Le bassin de la Charente
Localisation
Le bassin de la Charente est situé entre la Gironde au Sud et le marais poitevin au Nord, et fait face aux îles de Ré, d’Aix et d’Oléron. Il couvre un territoire d’une superficie de 10 450 km ². Il fait partie du district hydrographique Adour-Garonne.
Le bassin versant de la Charente s’étend sur une partie de la région Nouvelle-Aquitaine et plus précisément sur 6 départements : la Charente, la Charente-Maritime, la Vienne, la Haute-Vienne, les Deux-Sèvres et la Dordogne.
Hydrographie
La Charente prend sa source à Chéronnac à 310 m d’altitude, dans le département de la HauteVienne. Elle traverse le département de la Charente, de la Vienne puis retourne en Charente et rejoint la mer dans la baie d’Oléron en traversant la Charente-Maritime après un parcours de 360 km. Les conditions géoclimatiques sont relativement homogènes sur tout le bassin : topographie peu heurtée, climat océanique doux et précipitations modérées. La hauteur des précipitations moyennes annuelles s’accroît progressivement de Rochefort (700 mm) jusqu’à l’extrémité du haut bassin (1000 mm).
Le risque inondation
Notion de risque
Le risque est le croisement entre l’aléa et la vulnérabilité. L’aléa est le degré d’exposition d’une zone aux inondations (fréquence, hauteur et durée de submersion, vitesse d’écoulement, rapidité de montée des eaux, période préférentielle d’occurrence dans l’année). La vulnérabilité traduit les enjeux liés à une activité humaine (endommagement et perturbation).
Enjeux du bassin Charente
Le bassin de la Charente est particulièrement exposé au risque d’inondation pour l’aléa « crue de plaine » et l’aléa « submersion marine ». A l’échelle de son territoire ce sont 30 000 habitants concernés et 15 000 emplois dans 5 000 entreprises menacés. A l’échelle du Territoire à Risque Important d’Inondation (TRI) Saintes Cognac-Angoulême, comprenant 46 communes riveraines de la Charente .
Le bassin versant de la Charente a subi depuis 60 ans de nombreuses évolutions d’occupation des sols, conséquences d’un changement de pratiques culturales, d’organisation de l’espace rural et de l’urbanisation croissante. La baisse de la part de surface toujours en herbe, le remembrement (suppression de haies bocagères), le drainage de marais et l’exploitation de terres en zones humides ont contribué à l’accélération des écoulements (étude Hydratec, 2005) et à la disparition des zones de rétention de flux. Ces modifications ont accentué les problématiques d’inondation sur le bassin versant. Des évènements majeurs se sont particulièrement concentrés dans la seconde moitié du 21ème siècle, où quatre inondations importantes ont été vécues en l’espace d’une quarantaine d’années sur la Charente aval et notamment dans la région de Saintes.
Approche historique de deux crues mémorables
Les trois dernières grandes crues d’importance sur le bassin de la Charente sont celles de décembre 1982, de janvier 1994 et de novembre 2000. Nous nous intéressons à l’historique de deux crues mémorables.
La crue de Décembre 1982
Le bassin de la Charente a subi deux crues importantes au cours de l’année 1982, une en janvier, l’autre en décembre. L’épisode de décembre fut le plus remarquable. La période pluvieuse qui précède les évènements est particulièrement longue. C’est une crue complexe (plusieurs pointes) générée par 3 épisodes de pluies. Les 3 épisodes s’étalent du 5 au 14 décembre, du 16 au 17 décembre puis du 19 au 20 décembre. Les deux derniers ont engendré sur la plupart des affluents et la partie amont du bassin des pointes de crues principales se superposant à une crue longue mais peu importante. (Teyssier, F., 1983) On ne retrouve plus qu’une seule pointe de crue, étalée dans le temps, à l’aval d’Angoulême. Les débits atteints sont évalués à une période de retour centennale sur l’ensemble du TRI Saintes-Cognac-Angoulême. La crue commence le 6 décembre 1982. A Angoulême la Charente atteint un débit de 590 m3 /s le 22 décembre et à Saintes, le maximum est atteint le 24 décembre avec 815 m3 /s.
Cette crue a suscité de nombreux dommages sur tout le bassin, notamment à Saintes. Elle aura causé de nombreux dégâts : 3000 foyers inondés, 1000 entreprises sinistrées, et d’importants préjudices agricoles pour un coût financier de dommages directs de 100 millions d’euros.
La crue de janvier 1994
C’est dans un contexte saturé que courant décembre 1993 survient une série d’épisodes pluvieux. Du 1erau 25, les cumuls journaliers dépassent cinq fois 10 mm, dont trois fois 15 mm à l’échelle du bassin. Les pluies reprennent ensuite du 29 décembre au 8 janvier, avec des cumuls journaliers allant jusqu’à 47 mm à Angoulême. Le Bandiat, la Tardoire, le Né et la Seugne réagissent rapidement aux deux épisodes avec formation de deux ondes de crue bien distinctes. La Charente atteint son niveau maximum le 7 janvier à Mansle et le 9 janvier à Angoulême. Le débit de pointe à Saintes atteint 760 m³/s. Plus soudaine en terme de montée des eaux, cette crue submergera presque autant d’habitations que celle de 1982. La période de retour de cette crue est estimée à 50 ans à Angoulême et à Saintes. (Sogreah., 2004) .
Depuis de nombreuses années, des études de réduction de l’aléa inondation à Saintes ont été menées, sans mettre en évidence de solution probante mais démontrant qu’il fallait s’appuyer sur un ensemble de projets pour espérer abaisser substantiellement la ligne d’eau.
La prévention du risque d’inondation
Contexte de la Direction Inondation
La Directive Inondation du 23 octobre 2007 vise à établir une méthode de travail afin de diminuer les conséquences négatives sur la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique liées aux inondations. Sa transposition dans le droit français se fait au travers de l’article 221 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 et du décret n°2011-277 du 2 mars 2011 relatif à l’évaluation et à la gestion du risque inondation. Sa mise en œuvre se traduit par la définition des politiques d’intervention : le Plan de Gestion des Risques d’Inondation (PGRI) et la Stratégie Locale de Gestion du Risque d’Inondation (SLGRI). Le PGRI est élaboré au niveau de chaque district hydrographique et permet de fixer les objectifs stratégiques et les dispositions. Au niveau de chaque Territoires à Risque Important d’inondation (TRI), une Stratégie Locale de Gestion du Risque d’Inondation (SLGRI) est adoptée par les collectivités locales. La SLGRI est ensuite traduite sous forme de programmes d’actions de manière à réduire les conséquences dommageables des inondations sur ce territoire. La déclinaison opérationnelle de la directive inondation est le PAPI.
Le PAPI
Le Programme d’actions de Prévention des Inondations (PAPI) émane d’un appel à projets du ministère en charge de l’environnement. Il ouvre droit aux financements fléchés du Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs. Il se répartit en 7 axes d’intervention :
• Axe 1 : Amélioration de la connaissance et de la conscience du risque
• Axe 2 : Surveillance et prévision des inondations
• Axe 3 : Alerte et gestion de crise
• Axe 4 : Prise en compte du risque d’inondation dans l’urbanisme
• Axe 5 : Réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens
• Axe 6 : Ralentissement des écoulements
• Axe 7 : Gestion des ouvrages de protection hydraulique.
|
Table des matières
I. Introduction
I.1 Le bassin de la Charente
I.1.1 Localisation
I.1.2 Hydrographie
I.2 Le risque inondation
I.2.1 Notion de risque
I.2.2 Enjeux du bassin Charente
I.2.3 Approche historique de deux crues mémorables
I.3 La prévention du risque d’inondation
I.3.1 Contexte de la Direction Inondation
I.3.2 Le PAPI
I.3.3 Le cadre du stage
II. Présentation de la structure d’accueil
II.1.1 Les statuts
II.1.2 Les missions exercées
II.1.3 Zoom sur la mission prévention des inondations
III. Matériels et méthodes
III.1 Le ralentissement dynamique des crues
III.1.1 Définition
III.1.2 Solutions de ralentissement dynamique
III.1.3 Etudes antérieures sur la Charente
III.1.4 Précautions à prendre
III.2 L’organisation mise en place
III.3 La pré-localisation des ZEC
III.3.1 Définitions
III.3.2 Outils utilisés
III.3.3 Données disponibles
III.3.4 Méthodologie appliquée
III.3.5 Identification complémentaire des obstacles à l’écoulement
III.4 Analyse de l’horloge des crues
III.4.1 Objectifs
III.4.2 Approche historique – données hydrométriques
III.4.3 Approche théorique – méthode de calcul des temps de concentration
IV. Résultats et discussion
IV.1 Les ZEC potentielles
IV.1.1 Pré-identification des ZEC potentielles
IV.1.2 Sensibilité à la submersion
IV.1.3 Identification complémentaire des obstacles à l’écoulement
IV.1.4 Cas d’étude sur une ZEC
IV.2 Le risque de concomitance
IV.2.1 Synoptique des crues pour 2 crues de référence sur la Charente
IV.2.2 Approche théorique (temps de concentration)
IV.2.3 Discussions
V. Conclusion
VI. Annexes
VII. Bibliographie
Télécharger le rapport complet