Le poids et l’impact du secteur du bâtiment sur l’environnement

Le développement Durable

En 1987, l’ancien Premier ministre en Norvège et présidente de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, Madame Gro H. Brundtland s’attacha à définir ce concept de Sustainable Development par « un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »[Brundtland, 1987]. Ainsi deux concepts sont inhérents à cette notion :
• Le concept des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité,
• L’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. Depuis cette date, le concept de développement durable a été adopté dans le monde entier∗.

L’instauration du développement durable en milieu urbain, est un argument essentiel pour établir un contexte cohérent, lisible et logique de l’action publique locale. Cette recherche de compromis raisonnable entre les différents enjeux est l’élément fondamental de notre réflexion [Diab, 2000]. Le développement durable se positionne, quoi qu’il en soit mondial ou local, ville ou bâtiment à l’intersection des univers social, environnemental et économique (Figure 1). Comme l’amélioration du cadre de vie est de plus en plus confrontée aux menaces que notre mode de développement fait peser sur un environnement fragile et sur les grands équilibres de la planète ; alors, le développement durable ne doit plus être un simple équilibre et devienne à moyen terme un art de vivre, il serrait intéressant d’intégrer aux cercles initiaux celui relatif à l’univers culturel. De ce fait, l’objectif premier du développement durable est d’obtenir un compromis entre le besoin d’un essor économique, l’exigence d’une protection accrue des espaces naturels et nécessité d’une coexistence harmonieuse des différentes communautés [Diab et al., 2000]. Ce compromis passe par une meilleure compréhension des enjeux, des modalités de mise en œuvre des politiques publiques et des incertitudes liées aux enjeux techniques. En effet, le génie urbain est le levier d’action pour la mise en place de politiques urbaines durables respectant les enjeux environnementaux et intégrant les aspects socio-économiques locaux des milieux urbains [Diab, 2002].

Le poids et l’impact du secteur du bâtiment sur l’environnement

Le secteur de la construction est le plus gros consommateur d’énergie en France parmi tous les autres secteurs économiques. Cette constatation concerne le secteur du bâtiment neuf et existant .

En effet, l’immobilier et la construction en France représentent chaque année  :
– 43 % des consommations d’énergie (figure 3);
– 23 % des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) (figure 5);
– 40 % des déchets produits (déchets ménager, hors déchets industriels) ;
– 4.7 % du territoire national ;
– 18 % des prélèvements d’eau correspondant à la consommation d’eau potable.

D’ailleurs, l’ensemble des bâtiments de commerce, bureaux, enseignements, santé, loisirs, hôtels et restaurants, etc. Dits bâtiments tentiaires représentaient en 2007 près de 60% de l’ensemble des surfaces chauffées en France . Notre recherche concerne les performances environnementales de ce type de bâtiments.

Cependant le flux annuel de constructions et leur très longue durée de vie constituent des caractéristiques à priori pénalisantes pour des progrès rapides du secteur. En effet, pour que les performances globales du secteur deviennent acceptables, il faudrait entamer des travaux importants de rénovation car le volume des bâtiments existants appelés couramment « stock » est conséquent. Une analyse de la performance thermique des logements parisiens qui a été faite par APUR, estime que 92% des logements parisiens ont été construits entre 1801 et 2000, 45% entre 1851 et 1939 et 37% entre 1945 et 2000. F

Ces chiffres justifient la réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour réduire l’impact environnemental global du secteur qui impose de travailler sur la construction et sur le parc. A savoir que les bâtiments neufs consomment trois fois moins d’énergie au mètre carré que les bâtiments existants.

