La population mondiale a évolué de façon spectaculaire durant ces dernières années. Cette forte croissance démographique a conduit de manière cumulative, au renforcement du poids des régions déjà fortement occupées. C’est le résultat de la capacité des sociétés humaines à aménager leur milieu et à dégager des ressources adaptées aux besoins.
Le continent Africain se caractérise par une organisation territoriale marquée par une disposition extraordinaire des villes, une forte urbanisation, une décentralisation des pouvoirs et un développement local accentué .La rapidité de la croissance de la population urbaine est une caractéristique majeure de l’évolution contemporaine du peuplement des pays africains en générale et de l’Afrique de l’ouest en particulier.
En Afrique de l’ouest particulièrement au Sénégal, à l’image des pays en développement (PED), demeure marquer par une consolidation d’une politique de décentralisation entamée avant son indépendance .Aujourd’hui tout converge pour une responsabilisation plus accrue des collectivités pour stimuler la participation des populations et de la société civile. La décentralisation est une politique permettant aux collectivités locales de bénéficier de nouveaux pouvoirs dans des domaines aussi variés. Elle leur a permis d’assumer des fonctions dans le développement économique et social. En ville, la décentralisation s’appuie sur un certain nombre d’idées : la gouvernance de nos sociétés est plus efficace et plus démocratique si les décisions sont prises en contact au plus proche des besoins des populations et des communautés qu’elles touchent et les moyens mis en œuvre soient suffisamment flexibles pour s’y adapter.
Cependant il est clair avec ce transfert de compétences d’une instance centrale à un niveau local, certaines villes présentent également des positions stratégiques, villes carrefours, villes relais, villes minières et de marché. Elles présentent aussi des atouts et des potentialités physiques, économiques, sociales et culturelles leurs permettant d’apporter un levier extraordinaire dans le développement régional et sous-régional. C’est le cas de la ville Goudiry qui constitue un maillon stratégique dans le système du développement régional et sous-régional. Elle est aussi un véritable pivot d’organisation et d’animation de l’espace régional. Goudiry se trouve sur un axe de communication à la fois sur la ligne du chemin Dakar-Niger et sur la route Nationale N1 qui relie Dakar au Mali.
LA PROBLEMATIQUE
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’intérêt pour les problèmes de démocratisation et de bonne gouvernance n’a cessé de croître. Cet intérêt résulte d’une importance capitale selon laquelle des gouvernements démocratiques sont plus respectueux des droits de l’homme et ne recourent plus à la violence et à la guerre pour régler les conflits (AIEI ,14-17septembre 95 n°88). L’accent sur la gouvernance territoriale, la décentralisation et l’administration décentralisée n’est pas seulement une tradition occidentale. Dans de nombreux pays traditionnels surtout en Afrique et particulièrement au Sénégal, le schéma accentué sur le développement durable, du moins à l’origine, s’est appuyé sur des structures locales.
Au Sénégal, le processus de décentralisation accompagné d’une politique de développement local amorcé depuis les années 1960 est motivé par le souci de porter les centres de décision à une échelle plus proche de la population. Pour magnifier cette volonté politique l’état octroie aux communes, aux collectivités locales l’autonomie de gestion et le transfert de neuf domaines de compétences (éducation, santé, aménagement, planification, gestion des ressources naturelles, urbanisme et habitat, domaine, culture et jeunesse-sport et loisir) avec les Loi 90-06 et 96-97. La décentralisation constitue la porte ouverte du développement local qui prend son envol au cours des années 1970 après l’échec des politiques centrales des Etats par rapport à l’émergence des initiatives locales.
Ainsi les collectivités décentralisées devront converger leurs efforts afin de diminuer les inégalités entre le centre décisionnel étatique et les dynamiques communautaires. Donc la décentralisation vise sous cet angle, à promouvoir la cogestion du développement et dans ce cas, exige que les populations elles même deviennent de véritables acteurs de leur Localité.
Cependant on constate que de nombreuses dispositions ne sont pas encore mises en place comme le transfert des compétences qui tarde à s’accompagner des moyens humains et financiers dont auraient besoin les communes à savoir les villes elles-mêmes pour exercer leur autonomie de gestion et d’apporter leur concours dans le jeu du développement régional et sous-régional.
