Le processus historique d’expansion urbaine de la métropole

La préservation de la biodiversité s’inscrit en France depuis 2004 dans la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) où le concept de la Trame Verte et Bleue apparaît pour la première fois. Cette stratégie constitue la déclinaison à l’échelle nationale des conventions internationales établies dans le but d’enrayer la perte exponentielle de la diversité biologique qui est constatée dès lors à l’échelle mondiale. En effet, la perte des habitats naturels, leur fragmentation, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, la pollution, l’exploitation des ressources et les changements climatiques sont à l’origine de la disparition des écosystèmes.

La prise de conscience des conséquences néfastes qu’engendre l’action humaine sur la biodiversité s’est formalisée en premier lieu avec la Convention pour la diversité biologique du Sommet de Rio de 1992. Cette convention sert de cadre de référence aux politiques menées dans ce domaine. Elle a amorcé la création au niveau européen de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère de 1995. Cette stratégie met en avant la protection et la restauration des continuités écologiques. Ces continuités écologiques sont constitués de noyaux de biodiversité qui regroupent une richesse d’espèces et d’habitats importante au niveau européen, des zones tampon entourant et préservant ces noyaux et des corridors écologiques qui relient ces noyaux déconnectés et permettent à la biodiversité de se déplacer et d’effectuer leur cycle de vie en assurant les échanges génétiques nécessaires à la viabilité des espèces sur le long terme. Cette mesure de préservation de la biodiversité est aussi traduite en France dans les lois du Grenelle de l’environnement. En 2009, la loi du Grenelle I prévoit la création d’une Trame Verte et Bleue et en 2010, la loi Grenelle II marque l’entrée de la Trame Verte et Bleue et des continuités écologiques respectivement dans le Code de l’environnement et le Code de l’urbanisme. En 2010, face au constat d’échec dans l’atteinte de l’objectif concernant l’enrayement de la perte de la biodiversité fixé en 1992, une nouvelle stratégie pour la biodiversité est élaboré en France pour la période 2011-2020. Elle fixe 20 objectifs visant à préserver plus efficacement la biodiversité et renforce l’importance accordée à la mise en œuvre de la Trame Verte et Bleue dans cinq de ses objectifs. Ainsi la Trame Verte et Bleue constitue un outil opérationnel privilégié, en terme de préservation de la diversité biologique, et son élaboration est inscrite dans les différents documents d’urbanisme à l’échelle locale (SCOT, PLUi…). Ces documents doivent également être cohérents en prenant en
compte les orientations pour la mise en place de la Trame Verte et Bleue au niveau régional définies dans le Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE). Par ailleurs, la région Nord-Pas-de-Calais est pionnière dans l’établissement de la Trame Verte et bleue sur son territoire car cette démarche a été formalisée dès les années 1990 dans son schéma régional. Aujourd’hui la Trame Verte et Bleue régionale se décline selon les trois piliers du développement durable (environnement, social et économie). A l’échelle de la ville de Lomme, la mise en place de la Trame Verte s’inscrit également un contexte environnemental et social par la réintroduction de la nature en ville au bénéfice de la biodiversité et des habitants du fait de son aménagement paysager et de son association à des voies réservées aux déplacements en mode doux. C’est pourquoi la Trame Verte fait partie intégrante de la politique menée à Lomme, celle de la « Ville en TransitionS », en s’inscrivant dans le premier des quatre axes abordés par cette stratégie, l’axe dédié à l’écologie et l’alimentaire, et plus particulièrement sous l’angle de la biodiversité. Une des principale orientation donnée par la commande de la Trame Verte de Lomme est de relier par cheminement doux le Parc Urbain d’environ 30 ha Rives de la Haute Deûle. Cette traversée végétalisée du Nord au Sud de la commune devrait également relier les espaces verts de la ville. Le projet offrirait ainsi aux lommois une promenade récréative agréable, au cadre paysager soigné. Il permettrait aussi de faciliter les déplacements piétonniers, et éventuellement cyclables, en assurant une meilleure connexion entre les espaces verts de loisirs, notamment pour le Parc Urbain excentré. Le deuxième objectif prévoit également d’améliorer le milieu de vie de la biodiversité ordinaire présente dans l’environnement urbain en connectant davantage les différents espaces végétalisés de la commune, en accord avec les études écologiques menées. La réalisation de la Trame Verte devrait également sensibiliser les riverains à ses enjeux écologiques, et les inciter à préserver la faune et la flore locales.

A l’échelle de la métropole lilloise 

Caractéristiques générales du territoire

La ville de Lomme est l’une des deux communes associées à Lille (avec Hellemmes). Cette commune du Nord-Pas-de-Calais appartient également à la Métropole Européenne de Lille (MEL) et elle se localise au Nord-Ouest de son aire urbaine qui s’étend à l’Est jusque la frontière belge. La limite sud de la ville de Lomme est partagée avec Lille. La proximité de cette ville centre fait que la commune est facilement accessible de par un réseau routier développé qui relie Lomme aux communes voisines et elle est également desservie dans son extrémité Nord par la rocade Nord-Est. Elle bénéficie également d’un réseau de transports en commun développé avec une ligne de métro traversant la ville du Nord au Sud qui se prolonge jusque Lille. Le réseau de bus permet également cette liaison et l’accès aux autres communes voisines. La ville est dotée d’une gare SNCF et la gare TGV de LilleFlandres place la métropole à 1 heure de Paris, 35 minutes de Bruxelles, 1h20 de Londres et 2h35 d’Amsterdam.

Les conditions géologiques, climatiques et hydrographiques environnantes

La partie Sud de la ville de Lomme est située dans la vallée de la Deûle dont le sol est constitué d’alluvions (sur 10 à 20 mètres d’épaisseur), qui sont principalement composées de limons et de sable. La nappe superficielle présente peut affleurer en période de hautes eaux. La partie Nord du territoire communal repose sur le plateau des Weppes qui correspond à une plaine argileuse vallonnée. Le sol se compose ainsi de limon et d’argile. Ces sols reposent sur un substrat de calcaire et de marne (sur 15 à 30 mètres d’épaisseur). Ces roches renferment les nappes phréatiques profondes du calcaire et de la craie, qui sont utilisées pour l’alimentation en eau potable de la métropole lilloise. Ces nappes sont ainsi exposées aux risques de dégradation quantitatif et qualitatif de leur eaux. La nappe de la craie est d’ailleurs particulièrement exposée aux pollutions urbaines car elle se trouve à faible profondeur sous des limons au sud de Lille.

La rivière de la Haute Deûle, au sud de Lomme, est classée 3 pour sa qualité médiocre des eaux. Bien qu’une amélioration ait été observée ces dernières décennies, des pollutions persistent notamment du fait du rejet dans la rivière des eaux pluviales non traitées qui ont ruisselé sur des sols imperméabilisés en concentrant ainsi les polluants qui s’y trouvent. L’objectif traduit dans le SDAGE et d’atteindre une qualité de niveau 2 de la rivière en limitant entre autre en zone urbaine le ruissellement et le rejet de ces eaux pluviales polluées et en favorisant l’infiltration des eaux de pluies dans le sol. Le bon état écologique de la rivière de la Haute Deûle pourrait également être atteint en restaurant ses abords. Le climat caractérisant la région Nord-Pas-de-Calais est de type océanique avec des températures relativement stables et douces tout au long de l’année. En effet, le rôle de régulateur thermique assuré par la Manche engendre une température annuelle moyenne de 10°C et une humidité importante car il pleut en moyenne 175 jours par an. Les mois les plus pluvieux sont juin et novembre avec 62 mm de précipitation, alors que février est le mois le plus sec avec 42 mm. Au mois de janvier les gelées sont fréquentes et le brouillard est important d’octobre à janvier.

Les entités paysagères du territoire

Le territoire de la métropole de Lille regroupe 4 types de paysages : le val des marécages et des peupleraies dans les zones humides, le val bocager avec la présence d’arbres têtards, le bassin semibocager aux perspectives plus dégagées sur les espaces agricoles, et le bassin des grands parcs qui se localisent en milieu urbain. Ces paysages se répartissent dans les 6 pays lillois : la plaine de la Lys, les Weppes, la vallée de la Deûle, le Mélantois, le Ferrain des monts et le Ferrain des plaines. Les particularités topographiques et géologiques de ces espaces ainsi que les modifications d’origine anthropiques qui y ont été réalisées leur confèrent des caractéristiques paysagères distinctes. La ville de Lomme, qui est presque entièrement urbanisée, se localise sur 2 paysages identifiés : Le paysage des Weppes qui se situe sur la partie Nord de la commune de Lomme forme un talus qui s’incline en pente douce vers la Deûle où l’espace urbain s’est développé au bas de cette pente. Ce paysage forme un plateau ouvert vers la vallée de la Deûle et un bassin semi-bocager. Il se compose de quelques alignements d’arbres et des bosquets constitués de peupliers, de saules ou de frênes, de tilleuls, d’ormes, d’acacias et de platanes qui ne sont généralement pas taillé en têtard. Ce type de paysage renferme également des haies bocagère qui sont principalement formées d’aubépine. La partie sud de la ville de Lomme prend place dans la vallée de la Deûle. La ripisylve ferme l’accès visuel sur la rivière à l’exception des zones urbanisées comme à Lomme. Elle est occupée à certains endroits par des champs agricoles ouverts, de saulaies, de peupleraies ou de bâtiments industriels. Mais à Lomme, ses rives sont entièrement urbanisées.

Ainsi, bien que Lomme soit une ville offrant un paysage presque exclusivement urbain, elle possède une ouverture visuelle vers un paysage plus rural dans son extrémité Nord, caractérisé par les Weppes. Mais cette perspective est obstruée par la ligne LGV qui traverse le Nord de la commune d’Est en Ouest et qui constitue une barrière physique et visuelle entre l’espace majoritairement urbain et l’espace rural.

Les objectifs du projet Arc Nord 

Le Nord-Pas-de-Calais est la deuxième région la plus urbanisé de France. Elle possède ainsi peu de milieu naturel comme c’est également le cas à l’échelle de la métropole lilloise, mais conserve des surfaces agricoles importantes. Néanmoins, ces espaces agricoles sont menacés par l’étalement urbain. Afin de protéger ces espaces ruraux, le projet du parc de l’Arc Nord de la métropole de Lille a été créé. Son périmètre délimite une zone rurale à préserver dans le but d’assurer les services écosystémiques nécessaires au milieu urbain tel que la dépollution de l’air, l’infiltration de l’eau, ainsi que d’assurer un approvisionnement alimentaire en circuit court pour la ville. Ce parc a également l’objectif de préserver les paysages ruraux et inciter les riverains à découvrir les différents éléments patrimoniaux qu’il renferme. Ce parc a pour ambition aussi de promouvoir la Trame Verte et Bleue en encourageant notamment le maintien des haies bocagères des terrains agricoles.

Le processus historique d’expansion urbaine de la métropole

La ville de Lille tient son nom du lieu initial où elle s’est construite correspondant à une zone de marais parsemée de plusieurs îles. Au XIème siècle Lille est un bourg entouré d’eau et se développe ensuite sur un axe Nord-Sud. L’eau était ainsi abondamment présente dans les villes de la métropole et cette ressource était utilisée par de nombreux artisans et éleveurs. Les canaux d’eau se développent dans Lille et les communes voisines jusqu’au milieu du XIXème siècle où les canaux ne sont plus utilisés pour développer l’intérieur de la ville et où les transports ferroviaires font leur apparition. Les canaux de plus en plus pollués sont alors remblayés ou recouvert en suivant l’idéologie du courant hygiéniste de l’époque visant à assainir et rendre salubre les villes. En 1975, les travaux concernant la dérivation du lit de la rivière de la Deûle à l’ouest de Lille et le contournement de la citadelle s’achèvent. En effet, la rivière était alors considérée comme devenue un obstacle entre Lille et ses banlieues qui concentraient les activités industrielles. Ces travaux ont également permis à Lille d’établir son port fluvial important en terme de taille et de fonction commerciale.

Au XIIIème siècle, la place géographique stratégique de Lille en font une des 5 villes marchandes les plus importantes de Flandre grâce au commerce de la laine et du textile. La ville s’agrandit alors avec l’apparition de faubourgs jusqu’au XVIIème siècle. Elle continue de se développer au XIXème siècle et les communes rurales de Roubaix et Tourcoing se densifient. Au milieu du XIXème siècle la surface de la ville de Lille est multipliée par 5. L’urbanisation s’intensifie ainsi jusqu’à la fin du siècle et son centre est réaménagé en boulevards de type haussmannien. Ces expansions urbaines répondent ainsi au phénomène d’afflux de population dont l’industrie du textile a besoin en tant que main d’œuvre. Cette expansion urbaine a également engendré le développement des communes voisines de la première couronne. A la fin du XVIIIème, la ville de Lomme s’urbanise le long des principales voies de communication, notamment l’avenue de Dunkerque, et les industries prennent place le long de la rivière de la Deûle et des routes. La ville de Lomme se densifie ensuite à partir de 1914. La ville de Lille poursuit son étalement de 1945 à 1975 et Lomme voit sa population stagner pendant cette période. A partir de 1950 se développent sur le territoire les grands ensembles et l’habitat pavillonnaire ainsi que les autoroutes et les zones d’activité. Ces 20 dernières années, la métropole a continué son urbanisation impulsée par l’attraction qu’exercent les villes centres de Lille, Roubaix et Tourcoing. Les communes de première et deuxième couronne constituent alors des espaces relais de ces centralités.

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Diagnostic du territoire
1. A l’échelle de la métropole lilloise
1.1 Caractéristiques générales du territoire
1.2 Les conditions géologiques, climatiques et hydrographiques environnantes
1.3 Les entités paysagères du territoire
1.4 Les objectifs du projet Arc Nord
1.5 Le processus historique d’expansion urbaine de la métropole
1.6 Caractéristiques démographiques et demande en logements
1.7 Vers des changements de modes de déplacements
1. 8 Les pollutions atmosphériques et sonores
1.9 Le développement touristique de nature
2. A l’échelle communale lommoise
2.1 Description des différents quartiers et formes urbaines de Lomme
2.2 Répartition des équipements et des commerces sur la commune
2.3 Les différents espaces verts de Lomme et de ses environs
2.4 La gestion des espaces verts lommois
2.4 Éléments de Trame Verte réalisées à Lomme
2.5 Principaux projets d’aménagement urbain en cours
Synthèse
Partie 2 : Diagnostic de l’environnement
3. Les orientations régionales du SRCE-TVB
4. A l’échelle de la métropole lilloise
4.1 Les espaces classés de la métropole
4.2. Les différents milieux par sous trame rencontrés sur le territoire des communes associées
4.3. Caractéristiques floristiques et faunistique du territoire
4.4 Les zones nodales autour de Lomme
5. A l’échelle communale lommoise
5.1 Les zones nodales de Lomme
5.2 Corridors écologiques et espèces cibles
5.3 Points de conflits constituées par les barrières matérielles et immatérielles
Synthèse
Partie 3 : Projet
6. Prescription d’aménagement pour le cheminement piétonnier
6.1 Vue globale de la Trame Verte à l’échelle de la commune
6.2. Détails des aménagements proposés pour le tracé principal
6.2 Détails des aménagements pour la variante du tracé de la Trame Verte
6.3. Signalétique de la Trame Verte
6.4. Les voies cyclables de la Trame Verte
7. Animation participative de la Trame Verte
8. Biodiversité
Conclusion
Références
Annexes

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