à 2000 mm. Les pluies tombent entre avril et octobre dans la partie montagneuse de l’extrême sud du bassin et provoque la crue annuelle qui a lieu entre juillet et octobre. Du lit principal sont coupés par une quarantaine de seuils rocheux ou sableux gênant la navigation en eau basse. La moyenne vallée, qui s’étend de Bakel à Dagana, est une plaine alluviale encadrée par des régions semi désertiques. Elle constitue une zone d’inondation dont la largeur varie entre 10 et 20 km, mais peut atteindre 25km. Ce pays agricole est fertilisé chaque année par la crue du fleuve qui, sous une pente très faible, présente de nombreux méandres, forme tout un système de défluents et remplit en sortant de son lit mineur, large de 200 à 400m. Les trois principales régions : la haute vallée, la moyenne vallée et la basse vallée. Ces régions se différencient par leurs conditions topographiques et climatologiques.
La basse vallée, partie terminal du fleuve, en aval de la ville de Dagana, est apparemment un delta avec de multitudes bras, mais il n y a qu’une seule embouchure. Cette vaste zone est complètement plate. Dans cette partie le fleuve est large de 400 à 500m et est relativement profond. Le site de notre étude se situe dans cette partie. De ce fait, Rosso Sénégal est fortement influencé par les conditions physiques de cette zone.
Etude physique de la basse vallée ou le delta du fleuve Sénégal
La région du delta est située en aval de la moyenne vallée du fleuve Sénégal. Elle est comprise en latitude Nord entre 16° et 14° 4, et en longitude entre 15°30 et 16°30. Elle se présente sous la forme d’un triangle rectangle et, constitue une petite région naturelle de 5 000 km2 dont 3 000 à 4 000 km2 en terre Sénégalaise. Le delta du fleuve Sénégal se caractérise par des précipitations faibles et irrégulières. En moyenne, les quantités de pluies enregistrées dans les stations météorologiques du delta excédent rarement 300 mm/an.
Le climat
Le climat du delta du fleuve Sénégal est de type tropical, sahélien, sec à deux saisons contrastées. Une saison des pluies très courte, qui dure trois mois (juillet, août et septembre) et une saison sèche assez longue qui s’étale d’octobre à juin.
Les vents ont un rapport direct avec les cycles de saison
Dans le delta, on distingue trois types de vents : L’harmattan est le vent dominant pendant la saison sèche chaude (mars – mai). Ce vent de direction nord-est caractérisé par une grande sécheresse liée à son parcours continental et par des amplitudes thermiques élevées. L’alizé maritime souffle de novembre à février, pendant la saison sèche froide. Ce vent frais et humide rafraîchit l’atmosphère et réduit l’évaporation. Pendant la saison des pluies, toute l’étendue du delta est envahie par la mousson. De secteur nord-ouest, la mousson favorise l’arrivée des premières précipitations.
Les précipitations et l’humidité relative
La région du delta est située au nord de l’isohyète 300 mm, c’est dire que les précipitations ne sauraient avoir une incidence majeure sur les ressources en eau. En plus, elles sont en général discontinues dans le temps et dans l’espace. Le tableau ci-dessous montre l’évolution interannuelle de la précipitation de 1989 à 1999 dans quelques stations météorologiques du delta du fleuve Sénégal. L’humidité relative est de l’ordre de 70 à 80% en hivernage et s’abaisse jusqu’à 40% en saison sèche. La continentalité, le régime des vents et la pluviosité exercent une forte influence sur son évolution. Le maximum se situe en saison pluvieuse et le minimum intervient en saison sèche.
L’insolation
L’ensoleillement est élevé (3000 à 3500 heures/an) et permet donc une bonne activité photosynthétique des plantes. L’insolation varie légèrement durant l’année, elle est de 9 à 10 h/jours en saison sèche et de 7 h/ jour en saison froide (Raes et SY, 1992). Ces valeurs élevées de l’insolation dans le delta ont des répercussions sur les ressources en eau.
