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Contribution de l’agriculture au développement
L’agriculture contribue au développement de bien des manières.
L’agriculture contribue au développement en tant qu’activité économique, en tant que moyen de subsistance et en tant que source de services environnementaux, elle est donc un unique instrument du développement.
L’agriculture en tant qu’activité économique.
L’agriculture peut alimenter la croissance de l’économie nationale, offrir des opportunités d’investissement au secteur privé et être le principal moteur des industries apparentées et de l’économie rurale non agricole. Les deux tiers de la valeur ajoutée agricole dans le monde émanent des pays en développement. Dans les pays à vocation agricole, l’agriculture contribue pour 29 %, en moyenne, au produit intérieur brut (PIB) et emploie 65% de la population active. La production agricole est importante pour la sécurité alimentaire car elle est une source de revenus pour la majorité des ruraux pauvres.
L’agriculture en tant que moyen de subsistance.
Selon les estimations, l’agriculture offre un moyen de subsistance à 86% des populations rurales. Elle assure une protection sociale lorsque des chocs se produisent dans les espaces urbains, et elle est la fondation de communautés rurales viables.
L’agriculture en tant que source de services environnementaux.
Puisqu’elle utilise (souvent abusivement) des ressources naturelles, l’agriculture peut avoir des résultats environnementaux bons et mauvais. Elle est de loin le plus gros utilisateur d’eau et contribue aux pénuries. Elle est l’une des principales causes de l’épuisement des eaux souterraines, de la pollution agrochimique, de l’appauvrissement des sols et des changements climatiques à l’échelle mondiale puisque jusqu’à 30 % des émissions de gaz à effet de serre lui sont imputables. Mais elle est aussi l’une des principales sources de services environnementaux dans la fixation de carbone, gestion des bassins versants et préservation de la biodiversité qui, pour la plupart ne sont pas appréciés à leur juste valeur et ne sont pas rémunérés. Étant donné les pénuries croissantes de ressources, les changements climatiques et le souci des coûts environnementaux, il est impératif de réduire la vulnérabilité aux changements climatiques des systèmes agricoles des populations rurales pauvres. La gestion des interrelations entre l’agriculture, la protection des ressources naturelles et l’environnement doit faire partie intégrante de l’action menée pour mettre l’agriculture au service du développement.
Le riz constitue le principal aliment des malgaches, 63% des ménages malgache ont cultivé le riz1. En milieu rural 73% des ménages cultivent le riz à l’exception de Toliary, d’où la riziculture considérée comme activité prédominante et essentielle de l’économie paysanne et de l’économie du pays. Comme le riz reste l’alimentation de base de consommation des malgaches, c’est une denrée stratégique qui représente actuellement 43% du PIB agricole à Madagascar2, alors le riz occupe une place assez importante dans le PIB.
La contribution de la filière riz dans le PIB
La place du riz dans l’agriculture et même dans l’économie malgache est indéniable. L’étude FAO/UPDR, Novembre 2000 relève que la production de riz contribue à hauteur de 12% au PIB en termes courants et 43% au PIB agricole. Les performances de la filière déterminent donc de manière significative les performances du secteur agricole.
La place du riz dans les activités agricoles
Selon l’EPM 2002, 44% de 7.216.923 parcelles exploitées ou mises en valeur à Madagascar par les agriculteurs sont des rizières, les 52% sont des non rizières et 4% des forêts.
En terme de surfaces mises en cultures, les riziculteurs ont utilisé 58% des superficies occupés par les principaux produits agricoles (riz ; café ; vanille ; poivre ; girofle ; manioc ; haricot ; maïs ; coton ; pomme de terre ; patate douce, en 2003, contre 54% en 2002 et 53% en 2001. Cette évolution à la hausse en 2003 résulte des bonnes conditions climatiques qui ont conduit les paysans à mettre en culture soit toutes les parcelles, ou en louant de parcelles.
Sur le plan de production, les ménages les plus pauvres sont amené à produire davantage de vivrières au détriment des cultures de rente.
D’une part, ils cherchent des riziculteurs se préoccupent d’abord de l’autosuffisance en riz du ménage. L’autorisation d’une partie constitue une forme d’assurance contre le risque, le prix de paddy à la récolte pour les surplus du riziculteur étant très peu incitatif.
D’autre part, ils cherchent à réduire l’instabilité de leur revenu par une diversification des activités de rente.
Les deux stratégies d’adaptation au risque, diversification des productions et augmentation de la part relative aux cultures vivrières, limitent la capacité des producteurs à tirer profit de la spécialisation, les cantonnant dans des activités à faible rendement.
En conséquence, les agriculteurs maximisent l’autonomie de l’activité vis-à-vis de la contrainte de trésorerie mais entravent toute modification des pratiques culturales et l’adoption de nouvelles techniques de production.
Qu’en est-il de la place du riz dans le budget des ménages ?
Le riz dans le budget des ménages
Part du riz dans le budget des ménages
Les diverses sources de revenus des ménages ruraux sont : les activités agricoles, les activités salariées, d’autres activités principales ou secondaires (transformation des produits ; artisanat ; commerce, ainsi que des revenus fonciers et vente d’animaux). Ces revenus peuvent être sous forme monétaire ou en nature.
Le riz constitue la part la plus importante des revenus d’exploitation des ménages ruraux sauf dans les régions du Sud où les autres cultures où l’élevage domine, et dans les régions de la côte-Est où le revenu provient essentiellement des cultures de rente en particulière vanille ; café ; girofle ; letchis. Le tableau ci- après montre les revenus agricoles annuels moyens selon les produits récoltés.
Le paddy contribue le plus à la formation de revenus agricoles, viennent ensuite le manioc et les produits de rente. Les parts de tubercules, des céréales et des légumes sont faibles.
Dans les zones productrices, l’impacte économique régional dans la riziculture est important. A titre d’exemple, dans le Lac Alaotra, le revenu total des ménages de riziculteurs provient de vente du riz à hauteur de 66%, dans le centre-Ouest de 36% et au Nord-Ouest de 26% d’après l’étude FAO/UPDR.
Selon le cahier du Réseau des Observatoires Ruraux (ROR 2002), 50% des revenus disponibles des ménages proviennent des revenus monétaires tels que les ventes de produits agricoles non autoconsommés et des activités principales ou secondaires autres que celles de l’agriculture de production.
En général, l’évolution des revenus est influencée par trois principaux facteurs :
L’évolution de la production agricole notamment le riz, liées aux conditions climatiques ;
Les facteurs liés aux marché : prix ; segmentation des marchés ; opacité ; manque de concurrence ; etc. ;
La fragilité des revenus tirés des activités secondaires en milieu rural.
La part du riz dans les dépenses des ménages
Les dépenses des ménages ruraux sont marquées par la priorité, à l’alimentation et à la faiblesse de l’investissement. « La structure des dépenses en produits de première nécessité (PPN) montre que le riz occupe la première place, soit 55,1% des dépenses en PPN pour l’ensemble des ménages dont 59,5% pour le milieu rural et 40,1% pour le milieu urbain ».3
En milieu rural, 10% à 15% des dépenses totales servent aux dépenses liées au poste main d’œuvre sont beaucoup plus élevées que celles du poste intrant. A titre indicatif, en 2001, les dépenses en main d’œuvre varient entre 45.000 et 350.000 Fmg et les intrants de 14.000 Fmg à 150.000 Fmg selon (ROR 2001)4. Pour les entraides, le repas offert constitue en quelque sorte la contrepartie de la main d’œuvre. Les tableaux suivants confirment ces résultats ci-dessus : Tableau n°2. Main d’œuvre en riz
Les ménages employant de la main d’œuvre salariée journalière ne cessent d’augmenter entre 2000 et 2004. Et la dépense en intrant croît de 11.000 à 21.000 par ménage de 2003 à 2004.
Ainsi, en milieu urbain, les dépenses en riz représentent plus de 10% des dépenses totales et presque 50% à l’Est.
Mais les budgets des ménages ont- ils des impacts sur les emplois dans cette filière riz ? La réponse à cette question fera l’objet de notre point suivant.
Les emplois créés par la filière riz
Main d’œuvre
Les techniques de cultures de riz restent encore dans une large mesure très traditionnelles et exigent un recours important à la main d’œuvre salariée. Un ménage mobilise en moyenne 20 à 72 hommes par jours de main d’œuvre. Durant la campagne rizicole notamment dans les observatoires de Soavinandriana et de Fianarantsoa.
L’entraide est souvent pratiquée dans les superficies agricoles plus étendues.
