Le phénomène d’ensablement

Le phénomène d’ensablement

LES DIFFÉRENTES FORMES DUNAIRES

Dans le Tafilalet, on observe plusieurs types de dunes : certaines entrent dans la classification habituelle (nebkas, boucliers, barkhanes, dunes pyramidales…) tandis que d’autres sont plus difficiles à identifier, en particulier les aklés à structure cloisonnée où interfèrent plusieurs directions de dunes.

BARKHANES

Il s’agit d’une forme d’accumulation sableuse liée à un régime de vent suffisamment stable et par conséquent très mobile. Elle est la plus menaçante pour l’ensablement vu sa capacité de déplacement rapide. Sa taille est très variable : on observe de véritables champs de barkhanes au sud de Jorf, de Hannabou et de Reg Moulay el Hassan.
Les barkhanes se déplacent rapidement sur des surfaces dures et cohérentes où les chocs entre les grains favorisent la saltation, mais lorsqu’elles arrivent sur une surface de sables meubles, elles s’estompent. C’est le cas observé au sud-ouest de Jorf, où on remarque la disparition des barkhanes à proximité des palmeraies ensablées. Il ne reste plus alors que des formes de grandes masses sableuses ondulées (Benalla 2003).

CORDONS BARKHANOÏDES

Localisés surtout dans la zone de Lahmida, ils peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres de long avec une tendance à évoluer en dunes transverses. On peut les rencontrer parfois au sud de Jorf et Hannabou. Ce type de dune est lié à un apport sableux plus important que pour les barkhanes, puisqu’il est localisé dans une zone inondée par les crues de l’oued Rhéris qui fournit un apport de matériel sableux facilement remaniable par l’action du vent, ce qui contribue à expliquer leur développement ici. Ces formes dunaires se disposeraient presque perpendiculairement à la direction des vents efficaces mais avec une variabilité directionnelle plus complexe, favorisant l’accolement des dunes par leurs ailes au cours des changements de direction du vent (Benalla 2003).

AKLÉS

Cette structure d’erg à plusieurs directions de dunes de types différents (tendance barkhanique, tendance pyramidale, etc.) est très difficilement pénétrable car on assiste, en outre, à un resserrement des dunes, les unes contre les autres. Ce type de structure dunaire est observé au Tafilalet, dans la zone de Magha (Benalla 2003),

NEBKAS

Elles traduisent la direction du dernier vent efficace et existent uniquement derrière des obstacles, et plus particulièrement sur les aires à couverture végétale faible et clairsemée, rencontrée dans le Tafilalet (Zilla spinosa, Salsolasp. Et Aristida plumosa). Leur taille, liée à celle de l’obstacle, est faible et ne dépasse pas 50 cm de long et 20 cm de haut.
La variabilité directionnelle des vents contrarie l’évolution de ces formes en déplaçant à chaque fois la charge sableuse déposée lors de la tempête précédente, ce qui ne leur permet pas d’augmenter de taille (Benalla 2003).La plus grande concentration de nebkas formant un véritable champ dunaire, à l’est de Jorf, est favorisée principalement par la présence de l’espèce Salsolasp. Ce type de micro-dunes, peu évolué dans le Tafilalet, est essentiellement dû à la faible taille des plantes rencontrées dans la région.
Dans les zones de déflation, une végétation perchée, sans nebkas, indique soit une forte intensité d’érosion soit, plus simplement, un faible apport de matériel sableux (Benalla 2003).

DUNES EN ÉTOILE OU PYRAMIDALES

L ’ erg Chebbi à Marzouga atteint 10 km de large et 20 km de long et se caractérise par un sable à granulométrie particulièrement fine. Il est formé essentiellement de dunes pyramidales qui peuvent atteindre 100 m de haut, avec des lignes de crêtes irrégulières et multidirectionnelles qui résultent d’un vent tri- ou multidirectionnel.
L ’ analyse des enregistrements anémométriques sur 14 ans révèle en effet une grande variabilité dans la direction des vents dominants, d’une année à l’autre et même à l’intérieur d’une même année, et il ne semble pas exister de direction dominante dans cette zone à régime éolien multidirectionnel (Benalla 2003).
Les vents de direction NW, E, SW, S et EW sont représentés dans la région avec des fréquences assez proches mais néanmoins une prédominance des vents NW et E provenant de la transgression vers le NW du Maghreb de la masse d’air continentale saharienne.
Ces vents façonnent les dunes dans différentes directions mais sans provoquer leur déplacement. Ce régime éolien concorde avec le type de dunes de forme pyramidale observées sur le terrain.

DUNES LINEAIRES OU SIFS

Qui est un édifice allongé, étroit et de forme étirée sur toute sa longueur comme une épée (appelée sif en arabe). Il possède deux côtés à pentes fortes qui se rejoignent en une crête active. La longueur est toujours de huit à dix fois plus importante que la largeur.
En générale, les sifs ont de 2 à 3 km de long et 30 à 150 m de large. Quelquefois, ils peuvent être discontinus et assemblés en rides pouvant atteindre 30 à 40 km de longueur.
La direction de ces dunes est oblique par rapport à la résultante des vents dominants. Le mouvement d’une dune linéaire se fait par allongement, au fur et à mesure des nouveaux apports de sable par le vent (Benalla 2003).
Cette démonstration des différents types de dunes est un indicateur de lecture généralisée des formations sableuses qui existent dans un climat semi-aride et aride et qui présentent un risque d’ensablement.

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Table des matières

Remerciement
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction
PARTIE I Présentation de la zone d’étude et du risque naturel et sa vulnérabilité dans la région

Chapitre I : Présentation du site Marzouga
1. Situation géographique
2. Climat
2.1 Données météorologiques : température et précipitation
3. Contexte géologique de Marzouga
Chapitre II : Le risque naturel et sa vulnérabilité dans la zone d’étude
Introduction
1. Le phénomène d’ensablement à Marzouga
2. Localisation du processus d’ensablement dans les grandes unités morphologiques de la région
2.1 Les différentes formes dunaires.
A. Barkhanes
B. Cordons barkhanoïdes
C. Akles
D. Nebkas
E. Dunes en etoile ou pyramidales
F. Dunes lineaires ou sifs
PARTIE II Evolution spatio-temporelle de l’ensablement à Marzouga
Chapitre I : Apport de l’outil satellitaire
Introduction
1. Materiel
1.1 Images satellitaires utilisées :
1.2 Les images QuickBird
1.3 Autres données
1.4 Les logiciels
2. Méthodes
2.1 Acquisition des images satellites
2.2 Traitements effectués
A. Calibration et géo-référencement
B. Repérage et délimitation des dunes de sable
Chapitre II : Résultats et discussions
1. Evolution des surfaces occupées par le sable dans le temps
2 Le taux de déplacement des dunes
Conclusion générale
Annexes 1
Annexes 2
Références bibliographiques

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