Le processus et les différentes étapes de création des PME
La constatation de la viabilité de l’idée
Cette première phase de l’étude préalable a pour but :
❖ de recueillir un ensemble d’informations pertinentes permettant de mieux circonscrire et mieux préciser l’idée du créateur
❖ d’apprécier la viabilité de cette idée
❖ d’écarter ou d’éliminer, dès l’origine, des idées ou des projets pour lesquels les risques d’échec semblent trop importants.
L’idée qui se cache derrière le projet ne doit pas être une idée irréalisable : elle doit être viable et correspondre à un ou à plusieurs besoins à satisfaire. Cela implique notamment l’existence d’un marché et de clients potentiels. Plus concrètement, cette idée va correspondre à la production de biens ou de service marchands. Ces produits (biens ou services), qui vont générer l’activité, constituent, donc, les fondations et la raison d’être de tout l’édifice à créer. L’itinéraire qui conduit de l’idée à l’édification de l’entreprise représente, en quelque sorte, le passage d’un rêve, d’un souhait personnel, à une réalité sociale souvent complexe. Pour permettre d’évaluer la viabilité de l’idée du créateur, vingt-quatre aspects ont été retenus. Ces composantes se subdivisent en deux grandes catégories :
▶ Celles qui ont trait aux caractéristiques intrinsèques des produits proposés : leur examen permettra de faire apparaître l’intérêt des produits, leurs atouts, et les risques associés à leur production ;
▶ Celles qui, à l’opposé, se rapportent à l’environnement et au marché : leur analyse permettra de mieux cartographier l’ensemble des opportunités, contraintes et menaces qu’il conviendra de prendre en considération.
Remarque
Deux de ces composantes (le positionnement du produit et la politique de sous-traitance) sont quelque peu ambivalentes. Elles relèvent à la fois des caractéristiques intrinsèques et des aspects relatifs à l’environnement.
L’élaboration du dossier économique et financier
Les objectifs du dossier
L’élaboration et la présentation de ce dossier ont pour but :
▶ De recenser, d’expliquer et de justifier les principales composantes qui constituent l’architecture du projet et de s’assurer de leur cohérence ;
▶ De servir de support de présentation du projet aux différents interlocuteurs et partenaires sollicités et concernés, pour leur permettre d’accéder rapidement à l’essentiel des informations qui leur sont nécessaires ;
▶ De faciliter le déroulement des entretiens et la communication avec les partenaires ;
▶ De créer un impact psychologique favorable et de convaincre de l’intérêt et de la viabilité du projet, en vue d’obtenir l’adhésion des partenaires sollicités ;
▶ De permettre au créateur de faire le point de ses connaissances et ainsi prendre de nouveau conscience de ses lacunes ou insuffisances, concernant tel ou tel aspect du projet ;
▶ De permettre également, le cas échéant, un rééquilibrage du projet en reconsidérant certaines composantes et en suscitant les ajustements nécessaires pour rendre l’ensemble plus cohérent et plus crédible.
Exigences requises pour la réalisation d’un bon dossier
Ce dossier, également désigné sous le nom de « business plan » ou plan d’affaires, doit avant tout être considéré par le créateur comme la pièce justificative maîtresse à partir de laquelle il va étayer et développer son argumentation pour la demande et l’obtention du « visa » auprès des différents partenaires. Ce document est considéré comme le support de communication et de promotion destiné à la validation du projet d’entreprise. Un dossier bien présenté, clair attrayant, construit, concis et précis reçoit presque toujours un accueil favorable des interlocuteurs. Un bon dossier porte à croire que le projet a été bien préparé et mûri, alors qu’un dossier bâclé, mal présenté, imprécis ou désordonné est le plus souvent mal accueilli, car il est perçu avec méfiance et comme manquant de sérieux. Le créateur ne devra pas sous-estimer ses partenaires, qui peuvent avoir leurs propres critères d’appréciation. Il ne doit pas non plus perdre de vue que sa crédibilité et celle de son projet seront, dans une large mesure, évaluées à travers la qualité et la solidité du dossier présenté. Il doit être conscient que le premier capital à obtenir de ses interlocuteurs est le capital confiance. Une confiance qu’il doit gagner lors de la présentation du dossier. Cette présentation constitue, pour le créateur, un test qui va révéler son aptitude à se vendre et à vendre son idée. Le dossier se compose par les composantes économiques du projet et ses composantes financières. La structuration proposée ne doit pas être perçue comme un cadre rigide mais, au contraire, comme une trame aménageable et adaptable aux objectifs et aux besoins du créateur et de son projet. Toutefois, les aspects fondamentaux qui figurent dans le dossier devront être respectés. Un exemple de business plan est présenté en annexe avec la partie « Etude de cas ».
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : Le processus et les différentes étapes de création des PME
Chapitre I : L’étude préalable
I. La constatation de la viabilité de l’idée
II. Diagnostic des atouts et carences du créateur
Chapitre II: L’élaboration du projet
III. Le choix des options fondamentales
IV. L’élaboration du dossier économique et financier
Chapitre III : Le montage de l’entreprise
I. La procédure administrative : les conditions de constitution de la société
II. Inventaire des autres tâches à réaliser
III. Déclenchement de la mise en œuvre
IV. Le contrôle du bon déroulement des travaux
Chapitre IV : Le démarrage de l’activité
I. Mise en œuvre des moyens de l’entreprise
II. Contrôle permanent de l’évolution des ventes et des charges
III. Observation méthodique des règles fondamentales de gestion
IV. Mise en place d’un système d’information et de gestion
V. Confrontation permanente des prévisions aux réalisations
VI. Planification et pilotage de l’évolution de l’entreprise
Partie II : Défis du créateur d’entreprise
Chapitre I : Les critères classiques d’évaluation d’un projet
I. Expériences et compétences liées à l’activité (gestion, technique)
II. Niveau de l’apport propre suffisant
III. La Rentabilité
IV. Service de la dette et ratio d’endettement
V. Solvabilité de l’entreprise
VI. Taux de valeur ajoutée
VII. Existence de garanties réelles
Chapitre II : La croissance
I. Les dimensions de l’entreprise
II. Pourquoi les entreprises recherchent-elles la croissance ?
III. Les types de croissance
IV. Les effets pervers de la croissance
Chapitre III : La culture d’entreprise
I. Naissance de la notion
II. Définition
III. Obstacle culturel : absence de culture d’entreprise en Afrique
CONCLUSION