La disponibilité de main d’œuvre constitue davantage au niveau de paysan comme une contrainte « coût du travail », principal poste de coût sur le riz qui affecte les disponibilités monétaires des ménages. L’étude FAO/UPDR a relevé que le travail salarié représente 56% du travail rizicole total au Lac Alaotra, près d’un tiers sur les Hauts Plateaux et au centre Ouest et seulement 14% et 20% respectivement dans l’Est et le Nord. Avec les systèmes de culture SRA et SRI, le travail salarié est maximisé (85-90) jours de main d’œuvre salariée. Ce qui explique partiellement leurs difficultés de diffusions. La rémunération de l’ensemble des salariés employés dans la riziculture (emploi à plein temps, emploi salarié généré en aval de la production représente 20% des valeurs ajoutées directe.
Autres emplois créés
La filière est également génératrice d’emplois et distributrice de revenus en amont à travers la commercialisation des intrants et de l’équipement par matériel et dans les services d’appui au milieu rural.
Vu l’insuffisance de la production locale, Madagascar doit importer. Cela a une influence à la balance commerciale de notre pays.
D’après le tableau n°4, pour les ménages employant de la main d’œuvre en riz, les salaires ne cessent de croître surtout dans les régions de l’Est, pendant les périodes de récolte de letchis ; de girofle ; ou de vanille. En effet, dans ces régions, la concurrence avec la main d’œuvre en d’autres cultures tend à la hausse du coût de la main rizicole.
La balance commerciale
L’importation du riz
Pour combler l’insuffisance de l’offre, Madagascar importe régulièrement du riz. Sa part dans les importations CAF totales n’a cessé d’augmenter en 2000 passant de 3,7%, à 7,7% en 20035 le solde des échanges de riz (exportations-importations) est de l’ordre de 303 Milliards de Fmg en 2003, soit -0,9% du PIB en termes courants contre 0,8% en 2001 et -0,2 en 2002.
La disponibilité en riz est constituée par la production à laquelle est ajouté le volume de l’importation.
Le riz et la situation extérieure
De source auprès de la Banque Centrale, les importations de 2003 ont atteint 64 millions de DTS contre 32,3 millions en 2002 et 36,8 millions en 2001. Selon l’étude FAO/UPDR, avec 26% du riz commercialisé, le riz importé représente une part importante du marché. Le diagnostic a montré que si les grossistes sont sensibles aux marges, facilement acquises, liées au différentiel de prix entre le riz importé et le riz local, l’indisponibilité réelle du riz nationale peut être un problème réel. Le risque de voir les importations continues à augmenter à moyen terme au détriment de la production nationale est donc réel. L’augmentation des importations de riz, si elle permet de continuer à satisfaire les consommations urbains et certains grossistes, peut conduire le pays vers des difficultés encore accrues d’écoulement de la production locale, entraîner une baisse des prix aux producteurs et renforcer les stratégies d’autosubsistance.
Les chiffres portant sur la production rizicole locale traduisent une récolte très abondante pour la campagne 2007-2008. Mais les importations s’élèvent encore à 270100 tonnes.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : LE DEVELOPPEMENT ET L’AGRICULTURE
CHAPITRE I : LE ROLE DE L’AGRICULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT
1- Les progrès agricoles : Un préalable au développement
1-1- Les formes du surplus agricole
1-2- L’imbrication agriculture-industrie
2- Contribution de l’agriculture au développement
2-1-L’agriculture contribue au développement de bien des manières.
2.1.1- L’agriculture en tant qu’activité économique.
2.1.2- L’agriculture en tant que moyen de subsistance.
2.1.3- L’agriculture en tant que source de services environnementaux.
CHAPITRE II : LA PLACE DU RIZ DANS L’ECONOMIE NATIONALE
1- La contribution de la filière riz dans le PIB
2- La place du riz dans les activités agricoles
3-Le riz dans le budget des ménages
3.1-Part du riz dans le budget des ménages
3.2-La part du riz dans les dépenses des ménages
4-Les emplois créés par la filière riz
4.1-Main d’oeuvre
4.2-Autres emplois créés
5-La balance commerciale
5.1-L’importation du riz
5.2-Le riz et la situation extérieure
PARTIE II : SITUATION AGRO-ECONOMIQUE ET ANALYSE DE LA FILIERE RIZ DANS LE DISTRICT DE MIARINARIVO
CHAPITRE I : DESCRIPTIF SYNTHETIQUE DU DISTRICT
1-Délimitation
2-Les conditions physiques
2.1-Relief
2.2-Type de sol
2.3-Environnement
3-Caractéristiques démographiques
4-Infrastructures Hydro agricoles
5-Les principales filières du District avec l’évolution de la production:
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE DU DISTRICT DE MIARINARIVO
1- Synthèse de la problématique :
1.1-Relatif aufinancement de campagne agricole.
