Encore classé dans les Pays en voie de développement (PVD), Madagascar est une grande Ile possédant des atouts susceptibles de la rendre prospère. La population de Madagascar, estimée à 17 885 000 en 2005, est essentiellement rurale (75%) avec un taux de croissance annuel moyen de 2.9. La Grande Ile dispose d’une grande superficie cultivable et d’une force de travail assez suffisante pour le développement des activités agricoles, y compris l’agri business. L’agriculture est donc un secteur important pour l’économie malagasy, et le premier défi du pays est le développement agricole.
Par ailleurs, le sous secteur «RIZ» constitue la principale filière du secteur agricole malagasy. En 2003, 63% des ménages malagasy ont cultivé le riz, et en milieu rural, 73% des ménages sont des riziculteurs. D’autant plus que le riz constitue l’aliment de base des Malagasy, ceux-ci sont en effet classés parmi les grands consommateurs de riz au monde. En terme de volume, la filière rizicole constitue la première activité économique de Madagascar générant une valeur ajoutée de 532,2 milliards d’Ariary. Ce poids économique en fait un pilier majeur du développement économique.
Malgré cette situation, Madagascar connaît toujours et encore jusqu’aujourd’hui une pénurie de riz. Les responsables sont alors contraints d’importer du riz pour équilibrer le gap afin de subvenir à la demande des Malagasy.
En analysant de près et en procédant par anticipation, cette situation ne devrait théoriquement pas exister. En effet, une grande partie des terres restent encore inexploitées et sous-exploitées, des techniques de cultures restent encore dans une large mesure très traditionnelles et exigent un recours important à la main d’œuvre salariée. Les études socioéconomiques réalisées nous permettent d’affirmer qu’il est possible d’améliorer le rendement de la production rizicole, puisque les moyens physiques et les mains d’œuvre sont disponibles, lesquels n’attendent que d’être utilisés de façon rationnelle pour obtenir de meilleurs résultats. Il s’agit donc d’optimiser l’utilisation des moyens de production pour accroître le rendement de la production agricole garant d’une souveraineté alimentaire de Madagascar. En d’autres termes, la conception et la mise en œuvre d’une meilleure stratégie (Moyens et objectifs) d’exploitation et l’analyse de ses impacts économiques seront l’objectif de cette étude qui sera divisée en trois parties. La première sera consacrée aux généralités en passant par l’analyse de l’offre, les bases théoriques à l’analyse de la demande de riz. Dans la deuxième partie seront analysés les niveaux des prix et la concurrence. La dernière partie se focalisera sur une analyse des forces et des faiblesses, des menaces et opportunités de la filière et à chacune des problématiques identifiées seront proposées des solutions et des recommandations appropriées respectives.
Les intrants de la filière
Le capital physique
Comme dans toute exploitation agricole, le premier facteur indispensable pour la production rizicole est la terre. Les niveaux de production de chaque agriculteur en dépendent en premier lieu. Ainsi, le besoin en capital physique exploitable est très fort. En effet, la Grande Ile dispose d’une grande superficie cultivable mais une grande partie reste encore inexploitée et sous-exploitée. De plus le rendement moyen des terres cultivées est très faible (2 tonnes/ha en moyenne). Bien que la filière rizicole malgache comporte des atouts, elle est caractérisée par une offre nationale insuffisante. Ce qui est une source de déséquilibre entre l’offre et la demande de riz pour chaque année. Pour combler l’insuffisance d’offre, Madagascar importe régulièrement du riz. Sa part dans les importations CAF totales n’a cessé d’augmenter au cours de ces dernières années passant de 3,7% en 2000, à 7,7% en 2003. Le solde des échanges de riz (exportations – importations) est de l’ordre de 60,6 milliards d’Ar en 2003, soit – 0,9% du PIB en termes courant contre -0,8% en 2001 et -0,2% en 2002. La politique agricole nécessaire sur cet angle est ainsi d’encourager l’exploitation des surfaces cultivables. Ainsi en 2003, la production de Paddy s’élevait à 2 800 000 tonnes,soit une hausse de 7,06% par rapport à 2002 grâce notamment à des conditions climatiques favorables, à l’augmentation des superficies cultivées et aux impacts des programmes et actions entreprises par le Gouvernement à l’augmentation des superficies cultivées.
Les besoins en intrants
A part le capital physique, facteur majeur dans la production de riz, les principaux besoins en intrants sont surtout les matériels agricoles, les engrais minéraux pour fertiliser les terres, les semences sélectionnées, et les produits phytosanitaires tels que les herbicides et les insecticides. Ces intrants assurent une meilleure productivité dans l’exploitation agricole. Leur utilisation différencie parfois les productivités des agriculteurs. Toutefois, les marchés ruraux ne sont pas approvisionnés en intrants agricoles suffisantes et aux prix abordables aux agriculteurs. Par ailleurs sans équipements motorisés, les travaux depuis la préparation du sol jusqu’à la récolte nécessitent beaucoup de main d’œuvre. Ainsi, un faible taux d’équipement, une faible utilisation d’intrants, une faible application d’itinéraires techniques reflètent encore la riziculture en système traditionnel et donc une faible productivité. Des programmes et actions sont ainsi entreprises par le Gouvernement dans le cadre du Programme d’Action pour le Développement Rural (PADR). Des divers projets de soutien développement rural (CRS,BAMEX, …), le développement de la recherche, la facilitation de l’accès au crédit à travers la mise en place des institutions de micro finances (CECAM,OTIV,TIAVO,MICROCRED,…),pour les opérations d’engrais, l’opération petits matériels agricoles, les mesures d’exemption fiscale aux matériels et équipements agricoles,…ces actions sont entreprises dans le but d’améliorer l’accès des paysans aux intrants appropriés en vue d’une meilleure productivité.
Les facteurs externes
Les facteurs externes constituent principalement ce qu’on appelle facteurs d’incertitude, et les infrastructures.
Les facteurs d’incertitude
Les facteurs d’incertitude englobent plusieurs risques à différents niveaux. Il y a tout d’abord le risque lié à l’écologie. En effet, certaines régions sont assurées de subir une mauvaise récolte tous les 4ou 5 ans à cause des risques liées à des conditions climatiques défavorables (dépressions ou cyclones tropicaux et amplitude de variation des pluies). Cela nécessite peut être une réforme du système rizicole ou un mode de prévoyance. Par ailleurs, la riziculture se base sur deux impératifs majeures, l’eau et la chaleur. L’eau est tant attendue au début de la saison de pluie et autour de laquelle se prépare tout un système de production dont la riziculture irriguée est l’élément principal. La mauvaise maîtrise de l’eau (eaux de pluie, eaux de surface) constitue un facteur d’incertitude pour les agriculteurs et l’irrégularité décevante de la pluviosité dans son volume et dans sa répartition demeure le principal souci des paysans. La température moyenne de 28 à 30° est une condition optimale que le riz exige pendant la durée du cycle végétatif. Pendant le cycle, le niveau de l’eau doit dans la rizière être, entre 900et 1000 mm, soit un besoin d’eau de 12000 m3/ha.
Les infrastructures d’irrigation
Pour les cultures hors saisons de pluies (majoritairement), l’eau d’irrigation est une condition principale qui apporte la sécurité à la culture. La maîtrise de l’eau (eaux de surface) est donc indispensable pour tout système de riziculture et à stades différentes d’un cycle. Les principales infrastructures pour les cultures sont généralement les réseaux hydro agricoles et les barrages. La gestion de l’eau et les structures d’irrigation figurent parmi les éléments clés de la riziculture. L’irrigation est considérée comme cruciale puisque sa non disponibilité empêche l’adoption de nouvelles variétés à rendement élevé ou l’utilisation des intrants modernes. A cause de la sensibilité des plants de riz à la sécheresse, les paysans manquant d’une provision en eau adéquate et fiable sont dans une position particulièrement vulnérable. De manière typique, ils ne vont pas faire une application des intrants modernes si les provisions d’eau ne sont pas assurées. On reconnaît que la qualité d’irrigation varie largement selon les communautés. Par exemple, des agriculteurs vivant dans les plaines de Majunga possèdent parfois un excellent contrôle de l’application et du drainage de l’eau, tandis que les paysans des Hautes Terres qui ne peuvent qu’exploiter le petit bas fond, sont à la merci des aléas climatiques. La réhabilitation de l’infrastructure d’irrigation a été une des stratégies majeures d’investissement du gouvernement malgache dans le secteur agricole au cours des dernières décennies. Une partie importante du budget annuel du Ministère de l’Agriculture y était consacrée, négligeant ainsi souvent d’autres investissements sectoriels. Depuis les récentes mesures de libéralisation, le gouvernement a diminué son appui financier pour la maintenance de l’infrastructure d’irrigation, montrant par là que les utilisateurs directs devraient payer et organiser le système d’irrigation. Dans le passé, les investissements d’irrigation bénéficiaient d’une subvention substantielle, avec les redevances à la charge des agriculteurs, couvrant rarement l’opération et le système de maintenance. Toutefois, il est évident que la libéralisation a causé des problèmes de transition significatifs à court terme, et les changements des systèmes d’irrigation dirigés par l’Etat comme ceux organisés par les coopératives des agriculteurs semblent avoir été très difficiles.
Bien que le gouvernement ait partiellement libéralisé la maintenance d’irrigation, aucun changement n’a été noté dans l’ensemble des niveaux par rapport à l’accès à l’irrigation, maintenant comme il y a dix ans. Seuls 34% des communautés ont accès à l’infrastructure d’irrigation.
Approche théorique
Le riz pousse en utilisant de l’énergie solaire, de l’eau, des substances nutritives du sol dans un environnement qui est contrôlé par le travail de l’homme et par la puissance mécanique. Dans cette partie de l’étude, on a fait une analyse à multiple variante sur les effets des différents facteurs sur les changements du rendement rizicole. Comme une analyse spatiale des communautés pourrait créer des problèmes d’endogamie, la variabilité dans le temps est utilisée pour quantifier l’effet des différents facteurs déterminants. La fonction de changement du rendement rizicole, en forme générale, peut être spécifiée comme:
Y (riz)n = f (Xn , Z n(t-1))
Où Y représente les rendements, le changement relatif entre dix années passées et maintenant, n représente le n(ème) village; X est une série de variables exogènes spécifiques aux villages qui a changé au cours de la période étudiée et Z est un vecteur des variables de conditions initiales. Plus explicitement, on suppose que la fonction de rendement est de la forme suivante:
Y = g (T, M, K, L, D)
Les variables sur le côté droit incluent une série de modificateurs de technologie (T) tels que l’infrastructure d’irrigation et l’accès à la vulgarisation, une série de variables d’accès aux marchés d’intrants et de produits agricoles (M) (prix des produits agricoles, distance à l’infrastructure, accès aux intrants agricoles, temps moyen pour atteindre le marché, nombre de marchés); une série de variables reflétant l’accès au capital (K) (existence des groupes d’épargne (formel et informel) et des groupes d’assistance mutuelle); des variables mesurant l’accès aux terres (L); une série des facteurs risque (R) (fréquence des catastrophes naturelles, maladies des plantes, vol); et une série de variables de fivondronana simulés pour capter les différences des conditions du sol et de la spécificité du lieu. La régression fut divisée pour tester la solidité et la régression séparée fut appliquée pour les plaines pendant la saison principale, pour tous les types des plaines, pour tous les types de champs combinés (c’est-à-dire, comprenant les hautes terres et le système de culture sur brûlis), et pour les versants des collines seulement. Les résultats sont solides pour les signes de la plupart des facteurs déterminants et certaines conclusions principales découlent de ces régressions.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
Chapitre I : ANALYSE DE L’OFFRE
1) Les intrants de la filière
a) Le capital physique
b) Les besoins en intrants
2) Les facteurs externes
a) Les facteurs d’incertitude
b) Les infrastructures d’irrigation
3) Approche théorique
4) Evaluation de la production nationale
a) Les statistiques nationales
b) Les rendements
c) Les régions productrices
d) Les Saisons Rizicoles
e) Les Types de Champ de Riz
f) Les Modes de Culture du Riz
5) La production mondiale
Chapitre II : La demande de Riz
1) La consommation annuelle du Pays
2) La consommation mondiale de riz
3) L’Importation de Riz
a) Les volumes d’importation de riz pour Madagascar
b) Les importateurs du riz dans le monde
c) Les flux mondiaux d’importation
4) Exportations de riz
PARTIE II : ANALYSE DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE
Chapitre I : Analyse des prix
1) Les prix nationaux
2) Les prix à l’exportation de riz de Madagascar
3) Les cours mondiaux
4) Les Indices des prix à l’exportation
Chapitre II : Etude de la concurrence
1) Analyse de la concurrence au niveau national
2) La distribution de la production au niveau national
3) La concurrence au niveau mondial
Partie III : ANALYSE SWOT ET RECOMMANDATIONS
Chapitre I : Analyse SWOT de la filière Riz
1) Les forces et faiblesses
2) Les menaces et opportunités
3) Les rôles de l’Etat et les Genres de manœuvres stratégiques
4) Les rôles du secteur privé, des partenaires techniques et financiers
Chapitre II : Les recommandations
1) Les efforts déployés
2) Les politiques agricoles et objectifs par rapport au MAP
3) Les recommandations face aux objectifs fixés
4) Les différentes politiques à l’échelle internationale
Conclusion