Les projets de financement ont des durées limitées et concernent des zones spécifiques. Les financements publics, réduits, sont difficiles à mobiliser et les systèmes de crédits sont trop sélectifs. Moins de 20% des producteurs ont accès à des services de conseil technique. Il en va de même pour les services économiques (information sur les prix et marchés, commercialisation, comptabilité, gestion, établissement de plans d’affaires) ou d’appui à l’organisation. Le faible développement à la fois des organisations de producteurs mais aussi du secteur privé en milieu rural ont contribué à cette situation. Pour y remédier, l’existence des Centres de Services Agricoles (CSA) et du Fonds Régional de Développement Agricole (FRDAP) de la Région Haute Matsiatra contribue à l’amélioration de l’accès aux services des producteurs clients grâce au rapprochement de l’offre et de la demande. Ensemble, ils assurent aux producteurs « la maîtrise de leur environnement par l’accès à des services leur permettant d’accroître leur production, d’améliorer leur productivité et leurs revenus ». Dans ce cadre, les aspects techniques relèvent des CSA tandis que l’allocation des ressources revient au FRDAP. Pour bénéficier du financement accordé par le FRDAP, les clients doivent émettre une demande. Cependant, ils n’ont pas la compétence nécessaire, ni pour constituer les dossiers de demande, ni pour assurer la maîtrise d’ouvrage du service sollicité. A cet effet, l’appui technique du CSA est crucial lors du montage des dossiers de demande pour l’obtention du financement octroyé par le FRDAP.
Toutefois, d’après la Revue Grain de sel, parue en Mars 2010, des conflits d’intérêts entre les membres du pouvoir décisionnel affectent les CSA et le FRDAP de la Région Haute Matsiatra lors de la sélection des demandes en provenance des clients. « Les avis sont souvent contradictoires : les paysans sont plus axés sur les filières vivrières alors que les autres membres cherchent à soutenir les cultures d’exportation (…) Un membre du Comité Régional d’Octroi et d’Allocation (CROA) de Matsiatra Ambony explique : « Certains dossiers ont été refusés à cause de coûts excessifs, ou ils étaient incomplets. Les membres du CROA issus de l’administration sont parfois très pointilleux sur les procédures alors que nous, paysans, cherchons plutôt à défendre le fond des dossiers. Lors de la dernière réunion, j’ai défendu un dossier même s’il n’était pas parfait pour éviter aux paysans d’attendre un an pour bénéficier de la formation[5].» » Des réflexions méritent alors d’être portées sur l’interdépendance qui existe entre les CSA et le FRDAP pour renforcer leur complémentarité. Il est crucial de mener des études au niveau de la région pour servir de référence aux dispositifs CSA/FRDA futurs. A cet effet, l’évaluation à mi-parcours effectuée consiste en une appréciation en termes d’efficience, d’efficacité, de viabilité dans le cadre des objectifs fixés. « Elle se fait généralement comme une analyse portant sur les objectifs, les résultats, les activités et moyens déployés en vue de tirer des leçons susceptibles d’orienter la prise de décision ». En effet, l’impact n’est pas encore appréciable étant donné que l’activité de financement de la prestation n’a débuté qu’en juillet 2009.
MATERIELS ET METHODES
Les matériels et méthodes se subdivisent en quatre parties : la présentation de la Région Haute Matsiatra, la démarche globale et les démarches de vérification par hypothèse et le chronogramme des activités.
Présentation de la Région Haute Matsiatra
La Région de la Haute Matsiatra est délimitée entre 45,51° et 47,41° longitude Est et 20,68° et 22,21° latitude Sud. Elle comprend 7 districts : Fianarantsoa I, Vohibato, Isandra, Lalangina, Ambalavao, Ikalamavony, et Ambohimahasoa. Les Districts de Vohibato, Isandra, Lalangina forment l’ancien Fianarantsoa II. La Région est limitée :
– au Nord par la Région d’Amoron’i Mania
– au Sud par la Région d’Ihorombe
– à l’Est par les Régions de Vatovavy et de Manakara
– à l’Ouest par les Régions du Menabe et du Sud-Ouest..
La relation entre CSA et FRDAP
Le Ministère de l’Agriculture (MinAgri)
Le MinAgri définit la Politique Agricole Alimentaire (PAA) au niveau national [7]. C’est le maître d’ouvrage de la mise en place des FRDAP sous le financement de l’Union Européenne.