Par ailleurs les autorités de la ville de Goudiry n’ont su étalés sur l’échiquier de la région de Tambacounda mais également sur celui de l’Etat sénégalais pour dénoncer cette mise à part de Goudiry. Une proposition des solutions matérielles concrètes et de nouvelles formes d’organisations devraient être étalés par les élus locaux afin de développer leur localité à travers les structures sociales existantes. En constatant un manque de considération de l’Etat en matière de développement, les élus locaux devront faire participer l’ensemble des groupes sociaux (groupements féminins, associations, ASC, notables, religieux etc.) afin d’apporter un levier exponentiel qui pourra placer la ville de Goudiry de manière considérable dans le jeu du développement régional et sous-régional.
Le choix de la Ville de Goudiry pour cette étude est motivé par sa position géographique (zone de carrefour, espace transfrontalier, axe de développement (réseau ferroviaire et routier)), par sa situation économique et sociale (ville minière, gisement de fer, phosphate, de marché et dynamique d’expansion de « ville nouvelle») (ANSD , 2010) ainsi que la place qu’elle occupe dans le dynamisme du développement régional et sous-régional. Cependant, avec la mise en place de la gouvernance territoriale accompagnée par une politique de décentralisation du pouvoir, la ville de Goudiry avec toutes les potentialités qu’elle regorge a vraiment du mal à exercer pleinement son rôle dans le jeu du développement local, régional et sous-régional.
DISCUSSION CONCEPTUELLE
Au départ, il est nécessaire de préciser et de mieux comprendre plus clairement différentes notions qui fondent notre problématique d’étude : il s’agit de la gouvernance, la décentralisation, le développement local, ville, région et sous-régional.
La gouvernance est une notion controversée. Elle est en effet définie et entendue aujourd’hui de manière très diverse et parfois contradictoire. La gouvernance recouvre des principes de pluralisme, de responsabilité publique, de respect de la loi et des droits de l’homme ainsi que de l’économie de marché (Montanus MILANZI ). Dans la notion de gouvernance on entend l’action de piloter, de diriger. Elle est tirée du verbe « gouverner » qui signifie régir et les affaires de l’Etat ou d’une partie de l’Etat (Larousse ,2010). Elle désigne avant tout un mouvement de « décentrement » de la prise de décision avec la multiplication des lieux et des acteurs impliqués dans cette décision. IL renvoie à la mise en place de nouveaux modes de régulation plus souples, fondés sur le partenariat entre différents acteurs. Ainsi il faut noter que nous avons deux grands types de gouvernance : la gouvernance d’entreprise pour le domaine du secteur privé et la gouvernance politique pour la pensée politique et administrative. En gouvernance politique on parle de gouvernance mondiale ou globale, de gouvernance locale ou régionale en fonction des échelles de gouvernance.
Par contre la décentralisation correspond à un transfert de compétences du gouvernement central ou des agences à des gouvernements locaux (Piveteau , 2005, page 71). Les décentralisations visent à construire des niveaux d’actions publiques et politiques plus efficaces, démocratiques à partir d’un changement d’échelle et de l’implication d’une pluralité d’acteurs privés, publiques et associatifs. En effet pour Demba SY (1997) la décentralisation a une double signification politique et technique. Du point de vue technique, la décentralisation répond à un souci de bonne gouvernance. Elle implique de ce fait l’administration des affaires locales par des personnes issues du milieu, se trouvant sur place et étant au courant de la situation de sa localité. Et du point de vue politique, la décentralisation permet de réaliser une percée dans la démocratie en instaurant une participation des membres de la collectivité aux décisions touchant à leurs collectifs.
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Table des matières
INTRODUCTION
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DE LA COMMUNE DE GOUDIRY
CHAPITRE I : LA VILLE DANS SON SITE (PARTIE PHYSIQUE)
CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN
CHAPITRE III : LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQSUES
DEUXIEME PARTIE : LES ATOUTS ET POTENTIALITES DE LA VILLE DE GOUDIRY
CHAPITRE I : DES RESSOURCES HUMAINES IMPORTANTES
CHAPITRE II : UNE POSITION STRATEGIQUE ET POLARISANTE
CHAPITRE III : POTENTIALITES ECONOMIQUES IMPORTANTES
TROISIEME PARTIE : LE ROLE DE LA VILLE DE GOUDIRY DANS LE JEU DU DEVELOPPEMENT REGIONAL ET SOUS-REGIONAL
CHAPITRE I: LA PRODUCTION DES RICHESSES EXPONENTIONELLES
CHAPITRE II : DES ACTIVITES SOCIOPROFESSIONELLES POLARISANTES
CHAPITRE III: UNE INTEGRATION DES POLITIQUES ET DE MARCHES
QUATRIEME PARTIE: LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE
CHAPITREI : LES PROBLEMES
CHAPITRE II : LES PERSPECTIVES ET SOLUTIONS DE LA VILLE. GOUDIRY
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXE