LE PROFIL DES METASTASES VERTEBRALES

Veines de la moelle รฉpiniรจre

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Les veines spinales ont une disposition transversale radiaire et se drainent dans deux axes mรฉdians, ventraux et dorsaux. Le drainage sโ€™effectue ensuite par des plexus veineux รฉpiduraux et perirachidiens vers les systรจmes cave et azygos. Ces dispositions provoquent, lors des manล“uvres dโ€™hyperpression abdominothoracique (efforts physiques, toux, รฉternuement…), un gรจne au retour veineux et une augmentation de pression au niveau des veines รฉpidurales et dans les foramens intervertรฉbraux [26].

Physiopathologie de la compression mรฉdullaire

Les mรฉtastases vertรฉbrales concernent trois localisations:
-Extradurale,
-Intraduraleextramรฉdullaire,
-Intraduraleintramรฉdullaire.
Plus de 98% des lรฉsions sont en extradurales [27].
Enfermรฉe dans un canal inextensible, la moelle est รฉminemment sensible aux processus pathologiques qui rรฉduisent la lumiรจre. Par action mรฉcanique directe mais aussi par l’intermรฉdiaire de perturbations circulatoires locales et d’une ischรฉmie, les compressions mรฉdullaires lentes dรฉterminent au niveau du parenchyme nerveux des altรฉrations de nature d’abord fonctionnelle puis lรฉsionnelle, progressivement irrรฉversible. Il en rรฉsulte un syndrome mรฉdullaire รฉvoluant de faรงon progressive [28,29]. Il faut remarquer que plus le processus compressif รฉvolue lentement plus la moelle s’adapte ร  cette compression lente. Dans un premier temps, la moelle est simplement refoulรฉe (phase asymptomatique) puis comprimรฉe (dรฉbut des manifestations cliniques). Cette lenteur d’รฉvolution explique le caractรจre insidieux des manifestations cliniques. Aussi, si la compression touche d’abord une racine, longtemps les manifestations radiculaires seront seules consรฉquences avant que n’apparaissent les manifestations mรฉdullaires. La ยซ moelle รฉpiniรจre ยป est entourรฉe par un anneau osseux protecteur composรฉ du corps vertรฉbral antรฉrieurement, des pรฉdicules latรฉralement et des lames et processus รฉpineux postรฉrieurement. Entre lโ€™os et la dure-mรจre, la plus externe des mรฉninges, se trouve lโ€™espace รฉpidural, qui contient normalement de la graisse et un plexus veineux. La compression mรฉdullaire survient quand la tumeur envahit lโ€™espace รฉpidural et comprime le sac dural. La majoritรฉ des cas de compression mรฉdullaire mรฉtastatique sont la consรฉquence de mรฉtastases vertรฉbrales. Au niveau anatomique, la majoritรฉ dโ€™entre elles est localisรฉe dans un stade primaire au niveau du pรฉdicule, et รฉvoluent antรฉro ou postรฉro-latรฉralement. Dans un stade secondaire, elle se situe frรฉquemment au niveau du corps vertรฉbral entraรฎnant une compression de la moelle รฉpiniรจre par voie antรฉrieure. Les lames et le processus รฉpineux sont quant ร  eux rarement atteints de faรงon isolรฉs [25]. La mรฉtastase dans lโ€™espace รฉpidural se fait le plus communรฉment par voie hรฉmatologique via le plexus veineux para-vertรฉbral et extra-dural ou via un processus emboligรจne artรฉriel. Elle peut รฉgalement rรฉsulter de la croissance dโ€™adรฉnopathies prรฉvertรฉbrales ร  travers les foramens vertรฉbraux ou de la dissรฉmination de cancers du systรจme nerveux central via le liquide cรฉphalo-rachidien. Les dรฉficits neurologiques provoquรฉs par les mรฉtastases รฉpidurales peuvent รชtre la consรฉquence dโ€™une compression directe de la moelle รฉpiniรจre ou de la queue de cheval, dโ€™une interruption de la vascularisation des structures nerveuses, ou encore dโ€™une fracture pathologique avec protrusion osseuse. La sรฉcrรฉtion de diverses cytokines avec formation dโ€™ล“dรจme vasogรฉnique ou cytotoxique est ร  lโ€™origine des dommages plus ou moins irrรฉversibles du tissu nerveux [30].

Douleur

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Les douleurs peuvent รชtre : rachidienne, radiculaire ou mรฉdullaire. La douleur rachidienne est une douleur essentiellement mixte ร  recrudescence nocturne cette douleur est associรฉe ร  une raideur segmentaire du rachis. Elles sont le signe initial prรฉcรฉdant souvent de plusieurs semaines, parfois de plusieurs mois, le diagnostic. Elles sont localisรฉes au niveau de la tumeur, dโ€™intensitรฉ variable au dรฉbut, ayant tendance ร  sโ€™accroรฎtre avec le temps, classiquement nocturnes, mais en rรฉalitรฉ de rythme mixte le plus souvent. Parfois, elles peuvent avoir un rythme mรฉcanique, accentuรฉes par lโ€™effort physique, la marche, lโ€™รฉternuement, la dรฉfรฉcation, et ainsi mises sur le compte dโ€™une affection dรฉgรฉnรฉrative. La douleur majorรฉe ร  la palpation dโ€™uneย รฉpineuse, lโ€™existence dโ€™une contracture para vertรฉbrale, dโ€™une tumรฉfaction douloureuse et ou de lโ€™apparition rรฉcente dโ€™une dรฉformation rachidienne doivent orienter le diagnostic. La douleur radiculaire est une nรฉvralgie des nerfs rachidiens, comme une nรฉvralgie cervico-brachiale, une nรฉvralgie intercostale, une cruralgie ou une sciatique. Ces douleurs sโ€™associent ร  des paresthรฉsies ou ร  des dysesthรฉsies qui conservent toujours une distribution radiculaire. Classiquement, elle prรฉdomine la nuit et est peu ou pas calmรฉe par le repos, ร  lโ€™opposรฉ des douleurs radiculaires dโ€™origine discale. La douleur mรฉdullaire, cโ€™est une douleur cordonale projetรฉe aux membres infรฉrieurs avec les signes de Lhermitte [31].

Chimiothรฉrapie

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย La chimiothรฉrapie anticancรฉreuse est utilisรฉe pour les mรฉtastases quand la tumeur primitive est chimiosensible (cancer du sein, de la prostate, hรฉmopathies), mais les tumeurs primitives sont rarement chimiosensibles (ostรฉosarcome, sarcome dโ€™EWING, lymphome) [49].

Radiothรฉrapie

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  La radiothรฉrapie est actuellement le traitement de choix dans la majoritรฉ des tumeurs mรฉtastatiques. Avec ou sans chirurgie, la plupart des auteurs prรฉconisent la radiothรฉrapie [21, 78, 79 ,81-83]. Le schรฉma le plus souvent utilisรฉ reste celui de 30 grays dรฉlivrรฉs en 10 sรฉances [61,83]. Certaines รฉquipes administrent des doses moins fractionnรฉes telles que 15 gray en 3 sรฉances suivi de 4 jours de repos puis 15 gray en 5 sรฉances en une seule fractiondans les cas de cancer rรฉputรฉs peu radiosensibles [68].La rรฉponse clinique ร  irradiation est nettement dรฉmontrรฉe : 67 ร  90 % des cas selon Maranzano E [84] ; 79 ร  100 % selon Elisabeth L [61] ; 85% des patientsย  ne prรฉsentent aucune douleur [85]. Pour notre cas, 46,42% des patients avaient bรฉnรฉficiรฉ cette radiothรฉrapie. A signaler que notre centre ne dispose pas un service de radiothรฉrapie. Les sรฉances de radiothรฉrapie sont rรฉalisรฉes en dehors du centre. Notons aussi que le coรปt de cette radiothรฉrapie est trรจs รฉlevรฉe ainsi trรจs peu de patient peut en bรฉnรฉficier. Nous suggรฉrons lโ€™ouverture dโ€™un service de radiothรฉrapie dans les centres hospitaliers publics.

Corticoides

ย  ย  ย  ย  ย  ย  Il y a peu dโ€™รฉtudes concernant lโ€™administration de corticoides ร  haute dose mais lโ€™effet de stรฉroides est bien documentรฉ dans le contexte de cancer mรฉdullaire [61, 86,87]. Pour nous, nos patients ont eu systรฉmatiquement un traitement mรฉdical en occurrence les corticoides.

Chirurgie

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Il existe plusieurs techniques opรฉratoires concernant le choix thรฉrapeutique .La laminectomie dรฉcompressive fut longtemps considรฉrรฉe comme le traitement de premier choix des compressions mรฉdullaires cependant elle nโ€™est pas efficace sans stabilisation [75]. Lโ€™approche peut se faire par voie postรฉrieure avec dรฉcompression et stabilisation, ou par voie antรฉrieure en cas de compression antรฉro-latรฉrale, ou bien par une dรฉcompression circonfรฉrentielle (voie combinรฉe) [7,88]. Pour notre sรฉrie, seulement 28% de nos patients ont รฉtรฉ opรฉrรฉs dont la voie postรฉrieure รฉtait prรฉconisรฉe dans 87,70%. Notons que pas mal de matรฉriels de stabilisation et dโ€™ostรฉosynthรจse ne sont pas disponibles ร  Madagascar par exemple nous nโ€™avons pas encore des ciments spรฉciaux pour rรฉaliser une vertรฉbroplastie voire une kyphoplastie pour solidifier la vertรจbre fragile.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. GENERALITES
I.1 Dรฉfinitions
I.2 Epidรฉmiologie
I.2.1 Incidence et frรฉquence
I.2.2 Age et sexe
I.3 Rappel anatomique
I.3.1 Gรฉnรฉralitรฉ sur le rachis
I.3.2 Le contenant
I.3.2.1 Rachis cervicalโ€ฆ
I.3.2.2 Rachis dorsal et lombaire
I.3.2.3 Le disque intervertรฉbral
I.3.3 Les contenus
I.3.3.1 Moelle spinale
I.3.3.2 Racines
I.3.3.3 Vascularisation
I.3.3.3.1 Vascularisation artรฉrielle
I.3.3.3.2 Veines de la moelle รฉpiniรจre
I.3.4 Physiopathologie de la compression mรฉdullaire
II. SIGNES CLINIQUES
II.1 Circonstances de dรฉcouverte
II.2 Signes de dรฉbut
II.2.1 Douleur
II.2.2 Troubles moteurs
II.2.3 Troubles sensitifs
II.2.4 Troubles sphinctรฉriens
II.2.5 Dรฉformation rachidienne
II.3 Examen clinique
II.3.1 Syndrome rachidien
II.3.2 Syndrome lรฉsionnel
II.3.3 Syndrome sous lรฉsionnel
II.4 Examen gรฉnรฉral
III. DONNEES PARACLINIQUES
III.1 Imageries
III.1.1 Radiographie standard
III.1.2 Scanner rachidien
III.1.3 Imagerie par Rรฉsonance Magnรฉtique
III.2 Biologie
III.3 Anatomo- pathologique
IV. TRAITEMENT
IV.1 Principe gรฉnรฉral du traitement
IV.1.1 Traitement mรฉdical
IV.1.2 Traitement chirurgical
IV.2 Traitement complรฉmentaire
IV.2.1 Radiothรฉrapie
IV.2.2 Chimiothรฉrapie
IV.2.3 Autres
V. EVOLUTION
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. PATIENTS ET Mร‰THODES
I .1 Cadre dโ€™รฉtude
I.2 Type et pรฉriode dโ€™รฉtude
1.3 Durรฉe dโ€™รฉtude
I.4 Critรจres de sรฉlection
I.4.1 Critรจres dโ€™inclusion
I.4.2 Critรจres dโ€™exclusion
I.5 Collectes des donnรฉs
I.6 Paramรจtres dโ€™รฉtude
I.6.1 Paramรจtres รฉpidรฉmiologiques
I.6.2 Paramรจtres cliniques
I.6.3 Paramรจtres paracliniques
I.6.4 Paramรจtres thรฉrapeutiques
I.6.5 Paramรจtres รฉvolutifs
I.7 Facteurs limitant
I.8 Mode dโ€™analyse des donnรฉes
II. RESULTATS
II.1 Epidรฉmiologie
II.1.1 Prรฉvalence et incidence
II.1.2 Age et genre
II.1.3 Dรฉmographie
II.1.4 Profession
II.2 Clinique
II.2.1 Motifs de consultation
II.2.2 Antรฉcรฉdents
II.2.3 Les tumeurs primitives
II.2.4 Dรฉlai de prise en charge
II.2.5 Etat gรฉnรฉral
II.2.6 Evaluation de la douleur
II.2.7 Signes objectifs
II.2.7.1 Syndrome dโ€™une compression mรฉdullaire
II.2.7.2 Signes neurologiques
III. SIGNES PARACLINIQUES
III.1 Imagerie
III.1.1 Imagerie mรฉdullo-rachidienne
III.1.1.1 Imageries rรฉalisรฉes
III.1.1.2 Localisation rรฉgionale
III.1.1.2.1 Niveau de la lรฉsion
III.1.1.2.2 Nombre
III.1.2 Bilan dโ€™extension radiologique
III.1.2.1 Imagerie rรฉalisรฉe
III.1.2.2 Rรฉsultats des examens
IV. TRAITEMENT
IV.1 Type du traitement
VI.2 Type de chirurgie
V. EVOLUTION
V.1 Evolution prรฉcoce
V.1.1 Durรฉe dโ€™hospitalisation
V.1.2 Pronostic
V.1.3 Rรฉsultats histologiques
V.2 Evolution ร  moyen et ร  long terme
V.2.1 Nombre de suivi
V.2.2 Dรฉcรจs
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONย 
I. DONNES EPIDEMIOLOGIQUES
I.1 Incidence et frรฉquence
I.2 Age et sexe
II. CLINIQUES
II.1 Dรฉlai de symptรดme
II.2 Antรฉcรฉdents
II.3 Signes cliniques
III. PARACLINIQUES
III.1 Prรฉsentation radiologique
III.2 Localisation rรฉgionale
IV. TRAITEMENT
IV.1 Les รฉlรฉments de la dรฉcision thรฉrapeutique
IV.2 Radiothรฉrapie
IV.3 Corticoides
IV.4 Chirurgie
V. EVOLUTION ET PRONOSTIC
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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