Mandallina, (2006) a proposé une nomination des bâtiments classiques et d’autres de Haute Qualité Environnementale. Cette nomination a été faite selon leurs réponses aux besoins. Alors, nous appelons bâtiment classique un objet qui peut répondre aux fonctions suivantes :
1. fournir les services appropriés à l’activité hébergée ;
2. respecter les règlementations comme les conditions de sécurité, du confort hygrothermique, visuel et acoustique etc. ; Par contre, un bâtiment Haute Qualité Environnementale répond à des exigences imposées par la démarche HQE® qui sont :
1. optimiser le confort visuel, olfactif, acoustique et hygrothermique ;
2. minimiser les impacts de l’environnement intérieur sur la santé de l’homme ;
3. minimiser les impacts du bâtiment sur l’environnement extérieur ;

La démarche Haute Qualité Environnementale (HQE ®)

La Haute Qualité Environnementale (HQE® ) se définit comme étant une démarche de management de projet visant à obtenir la qualité environnementale d’une opération de construction ou de réhabilitation [Certivéa, 2008]. C’est une approche qui s’applique à réduire fortement les impacts environnementaux des projets de construction. La notion de Qualité Environnementale est cependant très floue, car elle n’est pas perçue de la même manière pour tous les acteurs. Les architectes continuent à contester son caractère normatif « bridant » la créativité, les ingénieurs les difficultés de mise en œuvre de certaines cibles et les maîtres d’ouvrages ont du mal à admettre les surcoûts souvent générés par cette exigence.

La certification NF Bâtiments Tertiaires- Démarche HQE® est une approche française née d’une initiative portée depuis 1996 par l’association HQE. Cette certification de référence a été développée par Certivéa, filiale du groupe CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). Elle est en quelque sorte le prolongement naturel et logique du développement urbain durable vers l’univers du bâtiment, et dans une moindre mesure, vers celui des travaux publics. La certification HQE® est une démonstration faite par un organisme tiers. Elle garantit par une marque qu’un bâtiment répond à des caractéristiques bien définies. Elle est une attestation rendue nécessaire pour crédibiliser des engagements des acteurs dans une démarche réelle en faveur du développement durable et la qualité environnementale, mais également pour attester de la qualité et de la véracité des résultats obtenus par cette démarche. Par la même, cela permet de valoriser les acteurs et leurs réalisations à travers des démarches crédibles.

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Table des matières

Introduction
Partie I
I.1 Le développement Durable
I.2. Le poids et l’impact du secteur du bâtiment sur l’environnement
I.3. La démarche Haute Qualité Environnementale (HQE®)
I.3.1. Principes de la démarche HQE®
I.3.2. Management environnemental
I.3.3. Le concept de la qualité environnementale des bâtiments
I.3.3. a. Performance des bâtiments
I.3.2. b. Le référentiel de la qualité environnementale des bâtiments QEB
I.4. Schéma des certifications environnementales
Partie II
II. Représentation de l’imperfection
i. Préambule
II.1. Introduction
II.2. Les imperfections des informations et des connaissances
II.2.1 Information imprécise
II.2.2 Information incertaine
II.2.3 L’incertitude dans le domaine du Bâtiment
II.2.4 L’incertitude dans l’évaluation de la QEB
II.3 Représentation de l’imprécision et de l’incertitude
II.3.1 Théorie des probabilités
II.3.2 La logique floue
II.3.3 Théorie des sous-ensembles flous
II.3.3.a La notion d’ α-coupe
II.3.4 Théorie des possibilités
II.3.4.a. Mesure de possibilité
II.3.4.b. Mesure de nécessité
II.4. La construction d’une distribution de possibilité
II.5. La fusion des données
Partie III
Le plan de la recherche
III. Analyse des opérations certifiées HQE®
III.1. Les étapes du travail
III.1.a. Classification selon la localisation en France
III.1.b. Classification selon le profil de performance environnementale
III.1.c. la rectification de profil environnemental
Conclusion
III.2. Analyser des cibles prioritaires
III.3. Le questionnaire
III.3.a. Construire le questionnaire et analyse des réponses
Patie IV
IV. La réglementation thermique
i. Préambule
IV.1. Introduction
IV.2. L’évolution des réglementations thermiques et les nouveautés
IV.2.1. Entre 2000 et RT2005
IV.2.2. Entre RT2005 et RT2012
IV.2.3. Les évolutions de la RT 2005 par rapport à la RT 2000
IV.2.4. Les évolutions de la RT 2012 par rapport à la RT 2005
IV.3. Les méthodes de calcul
IV.3.1. L’option « Calculs »
IV.3.2. Le calcul de Cep [Th-CE]
IV.3.3. Le calcul de Ubât [Arrêté 2006] [Th-CE]
IV.4. Les labels
IV.5. Conclusion
Conclusion

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