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Une pratique courante depuis des siècles
Toutefois, le réemploi a bel et bien toujours été présent pour
Le réemploi est connu et pratiqué depuis des siècles. Présent de trouver les traces de réemploi de matériaux car cette pratique a été très dans de nombreux bâtiments anciens, qu’il s’agisse d’une église, d’un palais royal ou encore de la plus modeste des habitations, le réemploi a accompagné la construction jusqu’au XXème siècle. Différentes raisons expliquent le recours à cette pratique qui a « oscillé entre opportunité et opportunisme ; mêlant petites et grandes histoires, esprit de conquête et de débrouillardise »(1). Cependant dans de nombreux cas, il est souvent difficile peu documentée en partie dû à son caractère banal et habituel qui n’a jamais suscité trop d’intérêt. diverses raisons au sein de beaucoup de projets et un peu partout dans le monde. En général pour des prétextes économiques, le réemploi a souvent été une solution pragmatique dans les chantiers de construction ou les matériaux pouvaient parfois se faire rares et chers. Nathalie Ruffié a écrit un livre sur un exemple de réemploi comme une véritable logique économique(2). Dans ce livre, elle traite de l’exemple des bateaux ligériens dont le réemploi au XVIIIème siècle a donné naissance à la profession de a permis de fournir des matériaux dans un territoire éloignéDOCUMENTdes exploitations déchireur. Ces bateaux à fond plat étaient constitués de larges planches de pin et permettaient de transporter des matériaux sur la Loire. Ceux-ci étaient souvent utilisés pour un seul voyage car il était plus difficile et plus coûteux de remonter le flux de la Loire plutôt que de les démonter sur place pour en revendre les planches. C’est de cette manière que les déchireurs achetaient les bateaux, les démontaient et alimentaient le marché de la construction avec ces larges planches issues du réemploi. Cette méthode forestières. Malgré cela, tous les exemples de réemploi n’ont pas donné naissance à un système économique particulier. Dans la plupart des cas, il s’agissait de pratiques isolées à une échelle locale et avec des matériaux issus de déconstruction.
Ainsi, de nombreuses ruines se sont transformées en carrière de pierres.
Beaucoup de maisons très modestes sont ainsi constituées de pierres de tailles issues d’églises ou d’anciens châteaux. C’est le sort qui a été réservé aux pierres de l’abbaye des Vaux de Cernay (figure 3) ou encore de celles de Cluny en Bourgogne (figure 4). Après la révolution Française, de nombreuses ville à ce moment-là dans une période de fort développement économique maisons bourgeoises ont également été « dépouillées » de leurs pierres les à des démonstrationsde force. Pour le Docteur en histoire de l’art médiéval à plus nobles, engageant une posture de réemploi. Dans ces cas, le réemploi était généralement justifié pour une économie de moyen. Ainsi il était plus facile de démonter les pierres déjà taillées d’une ruine plutôt que d’en extraire et travailler de nouvelles.
Pour d’autres, le réemploi, est aussi associé à du pillage ou encore l’université Blaise Pascal de Clermont II, Laura Foulquier, « la récupération [n’a pas toujours été] une solution à une pénurie de matériaux »(3). Effectivement, elle cite l’exemple du Domo de Pise réalisé alors que la population de la loin des problèmes financiers et d’approvisionnement. Ici au contraire, les éléments réemployés, « colonnes, chapiteaux, corniches », sont acheminés depuis des destinations lointaines, utilisés dans la construction et exhibés « comme des trophées »(4). Ces éléments pouvaient donc parfois être dérobés par un peuple montrant sa domination sur un autre. Comme cela a souvent été fait avec les œuvres d’art, des matériaux généralement nobles, richement ornementés, ont été déplacés d’un bâtiment à un autre au nom de la supériorité, loin des raisons économiques et pragmatiques.
À cette époque, les matériaux réutilisés étaient appelés « spolia ». Ce mot est le pluriel du terme latin « spolium » qui signifie « dépouille animale ». Il est donc associé dans le cadre de matériaux réemployés aux dépouilles de guerre(5). Ce terme à consonance péjorative nous laisse sous-entendre que le réemploi n’a pas toujours été bien considéré au cour des siècles. Il a aussi fait face à la critique d’être le résultat d’un manque de savoir-faire contemporain ainsi qu’un déclin artistique à la fin de l’Antiquité(6).
Malgré ces quelques critiques, le réemploi a toujours trouvé sa place répondant aux besoins ou aux volontés des différentes époques qu’il a traversé.
Parenthèse historique : l’ère industrielle et la production de NANTES
Glorieuses que le ministère de la construction et de l’urbanisme (MRU) a masse recours à des « nouvelles méthodes de construction préfabriquées ou plus ou moins industrialisées »(11) pour reloger rapidement la population.
C’est à l’aube du XXème siècle que le réemploi va se retrouverLa préfabrication, l’apparition de nouveaux outils et l’accès facilité à des délaissé face à la mutation des systèmes de production. Les premiers matériaux de construction plus standardisés et faciles à mettre en œuvre vont permettre une production de masse de logements progrès techniques sont permis grâce à l’exploitation du charbon et à la la suite de cela s’ajoute un développement économique important dans première révolution industrielle. Celle-ci va donner naissance à de nouvelles de nouveaux logements. Des complexes d’habitations vont sortir de terre industries dans des domaines différents : la sidérurgie, le textile et la chimie. Cette période de production intensive et massive témoigne d’une croissance économique importante.
Le développement de ces entreprises va se faire de manière exponentielle autorités à avoir recours à des reconstructions de grandes ampleurs. Malgré et va permettre la production en grande quantité de matière première, les volontés de réemploi à la suite de la Seconde Guerre Mondiale, seuls n raison de nouvellesméthodes deproduction de masse. Frederick certains bâtiments seront constitués de matériaux réemployés, et ceux-ci ne Wislow Taylor et Henry Ford ont tous deux donné leurs noms à une nouvelle seront pas suffisants pour répondre à la demande importante et rapide organisation du travail plaçant la productivité en premier. Le Taylorisme est un « système d’organisation scientifique du travail et du contrôle des ayant recours la plupart du temps à du béton comme les cités radieuses temps »(7), tandis que le Fordisme consiste en « une organisation industrielle de Le Corbusier. À cette époque, la quantité prime et les principes de […] visant à accroitre la productivité par la standardisation des produits et l’architecture moderne justifient des nouvelles qualités de ville fonctionnelle.
Ces deux méthodes ont permis une hausse de la productivité, une réduction des prix des matériaux neufs et ont constitué un modèle pour toutes les entreprises du XXème siècle, tous tous les domaines où la consommation est reine. L’offre appelle la demande et les consommateurs ont besoin de toujours plus pour satisfaire leurs envies domaines confondus. L’architecture n’est pas restée de côté et elle a elle aussi été confrontée à de nouvelles méthodes de production. SOUMIS Le réemploi est finalement complètement oublié au profit du bas prix et de la rapidité d’exécution. À cette époque, le progrès guide la société et La production d’acier en grande quantité et l’usage du bétonles problèmes environnementaux, dont nous avons conscience aujourd’hui, sont encore bien loin des débats publics. Cette période de prospérité en masse va permettre d’augmenter la production architecturale. Cette exceptionnelle apporte à de plus en plus de citoyens une nouvelle qualité « industrialisation de l’architecture est associée aux transformations radicales fonctionnelle » et évoquait les sujets des tours d’habitation des réseaux de de vie, laissant de côté le pragmatisme et d’éventuelles économies. de l’architecture du XXème siècle, tant dans sa construction que dans son langage »(9). Dans les années 1920-1930, l’architecture industrialisée est Cependant, cette consommation sans limites, va rapidement amener de encore rare, mais apparaît déjà être au stade de la réflexion. Des projets nouvelles questions. La consommation d’énergie importante, son coût comme la cité de la muette à Drancy par les architectes Eugène Beaudouin de production et la pollution vont constituer les éléments responsables et Marcel Lods constituent les prémices de la production industrielle suivant d’une prise de conscience générale sur les effets d’une consommation les principes des CIAMdéraisonnable constitue l’aboutissement de ces congrès. Le thème de celle-ci était la « ville transports ou encore de la partition de la ville suivant différentes fonctions.
Une prise de conscience sur la nécessité du réemploi
Buckminster Fuller lui-même qualifiera cette production de « réalisation structurelle poétiquement économique »(15).
Lors de cette période de forte croissance économique, lesréemploi en réalisant ses maisons « Earthship ». Contrairement au réemploi premières failles vont apparaître dans ce système de consommation sans réalisé depuis des siècles avec des matériaux de construction, ces maisons sont constituées de matériaux issus du système de production et de fin. Effectivement, à partir des années 1960, la forte demande en énergie comme figure de cette contre-culture de la consommation va faire exploser les prix. Cela va être accentué à partir de 1973 suite à consommation rejeté par ses précurseurs. C’est ainsi que les déchets des autres tels que les pneus, les canettes en aluminium, les bouteilles en verre, la première crise pétrolière ayant un impact considérable sur la production les carrosseries de voiture, etc.… vont être détournés et réemployés pour industrielle. À cette époque par exemple « produire un outil en aluminium produire de l’architecture. Il introduit ici, les déchets comme matériaux de recyclé est 95% plus économe que s’il avait fallu produire l’aluminium »(12).
Qu’il s’agisse du papier, du métal ou du verre, le réemploi reste moins consommateur d’énergie, moins coûteux et regagne en crédibilité aux yeux Ces mouvements, souvent associés à la culture hippie et antisystème, vont de certains se développerD’AUTEURet les expérimentations vont se multiplier.
La jeune génération, plus attentive à l’importante pollution crééeet le réemploi s’intègrent dans un nouveau mode de penser et de vivre plus économique et moinsnocifs. C’est après plus de trente années par ce mode de consommation va aussi entrer dans le débat pour défendre d’expérimentation que les « 3R » vont apparaître dans les années 2000 un système plus respectueux et limitant le gaspillage au vue de la diminution des ressources. De nombreuses productions, essais, films ou personnalités vont mettre en avant cette « contre-culture » et lui donner une visibilité Réduire, réutiliser, recycler(16) sont les termes associés à cette injonction des « 3R » afin de tenter de répondre aux problèmes de pollution, de importante. C’est ainsi qu’après le peintre Américain Jean Varda, vivant dans SOUMISproduction de déchets importante en ayant recours à un système circulaire.
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Table des matières
Introduction
1- Le réemploi en architecture
a) Distinction entre réutilisation et réemploi
b) Le réemploi, solution préalable au recyclage
c) Un processus évitant la production de déchets
2 – Histoire du réemploi
a) Une pratique courante depuis des siècles
b) Parenthèse historique : l’ère industrielle et la production de masse
c) Une prise de conscience sur la nécessité du réemploi
I – Définition et Histoire du réemploi
1 – Des architectures manifestes
a) Des expérimentations au caractère éphémère
b) Une réponse durable pour une conservation de la mémoire
2 – Le réemploi à l’échell e individuell e
a) La pratique ingénieuse du bricoleur
b) La disponibilité de nouveaux outils
c) Des motivations individuelles vers une économie collective
II – Une pratique à deux vitesses
1 – Des difficultés d’approvisionnement
a) Favoriser la déconstruction à la démolition
b) Des réseaux de distribution encore naissants
2 – Une règlementation encore peu adaptée
a) Des législations freins au réemploi
b) Un suivi pour les matériaux réemployés
c) Des responsabilités partagées à différentes étapes du réemploi
III – Les solutions face à de nombreux obstacles
c) Une meilleure communication entre fournisseurs et architectes
Conclusion
Glossaire
Bibliographie
Sources photographiques
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