1.2-Relatif à l’approvisionnement en intrants etmatériels agricoles
1.3-Relatif à l’encadrement technique et accompagnement des producteurs
1.4-Relatif à la protection et préservation de ressources naturelles
1.5-Relatif à la gestion de Système d’information rurale
1.6-Relatif au foncier
1.7-Relatif auxinfrastructures agricoles
2-Analyse de la situation avec la matrice SWOT
CHAPITRE III : SERVICES EXISTANTS DANS LE DISTRICT ET SOURCES POTENTIELS DE FINANCEMENTS
1. SERVICES EXISTANTS DANS LE DISTRICT
2. SOURCES POTENTIELS DE FINANCEMENTS :
CHAPITRE IV : LES ACTEURS MOBILISABLE DANS LE DISTRICT DE MIARINARIVO
1-Attribution du Centre de Service Agricole (CSA) au niveau du district
1.1-Mise en relation de la demande et de l’offre de service
1.2-Appui à la recherche de financement
1.3-Appui à la structuration de la demande et du développement de l’offre
1.4-Mise à disposition des producteurs les informations technico-économique
2-Priorisation de la filière pour l’année 2011
2.1-La filière riz :
2.1.1- Zone de production :
2.1.2- Caractéristiques variétales :
2.1.3-Tallage et rendements
PARTIE III : LES PERSPECTIVES DE LA RIZICULTURE AU DEVELOPPEMENTDES COMMUNES DU DISTRICT DE MIARINARIVO
CHAPITRE I : L’AGRICULTURE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT
1-Moyens pour mettre efficace l’agriculture au service du développement
1.1-Élargissement de l’accès à des actifs
1.2-Accroissement de la productivité et de la durabilité de la petite agriculture
CHAPITRE II : LES PERSPECTIVES DU RIZ A MADAGASCAR
2- Les programmes et actions entreprises pour le développement de la filière
2.1- Programmes
2.2- Les moyens à mètre en oeuvre
2.2.1- Le rôle de l’Etat
2.2.2- Les rôles des collectivités locales et des organisations
2.2.3- Les rôles des agriculteurs
CHAPITRE III : PERSPECTIVES DE LA RIZICULTURE AU DEVELOPPEMENT DES COMMUNES RURALES DU DISTRICT DE MIARINARIVO
1-Stratégie de services pour le district de miarinarivo
1.1-Conseil technique/formation
1.2-Intrants
1.3-Equipement
2-Besoins complémentaires des services existants relatifs au développement de la riziculture
3-Les suggestions pour développer cette filière riz en vue de promouvoir le développement rural
3.1- Les suggestions de l’Etat pour le développement rural
3.2- Les suggestions dans les domaines de production
3.2.1- Les moyens financiers
3.2.2- Sécurisation foncière
3.2.3- Amélioration du niveau d’équipement du monde rural
3.2.4- Facilités d’accès aux semences et utilisation des variétés saines et adaptées
3.2.5- Une bonne Préparation du sol
3.2.6- Fertilisation et rotation appropriées
3.2.8- Diffusion de techniques adéquates
3.3- Les suggestions sur les contraintes physiques
3.3.1- Dans le domaine social
3.3.2- Désenclavement
3.3.3- Infrastructure hydraulique
3.3.4- Protection de l’environnement
3.4- Les suggestions au niveau de la commercialisation
3.5- Autres suggestions
3.5.1- Motivation des ruraux
3.5.2- Intervention des organisations non gouvernementales
CHAPITRE IV: L’AMELIORATION DE RENDEMENT RIZICOLE COMME SOURCE DE DEVELOPPEMENT RURAL : CAS DE DISTRICT DE MIARINARIVO
1-Conditions préalables pour l’amélioration de rendement rizicole
1.1-L’Etat
1.2-Les partenaires de développement
1.3-Les paysans
2-Les résultats de l’amélioration de rendement rizicole
2.1-Augmentation de la production
2.2-Augmentation de revenu
2.3-Réduction de pauvreté et Sécurisation alimentaire
2.4-Amélioration du niveau de vie
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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