Le réseau et le milieu associatif comme premiers espaces de mobilisation

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L’enjeu de la présence de la jeunesse dans les conseils municipaux
La complémentarité des jeunes et des anciens
Si la présence de jeunes dans les instances de décisions comme les conseils municipaux est un enjeu important pour le développement de territoire, l’objectif de ce mémoire n’est pas de faire du jeunisme (valoriser la jeunesse dans l’excès au détriment des plus anciens). Il est vrai que l’invisibilité des populations de moins de 30 ans et leur faible participation à la vie publique participent grandement à un modèle de démocratie bancal et à une société mal représentée. Ce travail, cherche seulement à comprendre et à valoriser l’engagement des jeunes dans les conseils, sans pour autant prôner ou revendiquer un modèle politique extrême composé uniquement des plus jeunes. Il semble évident que ce modèle déséquilibré ne serait pas non plus représentatif de la population vieillissante du territoire. La présence des jeunes dans les conseils municipaux est donc aujourd’hui nécessaire pour construire un équilibre, représentatif des tranches d’âges mais aussi pour donner du pouvoir décisionnel aux citoyens d’aujourd’hui et de demain, acteurs du développement des territoires ruraux.
C’est donc sans placer les tranches d’âge dans un rapport d’opposition que mon analyse s’est faite. D’ailleurs, nombreux sont les conseillers et les maires rencontrés qui m’ont témoigné d’une complémentarité indispensable des jeunes et des anciens. Cela signifie que la présence de conseillers anciens et historiques est largement légitime. En effet, à la fois par leur expérience de conseillers et leur connaissance aguerrie de la commune et de son fonctionnement. Emmanuel Le Secq, le maire de Sainte-Honorine la Chardonne explique : « C’est aussi un atout d’avoir au sein de l’équipe des membres qui ont déjà une petite expérience, il y a beaucoup de choses, avoir un petit peu d’expérience et aussi de la connaissance de ce qui s’est décidé avant. C’est déterminant pour les décisions que l’on prend. Un regard historique. »
Etablir une dichotomie entre les jeunes et les anciens semble délicat, car cela effacerait l’hétérogénéité des individus au sein des différentes tranches d’âges. Cela permet de s’écarter de la perception de la jeunesse comme une strate systématiquement dynamique, novatrice, et énergique. Et à l’inverse, les populations plus âgées ne prétendent pas toutes à des attributs conservateurs et peu investis. Cette attention portée sur un éventuel clivage de génération m a été attesté à la fois par des conseillers de moins de 30 ans mais également des maires retraités. Cela témoigne donc d’une volonté d’éviter de se précipiter dans des stéréotypes d’âges et autres a priori. Ainsi, Jérémy Prévost élu sortant de Flers, alors âgé de 29 ans au moment des élections précise : « Y a des vieux qui s’acclimatent super bien avec des jeunes. Je vais tempérer le combat jeune vieux. Un conseil municipal peut être plus âgé et plus innovant qu’un conseil plus jeune à vingt kilomètres. C’est pas une question de jeune vieux mais plutôt d’avoir un conseil qui soit représentatif. Pour moi c’est un conseil qui va mixer les gens, c’est autre chose. »
Derrière l’idée de représentativité se cache donc une idée de mixité, dans laquelle tendent à se retrouver les jeunes pour satisfaire un équilibre, notamment entre les catégories d’âges. Or, la balance semble peser lourdement du côté des plus anciens sur mon territoire d’étude. En effet, en comparant, la pyramide des âges des conseillers municipaux de Flers Agglo et celle de la population locale il est assez aisé de distinguer des premières failles dans la représentativité des élus, au niveau de l’âge des élus.
Certes, il n’est pas évident de comparer la population générale et les conseillers municipaux car la seconde catégorie n’est pas accessible aux personnes mineures. Néanmoins, d’importants écarts demeurent visibles : une importante sous-représentation des jeunes de moins de 30 ans dans les instances municipales et par conséquent une domination au moins numérique des quadragénaires et des quinquagénaires. De même, les plus de 75 ans sont peu présents dans les conseils. La répartition des tranches d’âges semble en fait plus resserrée, autour d’un âge moyen de 53 ans. De ce fait, interroger la place des jeunes en conseil municipal est pertinent. La présence de la jeunesse dans les territoires ruraux est un enjeu important pour leur développement. En investissant ces espaces d’engagement, les moins de 30 ans prennent pleinement part aux décisions locales et assurent une pérennité du territoire et des réflexions plus cohérentes avec les populations présentes et celles à venir.

Le double enjeu des jeunes et des femmes

Mobiliser des jeunes au sein des listes électorales représente donc un enjeu certain pour les communes, néanmoins ce public n’est pas très accessible, ou du moins complexe à intégrer. Cela dit, ce renouvellement est aussi un moyen de mieux représenter la population et de démocratiser un accès à la gouvernance (modèle organisationnel qui structure le pouvoir entre les acteurs d’un même espace). Ainsi, la constitution des listes est aussi un bon moyen pour intégrer de nouveaux groupes sociaux. Faire entrer des jeunes dans les conseils municipaux est donc aussi l’occasion de, par exemple, féminiser les listes. En effet, sur le territoire de Flers Agglo, parmi les jeunes de moins de 30 ans élus, 68% d’entre eux sont des femmes. Tandis qu’elles ne sont plus que 40% lorsqu’on s’intéresse à l’ensemble des conseillers municipaux de l’agglomération. Cela démontre que sur mon terrain d’étude, le renouvellement des conseils municipaux est non seulement un vecteur de rajeunissement mais aussi de féminisation.
Il est vrai que la parité dans les conseils municipaux est encore aujourd’hui très discutable. Une obligation d’égalité numérique sur les listes a été mise en place en 2007 pour les communes de 3500 habitants et élargie aux communes de plus de 1000 habitants en 2013. Sur l’agglomération, cela représente donc 30 communes sur 42 qui ne sont donc pas concernées par cette loi, soit plus de la moitié des conseillers municipaux. Toutefois, même sans être soumis à une obligation légale, de nombreux maires ont fait le choix de faire tendre leur liste vers une parité. Cependant, nous constatons que les femmes sont quasiment systématiquement moins nombreuses dans les conseils dans l’ensemble des communes de l’agglomération (cf figure 3). En orange est indiqué le sexe majoritaire pour chaque commune). De plus, il faut noter que parmi les 42 maires de l’agglomération, 4 sont des femmes, soit presque 10% ; à l’échelle nationale elles sont à peine 20%.
Cette absence de femmes dans les instances municipales témoigne non seulement d’une démocratie dominée par les hommes mais aussi d’une importante difficulté à les mobiliser. A cela s’ajoute une répartition des tâches inégales au sein des foyers qui limite le temps dédié à l’engagement. Tout cela crée une forme d’illégitimité à s’engager chez certaines femmes. Afin de contrer cette tendance, certaines communes misent sur un rajeunissement de leur conseil pour également féminiser l’assemblée. Par ailleurs, il est plus facile pour les têtes de liste de recruter des femmes âgées que des jeunes de moins de 30 ans. Cependant, l’impact n’est pas le même sur la représentation de la population mais aussi sur la cohérence avec les décisions pour demain : des élus jeunes ont plus de légitimité à prendre des décisions pour le futur de leur commune plutôt que des retraités. C’est en tout cas la logique énoncée par Sylvain Boulant, le maire d’Aubusson (commune de 430 habitants): « Malheureusement en choisissant une population jeune de conseillers, ça nous a limité dans le nombre de femme à ce niveau là, c’est l’effet vase communiquant. J’aurai voulu avoir des femmes de 60 ans j’en aurai eu plein, mais des gens de 30 ans […] Tout ce qu’on décide c’est du long terme, et c’est les jeunes habitants qui vont le supporter, c’est pas moi. L’avenir elle n’est pas à moi. »
La liste élue en mai 2020 dans la commune de Durcet (320 habitants) illustre pleinement ce phénomène de rajeunissement doublé d’un phénomène de féminisation. Nous y retrouvons, une pyramide d’âge scindée en deux groupes : un groupe âgé de 60 à 73 ans exclusivement composé d’hommes retraités, un second groupe âgé de 25 à 42 ans, exclusivement composé de femmes en situation d’emploi.
Cette liste d’une petite commune assure une parité, et une alternance des femmes et des hommes, mais une double fracture relative à l’âge et au sexe des candidats se constate. Cette segmentation témoigne d’une commune concernée par les questions de jeunesse et de féminisation, cependant la représentativité n’est pas totale car, nous ne retrouvons pas de femmes âgées ni d’hommes de moins de 60 ans.
L’obligation d’une parité dans les conseils municipaux de plus 1000 habitants a impulsé une féminisation importante, valorisant la place des femmes dans les conseils dès 2014. Lors du dernier scrutin municipal, cette part a encore globalement augmenté, pour atteindre 43% de femmes dans les municipalités. Cette tendance, n’est cependant pas observable à l’échelle de mon terrain d’étude.

Les jeunes élus de Flers Agglo

Lors des élections municipales de 2020, 21 personnes de moins de 30 ans ont été élus au sein de l’EPCI. Ils ont été rejoints en mars 2021 par une vingt-deuxième conseillère, dû à un départ de sa liste. Cet ensemble de jeunes est élu parmi les 641 conseillers municipaux de l’agglomération, ils représentent donc 3,43% des conseillers municipaux. À l’échelle nationale, cette proportion représente un peu plus de 4%. Ce chiffre est largement inférieur à la part de la population âgée de moins de 30 ans, où même des 18-30 ans si l’on considère qu’ils ne représentent que la population de leur âge, et non pas l’ensemble des moins de 30 ans. Cette hypothèse signifierait que les mineurs ne seraient donc pas représentés dans les instances municipales. Sur Flers Agglo, l’INSEE estime en 2017 la part des 20-29 ans à 8,5% et la part des moins de 30 ans à 31%. Ces statistiques viennent donc appuyer la question de la représentativité inégale des conseils municipaux, au moins auprès de la jeunesse.
Les 22 conseillers municipaux de moins de 30 ans sont élus au travers 19 communes de l’agglomération. Ces communes sont de tailles différentes et sont par conséquent administrées par des conseils municipaux plus ou moins grands. Ainsi, nous retrouvons à la fois des jeunes élus dans des conseils de 10 personnes, comme dans des conseils de 33 personnes. Cela signifie qu’ils ne prennent pas la même place au sein de ces assemblées locales : un élu de moins de 30 ans dans un conseil de 33 personnes n’aura pas forcément le même poids que deux élus de moins de 30 ans dans un conseil de 11. La part des jeunes dans les conseils municipaux peut donc sensiblement varier d’un point de vue statistique selon la taille de la commune.
Pour ce qui est de la répartition géographique de ces élus au sein de l’EPCI, nous pouvons aisément constater des pôles remarquables (cf figure 7). Au nord-ouest de l’Agglo, nous pouvons constater la présence de nombreuses communes concernées par la présence de moins de 30 ans dans son conseil municipal. Au cœur d’entre elles se situe Flers (15000 hab.), la commune la plus structurante du bassin économique, ainsi que ses voisines immédiates. Plus à l’est nous retrouvons également cette logique cette fois autour des communes de Athis Val de Rouvre (4200 hab.) et Condé sur Noireau (4600 hab.) qui se situe dans le Calvados à la frontière du département de l’Orne. Plus à l’est, une concentration de jeunes élus se démarque à Briouze (1500 hab.) et ses alentours. Enfin, complètement au sud, deux communes de plus de 1000 habitants, comptent des élus de moins de 30 ans dans leur conseil municipal. A l’inverse, nous pouvons repérer toute une région sans jeunes élus. Cette absence semble être corrélée à une plus grande distance des communes importantes de l’agglomération, qui sont également les principaux secteurs d’emploi de Flers Agglo. Nous pouvons donc mentionner un phénomène de polarisation des communes structurantes sur les communes où des jeunes sont engagés.
Cependant, la grande partie des communes n’ayant pas de jeunes de moins de 30 ans dans leur conseil municipal ne semblent pas pour autant être plus dépourvus de jeunes dans leur population (cf figure 8). Au contraire, les communes du centre de l’EPCI comptent une part de jeune significative, proche de la valeur moyenne et vient justement contrebalancer les communes du nord de l’intercommunalité dans lesquelles les 20-29 ans sont moins représentés. Ce constat permet d’infirmer l’hypothèse d’une corrélation entre une part importante de jeunes et leur présence au sein des conseils municipaux. Autrement dit, une proportion de jeune importante dans une commune n’implique pas pour autant d’en retrouver certains d’entre eux, engagés dans la municipalité.
Nous pouvons tout de même affirmer que plus la commune est peuplée, plus il est probable d’y retrouver des moins de 30 ans sur les listes électorales (cf figure 9). En effet, cette configuration offre aux têtes de liste un plus grand nombre de siège à pourvoir et donc la possibilité d’une plus grande diversité et d’une représentativité plus affinée. Comme si intégrer des jeunes n’était pas une priorité dans les 10 premiers noms. Mais dans une liste de 24, mobiliser des jeunes devient essentiel. Ainsi, des individus de moins de trente ans se voient mobiliser pour leur âge, comme une case à cocher. Pauline Le Penven, élue pour son second mandat à 28 ans et mobilisée à 22 ans pour le premier, le confirme : « On est venu me chercher par mon âge, le fait d’intégrer des jeunes ce n’est pas anodin, historiquement les conseils municipaux des petites communes sont plutôt des retraités et des agriculteurs »
Cette plus forte présence de jeunes engagés dans les communes les plus peuplées peut aussi s’expliquer par le niveau de responsabilité que le statut d’élu municipal exige. Plus les communes comptent d’habitants, plus elles sont pourvues de commerces, d’écoles ou autres services. Par conséquent, les conseillers acquièrent plus de responsabilités, et le travail peu apparaître plus riche, et plus pertinent que dans une commune moins développée, avec moins de population.
La réflexion sur la place des jeunes dans les conseils municipaux ne doit pas se faire de manière déconnectée. Pour cela il faut aussi prendre en compte les enjeux concomitants comme la féminisation des listes. Par ailleurs, il est important de bien délimiter la notion de jeunesse et ce qu’elle représente aujourd’hui sur ce territoire. En allant à la rencontre de ces jeunes élus, j’ai pu découvrir non pas une jeunesse élue mais plutôt des jeunesses élues. Que ce soit leur parcours, leur motivations ou encore leur degré d’engagement, chacun d’entre eux avait sa singularité. Ce spectre de profils vient donc affirmer l’idée qu’il existe une diversité de jeunesse en milieu rural7.
Une diversité de profils
La représentativité des élus peut se mesurer sur différents critères. Ainsi, nous avons évoqué l’âge des représentants, mais il est nécessaire qu’au sein d’une même classe d’âge il existe également une diversité de profils. Pour ce travail de recherche j’ai pu rencontrer 11 conseillers parmi les 22 élus de moins de 30 ans sur le territoire de Flers Agglo. C’est donc grâce à cet échantillon que nous allons pouvoir étudier la variété des parcours et des profils sociaux de chacun. Pour interroger cette diversité, j’ai posé plusieurs questions lors de mes entretiens, directement axées sur leur milieu social. J’ai pris connaissance du niveau d’étude et du métier de chacun, de la catégorie socioprofessionnelle de leurs parents, ou encore de leur ancienneté dans la commune. Cette diversité s’illustre aussi dans le degré d’engagement des élus et la dimension politique qu’ils y trouvent. J’ai pu ainsi obtenir des résultats significatifs attestant d’un vaste échantillon, cohérent sur le plan social avec les spécificités du territoire : Le territoire de Flers Agglo s’inscrit dans un département rural où l’on retrouve une population vieillissante. À titre indicatif, les retraités représentaient en 2017 35% des plus de 15 ans, contre 27% à l’échelle nationale. Les catégories socioprofessionnelles majoritaires sont les ouvriers qui représentent 35% des actifs et les employés 25%.
Des profils socio-économiques différents
Pour interroger la diversité des milieux sociaux des jeunes conseillers municipaux, je me suis intéressé aux métiers, ou anciens métiers de leurs parents pour définir leur catégorie socioprofessionnelle, dont ils sont issus, selon la nomenclature de l’INSEE. J’ai pu constater une diversité parmi les professions citées, mais elles restaient tout de même cohérentes avec les réalités économiques du territoire. A savoir, les parents des jeunes élus sont majoritairement des employés, des agriculteurs ou éventuellement des professions libérales. Les parents ouvriers sont également présents mais pas autant que dans la population globale. Très peu ont un statut de cadres, conformément aux tendances socioprofessionnelles de l’agglomération, présentées ci-dessus. Cependant, cette étude sur les parents de onze élus, soit vingt-deux individus, ce qui correspond à un échantillon naturellement trop petit pour représenter les statistiques locales. Cela signifie tout de même que les conseillers municipaux que j’ai rencontrés pour ce travail de mémoire sont issus d’un milieu social cohérent avec les réalités de l’intercommunalité.
En ce qui concerne les PCS des jeunes élus, elles sont moins variées que celles de leurs parents. Aucun d’entre eux n’est agriculteur ou artisan. Nous retrouvons la présence de plus de cadres et presque la moitié d’entre eux exerce une profession intermédiaire. Ces deux dernières catégories sont associées à des strates sociales plus favorisées. L’absence des classes dites plus populaires chez les jeunes exprime la difficulté de ces catégories à s’insérer dans la vie publique.
Il est également intéressant de mettre en relation le profil économique des élus avec la taille de commune dans laquelle ils siègent. Cela souligne la difficulté des jeunes élus à s’impliquer dans la municipalité et à se sentir concerné par la chose publique. Cette étude laisse apparaître que les conseillers de moins de 30 ans présents dans les communes les plus structurantes ont un niveau de diplôme au moins égal au bac+5. Ce capital intellectuel vient donc asseoir une certaine légitimité à leur responsabilité dans les grandes villes de l’agglomération. En effet, si nous mettons en relation le niveau de diplôme des jeunes rencontrés avec le nombre d’habitants de leur commune nous pouvons constater des résultats plutôt significatifs :
Les 3 élus de Flers ont tout trois un bac+5, deux d’entre eux ont un niveau de cadres, tandis que le troisième est encore en étude à Science Po Paris. Dans toutes les communes de plus de 1000 habitants, les élus de moins de trente ans ont un bac +5 au minimum.
Ce constat suggère une première limite à la question de la représentativité des jeunes mais aussi de l’accessibilité des conseils municipaux. En effet, ces résultats laissent apparaître une forme d’élitisme plus ou moins conscientisée et encore moins volontaire, où les plus diplômés peuvent accéder plus facilement à une fonction d’élus dans les communes structurantes de l’agglomération. Cela peut s’expliquer dans un premier temps, par un sentiment d’illégitimité de la part des moins diplômés, qui n’ont pas le sentiment de rassembler suffisamment de compétences pour siéger au sein d’un conseil municipal d’une grande commune. D’ailleurs, certains conseillers municipaux m’ont fait part de ce sentiment au cours des entretiens, comme Delphine Lereverend, élue à Landisacq (750 habitants).
«Je ne sais pas si j’aurai osé, là c’est vraiment ils m’ont poussé, une grande ville ne serait pas venue me chercher. Une grande ville, c’est plus de décisions et de conseillers, là c’est plus familial »
Ce témoignage vient sous-entendre que les plus grandes communes n’iraient pas chercher les mêmes profils que dans les villages. Cela explique dans un second temps, le rôle des communes les plus peuplées dans la présence de jeunes diplômés dans leur conseil. Les élus des villes structurantes peuvent avoir tendance à intégrer des jeunes plus diplômés leur assurant plus de compétences et de savoir-être dans la gestion d’une commune. C’est notamment le cas de Mylène Mottier, élue à La Lande-Patry (1800 habitants) et titulaire d’un bac +7 en notariat. Elle m’explique en entretien que ses compétences professionnelles ont été perçues comme un atout lorsqu’on est venu la mobiliser (ainsi que son mari).
« Je pense le fait qu’on […] fasse du droit. C’était une profession qui se raccrochait, on faisait la comptabilité de l’étude, on travaille chez un notaire, donc si c’est pas la même comptabilité, ça aide à comprendre. On est moins perdu, la compta publique c’est pas facile.
En décentrant notre regard de la jeunesse et en comparant maintenant la répartition de l’ensemble des conseillers municipaux selon leur catégorie socioprofessionnelle, avec celles de la population globale, nous pouvons constater que ces écarts et l’invisibilité de certaines classes et la surreprésentation d’autres sont largement accentuées.

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Table des matières

Remerciements
Introduction :
Partie 1 : Le profil des conseillers municipaux
1) L’enjeu de la présence de la jeunesse dans les conseils municipaux
a) La complémentarité des jeunes et des anciens
b) Le double enjeu des jeunes et des femmes
c) Les jeunes élus de Flers Agglo
2) Une diversité de profils
a) Des profils socio-économiques différents
b) L’ancrage dans la commune
c) Un engagement militant
Partie 2 : La participation des jeunes à la vie publique
1) Les facteurs facilitants
a) Le réseau et le milieu associatif comme premiers espaces de mobilisation
b) L’expérience de la vie communale
c) Le conseil municipal rural : un espace peu politisé
2) Les freins à l’engagement
a) L’indisponibilité
b) La méconnaissance
c) Des communes dortoirs et un individualisme grandissant
3) La mobilisation des jeunes, un enjeu rural ?
a) La fuite des jeunes et des cerveaux, un élément structurel.
b) La mobilisation dans les espaces ruraux
Partie 3 : La responsabilité des élus de moins de 30 ans
1) Mobilisation et intégration
a) Entre sollicitation et démarche personnelle
b) Un mandat pour comprendre
c) Les commissions et points d’intérêts
2) Les moteurs de l’engagement municipal chez les jeunes
a) Le conseil municipal rural comme espace de sociabilisation
b) La cause des écoles
c) L’échelon communal, idéal pour faire avancer les choses
3) Les conséquences de cet engagement sur le conseil et la population
a) Des conseils municipaux reconnectés à la jeunesse
b) Une population représentée et votante
Conclusion générale
Bibliographie

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