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ETAT DE L’ART ET METHODOLOGIE
INTRODUCTION
Cette partie développe en première lieu l’« état de l’art » qui consiste à définir d’une manière approfondie les concepts utilisés tout au long de cette recherche à travers la littérature de plusieurs ouvrages spécialisés nationaux et internationaux. En deuxième lieu, les outils et méthodes qui ont été privilégiés pour la conduite de la recherche sont cités. A cet effet, cette partie est très importante car elle a préparé l’auteur mais aussi les lecteurs à s’initier sur les fondements de la recherche et sur les premières étapes initiées pour aboutir aux premières questions de recherche, base même de cette investigation.
ETAT DE L’ART
Cadre conceptuel de l’approche systémique
RAYMOND (1989) a fait remarquer que c’est au niveau de l’exploitation agricole que s’élaborent les décisions de la production agricole. Ces décisions participent à un ensemble de stratégies de l’exploitation en termes de fonctionnement interne que de relations avec l’extérieur. C’est au niveau de l’exploitation agricole que l’approche systémique, pour analyser les stratégies paysannes, trouve son application. Il s’agit d’identifier l’exploitation agricole en tant qu’unité ainsi que ses relations internes et externes.
L’analyse de la logique paysanne repose alors sur l’étude approfondie du comportement des paysans et de leurs décisions en matière de la conduite de leurs exploitations. Cela va permettre d’adopter une approche de développement plus efficace et pertinente.
Genèse de l’approche systémique et limites
L’approche systémique a vu le jour suite aux limites qu’a connues l’approche classique de diffusion de l’innovation (ELLOUMI, 1994).
L’approche systémique dans l’agriculture est le résultat de la conjonction de deux processus : l’un relatif à la problématique de développement et l’autre relevant des courants de pensées qui traversent les institutions de recherche, avec bien évidemment une interaction entre les deux.
Processus lié aux problématiques de développement
Schématiquement, on peut distinguer pour le développement agricole dans les pays du Sud de la Méditerranée, une succession de périodes pendant lesquelles un certain type d’approche a été dominant :
Une première période où les programmes de développement agricole se basaient essentiellement sur le transfert de technologie. Ce transfert « top-down » s’opérait de la station de recherche vers le producteur à travers la vulgarisation. L’approche systémique a permis d’améliorer l’approche pour diagnostiquer les besoins des producteurs à la base.
Une seconde période que l’on peut situer dans certains pays vers le milieu des années 1960 et où la démarche adoptée partait du constat de l’existence d’un stock de résultats de la recherche agronomique, des résultats qui n’étaient pas adoptés par les agriculteurs. Il a fallu alors que ces résultats soient adaptés selon la spécificité des producteurs. Après constat d’échec, la démarche est remise en cause, ceci avec l’émergence d’une nouvelle problématique du développement qui met en avant la primauté des pratiques des agriculteurs et la nécessité de connaître leurs situations afin de produire des innovations techniques qui répondent à leurs besoins réels et qui seront de ce fait facilement adoptées par eux. Cela a conduit à l’adoption de la démarche systémique qui s’est développée au cours de la même période dans les autres disciplines scientifiques.
Il a été distingué deux courants de pensée : l’un qui a pris forme en France et l’autre dans les pays anglo-saxons, notamment dans le cadre des Centres Internationaux de Recherche Agricole (CIRA).
Processus lié aux courants de pensées françaises
En France c’est, la conjonction de deux courants qui a donné naissance à l’approche systémique en agriculture :
Le premier est issu de la recherche d’outre-mer confrontée, comme dans le cas des CIRAD, à des situations assez fragiles et très diverses qui nécessitaient une approche particulière tenant compte de l’exploitation dans sa globalité et rendant compte des relations très complexes entre celle-ci et son environnement.
Le second s’est développé en France même, à partir des recherches de plusieurs spécialités (agronomie, économie, etc.) qui partaient du constat de l’épuisement des gains de productivité et de l’échec du productivisme.
La grande majorité des agriculteurs adoptent peu ou mal les nouvelles techniques qui leur ont été proposées,
Il existe un réel écart entre le niveau d’intervention des disciplines techniques et le niveau de mise en œuvre des agriculteurs, et enfin
Une persistance et une solidité de l’exploitation soit l’unité de production familiale.
Ces observations conduisent de nombreux chercheurs à approfondir la connaissance des décisions des agriculteurs et donc des ressorts internes de l’exploitation agricole. (MARSHALL et al., 1989). Pour l’agriculture, il s’agit de tout un courant de pensée qui va se développer en appliquant une démarche systémique dans l’analyse du fonctionnement et de l’évolution des exploitations agricoles.
Étudier l’exploitation agricole comme un système, c’est considérer d’abord l’ensemble avant d’étudier à fond les parties que l’on sait aborder. L’exploitation agricole est un tout organisé qui ne répond pas à des critères simples d’optimisation. ». (OSTY, 1991)
Processus lié aux courants de pensées anglo-saxones : Le Farming System Research (FSR)
C’est dans le cadre des centres internationaux de recherche agronomique (CIRA, IRRI, CIMMYT, etc.) où domine l’approche anglo-saxonne, qu’une démarche systémique (Farming System Research) a vu le jour, sans pour autant toucher les recherches sur les agricultures des pays développés.
Cette démarche comprend donc une analyse des systèmes tels qu’ils sont afin de détecter l’ensemble des contraintes et des atouts qui affectent les décisions des agriculteurs quant à l’utilisation d’une technique ou une activité donnée. L’idée est de dégager des « domaines de recommandation », c’est-à-dire des « groupes d’agriculteurs relativement homogènes dont les exploitations se situent dans des conditions agro-économiques suffisamment similaires, permettant ainsi aux chercheurs de formuler les mêmes conseils pour tout le groupe » (BYERLEE et COLLINSON, 1991). Au niveau de la méthode, tout un ensemble d’outils a été mis au point et codifié sous la forme d’un Rapid Rural Appraisal.
Le concept d’exploitation agricole en Afrique noire fait l’objet de beaucoup de débat dans les années 1970 et 1980, les chercheurs s’interrogent surtout sur les spécificités de ce concept en Afrique par rapport au même concept en Europe. Il est ressorti de ces débats que l’exploitation agricole en Afrique possède des caractéristiques propres qui la distinguent de l’exploitation agricole européenne.
A la suite d’un séminaire sur l’exploitation agricole en Afrique noire, une définition a été proposée (GERDAT, 1981). L’exploitation agricole en Afrique est alors définie comme étant une unité économique dont les actifs, sous la responsabilité d’un chef d’exploitation, travaillent sur des parcelles communes, et produisent des produits agricoles pour la consommation de la famille et pour la vente.
Les spécialistes de la recherche et du développement du secteur agricole en Afrique avaient mis l’accent sur les cultures de rente pour développer l’ensemble de l’agriculture africaine, pensant ainsi comme Aristote, qu’il suffit d’agir sur une composante, les cultures de rente, pour agir sur l’entité, l’agriculture africaine.
En conclusion de la présentation des deux approches, elles sont nées dans des circonstances assez différentes, leur évolution a fini par les rapprocher, dans leurs formes actuelles ; l’approche basée sur les systèmes de production et l’approche FSR mettent en œuvre un processus de recherche et des étapes assez proches dans les grandes lignes.
En effet, la caractéristique essentielle de l’approche systémique est « qu’elle commence chez le paysan par l’identification des contraintes et qu’elle finit chez le paysan pour les propositions d’actions pour dépasser les contraintes ».
Toutefois, après près de 20 ans de pratique et de diffusion de cette démarche, force est de constater que celle-ci connaît aussi certaines limites quant à son efficacité à rendre compte des besoins réels des agriculteurs.
Problèmes et limites
Selon SARGET (1999)14, « L’approche systémique prétend répondre à ces carences en remplaçant la linéarité par une conception circulaire du processus de décision, …le modèle reste néanmoins trop cybernétique pour devenir un véritable outil de connaissance de la complexité de la décision politique ». Donc pour elle, l’analyse systémique se repose beaucoup plus sur des interprétations de modèles scientifiques, ce qui n’est pas une approche idéale pour un outil de décision politique.
Définitions et cadrage
L’approche systémique a été préconisée pour comprendre les systèmes de production complexes au sein d’une multitude de ménages au sein d’une région. Les régions sont à potentiels
SARGET , N. , Problèmes et limites de l’approche systémique, de la décision politique, France, Ecole Des Hautes Etudes en Sciences, www.afscet.asso.fr/ande01/mnsande01.pdf diversifiés, de caractère climatologique et pédologique proche mais diffèrent d’une région à une autre.
Exploitation agricole
LAUWE (1963) a défini l’exploitation agricole comme « une unité économique dans laquelle l’agriculteur pratique un système de production en vue d’augmenter son profit ».
Selon JOUVE en 1987, l’unité de production est un cadre organisationnel repéré à partir :
D’un ensemble de personnes dont les décisions vont déterminer une production agricole ;
Des moyens de production comme les surfaces cultivables, les équipements, les forces de travail ;
Des activités productives animales ou végétales.
HERIMANDIMBY (2004) a défini l’exploitation agricole comme « … à la fois, une unité de production, une unité de consommation …l’objectif n’est pas toujours le maximum de profit mais le juste revenu ou un accroissement de bien-être ».
Système de production
Un système de production se définit comme un « ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d’un but » ( ROSNAY, 1975).
Un système possède les quatre propriétés suivantes :
l’organisation qui est définie par l’agencement des relations entre les éléments qui composent le système ;
la totalité qui est un système est plus que la somme de ses éléments car il possède des propriétés que ses composants n’ont pas ;
l’interaction entre ses éléments, qui dépasse les relations du type cause-effet ;
la complexité qu’il est nécessaire de conserver même si nous sommes incapables d’en saisir toute la richesse.
Approche systémique (ELLOUMI, 1994)
L’approche systémique (VISSAC & HEINIGEN, 1980) est définie comme étant une approche qui vise à l’analyse des relations, à la mise en évidence des niveaux d’organisation grâce à un éclairage multidisciplinaire dépassant la spécialisation des sciences et le cloisonnement des savoirs ». Elle est basée sur deux principes fondamentaux : « L’exploitation agricole est considérée comme un système. … » C’est au contraire un ensemble d’éléments qui sont en interaction. L’évolution de cet ensemble est orientée par les objectifs que lui assignent les membres de la famille du chef d’exploitation ou le groupe familial, dans un environnement donné. La compréhension de ces relations est importante pour transformer l’ensemble du système, voire un de ses éléments.
« Les agriculteurs ont des raisons de faire ce qu’ils font » ; il stipule simplement que la compréhension du fonctionnement de l’exploitation et des décisions de l’agriculteur passe par celle des objectifs et finalités de la famille, finalités qui peuvent avoir des contradictions internes qu’il revient à l’agriculteur d’assumer à travers la conduite de son exploitation. D’autre part, cette cohérence est à analyser par rapport à la perception qu’a le groupe familial de sa situation et de celle de son environnement.
Ainsi définie, l’approche systémique « conduit à considérer les résultats et les données de l’exploitation située dans son contexte ; elle permet de formuler des diagnostics, de proposer des solutions et des voies d’évolution qui tiennent compte de la cohérence du système et qui soient adaptés au projet du groupe familial et aux atouts et contraintes qui en découlent pour l’exploitation ; c’est une démarche compréhensive, par opposition à une démarche normative ».
Cadre conceptuel de l’approche filière
Le concept de la filière
La notion de filière ne fait pas l’objet d’une définition unique. Plusieurs définitions ont été données à cette notion pour répondre aux usages des chercheurs, des praticiens du développement rural et des politiciens. SEKKAT (1987) définit la filière comme étant une « succession d’opérations de production, de transformation et de distribution concourant à la satisfaction des besoins des consommateurs ». Cette définition retrace bien le cadre général d’une étude de filière sans pour autant mettre l’accent sur les flux qui existent entre les différents agents. Selon Fabre (FABRE, 1994), on appelle filière de production « l’ensemble des agents économiques qui concourent directement à la production, à la commercialisation puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un même produit agricole (ou d’élevage) ». AUDETTE (1994) ajoute à cette définition tous les flux monétaires et les valeurs ajoutées opérées par chaque agent ou intervenant. Ces intervenants peuvent être regroupés en niveaux cohérents à l’intérieur de la filière par exemple le niveau des producteurs, des grossistes, des détaillants, des consommateurs.
Enfin, selon CAMAGNI et al. (2015), dans le rapport du FIDA, c’est une « alliance verticale d’entreprises collaborant à des degrés divers tout au long d’une série d’activités nécessaires pour qu’un produit franchisse toutes les étapes, de l’approvisionnement d’intrants, en passant par les diverses phases de la production, jusqu’à sa destination finale dans le marché ».
Les agents d’une filière entretiennent entre eux des relations appelées coordination. Il y a trois (3) types de coordination :
La coordination horizontale concerne le degré d’harmonie ou les relations entre les agents d’un même niveau formé de groupements de producteurs, syndicat d’opérateurs, de grossistes ;
La coordination verticale concerne le degré d’harmonie ou les relations entre des niveaux différents de la filière à l’exemple de la contractualisation des producteurs par les grossistes, la fidélisation des liens inter-agents collecteurs-grossistes ;
La coordination dans le temps considère l’évolution des comportements des intervenants, et les changements technologiques.
L’approche filière
L’approche filière a été développée par des institutions françaises de recherche comme un outil neutre d’analyse mettant en évidence l’existence de circuits de distribution pour les biens agricoles. Cette approche a ainsi permis de montrer la manière dont les politiques publiques, les investissements et les institutions influent sur les systèmes locaux de production. Elle consiste à analyser quantitativement les flux de marchandises, les prix et la valeur ajoutée, tout au long de la filière, en utilisant les comptes de chaque agent.
Dans un objectif d’analyse des politiques, une filière est composée d’une suite d’opérations ou de transformations, d’une suite d’agents et donc d’une suite de marchés à la fois en termes de flux physiques et de leur contrepartie monétaire, ainsi que des comportements d’agents guidés par leurs intérêts économiques et d’autres ordres. Cela signifie qu’il est important pour l’analyste de savoir qu’une filière de production va au-delà des simples réseaux de commercialisation.
L’approche filière pour l’analyse des politiques à mener apparaît de deux manières :
En tant qu’outil permettant de dresser le bilan financier complet des acteurs se succédant tout au long de la filière,
En tant que cadre comptable permettant d’archiver de façon systématisée une grande part des informations indispensables aux analyses proprement économiques qui doivent prolonger le bilan financier.
Un des intérêts de cette approche est d’évaluer les dynamiques internes aux filières exprimées par les flux physiques des biens et services nécessaires pour la confection des produits finaux. Comme cela est décrit par KAPLINSKY et MORRIS (2000)15, les économistes français construisent leur modèle sur la base du processus de création de la valeur ajoutée, décrit par la recherche agricole américaine, et adapté à l’intégration verticale de l’agriculture française. Cette approche insiste sur les flux entre les entreprises et sur les relations de dépendances et de dominance entre les différents acteurs de la filière.
Selon le rapport de FIDA (2015), l’approche filière consiste à « envisager de manière globale l’ensemble de la chaîne concernant un produit, du producteur jusqu’au consommateur final ». L’approche filière implique de tenir compte de l’ensemble des parties prenantes dans la filière et de leurs interactions ».
L’approche filière est une méthodologie qui prend comme point de départ le repérage des contours de la filière, de manière à avoir une vue d’ensemble des flux de biens, des agents économiques impliqués et de leurs relations mutuelles.
L’analyse filière, outil de bilan financier global
L’idée directrice qui oriente l’analyse économique des filières est de « mettre à plat » l’ensemble des activités de tous les acteurs – appelés « agents » – qui concourent à la production et/ou à la transformation d’un produit donné. Pour ce travail de « mise à plat », l’économiste repère les flux qui relient les agents entre eux, ce qui permet :
D’identifier les contours de la filière et d’en repérer les agents,
De dresser les comptes économiques correspondants aux activités des agents au sein de la filière.
Une fois la structure de la filière dessinée, l’économiste dispose d’un instrument efficace d’analyse, d’un raisonnement en valeur monétaire, c’est-à-dire, la comptabilité.
L’essentiel du travail de préparation à l’analyse consiste à quantifier les opérations observées. Pour cela, il convient de dresser un « cadre comptable » et de chiffrer systématiquement les données y figurant.
Cette réduction des faits et opérations à leur valeur monétaire fait de la technique économique un outil d’analyse très puissant et d’une rigueur proche de celle de la logique mathématique ; toutefois, l’analyse reste dépendante de la validité des chiffres sur lesquels elle se fonde et de la qualité des mesures physiques, des valeurs monétaires et de leur signification.
Il est alors possible de se livrer aux analyses proprement dites : signification des résultats chiffrés obtenus, nouveaux calculs agrégés, de sensibilité ou de simulation et signification des résultats obtenus, liens avec d’autres formes d’information économique et tout particulièrement macro-économique.
De l’expérience pratique existante, il est possible de distinguer deux types d’approche économique : L’approche par les effets, utilisant les prix du marché réellement en vigueur pour les agents, L’approche par les prix de référence qui utilise, elle, des « prix comptables » se substituant aux prix de marché pour estimer la valeur économique des biens et services.
Ces deux « écoles » économiques sont sans doute moins opposées16 que complémentaires en ce sens qu’elles fournissent chacune – au moins en théorie, et selon l’environnement économique et institutionnel – des éclairages spécifiques sur une même réalité. Ce qui ne peut qu’enrichir la préparation de la décision politique.
Récurrence des chocs climatiques
Madagascar subit des catastrophes naturelles de manière récurrente. Les chocs liés au climat et à l’environnement ont été évoqués par un cinquième (20%) des ménages. La proportion des ménages qui subissent ces chocs est un peu plus élevée en milieu rural (25%).
En 2012, 7,5 % des ménages ont été affectés par un cyclone (8,2% en 2010) et 7,5 % par la sécheresse (11,2% en 2010). En 2010, les inondations avaient affecté 8,6 % des ménages.
Situation de l’insécurité alimentaire de la Région Sofia
La zone d’étude, Région Sofia, a un taux d’insécurité alimentaire de 42,7 % en 2012, ce taux a très fortement augmenté par rapport à 2010 (23,8%). La proportion de ménage avec un régime pauvre en quantité a augmenté entre 2010 et 2012 pour atteindre un peu moins de 70 %.
La région Sofia est une région à fort taux de ruralité. Le niveau de pauvreté est élevé avec plus de 83 % de ménages pauvres. Il a augmenté de 12 points depuis 2010. Le niveau de dépenses est bas (environ 363 000 Ar). La part des kilocalories consommées venant d’aliments achetés est basse contrairement à celle d’autres régions mais elle a légèrement augmenté depuis 2005. Par ailleurs, la production de riz en 2011 et 2012 est en légère baisse par rapport aux années précédentes. La production de maïs a connu une très forte baisse en 2011 et 2012, d’environ 40% par rapport à la moyenne des années 2006-2010, mais le niveau de production est peu élevé. (PAM, 2012).
Ces situations ont orienté l’investigation, et la région Sofia a été choisie par excellence pour expérimenter ces analyses stratégiques non seulement à cause du degré important d’insécurité alimentaire (42,7%) mais surtout à cause de ses potentialités agricoles élevées.
Limites de la sécurité alimentaire
Malgré les efforts mobilisés pour la sécurisation alimentaire, la pollution, l’intense industrialisation, une croissance démographique mondiale, le changement climatique continuent et évoluent pour se constituer comme des limites et obstacles au renouvellement des ressources et à la productivité agricole. A cet effet, la sécurisation alimentaire équivaut à des mesures prises ou perspectives de lutte contre ces fléaux entre autres la réduction ou l’atténuation des effets des changements climatiques, l’amélioration des politiques agricoles pour une meilleure productivité, et la considération du fort développement durable.
Politique de sécurité alimentaire à Madagascar
Madagascar dispose du Plan d’Action National pour la Sécurité Alimentaire (PANSA) qui est un cadre de référence pour permettre une meilleure prise en considération de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les politiques et stratégies du gouvernement et pour une plus grande efficacité des interventions, programmes et projets. Avec l’appui de la Food and Alimentation Organisation (FAO), ce plan a été élaboré suite à la crise rizicole d’octobre 2004, révélatrice d’une situation fragile en termes de sécurité alimentaire et de besoin d’un engagement politique fort pour atteindre les Objectifs du Millénaire. L’accès à une meilleure sécurité alimentaire des ménages passe par une amélioration des revenus, essentiellement monétaires, afin d’assurer les objectifs d’accessibilité et nutritionnels.
Par ailleurs, le désenclavement de certaines zones permet d’améliorer l’accès physique au niveau de certaines communes enclavées et de faciliter le système de commercialisation. L’objectif de stabilité des approvisionnements vise à réduire les crises par l’amélioration du fonctionnement du marché notamment la fluidité des circuits commerciaux et la transparence de la politique d’importation de l’Etat, ceci afin de permettre une régulation par des importations lorsque nécessaire et par un équilibrage entre régions productrices et consommatrices.
Aussi, est-il nécessaire de permettre aux ménages ruraux de disposer de ressources monétaires suffisantes et d’origine diversifiée en plus de leur production. Implicitement, il est donc énoncé que des familles agricoles doivent quitter le secteur de la production primaire pour intégrer la chaîne de valeur ou d’autres activités rurales. Enfin, un objectif énoncé est celui de réduire les importations notamment pour les produits de première nécessité : riz, oléagineux, sucres.
Les orientations et les priorités du Gouvernement en matière de sécurité alimentaire sont cohérentes avec les Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) c’est-à-dire viser un taux d’auto approvisionnement proche de 100% pour les denrées de base, concrétiser les options régionales dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et abaisser de 50% les effectifs de personnes vulnérables à l’horizon 2015.
Les grands axes stratégiques du PANSA se résument ainsi :
Développer une politique de régionalisation de la production agricole,
Renforcer les services d’appui aux producteurs agricoles,
Renforcer les capacités humaines à tous les niveaux,
Promouvoir une politique de stabilisation des marchés,
Garantir l’accès alimentaire aux plus vulnérables,
Promouvoir une politique d’information et de suivi d’impact.
Concept de développement
Le « Développement »
Il n’existe pas de définition universelle communément admise qui puisse réellement cerner tous les aspects du concept de développement. Ce concept se veut toutefois davantage dynamique et relatif à un contexte, si bien que toutes les définitions inscrites ci-après sont des définitions multidimensionnelles.
Le mot DEVELOPPEMENT désigne la « combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global ». Ceci peut être donc un processus politique, social et économique cohérents et harmonieux engendrant un état de vie, d’être et de pensée favorable à l’amélioration durable et désirée des conditions de vie ; qui se caractérisant et s’appréciant par rapport à des références communément admises (PERROUX, 1981).
En d’autres termes, le développement évoque une certaine forme d’action, ou d’intervention propre à influencer sur le processus général de transformation sociale. Il s’agit d’un concept dynamique qui suppose que les données sont modifiées d’une situation antérieure ou que l’on s’en éloigne. Il peut prendre des formes variées mais converge vers une telle sorte d’objectif.
Le développement durable
Selon le rapport World Commission on Environment and Development WCED sur le développement durable dans le rapport BRUNTLAND in Our Common Future, le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs propres besoins (ONU, 1987). Les interprétations et recherches économiques qui suivirent donnèrent naissance à deux concepts de durabilité : la durabilité faible et la durabilité forte, qui semblent étroitement liés à d’une part l’économie de l’environnement et des ressources naturelles et d’autre part, l’économie écologique.
Si dans le grand public, le développement durable rime avec protection de l’environnement, cette notion désigne, comme l’avait bien explicité SACHS (1980), l’harmonisation des trois grandes dimensions de l’action humaine. Cette dernière évolue dans les sociétés modernes, de manière plutôt autonome et cloisonnée. Ce sont l’environnement, l’économie et la société. Ce qui fait la spécificité du développement durable, outre les principes d’équité sociale et intergénérationnelle, c’est cette volonté de penser un modèle de développement qui puisse rendre compatibles les opportunités économiques avec les contraintes environnementales et les attentes sociales, ce qu’on appelle aussi l’acceptabilité sociale qui prend une place fort importante dans la décision publique et privée, ces dernières années et ce, pour une multitude de projets (SACHS I. , 1992).
Enfin, selon le rapport des Nations Unies (ONU, 2015), les pays membres des Nations Unies incluant Madagascar ont eu le 25 Septembre 2015, la possibilité d’adopter un ensemble d’objectifs articulé autour de 17 objectifs de développement durable pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous. Ce sont les Objectifs du Millénaire de Développement Durable (ODD) et chaque objectif a des cibles spécifiques à atteindre dans les 15 prochaines années jusqu’en 2030.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1.1 Contexte
1.2 Réalités contradictoires
1.2.1 Caractéristiques du secteur agricole malgache
1.2.2 Inadéquation des politiques agricoles nationales et régionales adoptées à Madagascar
1.2.3 Vulnérabilités aux chocs climatiques et a l’insécurité alimentaire
1.2.4 Problématiques et questions de recherche
1.2.5 Objectifs de la recherche
1.2.6 Résultats attendus
ETAT DE L’ART ET METHODOLOGIE
1.1 INTRODUCTION
1.2 ETAT DE L’ART
1.2.1 Cadre conceptuel de l’approche systémique
1.2.1.1 Genèse de l’approche systémique et limites
1.2.1.2 Définitions et cadrage
1.2.2 Cadre conceptuel de l’approche filière
1.2.2.1 Le concept de la filière
1.2.2.2 L’approche filière
1.2.2.3 Limites de l’approche filière
1.2.3 Concept d’insécurité alimentaire à Madagascar
1.2.3.1 Définition
1.2.3.2 Evolution du concept
1.2.3.3 Mesure de l’insécurité alimentaire
1.2.3.4 Situation de l’insécurité alimentaire à Madagascar (PAM, 2012)
1.2.3.5 Cartographie de l’insécurité alimentaire (PAM, 2012)
1.2.3.6 Evolution de la situation de la sécurité alimentaire depuis 2005
1.2.3.7 Problèmes de sécurité alimentaire à Madagascar (PAM, 2012)
1.2.3.8 Récurrence des chocs climatiques
1.2.3.9 Situation de l’insécurité alimentaire de la Région Sofia
1.2.3.10 Limites de la sécurité alimentaire
1.2.3.11 Politique de sécurité alimentaire à Madagascar
1.2.4 Concept de développement
1.2.4.1 Le « Développement »
1.2.4.2 Le développement durable
1.2.4.3 Le développement rural durable
1.2.5 Concept de politique agricole ou stratégie de développement agricole
1.2.5.1 Définition
1.2.5.2 Caractéristiques de la stratégie de développement agricole
1.2.6 Réponses nationales en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire au cours des cinquante dernières années
1.2.6.1 Le riz, enjeu prioritaire pour le développement du monde rural dans les années 1960
1.2.6.2 La politique agricole de la décennie « révolutionnaire » des années 1970
1.2.6.3 La politique agricole face à l’ajustement structurel (années 1980)
1.2.6.4 La politique agricole face à l’ajustement structurel renforcé (années 1990)
1.2.6.5 Vers une libéralisation intégrale de l’économie (années 2000)
1.2.7 Autres politiques sectorielles contribuant au développement agricole et sécurité alimentaire
1.3 METHODOLOGIE GENERALE
1.3.1 Revue bibliographique et entretiens avec les personnes ressources
1.3.2 Formulation du projet de recherche et finalisation protocole de recherche
1.3.3 Investigation sur terrain
1.3.3.1 Choix de la zone d’études
1.3.3.2 Identification et caractéristiques de la région Sofia (Région SOFIA, 2005) ,
1.3.3.3 Préparation et conception des outils de collecte de données
1.3.4 Echantillonnage
1.3.4.1 Enquêtes sur terrain
1.3.4.2 Constitution des bases de données
1.3.4.3 Exploitation et interprétation des données
1.4 CONCLUSION PARTIELLE
APPROCHE SYSTEMIQUE ET MODELISATION MARKOVIENNE DES SYSTEMES DE PRODUCTION
2.1 INTRODUCTION
2.2 MATERIELS ET METHODES
2.2.1 Typologie des exploitations agricoles et leurs caractérisations
2.2.1.1 Préparation des données
2.2.1.2 Caractérisation des typologies des variables réelles
2.2.1.3 Analyse statistique des données (MENOU, 2008)
2.2.2 Modélisation systémique selon la démarche markovienne
2.2.2.1 Définition
2.2.2.2 Chaîne de Markov
2.2.2.3 Chaîne de Markov homogène
2.2.2.4 Matrice stochastique
2.2.2.5 Théorie de Markov
2.2.3 Simulation des systèmes markoviennes
2.2.4 Analyse de la rentabilité économique des types d’exploitation
2.2.4.1 Evaluation des revenus de chaque type d’exploitation
2.2.4.2 Analyse de la capacité des exploitations à surmonter l’insécurité alimentaire et accéder au développement durable
2.3 RESULTATS
2.3.1 Typologie et caractérisation des exploitations
2.3.1.1 Typologie et caractérisation des exploitations des variables réduites
2.3.1.2 Typologie et caractérisation des exploitations des variables réelles
2.3.2 Analyse des interactions entre les spéculations de chaque système de production
2.3.2.1 Priorisation des activités du type avancé : ménages priorisant la culture de rente
2.3.2.2 Priorisation des activités du type émergent : ménages à multi activités
2.3.2.3 Priorisation des activités du type professionnel : ménages pratiquant les cultures industrielles
2.3.3 Modélisation des systèmes de production issus de chaque type d’exploitation et des capacités limites
2.3.3.1 Modélisation du type avancé : riz – mais–black eyes – arachide– oignon–cannes
2.3.3.2 Modélisation du type émergent : riz – mais – arachide – cannes – oignon
2.3.3.3 Modélisation du type professionnel : riz – mais – oignon–black eyes – cannestabac – coton
2.3.4 Analyse de la rentabilité économique des types d’exploitation
2.3.4.1 Evaluation des revenus de chaque type d’exploitation
2.3.4.2 Analyse de la capacité des exploitations à surmonter l’insécurité alimentaire et accéder au développement durable
2.4 DISCUSSIONS
2.4.1 Systèmes de production complexes déliés par la typologie des ménages
2.4.1.1 TYPE AVANCE priorisant le système : riz – mais – black eyes – arachide– oignon–cannes
2.4.1.2 TYPE EMERGENT priorisant le système : riz – mais – arachide – cannes – oignon
2.4.1.3 TYPE PROFESSIONNEL priorisant le système : riz – mais – oignon–black eyes – cannes- tabac – coton
2.4.2 Compréhension de la logique paysanne
2.4.2.1 Priorisation des cultures vivrières par toute la population de Sofia
2.4.2.2 Transformation artisanale d’arachide et de cannes, activités juteuses et à moindre risques
2.4.2.3 Engouement vers black eyes et oignons à haute valeur ajoutée et ouverts sur le marché
2.4.2.4 Intégration dans le professionnalisme agricole : la culture de tabac et de coton 102
2.4.3 Systèmes de production durables et pérennes identifiés à travers les analyses prospectives
2.4.3.1 Cultures vivrières
2.4.3.2 Cultures de rente
2.4.3.3 Cultures industrielles
2.4.4 Systèmes de production viables et rentables assurant la sécurité alimentaire
2.4.4.1 Analyse de la rentabilité économique des types d’exploitation
2.4.4.2 Analyse de la capacité des exploitations à surmonter le seuil de pauvreté
2.5 CONCLUSION PARTIELLE
IDENTIFICATION ET ANALYSE DE LA RENTABILITE ECONOMIQUE DES FILIERES PORTEUSES DANS LA REGION SOFIA
3.1 INTRODUCTION
3.2 MATERIELS ET METHODES
3.2.1 Analyse de la croissance et de la productivité des filières : classement des filières par la méthode Boston Consulting Group (BCG)
3.2.2 Evaluation de la filière selon l’analyse de la compétitivité des filières
3.2.3 Evaluation de la filière selon sa capacité à réduire la pauvreté
3.3 RESULTATS
3.3.1 Filières classées selon la matrice BCG selon leur potentialité
3.3.2 Filières classées selon leur compétitivité économique
3.3.2.1 Taux de rentabilité Interne (TRI) : Analyse comparative
3.3.2.2 Valeur Actuelle Nette ou VAN
3.3.3 Filières classées selon la capacité à surmonter la sécurité alimentaire
3.4 DISCUSSIONS
3.4.1 Filières classées selon la matrice BCG selon leur potentialité
3.4.1.1 Cannes à sucre, arachide : filières stars prometteuses
3.4.1.2 Riz et maïs : filières de stabilité
3.4.1.3 Vanille, café, manioc, pomme de terre, haricot : filières potentielles
3.4.1.4 Girofle, poivre, patate douce : filières à ne pas développer
3.4.2 Filières classées selon leur compétitivité économique
3.4.2.1 Analyse comparative du Taux de rentabilité Interne (TRI)
3.4.2.2 Analyse comparative de la Valeur Actuelle Nette (VAN)
3.4.3 Filières classées selon capacité à surmonter la sécurité alimentaire
3.5 CONCLUSION PARTIELLE
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE
4.1 INTRODUCTION
4.2 MATERIELS ET METHODES
4.2.1 Analyse des facteurs de production
4.2.2 Analyse FFOM des filieres porteuses
4.2.2.1 Définition et intérêts
4.2.2.2 Identification des forces, faiblesses, opportunités, menaces
4.2.2.3 Avantages et les limites de l’outil
4.3 RESULTATS
4.3.1 Analyse des facteurs de production
4.3.1.1 Situation foncière
4.3.1.2 Matériels et outillages agricoles
4.3.1.3 Intrants agricoles : semences, engrais, produits phytosanitaires
4.3.1.4 Force de travail
4.3.2 Analyse FFOM des filieres porteuses
4.3.2.1 Cultures vivrières
4.3.2.2 Cultures de rentes
4.3.2.3 Cultures industrielles
4.3.2.4 Analyse des autres facteurs communs
4.4 DISCUSSIONS
4.4.1 Accès durable aux terres et sécurisation foncière
4.4.2 Accès aux intrants, outillages, matériels agricoles et équipements motorisés
4.4.2.1 Production et distribution de semences
4.4.2.2 Engrais et Produits phytosanitaires
4.4.2.3 Outillage et équipement
4.4.3 Renforcement des encadrements et des accompagnements techniques
4.4.4 Encourager l’émancipation des organisations paysannes
4.4.5 Accès au financement rural durable
4.4.6 Intégration dans les innovations Technologiques
4.4.7 Développement des Recherches appliquées
4.4.8 Traduction de la production en valeurs ajoutées sures
4.4.9 Garantir des prix rémunérateurs
4.4.10 Améliorer l’efficacité des circuits de commercialisation pour garantir la vente et l’approvisionnement des produits sur les marchés
4.4.11 Organisation des échanges sur les marchés des produits et nécessité de coordonner les relations entre acteurs
4.5 CONCLUSION PARTIELLE
DISCUSSIONS GENERALES
5.1 APPROCHE SYSTEMIQUE
5.2 APPROCHE FILIERE
5.3 STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DURABLE
5.4 VALEUR ET APPORT DE LA RECHERCHE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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