Le rôle de l’infirmière en salle d’accouchement
La définition du soutien à la parturiente
Sauls (2004) définit le soutien à la parturiente comme étant les interactions humaines intentionnelles entre l’infirmière et la parturiente, aidant la femme à faire face positivement au processus de la naissance. Hottenstein (2005) complète cette définition en ajoutant que ce dernier est un élément essentiel pour atteindre des issues optimales de la naissance. Il peut être fait en continu ou de manière ponctuelle. Il peut être prodigué par le partenaire, l’infirmière, l’accompagnante à la naissance ou par une personne représentative, choisi par la parturiente ou le couple (MSS S, 2008).
Les catégories de soutien à la parturiente
Le soutien à la parturiente est divisé en quatre catégories, soit: émotionnel, informatif, physique et avocate (Adams & Bianchi, 2008; Bianchi & Adams, 2004, 2009). Le terme avocate est une traduction libre de l’étudiante chercheuse du mot «advocacy». À l’intérieur de chacune des catégories se retrouvent des comportements à adopter par l’infirmière (Adams & Bianchi, 2008; Bianchi & Adams, 2004, 2009). La figure 3 présente les catégories du soutien à la parturiente
et les comportements à adopter par l’infirmière. Le terme soutien est une traduction libre de «support», ce dernier est utilisé dans les écrits anglais. Il est à noter que les documents présentés en appendices contiennent l’anglicisme «support», ce n’est que vers la fm de la rédaction du présent mémoire que l’étudiante chercheuse s’est réajustée. La section ci-dessous expose successivement les catégories du soutien et présente la définition, les comportements à adopter par les infirmières et les bienfaits attribuables à chacune d’entre elles.
Sauls (2004) définit le soutien émotionnel comme étant la capacité à participer et à partager subjectivement les sentiments de la parturiente. Les comportements se référant au soutien émotionnel sont la distraction, l’attitude bienveillante, la présence, l’humour, la focalisation, la spiritualité et les soins au partenaire (Adams & Bianchi, 2008; Bianchi & Adams, 2004, 2009). Selon ces mêmes auteurs, l’infirmière doit comprendre les sentiments, faire preuve d’empathie et de compassion, aider à conserver le contrôle et prendre son temps pour prodiguer les soins. Les bénéfices recensés de ce type de soutien sont une diminution de l’anxiété de la parturiente, une amélioration de la relaxation tôt dans le travail et un soulagement du stress émotionnel vécu par le partenaire, pouvant contribuer à atténuer le stress maternel (Adams & Bianchi, 2008). Le tableau 2
présente les comportements associés au soutien émotionnel.
Les bénéfices du soutien pour la parturiente, le travail et le fœtus
Spécifiquement, quatre études ont été recensées concernant les bénéfices du soutien à la parturiente, soutien en continu et ponctuel, apporté par une infirmière, une personne représentative choisie par le couple, une doula (assistante ou accompagnante d’expérience engagée pour offrir un soutien à la parturiente et à sa famille pendant le travail et l’accouchement) ou le partenaire. Le mot clé spécifique utilisé est «support». Enfin, les études retenues ont été publiées entre 2006 et 2012.
Une revue Cochrane, réalisée par Hodnett et al. (2012), portant sur 22 études expérimentales de type randomisé contrôlé avec un échantillon total de 15 288 parturientes, a comparé le soutien apporté en continu pendant le travail et l’accouchement (groupe expérimental) aux soins usuels (groupe contrôle). Ces auteurs ne définissent pas clairement le soutien en continu. Par contre, ils
mentionnent qu’il pouvait être prodigué par des personnes qualifiées à cet effet. Il pouvait donc s’agir d’une infirmière, d’une doula, d’une sage-femme, d’un membre de la famille ou d’une personne représentative choisie par la parturiente. Le groupe contrôle qui recevait des soins usuels bénéficiait de soins intermittents de la part de l’infirmière. L’épidurale, l’amniotornie et la stimulation du travail pouvaient être proposées. Le conjoint se voyait parfois exclu de la salle d’accouchement.
Les résultats ont démontré que les parturientes qui ont bénéficié d’un soutien continu étaient plus susceptibles de connaître un accouchement vaginal spontané (RR 1,08, IC à 95% 1,04 à 1,12) et moins susceptibles de nécessiter une analgésie (RR 0,90, IC à 95% 0,84 à 0,96) ou de signaler de l’insatisfaction (RR 0,69, IC à 95% 0,59 à 0,79). Par ailleurs, leur travail était plus court (différence
moyenne de -0,58 heure, IC À 95% 0,59 À 0,79) et elles étaient moins susceptibles de subir une césarienne (RR 0,78, IC à 95%, 0,67 à 0,91), de connaître un accouchement vaginal instrumentalisé (RR 0,90, IC à 95%, 0,85 à 0,96) de nécessiter une analgésie régionale (RR 0,93, IC à 95%, 0,88 à 0,99) ou que leur bébé présente un faible indice d’Apgar à 5 minutes (effet fixe, RR 0,69, IC à 95%, 0,50 à 0,95). Les auteurs concluent que le soutien continu pendant le travail a des avantages cliniquement significatifs pour les femmes et les nourrissons et ne présente aucun danger connu. Toutes les femmes devraient bénéficier d’un soutien tout au long du travail et de l’accouchement. Cependant, une limite est notée à l’effet que les parturientes dans le groupe contrôle pouvaient être accompagné d’une personne significative, alors les parturientes se voyaient recevoir du soutien. Le soutien n’était peut-être pas en continu et prodigué par une personne formée à cet effet, mais les parturientes étaient tout de même susceptibles de recevoir du soutien, ce qui constitue un risque de biais considérable.
Méthodes non pharmacologiques de soulagement de la douleur
Le traitement non pharmacologique de la douleur est devenu de plus en plus important auprès des parturientes (Lowdennilk et al., 2012). Parce que la politique québécoise de périnatalité vise à faire de la grossesse, du travail et de l’accouchement des expériences nonnales, il devient nécessaire de proposer des méthodes naturelles de gestion de la douleur (MSSS, 2008). La Société des
obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC, 2007) appuie cette proposition par sa déclaration de principes commune sur l’accouchement nonnal, qui est défini comme un accouchement avec peu ou pas d’intervention humaine.
À ce jour, plus d’une quinzaine de méthodes non pharmacologiques pour diminuer la douleur chez la parturiente sont documentées. Pour la présente recherche, l’étudiante chercheuse se concentre sur quatre d’entre-elles, soit l’hydrothérapie, la mobilisation/positionnement et le ballon de naissance. Ces dernières ont été sélectionnées à des fms de faisabilité et d’accessibilité dans le
milieu choisi. Spécifiquement, au CSSSTR, des ballons de naissance, des douches et des bains thérapeutiques sont à la disposition des parturientes. Des lits adaptés pour le travail et l’accouchement sont disponibles dans chacune des chambres de naissance. Ces derniers rendent possible l’adoption d’une multitude de positions par les parturientes. De plus, des corridors sur le département et des espaces dans les chambres de naissance permettent une liberté de mouvement. Ces méthodes non pharmacologiques pour soulager la douleur sont explorées subséquemment, soit l ‘hydrothérapie, la mobilisation/positionnement et le ballon de naissance.
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Table des matières
Sommaire
Liste des tableaux
Liste des figures
Remerciements
Chapitre 1: Problématique
1.1 Buts de la recherche
1.2 Objectifs de la recherche
Chapitre II: Cadre de référence
2.1 La théorie de l’apprentissage-enseignement de Gagné (1976)
2.2 Les huit phases d’apprentissage de la théorie de l’apprentissage-enseignement de Gagné (1976)
Chapitre III: Recension des écrits
3.1 Le soutien à la parturiente
3.1.1 La définition du soutien à la parturiente
3.1.2 Les catégories de soutien à la parturiente
3.1.3 Les bénéfices du soutien pour la parturiente, le travail etle fœtus
3.2 Méthodes non phannacologiques de soulagement de la douleur
3.2.1 Hydrothérapie
3.2.2 Mobilisation
3.2.3 Positionnement
3.2.4 Ballon de naissance
3.3 Le rôle de l’infirmière en salle d’accouchement
3.3.1 Rôle élargi
3.3.2 Rôle de soutien
3.3.3 Rôle d’enseignement
3.4 La pratique basée sur les résultats probants
Chapitre IV: Méthodologie
4.1 Devis de recherche
4.2 Milieu de la recherche
4.3 Échantillonnage
4.4 Stratégies de recrutement
. a partIcIpatIon a arec erc e
4.6 Méthodes et outils de collecte des données
4.7 Déroulement des activités de la recherche
4.8 Description de la formation
4.9 Analyse des données
4.10 Considérations éthiques
Chapitre V: Résultats et analyse
5.1 Caractéristiques sociodémographiques et personnelles
des participantes
5.2 Connaissances individuelles
5.3 Connaissances catégories
5.4 Prétest et posttest
5.5 Analyse de variance, corrélations et test t
5.6 Questions d’appréciation générale
Chapitre VI: Discussion et recommandations
6.1 Pertinence de la formation
6.2 Inflrmière et le soutien à la parturiente
6.3 Faits saillants
6.4 Objectifs de la recherche
6.5 Recommandations
6.5.1 Recommandation au niveau de la formation
6.5.2 Recommandations au niveau de la pratique
6.5.3 Recommandation au niveau de la recherche
6.6 Retombées
6. 7 Avantages et limites de la recherche
Chapitre VII: Conclusion
Références
Appendice A: Contenu de la formation sur le soutien aux parturientes
Appendice B: Affiche annonçcant le début de la formation
Appendice C: Questionnaire de données sociodémographiques
et personnelles
Appendice D: Prétest et posttest
Appendice E: Contrat d’engagement
Appendice F: Formulaire de consentement
Appendice G: Certificat d’éthique
Appendice H: Grille d’évaluation de la formation
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