Le piment et ses ravageurs
Présentation du piment (Capsicum frutescens L.)
Origine
Les Piments forts ou Capsicum frutescens sont les fruits de plantes annuelles de la famille des Solanacées, originaires des Antilles et de l’Amérique du Sud, et vivant préférentiellement dans les pays tropicaux et subtropicaux. Avant la découverte de l’Amérique, on ne les connaissait certainement pas dans l’Ancien Monde. Mais à partir du XVIe siècle, ils se sont répandus très rapidement dans les pays chauds et aussi en Europe méridionale et centrale. Cette extension rapide tient à plusieurs raisons, en tête desquelles l’engouement que suscita autrefois la recherche des épices chez les grands voyageurs portugais et espagnols. Cette sorte de poivre, plus piquant que tout autre, et sa culture facile et rapide favorisa son acclimatement en Espagne, aux Indes et ailleurs (Leroy, 1943).
Caractéristiques
Le piment est un petit arbuste, haut de 80 cm à 1 m avec des branches ramifiées dichotomiquement. Peu nombreuses, les fleurs sont groupées à l’aisselle des feuilles donnant de fruits petits, oblongs ou linéaires, de 1 à 3 cm de long à saveur très brûlante. Les fruits sont employés, après avoir été desséchés et broyés comme condiment connu, sous le nom de Poivre de Cayenne ou Aji des Espagnols. C’est une espèce très répandue dans tous les pays tropicaux.(Katz, 1992).
Importance de la production de piment
L’intérêt des plantes légumières telle que le piment pour l’alimentation des populations est largement reconnu dans le monde (Ludy et Mattes, 2011). Dans le monde entier, la consommation des fruits de Capsicum probablement classés parmi les premiers épices ou additifs alimentaires, ne cesse d’augmenter. La Chine est le plus grand producteur de piment avec plus de 125 000 000 tonnes en 2005. Ainsi, en 2005, l’Asie a produit 65,6 % de piment, suivie de l’Amérique (13,9 %), et de l’Afrique (8,8 %). En Afrique, le Nigeria, l’Egypte et le Ghana ont une production régulière qui se retrouve sur le marché international (FAO, 2006). Le piment est un produit de base de cuisines ethniques comme la cuisine thaïlandaise, coréenne, indienne, hongroise, africaine, mexicaine etc. (Kollmannsberger et al. 2011). Les fruits de Capsicum sont très appréciés un peu partout dans le monde. Il peut être consommé à l’état frais de manière directe, frit, en sauce où en conserve. Il est souvent associé en mélange avec divers autres légumes (Kouassi et Koffi-Nevry, 2012). Au Sénégal, le piment est devenu un produit de « luxe », un épice très recherché sur le marché. Son prix parfois exorbitant s’explique par sa faible production dans les Niayes par rapport aux autres spéculations (SENEPLUS, 2015). Il est beaucoup plus produit dans la zone sud du pays notamment dans la région de Kolda. Cependant, la zone des Niayes également contribue pleinement à la production de cette spéculation (AGRICULTURE SENEGALAISE, 2019).
Quelques ravageurs et maladies du piment
L’espèce Ceratitis capitata
Les mouches des fruits (Diptera : Tephritidae) sont des ravageurs des cultures redoutées sur tous les continents. Parmi elles, la mouche méditerranéenne des fruits Ceratitis capitata (Wiedemann) qui se répartit dans les zones tropicales et subtropicales (Gardon, 2000). Au Sénégal elles causent plus de dégât aux familles des Cucurbitacées et des Solanacées comme le piment (Dia et al., 2015b).
Origine de C. capitata
Originaire d’Afrique subsaharienne, cet insecte ravageur de nombreuses cultures fruitières est présent dans toutes les régions de climat méditerranéen des deux hémisphères. L’aire d’origine de l’espèce reste encore un sujet de controverse mais son origine a été tout de même confirmé par le biais de techniques biomoléculaire, comme l’électrophorèse (Malacrida et al., 1992) mais également par la technique RAPD (polymorphisme d’amplification aléatoire de l’AND par PCR ) (Baruffi et al., 1995).
Biologie de C. capitata
Les mouches adultes pondent leurs œufs sous l’épiderme des fruits, particulièrement là où la peau est déjà déchirée. L‘œufs éclosent au bout de trois jours et la larve se développe à l’intérieur du fruit en se nourrissant de la pulpe (Chrlstenson et Foote, 1960). Les femelles, qui vivent de 2 à 3 mois, déposent au cours de leur vie environ 800 œufs en conditions de laboratoire et 300 en conditions naturelles (Back et Pemberton, 1918). Ces œufs, légèrement arqués et de couleur blanche, mesurent environ 1 mm de long. Le nombre d’œufs par ponte varie entre 1 et 14. Les larves sont munies de 2 crochets buccaux noirâtres. La pupe brun-foncée a une forme de tonnelet et une longueur de 4 à 5 mm (McDonald et McInnis, 1985).
Les pucerons
Les cultures protégées souffrent de l’attaque de plusieurs ravageurs dont les pucerons qui constituent le groupe entomologique le plus nuisible (BAKROUNE, 2012b). Sur piment, deux espèces sont présentes : Myzus persicae Sulzer et Aphis gossypii Glover (Hemiptera ; Aphididae) (Kamel et al, 2010). Ils se nourrissent de la sève élaborée des plantes et provoquent des dégâts directs (Dedryver, 2010). En prélevant la sève, ils provoquent la décoloration, la déformation ou la destruction des tissus végétaux et donc affaiblissent la plante. Ils sont aussi responsables de dégâts indirects en transmettant certains virus (Maaoui, 2012). Le miellat qu’ils produisent, favorise la présence d’un champignon de couleur noire, la fumagine qui recouvre les feuilles diminuant ainsi la photosynthèse (BAKROUNE, 2012c). Ces insectes sont un obstacle majeur à l’augmentation des rendements ainsi que la qualité des produits (Diallo et al., 2017 ; Akantetou et al., 2011).
La mouche blanche
La mouche blanche du cotonnier Bemisia tabaci Gennadius (Hemiptera ; Aleyrodidae) est devenue un véritable fléau qui préoccupe de plus en plus les producteurs de cultures maraîchères dans le monde entier (Naranjo et Ellsworth, 2001). En plus des dégâts trophiques directs, l’insecte véhicule de nombreux virus sur différentes cultures. Par l’excrétion du miellat, B. tabaci affecte aussi la fonction photosynthétique et la qualité des produits récoltés (Brown, 1994 ; Traboulsi, 1994). Elles sont responsables de virose chez le piment et provoquent un flétrissement des feuilles (Ryckewaert et Fabre, 2002) . Ces insectes transmettent les virus par les piqûres lors du prélèvement de la sève provoquant ainsi leur chute avant la maturité.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Le piment et ses ravageurs
I.1 Présentation du piment (Capsicum frutescens L.)
I.2 Origine
I.3 Caractéristiques
I.4 Importance de la production de piment
I.5 Quelques ravageurs et maladies du piment
I.6 Les produits phytosanitaires
II.1 Solution d’ail + piment
II.2 L’ail
II.3 Le piment (pili-pili)
II.4 Importance des extraits végétaux en phytoprotection
CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES
I. METHODOLOGIE
I.1 Zone d’étude
I.2 Dispositif expérimental
I.3 TRAITEMENT PHYTOSANITAIRE
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION
I. RESULTATS
II. DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE