La presse parlรฉe dโhier ร aujourdโhui
ย ย Parlรฉe de la presse dโhier ร aujourdโhui reviendra pour nous de faire une historique de celle-ci dans son รฉvolution. La presse orale aurait vu le jour aprรจs les indรฉpendances. Elle รฉtait essentiellement constituรฉe de la radio crรฉรฉe en 1960 et dโune chaine de tรฉlรฉvision en 1965. La libรฉralisation progressive du secteur de la tรฉlรฉvision sโest faite ร partir de 1991, pour les chaรฎnes TV par satellite et de la radio. Cโest ainsi que la Sud FM a vu le jour ร partir de 1994, cโest la premiรจre radio privรฉe. Elle sera ร lโorigine dโune vaste production en wolof et dโimportantes mutations qui faciliteront la propagation de lโinformation en wolof. Lโalternance de 2000 permettra ร des groupes de communication privรฉs de se positionner sur ces nouveaux marchรฉs. En effet cโest sous le rรฉgime dโAbdoulaye Wade que la libรฉration du secteur sโest plus opรฉrรฉ. Ceci dans le souci dโune meilleure dรฉmocratie. Profitant des รฉvolutions technologiques rapides, ils ont connu une forte croissance. Les chaรฎnes de tรฉlรฉvision รฉtrangรจres et stations de radio privรฉes sรฉnรฉgalaises ont conquis une large partie du public sรฉnรฉgalais. Ces dix derniรจres annรฉes, le secteur sโest considรฉrablement รฉlargi, le nombre de chaรฎnes de tรฉlรฉvision a augmentรฉ et leur couverture sโest renforcรฉe. Au regard de ce dรฉveloppement qui prรฉsageait de lโampleur des mutations ร venir, la mise sur pied dโun nouvel organe de rรฉgulation adaptรฉ รฉtait nรฉcessaire pour gรฉrer le nouveau paysage audiovisuel sรฉnรฉgalais, marquรฉ par lโavรจnement de plusieurs stations de radios commerciales, communautaires et la perspective de nouvelles chaรฎnes de tรฉlรฉvisions. Ce nouvel organe est chargรฉ dโassurer sa cohรฉsion et de faire respecter les rรจgles de pluralisme, dโรฉthique, de dรฉontologie, les lois et rรจglements rรฉgissant lโaudiovisuel au Sรฉnรฉgal. Le Conseil National de Rรฉgulation de lโAudiovisuel (CNRA) a รฉtรฉ instituรฉ par la loi 2006-04 du 4 janvier 2006. Malgrรฉ que Le CNRA dans sa crรฉation dispose dโun membre issu du milieu des lettres, cependant il nโexplicite pas dans leur prรฉsentation lโimpact des langues nationales dans le domaine de lโaudiovisuel le respect ou non dโune bonne production en langues nationales. Cโest comme si les politiques linguistiques amorcรฉes par nos autoritรฉs รฉtatique manquent dโeffectivitรฉ ou sont timides. Mรชme si quelquโun comme Malherbe prรฉtend le contraire. A ces dรฉbuts la RTS et ses deux radios (chaine nationale et internationale) รฉtaient les seuls ร diffuser lโinformation. Et le franรงais รฉtait utilisรฉ pour le journal, le wolof quant ร lui nโรฉtait utilisรฉ quโร la chaine nationale. Aujourdโhui nous avons un plateau mรฉdiatique trรจs large en effet en 2018 le dรฉcompte sโest arrรชtรฉ ร 276 radios et 31tรฉlรฉvisions rรฉvรจle lโARTP.
La presse face au multilinguisme
ย ย Le Sรฉnรฉgal est un pays constituรฉs de plusieurs langues. Ils se caractรฉrisent par leurs statuts diffรฉrents : le franรงais occupe le statut de langue officielle ; le wolof, sรฉrรจre, diola, pular, soninkรฉ et malinkรฉ sont appelรฉs langues nationales. Les langues codifiรฉes sont: balante, bassari, bayot, baรฏnouk, badiarankรฉ, bรฉdit, hasanya, jalonke, lihar, mancagne, manjaque, ndut, noon, palor, saafi. Des minoritรฉs : Oniyan, Mรซnik, Woomey, Kanjad, Laalaa, Jalunga, Guรฑuun, Hasanya, Turka, Susu, Papel. Ce statut des langues nationales a รฉtรฉ promulguรฉ par la constitution de 2001. On trouve รฉgalement au Sรฉnรฉgal des langues รฉtrangรจres (arabe anglais crรฉole de la Guinรฉe Bissauโฆ). A cรดtรฉ de ce pluralisme linguistique demeure aussi la forte diglossiequi oppose le franรงais au wolof. Cโest ainsi que aprรจs le franรงais, le wolof va ensuite sโafficher dans le paysage de lโaudiovisuel suivi plus tard des autres langues nationales. Jusquโร nos jours seul le wolof a franchi le seuil de langue vรฉhiculaire. En effet les autres langues nationales ne bรฉnรฉficient que dโune faible apparition (journal tรฉlรฉvisรฉ ร la chaine nationale et quelques rares documentaires) pour ce qui est de la radio, le constat est autre car les radios communautaires prรฉsentes sur lโรฉtendue du territoire รฉmettent pour la plupart en langues locales. Ces langues locales vont jusquโร supplanter le franรงais dans les zones les plus reculรฉs du pays. Mรชme sโils sont confrontรฉs au problรจme de manque de ressource financiรจre. Dans un pays constituรฉ pour sa grande partie dโanalphabรจtes, le wolof est la langue qui touche toutes les catรฉgories socioprofessionnelles. La domination du wolof dans les mรฉdias peut sโexpliquer par les rรฉalitรฉs statistiques ci-dessous qui nous prรฉsentent la rรฉpartition de la population en fonction des ethnies les plus parlรฉes.
Le Contact De Langue : lโinterfรฉrence du franรงais sur le wolof
ย ย Les travaux sur lโinterfรฉrence ont รฉtรฉ menรฉs par Uriel Weinreich (1953) dans : languages in contact. Il lโa classรฉ comme relevant du contact de langue : cโest un ยซremaniement de structures qui rรฉsulte de lโintroduction dโรฉlรฉment รฉtrangers dans les domaines les plus fortement structurรฉs de la langue, comme lโensemble du systรจme phonologique, une grande partie de la morphologie et de la syntaxe et certains domaines du vocabulaire (parentรฉ, couleurs, temps, etc.)ยป Lโinterfรฉrence est un processus visant ร mettre lโaccent sur les cas dโincursion dโune langue vers lโautre. Cโest dans cette dรฉmarche que sโinscrit aussi Fatima Zohra Aliouah quand il reprend MACKEY : ยซ l’interfรฉrence est l’utilisation d’รฉlรฉments appartenant ร une langue tandis que l’on en parle ou que l’on en รฉcrit une autre ยป dans bilinguisme et contact des langues. Pour Martinet, il se manifeste sur tous les plans des langues et ร tous les degrรฉs. Tant sur le plan la phonologique, la morphosyntaxique que du vocabulaire (lexique). Il est lโune des consรฉquences du bilinguisme ou du plurilinguisme dโaprรจs Georges Mounin. Ainsi Mamadou Thiam cite Vรฉronique CASTELLOTI qui dรฉfinit lโinterfรฉrence comme un : โชphรฉnomรจne dรฉsignant lโincursion, ร lโintรฉrieur dโune production dans une langue, de formes appartenant ร une autre langue. Cette notion, largement utilisรฉe par les analyses contrastives pour dรฉsigner les influences que la L1 exerce sur la L2, a รฉtรฉ alors Envisagรฉ comme un phรฉnomรจne essentiellement individuel et nรฉgatif : dans cette conception, le rรดle essentiel de la L1 est de perturber lโaccรจs ร la L2. ยป Pour ce qui est du cas des interfรฉrences du franรงais dans le wolof,Thiam propose troisย dรฉmarches ร suivre pour dรฉcrire lโinterfรฉrence :
– Dรฉcouvrir prรฉcisรฉment quel est lโรฉlรฉment รฉtranger que le locuteur introduit dans son discours.
– Analyser ce quโil en fait (substitution ou modification)
– Etablir dans quelle mesure les รฉlรฉments รฉtrangers remplacent les รฉlรฉments de la langue rรฉceptrice.
Au Sรฉnรฉgal, lโinterfรฉrence se manifeste aussi par le phรฉnomรจne de lโadstrat qui on le rappelle consiste ร manifester lโinfluence dโune langue sur lโautre tout en sโassurant de leurs survies. Le franรงais ici est la langue de prestige mais le wolof nโest pas en reste
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 CADRE THEORIQUE ET METHOLOGIQUE
1 -PROBLEMATIQUE
2-CONTEXTE ET JUSTIFICATION
3-QUESTIONS DE RECHERCHE
4-OBJECTIFS
5-HYPOTHESES
6-METHODOLOGIE
CHAPITRE II LE PAYSAGE MEDIATIQUE SENEGALAIS
I. LA PRESSE
1-La presse parlรฉe dโhier ร aujourdโhui
2- La presse face au multilinguisme
3 Le statut du wolof au Sรฉnรฉgal
CHAPITRE III LA TRADUCTION DANS LA LINGUISTIQUE
1 Prรฉsentation de la situation linguistique au Sรฉnรฉgal
2Lโaudiovisuel et sa politique au Sรฉnรฉgal
CHAPITRE IV LA TRADUCTION ET SES ENJEUX : EXPLOITATION DU CORPUS
La Traduction : Dรฉfinition
1 Lโemprunt dans la traduction
2 Lโalternance codique au cลur de la presse orale ou une crรฉolisation du wolof
3 la quรชte dโune bonne traduction : un idรฉal
CONCLUSION
BIBLOGRAPHIE
Tรฉlรฉcharger le rapport complet