Le processus de mise en place de l’AMP

Le processus de mise en place de l’AMP 

D’après l’Océanium, avant la mise en p lace de l’AMP, seuls trois villages (Sipo, Bossinkan et Diogaye) venaient y pêcher. Le processus a commencé par la délibération N°06/CRT du 10/10/2002 du conseil rural de T oubacouta. Rendue officielle par le décret N°2004-1408 du 4/11/2004, l’AMP a été balisée en avril 2003 par l’OCEANIUM et les populations locales. Les terroirs de Sandicoli, Médina, Sangako, Soukouta, Toubacouta, Sourou, Bani, Dassilamé sérer, Néma Bah, Missirah, Sipo, Bétenty, Bossinkang, Diogaye constituent la zone périphérique de cette AMP. Chaque village est représenté dans le comité de gestion. La surveillance est assurée par des jeunes volontaires des villages périphériques appuyés par les agents des Parcs Nationaux .

Par la suite un Comité Technique chargé de l a gestion des Aires Marines Protégées est créé par Arrêté Interministériel 2006-1654 du 03 mars 2006 (cf. annexe). Ce Comité Technique est composé de neuf (9) représentants de directions nationales ainsi que des Ministères des Forces Armées et de l ’Intérieur. Pour les directions, il s’agit de la Direction des Parcs Nationaux, la Direction des Pêches Maritimes, la Direction des Eaux, Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols, la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés, la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches, la Directeur de la Pêche Continentale et de l’Aquaculture, la Direction de la Marine Marchande et la Direction des Phares et Balises.

Deux ans après sa création, des difficultés de dé marrage subsistent. Dans ce schéma administratif proposé les services sociaux et les populations ne sont pas représentés. Cette situation présage des contraintes quant à la prise en compte de la dimension sociale et culturelle dans la gestion des AMP. Selon l’article 4 de l’arrêté cité ci-dessus, le Comité Technique a la charge de :
✦ l’élaboration des procédures générales de création, de l a validation et de la coordination de la gestion des aires marines protégées ;
✦ l’élaboration d’un programme de mise en place d’aires marines protégées et de la coordination de la mise en œuvre ;
✦ la création d’aires marines protégées ;
✦ du suivi et de l’évaluation des aires marines protégées ;
✦ l’élaboration des procédures de décisions et de gestion des conflits ;
✦ l’examen des propositions et de t oute initiative présentées de création d’aire marine protégée.

Les caractéristiques physiques 

Située au cœur de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum, l’AMP de Bamboung est une zone humide Internationale. Elle se trouve dans la zone soudanienne marquée par l’existence de deux saisons ; l’une sèche qui dure huit mois de novembre à juin et l’autre humide, d’une durée de quatre mois de juillet à octobre. Cependant il convient de noter l’irrégularité des pluies. Ces variations mensuelles et inter-annuelles de la pluviométrie ont une forte influence sur les activités des populations et leurs comportements sociaux pour faire face à leurs besoins (Diop, 2006).

Le bolong de Bamboung est un af fluent du Diomboss, l’un des trois bras principaux avec le Bandiala et le Saloum. Il fait partie d’un système complexe et diffus de chenaux et de mangroves caractéristiques des zones humides saumâtres intertropicales (Albaret, 2005). Le bolong de Bamboung et ses ramifications représentent 30% de la superficie de l’AMP (zone centrale de l’AMP, 15 km de long, 50 à 500 m de large pour une profondeur de 0 à 15 m) Il est homogène, ne présente pas de stratification ni de zonage, longitudinale marquée, même si de légers gradients aval -amont (de salinité et d’oxygène surtout) ont pu être notés par l’équipe de l’IRD /CRODT. Il convient de noter que le bolong de Bamboung constitue « une zone modérément salée par rapport au reste du Sine Saloum (28-52, moins importante que la moyenne du delta du Saloum) ».

La turbidité est faible (3,7 m de visibilité contre 1,8 m dans le reste du Delta). Cette clarté présente un intérêt esthétique mais aussi la transparence des eaux favorise la présence des espèces prédatrices chassant « à vue » et celles dont la fibre branchial délicat supporte mal les eaux chargées en particules minérales solides (Ethmalosa fimbriata ou cobo). Zone de repopulation d’huîtres et de nombreuses espèces de poisson (65 espèces retrouvées dont 42 s’y reproduisent).

La flore, la faune et les sols

La flore

L’AMP s’étend sur une superficie de 7000 hectares (70 km2). La végétation est présente sur deux grands types de milieux : les zones submersibles par les marées et les zones non submersibles. Environ 70% de cet espace sont constitués d’îles (abritant des zones sèches et des zones amphibies de forêts de mangrove et une faune très diversifiée). La mangrove est représentée par six espèces principales appartenant à trois familles ; les Rhizophoracées, les Avicenniacées et les Combrétacées. Les Rhizophoracées, qui comprennent trois espèces Rhizophora racemosa, de grande taille (pouvant atteindre 20 m ), colonisent les bordures des chenaux. En arrière Rhizophara mangle et Rhizophora harrisonii constituent une formation plus étendue mais plus basse. Les Avicenniacées qui ne sont représentées que par Avicennia africana (appelé également Avicennia nitida). Les Avicennia se situent en arrière des Rhizophora. Les Combrétacées sont beaucoup moins abondantes. Il s’agit de Laguncularia racemosa et Conocarpus erectus qui occupent un domaine qui n’est immergé qu’aux marées de vives eaux. Dans la savane arborée se trouvent d’importantes espèces dont Vitellaria paradoxa, Elaeis guinensis, Cocos nucifera, Prosopis africana, Parkia biglobosa, Parinari macrophila, Terminalia macroptera, Combretum sp, Nauclea latifolia, Adansonia digitata, Anogeisssus leocarpus, Mitragina inermis, Celtis integrifolia, Khaya senegalensis, etc. 

La faune
C’est une zone d’une grande biodiversité. On y trouve des oiseaux (flamant rose, martin pêcheur, pélican gris, héron goliath, goéliand railleur, sterne caspienne, sterne royale,…) des poissons (les familles les plus représentées sont celles des Carangidae, des Mugilidae, des Haemulidae, des Clupeidae) et des mammifères marins (dauphins et lamantins).

On y rencontre aussi des mammifères terrestres tels que le guib harnaché (Tragelapus scriptus), le Cépholophe de grime (Sylvicapra grimia), l’hyène tachetée (Crocuta crocuta), le singe vert (Cercopithecus aethiops), le singe rouge (Eurhitrocebus patas), le phacochère ( Phacochoerus aethiopicus), le Babouin de Guinée (Papio papio), le Galago du sénégal (Galago senegalensis). Divers rongeurs: mangoustes des marée, mangue rayée, mangue gambie, écureil fouisseur, écureil grimpeur, genette, civette, mangue à queue blanche, le rat de gambie, etc. Des oiseaux terrestres comme le francolin commun, la pintade commune, la caille commune existent dans cette zone, etc.

Les sols
Le Bamboung est constitué d’une grande diversité de substrats : zones sableuses, vaseuses, tannes,…

Le cadre humain

L’historique du peuplement

Plusieurs paramètres, comme l’existence des amas de coquillages, témoignent d’une présence relativement ancienne des populations. Source : http://www.senegalaisement.com/senegal/tumulus_funeraires_senegal.php En revanche, certains auteurs parlent de l’implantation des villages du delta du Saloum qui se serait effectuée entre la fin du 18ème siècle et le début du 19ème siècle (Nouidemona J. D. 2004). Historiquement les différentes communautés rurales faisaient partie du royaume du Saloum qui s’étendait de Kaolack à Kaffrine et de Kael au nord jusqu’au Rip au sud. A l’origine, la fondation des villages était surtout liée à l’abondance des ressources naturelles. Le Diomboss (bras de mer avec une embouchure large de 4 k m) sépare deux groupes de villages traditionnellement opposés entre lesquels subsistent des différences notables, en particulier linguistique: au Nord , le pays des Niominka, le Gandon ; au Sud les îles Socé (appelées aujourd’hui îles Bétenti) dépendant du Niombato. Le « Niombato » est le nom par lequel les populations de l’actuel arrondissement de Toubacouta désignaient encore leur terroir. Il est situé à la frontière nord entre le Sénégal et la Gambie, et est depuis longtemps une z one d’installation de migrants cultivateurs et pêcheurs. Les premiers habitants sont pour la plupart des mandingues souvent venus du « Niombato », terroir qui se trouve dans ce qui est aujourd’hui la Gambie. A leur suite, Ouolofs, Diolas, Bassaris, Balantes Halpulaar, Sérères et même Bambaras viendront de contrées parfois éloignées, tous attirés par les immenses potentialités de ce milieu (UICN, 2000).

A l’image d’autres zones, le delta du Saloum se caractérise par la diversité des groupes ethniques en présence. Mais on note la prédominance des Sérères et des Mandingues. Le découpage administratif de 1 983 a scindé cette région historique du Sine Saloum en deux régions, Kaolack et Fatick. Le delta du Saloum est ainsi rattaché à la région de Fatick, précisément au département de Foundiougne. La population du département de Foundiougne était estimée en 2005 à 224659 soit 34% de la population de la région. Cette population est rurale à près de 89% (DPS, 2005).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Chapitre 1: – Le Cadre théorique
Chapitre 2 : Le cadre méthodologique
2- 1 : La recherche documentaire
2- 2 : L’enquête exploratoire
2- 3 : Les outils de collecte
2- 4 – La collecte des données
2- 4 -1- La pré- enquête
2- 4 -2- L’enquête de terrain
2- 5- Le traitement des données
2-6- Les difficultés rencontrées et les limites de la méthodologie
DEUXIEME PARTIE : LE CADRE BIOPHYSIQUE ET HUMAIN DU DELTA DU SALOUM
Chapitre 3 : Le cadre biophysique
3-1- Le climat
3- 2- L’hydrographie
3- 3- Les sols
3- 4- La végétation
3- 5- La présentation de l’AMP de Bamboung et des villages polarisés
3- 5-1- La situation et l’ étendue
3- 5- 2- Le processus de mise en place de l’AMP
3- 5- 3- Les caractéristiques physiques
3- 5- 4-La flore, la faune et les sols
Chapitre 4. Le cadre humain
4 -1- L’historique du peuplement
4 -2- L’organisation sociale
4 -3- Les activités économiques
4 -3-1- L’agriculture
4 -3-2- L’élevage
4 -3-3- La pêche
4 -3-4- Le tourisme
4 -3-4- L’exploitation des produits forestiers
4 -3-5- L’état et la diversité des ressources halieutiques
4- 3- 6- Le cadre organisationnel et parties prenantes de l’AMP
TROISIEME PARTIE : LES PRATIQUES DE GESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES
Chapitre 5 : Les pratiques traditionnelles
5-1-La pêche
5-2- Les techniques de gestion des ressources halieutiques
5-3- La collecte et la transformation des produits halieutiques
5-4- Les croyances
Chapitre 6 : Les innovations
6- 1- La pêche
6- 1-1- Les pirogues motorisées et filets
6- 1- 2- Les guirlandes
6- 1- 3- Le repos biologique
6- 1-4- La pisciculture
6-2- La gestion de la mangrove
6-2-1-L’exploitation de la mangrove
6-2-2- Le reboisement de la mangrove
6- 3- Le maraîchage
6- 4- L’écotourisme
6-5- Les représentations des populations de l’AMP
6-5-1- La Participation des populations
6-5- 2- La gestion de l’AMP
6-5- 3- La stratégie de gestion concertée
6-5- 4-Les interdits liés à l’AMP
QUATRIEME PARTIE : LES ENJEUX DE LA GESTION DES RESSOURCES
Chapitre 7- Les enjeux socio-économiques, culturels et environnementaux
7-1- Les enjeux socio- économiques
7-2- Les enjeux culturels
7-3- Les enjeux environnementaux
Chapitre 8- Les enjeux en fonction des parties prenantes
8-1- Les populations
8-2- Les ONG et les services étatiques
8- 3- Les conséquences des enjeux
8-3- 1- Le Partenariat
8-3- 2- Les conflits
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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