Le réseau social et ses constituants 

Le réseau social et ses constituants 

Les principales formes de traitement de la toxicomanie

Au Québec, les services proposés aux adolescents ayant des problèmes de consommation de substances psychotropes ont été développés au début des années 1990 (Brunelle, Landry & Bertrand, 2008). Selon ces auteurs, il existe d’une part les centres de réadaptation du réseau public de la santé, et d’autre part les organismes communautaires et privés, habituellement à but non lucratif. Les modalités de traitement diffèrent selon la gravité du problème de  consommation de l’adolescent ainsi que la qualité de son environnement familial (Winters, 1999). Selon Winters (1999), les différentes modalités sont les suivantes : (1)  la modalité ambulatoire, qui s’adresse à des consommateurs légers demeurant fonctionnels et dont l’environnement familial est adéquat; (2) la modalité en centre de jour, où l’adolescent fréquente un centre de traitement durant la journée mais retourne chez lui le soir, il s’adresse à des consommateurs modérés dont l’environnement familial favorise la consommation de substances mais présente tout de même une influence
suffisamment positive pour que l’adolescent continue d’y demeurer; et (3) la modalité en centre d’hébergement, qui s’adresse à l’adolescent présentant un trouble sévère de consommation de substances et dont l’environnement familial exerce une influence négative telle que l’adolescent doit en être retiré afin de résider au centre pour la durée du traitement.
Les services offerts durant le traitement de la toxicomanie chez les adolescents reposent sur des approches diverses : familiale, cognitive-behaviorale, Minnesota en 12 étapes, motivationnelle, et milieu de vie thérapeutique (Becker & Curry, 2008; Brunelle, Landry & Bertrand, 2008; Kaminer & Burleson, 1999; Waldron & Turner, 2008).L’approche familiale est basée sur le postulat que la toxicomanie chez l’adolescent résulte d’interactions familiales dysfonctionnelles. Le traitement s’adresse à ces interactions en vue de développer des modes relationnels plus adaptés et restaurer les rôles de chacun au sein de sa famille (Waldron & Turner, 2008; Winters, 1999).
L’approche cognitive-behaviorale considère la toxicomanie comme étant l’apprentissage de comportements inadaptés par observation/imitation, en relation avec un contexte environnemental donné, afin de résoudre des problèmes ou combler certains besoins (Waldron & Turner, 2008; Kaminer & Burleson, 1999). Le traitement a pour objectif d’instaurer de nouvelles stratégies et de nouveaux comportements afin de faire face aux situations qui conduisent les adolescents à consommer des substances psychotropes.
L’approche Minnesota en 12 étapes est un programme basé sur une philosophie en 12 points menant à l’abstinence et reposant sur la force du groupe et d’une forme de mentorat (Winters, 1999). Cette approche est utilisée par les Alcooliques-Anonymes et les Narcotiques-Anonymes. L’approche motivationnelle a pour objectif d’augmenter la motivation de l’adolescent à réduire ou éliminer la consommation de substance sans l’utilisation de la confrontation. Visant à éviter l’opposition et la résistance chez l’adolescent, cette approche cherche plutôt à créer une alliance thérapeutique dans le but de les orienter vers le changement (Brunelle, Landry & Bertrand, 2008). Finalement, l’approche de type milieu de vie thérapeutique consiste en une résidence de groupe dont la philosophie est dirigée vers le développement de soi au moyen de la vie communautaire (Winters, 1999). Ainsi, la journée de l’adolescent est structurée selon les tâches et responsabilités orientées vers le bon fonctionnement de la communauté, les séminaires ou activités de groupe, les rencontres individuelles de thérapie, les travaux scolaires, les repas, les interactions formelles et informelles avec les pairs et les membres du personnel. L’implication de la famille à la thérapie est favorisée.

Effets d’un traitement de la toxicomanie sur la perception du réseau social.

Les chercheurs s’étant intéressé aux effets du traitement sur la perception du réseau social sont peu nombreux et ont tous produit leurs études auprès d’échantillons adultes. Tous les résultats démontrent que le traitement de la toxicomanie de type milieu de vie thérapeutique influence les perceptions du réseau social des participants. Ainsi, les résultats de Richardson (2002) ont indiqué que les participants adultes ont perçu et rapporté un meilleur soutien de la part de leurs pairs ainsi que des membres de leur famille après avoir terminé leur traitement. Mojtabai (2003) a tenté de déterminer les bénéfices de divers types de traitement chez des patients adultes. Les résultats de cette étude indiquent une amélioration des relations familiales chez plus de la moitié des patients ayant participé à un traitement de type milieu de vie thérapeutique. Finalement, Munguia (2005) a examiné, chez des patients adultes, l’existence de différences entre ceux ayant complété un traitement et ceux l’ayant abandonné, ainsi que les différences de perceptions des relations familiales avant et après le traitement. Les résultats indiquent que, chez les patients ayant complété le traitement, les perceptions des relations familiales sont signifïcativement plus positives une fois le traitement terminé qu’en début de processus.
Selon la recension des écrits, les variables sociales peuvent favoriser le développement de la toxicomanie chez l’adolescent. Par conséquent, un programme de traitement de la toxicomanie de type milieu de vie thérapeutique et orienté vers la normalisation des relations entre les individus, les pairs (autres jeunes dans le programme) les adultes (les moniteurs du programme) et la famille (comme partie prenante au programme) devrait avoir pour effet de modifier la structure relationnelle
chez l’adolescent, se manifestant par une modification de l’importance des membres de son réseau social.

Objectif et question de recherche

En somme, l’ensemble de la documentation scientifique a établi que la consommation des adolescents est influencée par divers facteurs provenant des trois groupes relationnels importants composant leur réseau social, soit le groupe des relations avec les parents, le groupe des relations avec les pairs, et le groupe des relations avec les adultes significatifs non apparentés ou de la famille élargie. Ainsi, il a été démontré que ces éléments relationnels, bien qu’ils ne représentent pas les seuls facteurs d’influence, sont importants dans le développement d’une consommation de substances psychotropes problématique. Ces éléments relationnels sont rendus opérationnels par la perception de l’importance relative des personnes composant le réseau social de l’adolescent. Des perceptions positives envers les relations familiales semblent agir comme facteurs de protection face à la consommation de substances psychotropes en augmentant la probabilité de s’associer à des pairs et des adultes ayant des comportements pro-sociaux, alors que des perceptions négatives semblent agir comme facteurs de risque face à la consommation de substances psychotropes en favorisant l’association aux pairs et aux adultes ayant des comportements déviants. Il ressort également que la perception du soutien plus ou moins grand des parents, des pairs et des adultes significatifs non apparentés ou de la famille élargie est une variable déterminante observable à travers le réseau social en tant qu’importance relative de ces personnes.
Toutefois, les études ayant examiné le rôle du réseau social dans la problématique de la toxicomanie se sont intéressées à une population adulte. Les études portant sur l’influence du traitement de la toxicomanie sur la perception du réseau social chez l’adolescent sont inexistantes. Pourtant, il a été démontré que le réseau social, c’est à-dire la perception de la qualité du soutien des relations avec les parents, avec les pairs et avec les adultes significatifs non apparentés ou de la famille élargie influence de manière importante le développement ou non d’un trouble de consommation de substances à l’adolescence. De plus, il a été établi que la trajectoire de consommation problématique chez les adolescents connaît une aggravation plus rapide que chez
l’adulte, et qu’ils sont plus susceptibles de connaître d’autres problématiques concomitantes, telles que des troubles de comportements ou dépressifs (Becker & Curry, 2008).
L’objectif de cette étude est donc de décrire l’évolution de la perception du réseau social d’adolescents participant à un programme de traitement de la toxicomanie pratiqué dans un centre spécialisé de la région du SaguenayDLac-Saint-Jean afin d’observer si le traitement exerce une influence sur la perception des adolescents concernant les personnes importantes de leur réseau social, principalement les parents, les pairs et les adultes significatifs non apparentés ou de la famille élargie.

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Liste des figures
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Le réseau social et ses constituants 
Les relations avec les parents : effet du soutien et du contrôle parental
Les relations avec les parents : le climat relationnel ou l’harmonie familiale
Les relations avec les pairs
Le milieu scolaire
Les relations avec les adultes significatifs non apparentés ou de la famille élargie 19
La durée de la relation
Le type de relation
Le type de comportements chez l’adulte significatif non apparenté
ou de la famille élargie
Interaction des diverses influences sur la consommation de substances
psychotropes chez l’adolescent
L’effet du sexe
Les principales formes de traitement de la toxicomanie
Effets d’un traitement de la toxicomanie sur la perception du réseau social
Objectifs et question de recherche
Méthode 
Participants
Critères d’inclusion et d’exclusion
Description du traitement
Instruments de mesure
Le questionnaire sociodémographique
Le questionnaire de Perception de l’Environnement des Personnes (PEP)
Déroulement
Analyses statistiques
Résultats
Caractéristiques sociodémographiques de l’échantillon de participants
La structure des familles des participants
Satisfaction de la communication adolescents-parents
Les habitudes de consommation parentale
L’état de santé psychologique parental
Expression de la violence dans l’environnement familial ou d’hébergement
Description de la situation scolaire des adolescents et du statut d’emploi des parents
Considérations préalables à l’analyse des données
Résultats pour l’ensemble des personnages
Résultats pour le père
Résultats pour la mère
Résultats pour l’ami de même sexe
Résultats pour l’ami de sexe opposé
Résultats pour l’adulte de même sexe
Résultats pour l’adulte de sexe opposé
Discussion 
Rappel de l’objectif de la recherche
Discussion de la question de recherche
La perception des adolescents envers le père et la mère
La perception des adolescents envers les pairs
La perception des adolescents envers les adultes significatifs
Particularités de l’étude
Recherches à venir
Conclusion
Références
Appendice A : Questionnaire sociodémographique
Appendice B : Questionnaire de Perception de l’Environnement des Personnes
Appendice C : Déclarations de consentement

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