Le rôle de la communauté dans le système scolaire américain
Introduction
L’impact positif du rôle des parents dans la scolarité de leurs enfants n’est plus à démontrer : de nombreuses études ont en effet explicité qu’un grand investissement de leur part dans la vie scolaire de leurs enfants diminue l’échec scolaire et améliore l’implication de ces derniers à l’école (Van Roekel, 2008 ; Kreider et al., 2007). Aux Etats-Unis, les recherches ont établi que, plus que les parents immédiats, la communauté dans son ensemble peut avoir une grande influence dans le parcours scolaire des enfants (Sanders, 2001). Mais qu’en est-il en Suisse romande ? A première vue, l’investissement des parents semblerait se limiter le plus souvent à une signature hebdomadaire dans l’agenda et à de rares entretiens avec l’enseignant, et cela uniquement lorsque la situation de l’élève pose problème. La fin de la scolarité obligatoire marquerait a priori du même coup celle de cette maigre implication des parents. En effet, les contacts familles-école au secondaire II sont généralement amoindris : ils se limitent souvent aux aspects administratifs et restent abstraits, sans lien avec ce qui se passe en classe.
L’exemple de l’Etat de Washington
Notre expérience personnelle ainsi que divers documents officiels14 nous permettent de nous pencher plus précisément sur l’exemple de l’Etat de Washington, dans le nord-ouest des Etats-Unis. Le système scolaire américain n’est en effet pas un système national, mais relève d’une responsabilité locale et étatique. Cela veut dire notamment qu’il n’y a pas de curriculum national unique, et que d’importantes inégalités peuvent apparaître entre les districts scolaires défavorisés ou privilégiés, puisque les écoles publiques sont à la fois financées et contrôlées localement.15 Ainsi, il est plus pertinent pour notre travail d’étudier l’exemple d’un seul état, car ce que l’on pourrait dire du système scolaire de cet état ne pourrait ne pas s’avérer vrai pour celui d’un autre.Dans le Washington, les écoles impliquent les familles et la communauté de différentes manières. Tout d’abord, chaque établissement scolaire dispose d’un « PTA » (« Parent-Teacher-Association ») dont le comité est constitué d’enseignants, du personnel de l’école et de parents qui se rencontrent régulièrement et qui sont chargés, justement, de faciliter la participation des parents et de la communauté à l’école. Le comité prend ainsi des décisions quant au budget alloué aux différentes activités, sorties ou matériel scolaire, organise des rencontres ou des événements, discute des éventuels problèmes à résoudre ou progrès à réaliser, etc.
Beaucoup de parents travaillent également de manière bénévole à l’école : que ce soit pour aider au secrétariat, accompagner les activités sportives ou les excursions hors de l’école, chaperonner les différentes soirées ou week-ends organisés, ou même mettre en place eux-mêmes des sorties ou des événements. Les familles s’occupent aussi d’accueillir, d’héberger ou de prendre en charge les étudiants en échange ou les stagiaires de langue présents dans les écoles. Un conseiller de l’école suit personnellement chaque élève et l’aide à planifier son entrée à l’université lors d’entretiens réguliers auxquels sont souvent conviés les parents.
L’implication de la communauté
Nous constatons que l’implication des familles et des communautés n’ont absolument pas les mêmes dimensions dans ce que nous avons observé aux Etats-Unis et en Romandie. En effet, la population est impliquée de manière légale, par sa voix au chapitre notamment à travers les votations, cependant il n’existe pas (à de rares exceptions) de lien, par exemple, entre les entreprises de la région et les écoles – ceci est particulièrement flagrant lorsque les élèves doivent faire des stages. Il leur incombe de contacter les entreprises et d’obtenir une place, mais il n’existe pas (ou très rarement) d’accord préalable entre l’école et l’entreprise pour que des jeunes puissent effectuer des semaines d’observation avec une procédure simplifiée. Les élèves sont dès lors parfois confrontés à des malentendus entre ce que l’école demande (certificats de stage, attestations, rapports) et ce que l’entreprise fournit (signatures de la documentation demandée, aide à la rédaction des rapports, informations données pour faciliter l’intégration).
Il n’est pas rare que des adolescents doivent faire plusieurs allers-retours entre les deux institutions pour obtenir tout ce dont ils ont besoin pour satisfaire aux exigences du cadre scolaire de leur stage et pour que celui-ci soit reconnu. Cependant, il existe en Romandie tout un réseau d’instances qui ont pour mission de prendre en charge les enfants en décrochage scolaire. En effet, dans leur article « Accrochage scolaire et alliances éducatives : vers une intégration des approches scolaires et communautaires » (2011, p. 235), Blaya et les autres auteurs décrivent des structures d’accueil qui sont responsables des élèves qui doivent être sortis de l’école afin de favoriser leur réinsertion en vue de revenir dans le cursus scolaire dit normal.
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Table des matières
Introduction
Le rôle de la communauté dans le système scolaire américain
Etat des lieux
Le rôle de la communauté
Programmes mis en place
L’exemple de l’Etat de Washington
Avantages et inconvénients
Système scolaire et communauté en Suisse romande
Etat des lieux
Les relations parents-école
Et au gymnase ?
L’implication de la communauté
Avantages et inconvénients
Conclusion
Bibliographie
Ouvrages
Sites Internet
Annexe
Résumé
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