Le relief du delta
L’altitude dépasse rarement les 2 m dans le delta du fleuve Sénégal. Le relief est caractérisé par des dunes, levées fluvio-deltaïques, des cuvettes de décantation levées. . Les dunes, elles s’agissent des zones sableuses, pauvres en matières organiques localisées soit en bordure du delta soit entre les cuvettes de décantation. Le type de sol est « le dièri ». . Les levées fluvio-deltaïques; elles sont formées le long de la rivière principale et des marigots. Ce sont des digues naturelles qui se forment par la disposition de matériaux grossiers transportés par l’eau. On appelle le sol : « le fondé ». Les cuvettes de décantation; ce sont de vastes zones dépressionnaires plates où des matières argilo limoneuses sont décantées. Elles couvrent à peu prés un tiers du delta. Dans la terminologie géographique locale on appelle le sol correspondant aux bordures de ces cuvettes : « le faux hollaldé » et celui qui se trouve dans ces cuvettes: « le hollaldé ».
Les sols et la végétation
Les sols du delta sont très salés. Cette teneur élevée en sels est naturelle en raison de la genèse du delta qui est une suite de transgression et de régression de l’océan atlantique. La dernière transgression la laissé une quantité de sels solubles à l’état fossile dans les sols du delta. L’espace deltaïque est caractérisé par une végétation naturelle peu développée de type sahélien.
Des formations alluviales occupent la grande majorité des terres du delta, avec différents biotopes possédant des conditions hydrologiques et édaphiques. La forêt de “gonakié“ (acacia nilotica) constitue une formation caractéristique des dépressions inondables, en association avec un couvert herbacé variable. Les formations graminéennes des cuvettes sont des espèces pérennes comme (Oryza longirostre, Echinochloa stagnina). Elles constituent une source fourragère importante en même temps une ressource pour l’avifaune et les poissons.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : La présentation de la zone d’étude
CHAPITRE I : L’étude physique d’une zone appartenant à la vallée du fleuve Sénégal
I. La situation dans la vallée
II. L’étude de la basse vallée ou le delta du fleuve Sénégal
CHAPITRE II: Rosso Sénégal, un village devenu Commune
I. L’historique de la Commune de Rosso
II. La situation géographique de la Commune Rosso Sénégal
III. L’importance de la Commune par rapport à son arrière pays
IV. Les caractéristiques démographiques
V. La Gouvernance locale
CHAPITRE III : L’aménagement urbain et assainissement de la Commune de Rosso
I. Le cadre urbain
II. L’évolution des quartiers
III. La voirie urbaine
IV. Le mode fonctionnement de l’habitat
V. L’hygiène publique
DEUXIEME PARTIE : Dynamisme économique et importance frontalier de la Commune de Rosso Sénégal dans cet espace Frontalier
CHAPITRE I: Economie locale de la commune de Rosso Sénégal
1. L’agriculture
2. L’Elevage, un secteur faiblement développé
3. La pêche, une pratique rendue difficile par le développement des plantes aquatique
4. Un secteur commercial favorisé par sa position transfrontalière
5. les petites entreprises et les services
6. Un tourisme de transit
7. Un transport routier très dynamique
8. Le système financier local
CHAPITRE II : Dynamisme frontalier de la Commune de Rosso
1. Les infrastructures de développement frontalier
2. Les relations commerciales et le change informel
3. Les activités de la traversée
4. Le mouvement des personnes et la vie des relations
TROISIEME PARTIE : Les atouts et difficultés d’intégration
CHAPITRE I : les avantages d’une possibilité d’intégration
1. Les relations historiques sénégalo-mauritaniennes
2. L’appartenance des deux pays en une structure d’intégration : l’OMVS
3. Une volonté d’intégration exprimée par les populations transfrontalières
CHAPITRE II : Les limites d’une volonté d’intégration
1. Les difficultés liées aux rapports entre maures et négro-africains au sein l’Etat mauritanien
2. Dégradations des relations sénégalo-mauritaniennes
3. Les évènements de 1989
4. La question nébuleuse de la frontière sénégalo mauritanienne
5. La Mauritanie et le Sénégal deux Etats à vocation politique différente
6. Les limites d’intégrations relatives au milieu NNB
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE