Le plan de sauvegarde des œuvres (PSO)

Le plan de sauvegarde des œuvres : se figurer l’inimaginable pour mieux s’y préparer

Le plan de sauvegarde des œuvres (PSO), anciennement dénommé plan d’urgence, est un outil stratégique destiné à simplifier l’action d’une institution patrimoniale face à une situation de risque annoncé (comme par exemple la crue centennale de la Seine) ou de danger effectif. Toute l’utilité de la réflexion autour de la mise en place d’un tel dispositif consiste à organiser, en amont d’un sinistre, des mesures de sauvetage d’urgence des collections en fonction des ressources de l’institution. Ce travail aboutit à la rédaction d’un document écrit qui coordonne l’ensemble des actions sous la forme de prescriptions simples, concises voire schématiques ou illustrées, à l’attention des divers intervenants, impliquant également l’organisation de l’après sinistre, une phase déterminante qui scelle le sort des collections. Toutefois, l’élaboration d’un plan de sauvegarde ne se traduit pas uniquement par la réalisation d’un document, il doit être fondé sur une méthodologie opérationnelle.

En outre, rédigé seul, un plan de sauvegarde ne permet pas de réaliser une prévision globale pertinente, il doit ainsi s’inscrire d’une part dans un plan de prévention des risques et d’autre part être soumis à un programme de formation de l’ensemble du personnel de l’institution, testé lors d’exercices de simulation (afin de connaître les atouts et les limites des protocoles de sauvetage dans l’optique d’apporter des améliorations progressives aux modalités d’action) et faire l’objet d’une actualisation régulière. En somme, un plan de sauvegarde se doit d’être en parfaite adéquation avec la réalité d’un lieu et d’un contexte donnés, mais aussi et en particulier être opérationnel vis-à-vis d’une situation d’urgence.

Par ailleurs, la réalisation d’un tel dispositif doit être appréhendée dans un esprit de collaboration. Sa réussite exige un engagement ferme de la part du responsable de l’institution et la participation de tout le personnel.

La nécessité d’un plan de sauvegarde : le risque, l’aléa, la vulnérabilité

Une réaction en chaîne se caractérise par un enchaînement de perturbations ou de dommages consécutifs à un évènement initial. Ce type de phénomène s’observe dans le cas d’un sinistre majeur, où la succession de dommages a pour effet de transformer la nature et l’ampleur d’un danger. Dans bien des cas, et les retours d’expériences sont explicites à ce sujet, on constate qu’un risque de départ, s’il n’est pas géré à temps, peut engendrer des dommages consécutifs à l’origine de nouveaux risques. Dès lors, il peut donc être dit que « tous les sinistres constituent des urgences (c’est-à-dire des situations qui nécessitent des mesures immédiates), mais seules les urgences dont on perd la maîtrise tournent au sinistre ». La planification doit ainsi permettre, au moment du déclenchement d’un sinistre, d’éviter la confusion, de canaliser les moyens et d’optimiser les actions. En effet, la survenue d’un sinistre engendre une désorganisation temporaire et un mouvement de panique face à l’ampleur et la soudaineté de la catastrophe. Le personnel d’une institution peut agir avec précipitation et aggraver la situation, il peut y avoir de la confusion dans les responsabilités et les priorités, les communications peuvent être brouillées et l’institution peut manquer de ressources et d’approvisionnement nécessaires, ce qui impacterait davantage les collections faute de mesures immédiates. Ainsi, comme le rappelle John Hunter du National park service : «Lorsqu’on est bien préparé, on peut éviter qu’une urgence tourne au sinistre et le sinistre, à la tragédie».

Le risque désigne une menace découlant d’une source de danger qui, si elle se manifeste, est susceptible de provoquer des dommages. Ainsi comme le dit Stefan Michalski, le risque induit «la possibilité de perte». Néanmoins, cette source de danger appelée aléa (car ses manifestations sont aléatoires) ne constitue une menace que si un établissement s’y trouve exposé. En conséquence, un risque se caractérise par deux composantes : la probabilité d’occurrence d’un événement donné et la gravité des effets.

L’environnement des collections : présentation des locaux et des moyens techniques

Ce travail ayant comme sujet le sauvetage des œuvres en cas d’incendie et l’évacuation de certaines d’entre elles, une bonne appréhension des locaux est nécessaire. De plus, la prise en compte des conditions d’exposition des œuvres et l’étude des points d’accès sont des points prépondérants pour l’établissement de la stratégie de réponse afin de déterminer les trajets de circulation des œuvres L’aile Paris se déploie sur treize niveaux d’élévation et est compartimentée en trois zones distinctes : l’espace Galerie, qui est la partie incurvée de l’aile, l’espace pavillon de Tête et l’espace pavillon About, situés aux deux extrémités de l’aile. En 1937, d’importants travaux d’aménagement ont été effectués, modifiant l’arrangement de ces espaces. Des niveaux intermédiaires, nommés « entresols », ont été construits dans les deux pavillons afin de créer des espaces administratifs. Si au niveau du corps central (l’espace Galerie), l’espace s’élève sur trois niveaux (0;1;2), le pavillon de Tête comptabilise onze niveaux d’élévation et le pavillon About treize niveaux d’élévation. Cela rend l’arrangement spatial complexe et les circulations à l’intérieur du bâtiment un peu labyrinthique. Il n’est possible en effet de se rendre d’un pavillon à l’autre uniquement qu’à certains niveaux : S1;0;2.

Priorisation des œuvres à sauvegarder

En cas de sinistre, il n’est pas envisageable d’évacuer ou de protéger l’ensemble des œuvres, le temps et les moyens nécessaires ne sauraient être suffisants. Ainsi la priorisation des collections apparaît évidente de par le fait qu’elle permet de réagir de manière plus efficace et de savoir qu’elles sont les œuvres à sauver en priorité. Cette réflexion se matérialise sous la forme d’une liste, destinée autant au personnel du musée qu’aux intervenants susceptibles de participer au sauvetage comme les sapeurs-pompiers ou les prestataires externes. Un travail d’évaluation préalable est alors indispensable afin d’établir un ordre de priorité pour les collections. «Fixer un ordre de priorité consiste à déterminer l’importance relative que présentent les différents biens pour l’établissement». Seule l’équipe scientifique en charge des collections (les conservateurs des galeries et leurs adjoints respectifs) du musée peut mener une telle réflexion et la sélection des œuvres est laissée à leur libre appréciation. Ce classement peut paraître subjectif. Pourtant en réfléchissant à des critères de sélection comme aux valeurs culturelles* véhiculées par les œuvres, il est possible que cette réflexion soit pragmatique et méthodique. Cette dernière résulte d’un processus long nécessitant l’implication, la validation de la responsable de l’institution. Différentes grilles d’analyse, de lecture sont nécessaires ; la vulnérabilité des matériaux constitutifs des œuvres peut être un critère de sélection au même titre que les valeurs culturelles.

Identification des ressources et des compétences nécessaires au sauvetage des œuvres

Moyens humains et techniques

Organisation décisionnelle
Une action de sauvetage pertinente implique de nombreux intervenants et une coopération de l’ensemble des acteurs. En cas d’incendie, les sapeurs-pompiers et l’institution culturelle touchée sont impliqués au même titre et la communication entre ces deux corps de métier est primordiale.

Sur un site sinistré il y a une hiérarchie et il est nécessaire que celle-ci soit clairement définie. Si un sinistre majeur devait survenir au sein de l’aile Paris et impacter les collections du MMF, compte tenu de sa gravité et du contexte d’incertitude sur l’évolution de la crise, les mesures de protection et d’intervention devront être pilotées par la cellule de gestion de crise associée au plan de continuité d’activité (dont dépend le PSO). Celle-ci, véritable chef d’orchestre de l’organisation est indispensable pour répondre à des situations non maîtrisées. D’un point de vue organisationnel, le responsable du PCA est le chef du service Sécurité/Sûreté de la CAPA. Il devient le coordinateur général de cette cellule de crise localisée au poste central de sécurité qui deviendra le poste de commandement. Lui et son équipe ont pour mission d’orienter les sapeurs-pompiers et de contacter le plus rapidement possible la directrice du MMF. Si le sinistre est déclaré comme important et que le danger pour les collections est avéré, celle-ci déclenchera le plan de sauvegarde et deviendra la coordinatrice du sauvetage. Les responsabilités de chacun des acteurs sont décrites dans le livrable de notre travail.

Le sauvetage des œuvres : organisation fonctionnelle
En cas de sinistre majeur, l’organisation interne de l’institution sera bouleversée et les activités habituelles de chacun seront stoppées et réorientées vers la gestion du sinistre. Ainsi, de nouvelles missions peuvent être attribuées aux membres du personnel84. Au préalable du sauvetage des œuvres à proprement parler, les intervenants doivent être parfaitement organisés et opérationnels au moment où l’autorisation de pénétrer dans les locaux est donnée. «Un personnel qui agit comme une équipe homogène pendant une crise obtient des résultats bien supérieurs aux réaction dispersées et chaotiques de personnes isolées. La constitution d’équipes est capitale». Chaque équipe doit avoir des missions bien définies, les principales sont évoquées dans le livrable de notre travail. Les équipes sont placées sous l’autorité du coordinateur du sauvetage qui supervise l’ensemble des interventions et qui sera dans le cas du MMF la directrice du musée.

L’équipe du MMF est constituée de dix-huit personnes qu’il faut partager dans différentes équipes d’intervention. Nous avons défini les missions des divers participants selon les aptitudes techniques et organisationnelles de chacun afin de mettre en avant leurs compétences propres. Ainsi, l’équipe chargée du transfert des collections (de la zone sinistrée vers les zones de repli) doit autant que possible être constituée de personnes formées à la manipulation et aux mouvements des œuvres, c’est pour cette raison que nous préconisons dans le livrable de notre travail que le personnel de la régie fasse partie de cette équipe.

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Table des matières

Introduction
1. CONTEXTE DE L’ETUDE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE 
1.1 Le plan de sauvegarde des œuvres : se figurer l’inimaginable pour mieux s’y préparer
1.1.1 Définition, contenu, modalités
1.1.2 Cadre réglementaire français
1.1.3 La nécessité d’un plan de sauvegarde : le risque, l’aléa, la vulnérabilité
1.2 Méthodologie 
2. PRESENTATION DU CADRE INSTITUTIONNEL ET PATRIMONIAL
2.1 Le palais de Chaillot
2.1.1 Un édifice à l’unicité apparente dissimulant de multiples métamorphoses
2.1.2 Un vaste bâtiment siège de cinq établissements culturels indépendants
2.2 Présentation des collections et des espaces du MMF
2.2.1 Des œuvres de natures variées à l’apparence trompeuse
2.2.2 Une collection vulnérable aux agents de dégradation feu et eau
2.2.3 L’environnement des collections
3. MISE EN ŒUVRE DE LA PROPOSITION DE REPONSE EN CAS DE SINISTRE 
3.1 Priorisation des œuvres à sauvegarder
3.1.1 Critères de sélection : les valeurs culturelles
3.1.2 Outils mis en place à partir de la sélection des œuvres prioritaires
3.1.3 La protection in situ des œuvres prioritaires non évacuables
3.2 Identification des ressources et des compétences nécessaires au sauvetage des œuvres 
3.2.1 Moyens humains et techniques
3.2.2 Moyens matériels et spatiales
Discussion
Conclusion

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