Le phénomène de vieillissement dans la région Midi-Pyrénées
Une région dont la population vieillit
La natalité est moins élevée en Midi-Pyrénées qu’en France. D’une part les femmes en âge d’avoir des enfants y sont en proportion moindre, en particulier celles de 25 à 35 ans ; d’autre part, la mortalité en Midi-Pyrénées est un peu plus élevée que la moyenne française du fait d’une proportion plus élevée de personnes âgée. La relative jeunesse des nouveaux arrivants sur la métropole étudiante toulousaine en particulier ralentit seulement le vieillissement de la population. Pour l’ensemble de la région les migrations, importantes tant dans le sens des arrivées que de celui des départs, ont longtemps aggravé le vieillissement par leur effet direct (départs de jeunes filles et de jeunes gens, arrivées d’adultes voire de personnes âgées) et par leurs conséquences sur la natalité, ces jeunes gens allant souvent ailleurs constituer leur famille.
Un espace rural âgé face à une métropole jeune
Le vieillissement de la population n’est pas réparti de façon uniforme en Midi-Pyrénées. La part des 60 ans ou plus est plus élevée dans les départements ruraux de la région, avec le Lot et le Gers, l’ouest de l’Aveyron et de l’Ariège et le nord des Hautes-Pyrénées en tête avec des taux de plus de 30 %, en raison des nombreux départs des jeunes à l’âge des études supérieures et de la plus faible natalité.
En revanche, la part des 60 ans ou plus est faible en Haute-Garonne (18 %), département le plus urbain de Midi-Pyrénées. Une certaine hiérarchie apparaît à l’évidence entre le pôle urbain de Toulouse, très jeune, et l’espace rural, très âgé et où le vieillissement s’accélère. L’ensemble de l’espace rural, comprenant quelques petites villes assez dynamiques, quelques zones à la périphérie éloignée des villes importantes et des zones extrêmement isolées, se distingue par une population sédentaire âgée.
Dans l’avenir proche, le vieillissement de l’ensemble de la population régionale devrait se poursuivre.
La région : une échelle d’étude pertinente ?
La région Midi-Pyrénées est donc un territoire où la question de la prise en charge des personnes âgées est importante, mais tout l’espace n’est pas concerné. Il est notable que trois départements semblent concentrer le plus grand nombre de 60 ans et plus : le Lot, le Gers et les Hautes-Pyrénées. A l’inverse, la Haute-Garonne est très jeune. La région ne semble donc pas une échelle d’étude pertinente, d’autant plus qu’elle n’a que des compétences obligatoires limitées en matière gérontologique: l’échelle du département semble plus indiquée et notamment celle des trois départements préalablement cités. Native des Hautes-Pyrénées, j’ai logiquement préféré me concentrer sur ce territoire.
Le département des Hautes-Pyrénées : équipements et orientations
Présentation rapide des Hautes-Pyrénées
Le département des Hautes-Pyrénées a pour préfecture Tarbes et pour sous-préfectures les villes de Bagnères-de-Bigorre et Argelès-Gazost. Au bord du Gave de Pau, la ville de Lourdes attire, de Pâques à la Toussaint, des pèlerins du monde entier. Le département est également connu par ses villes thermales, Bagnères et Cauterets notamment. La proportion de personnes âgées peut s’en trouver expliquée au moins partiellement. Les montagnes (en marron sur la carte) couvrent une bonne moitié de la superficie du département. Les Hautes-Pyrénées abritent aussi la majeure partie du Parc National des Pyrénées .
L’état des lieux départemental
La place de la population âgée dans le département
Le département est parmi les plus âgés de France pour les 75 ans et plus. Ainsi l’augmentation de la population âgée depuis 1991 pour les plus de 75 ans à été la plus forte : c’est le département de la région qui a vu la part de cette population augmenter le plus.
Les orientations gérontologiques du département
L’objectif général du schéma gérontologique est d’assurer une continuité de vie et de promouvoir les relations sociales. Pour cela, il retient les pays comme territoires locaux pertinents en termes de coordination de l’action gérontologique. Maintenir une continuité de vie malgré le vieillissement signifie rester indépendant, préserver son cadre de vie, la relation aux proches et le lien au quartier, au village. La priorité des politiques de vieillissement est donc un « maintien à domicile », ce qui nécessite un soutien. De plus, le schéma met en avant le besoin d’une diversification d’une offre intermédiaire et plus souple entre le domicile et les hébergements en institution spécifique. Il faut « imaginer des structures intermédiaires entre le domicile et l’établissement, qui s’appuient sur la proximité, avec le cadre de vie habituel des personnes accueillies, en petites unités, où la personne vit en milieu sécurisé et conserverait toute sa liberté, son autonomie de vie et ses liens ». Le rapport pointe le faible niveau d’équipement du département en foyers-logement et petites unités de vie. Enfin, le schéma prône l’accueil temporaire comme une formule permettant de pallier les situations d’urgences que relèvent les professionnels intervenant à domicile, notamment de personnes rentrant d’une hospitalisation. Le placement en institution étant vécu comme une rupture s’il n’a pas été anticipé et préparé, l’accueil temporaire permet d’atténuer le sentiment de coupure brusque et irréversible.
Le département : une échelle d’étude pertinente ?
Comme structure administrative, le département possède toutes les compétences requises pour mettre en place une structure d’accueil temporaire. De plus, cette solution d’habitat temporaire est intégrée comme partie prenante des objectifs du schéma gérontologique départemental. Le département semblerait donc le bon niveau pour la création d’une maison temporaire. Cependant, les cartes précédentes montrent une hétérogénéité dans le département : en effet, la population concernée se trouve géographiquement surtout sur un axe Vic-Tarbes-Bagnères et dans une moindre mesure selon un axe Lourdes-Lannemezan. L’échelle d’étude devrait donc plutôt se positionner à ces endroits. De plus, les services d’aide à domicile sont également très présents le long des deux axes de population : or un accueil temporaire doit venir en complément du maintien à domicile, il ne peut que bénéficier des services disponibles. En revanche, le secteur à l’est de Tarbes, ayant pourtant un nombre non négligeable de personnes de 75 ans et plus, est moins pourvu en structures d’accueil et en service d’aide. Il semblerait donc intéressant de réduire l’échelle d’étude à un espace plus restreint que le département. Le schéma départemental retient les pays comme territoires locaux pertinents et il se trouve que les cinq pays des Hautes-Pyrénées correspondent à peu près à la répartition de la population âgée dans le territoire. L’échelle du pays serait donc la plus appropriée pour la création d’une structure d’accueil.
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Table des matières
Remerciements
Sommaire
Avant-propos
Introduction
1ère partie : Echelle d’étude et aire d’influence de la structure d’accueil
I/ Le phénomène de vieillissement dans la région Midi-Pyrénées
II/ Le département des Hautes-Pyrénées : équipements et orientations
III/ Pays d’étude et aire d’influence de la structure d’accueil
2ème partie : Intérêts de la localisation selon les besoins exprimés
I/ Les besoins exprimés conditionnent le choix du type de structure
II/ Intérêts de l’implantation d’une maison d’accueil à Bordères-sur-l’Echez
III/ Avantages et désavantages de la Maison Meynier
3ème partie : Création de la maison d’accueil temporaire pour personnes âgées
I/ La Maison Meynier, description et état des lieux
II/ Aménagement de la maison d’accueil temporaire et de son accès
III/ Fonctionnement et Financement de la maison d’accueil temporaire
Conclusion
Table des matières
Table des sigles
Table des illustrations
Sources
Annexes
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