Le FRDAP
Le FRDAP a été créé dans le cadre du Plan d’Action National pour la Sécurité Alimentaire (PANSA). A cet effet, il respecte les objectifs de sécurité alimentaire et d’équité (accès des paysans vulnérables aux services agricoles et dispositifs de financement). Le FRDAP finance des prestataires de services pour rendre les services demandés par les groupements de paysans, les Organisation Paysanne Régionale (OPR), le Tranoben’ny Tantsaha (TT), et les Institut de Micro Finance (IMF). Ces services concernent :
– Les services d’appui à la production : conseils, formations, informations, visites d’échanges,
– La structuration des filières : études marchés, organisation commercialisation, foires;
– La recherche appliquée,
– La structuration et le renforcement des OP,
– Le soutien au développement de systèmes de crédit agricole,
– Le financement d’équipements et de matériels, et
– L’aménagement d’infrastructures d’appui à la production.
Le CSA
Le CSA est un moyen de mutualisation des demandes en provenance des paysans étant donné que le FRDAP ne finance pas de demandes individuelles. Il met en relation les demandes des groupements de paysans, avec le FRDAP.
Le projet Appui et Renforcement des Organisations Paysannes Agricoles (AROPA)
Les appuis assurés par le projet AROPA concernent les CSA et le FRDAP. Ces appuis sont détaillés ci-après.
a) Appui aux CSA
Le renforcement des CSA se traduit par l’appui à la formulation des demandes de niveau 1 (D1) par le moyen du coaching des animateurs communaux (ANICO) et la motivation des assemblées paysannes. Ces acteurs aident les paysans à la formulation de leur demande. En outre, l’Appui et Renforcement des Organisations Paysannes Agricoles (AROPA) prend en charge financièrement les Techniciens en Maîtrise d’Ouvrage et en Suivi (TMOS).
b) Appui au FRDAP
La collaboration entre AROPA et FRDAP est en cours de se mettre en place. A cet effet, AROPA propose sa participation au financement des services destinés aux OP. Ces services concernent :
– La structuration des OP [2],
– La prestation à la production des OP,
– La dotation en fonds de roulement initial,
– Le financement d’équipements et d’infrastructure productive collective,
– L’appui aux prestataires de service,
– Le financement de la gestion des risques au près des IMF, des crédits bonifiés, de l’extension des réseaux IMF.
En outre, une relation entre ONN, CSA, FRDAP et AROPA est en cours de réflexion et vise les groupes vulnérables. Elle consiste à promouvoir des activités à productivités élevées, fournissant un apport nutritionnel équilibré, un revenu stable et qui s’intègre facilement au marché local … D’un autre côté, ces groupes vulnérables réaliseront des travaux à Haute intensité de main d’œuvre dans le domaine de l’infrastructure, en contrepartie desquels ils percevront de l’argent ou des vivres .
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Table des matières
INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
II.1. Présentation de la Région Haute Matsiatra
II.2. Démarche de vérification commune des hypothèses
I.2.1. Phase préparatoire
I.2.2. Enquêtes formelles
I.2.3. Phase de traitement des données
II.3. Démarche de vérification par hypothèse
I.3.1. Hypothèse 1 : « Le dispositif CSA/FRDAP nécessite la respon-sabilisation des parties prenantes »
I.3.2. Hypothèse 2 : la relation entre CSA/FRDAP est performante
II.4. Chronogramme des activités
II. RESULTATS
II.1 La relation entre CSA et FRDAP
II.1.1 Les acteurs impliqués dans la relation entre CSA et FRDAP
II.1.2 La méthode de détermination des filières prioritaires
II.1.3 Les phases de traitement de la demande
II.2 Evaluation de la relation entre CSA et FRDAP
II.2.1 Evaluation de l’efficacité
II.2.2 Evaluation de l’efficience
II.2.3 Analyse des problèmes rencontrés par les acteurs
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1. Discussions
III.1.1. La relation entre CSA et FRDAP
III.1.2. La performance du dispositif
III.1.3. L’aide au développement et le nouvel apport du CSA/FRDAP
III.2. Recommandations
Recommandations 1 : Renforcer la concertation entre les acteurs
Recommandations 2 : Améliorer la performance
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES