Le phénomène de contact de langue
Approche théorique
introduction sur le cinéma Algérien
Nous allons consacrer ce chapitre pour parler de l’histoire du cinéma, parce que notre corpus se basera sur une production berbérophone, aussi, nous allons parler de la situation sociolinguistique en Kabylie, ainsi que toutes les variétés en présence.
Aperçu historique sur le cinéma algérien (berbérophone)
L’Algérie a vu la naissance d’un nouveau art au moment où elle était un département colonial, il s’agit du cinéma, le septième art que les Algériens ont découvert durant la période colonial. En 1896 et 1937, le cinéma français produit plusieurs fonctions qui traitent des sujets en présence dans la société algérienne tels que « pépé le moko », « cina gentelemen mautit » (1931) de Julien Duvivier et le « désir » en 1928 d’Albert Durec, qui a abordé les sujets de la polygamie.
En 1957, et après le déclenchement de la guerre de l’indépendance, le peuple algérien a utilisé tous les moyens pour qu’il puisse lutter contre la barbarie française. La raison qui l’a mené à choisir le « cinéma » comme étant un moyen pour combattre la colonisation, parce qu’il était conscient de l’importance de l’image pour faire entendre la voix de la révolution au monde entier.
Cette période était marquée par la réalisation des court-métrage tels que « Les réfugies » réalisé par Cécile Decurgis, « Djazairouna » de René Vautier, « Yasmina »Après l’indépendance de l’Algérie, nous avons constaté plusieurs films qui ont été sortis et qui traitent de la misère et des sacrifices du peuple algérien pour la liberté, en montrant le vrai visage de la France. Donc, la soif de voir une Algérie libre a donné envie aux cinéastes algériens vu même les étrangers de réaliser plusieurs productions le lendemain de l’indépendance, à l’image de « La Bataille d’Alger », une production algéro-italienne, réalisée par Gillo Pontecorvo en 1966.Ce film a été l’une des productions qui ont marqué le domaine cinématographique algérien, puisqu’il a été classé parmi les 120eme sur une liste de 500 meilleurs films de tous les temps, à coté de l’œuvre de Mohamed Lakhder Hamina « Chronique des années de Braise » qui a obtenu la Palme d’Or au festival de Canne 1975. Ce film à son tour a été considéré comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre du cinéma algérien.
Au fil de temps, le cinéma algérien a changé de thématique et les cinéastes ce n’est plus de la guerre qu’ils traitent mais ils mettent l’accent sur les problèmes sociaux, tels que l’immigration, dans « Ali au pays des mirages » d’Ahmed Rachdi en 1978, la comédie notamment avec « Carnaval Fi Déchera »de Benamer Bakhti, « Aila Ki Nass » en 1990 de Amer Tribeche, etc.
Dans ces dernières années, nous avons remarqué le retour des films qui traitent de la période coloniale et qui a occupés de nouveau la scène cinématographique algérienne comme « Ben Boulaid » d’Ahmed Rachdi en 2009, « Larbi Ben M’hidi » de Bachir Drisse, etc., des films qui racontent la vie des martyres lors de la révolution nationale.
Après cent- trente- deux années de lutte et de combat pour pouvoir récupérer la terre algérienne de la colonisation française, l’Algérie a vécu un autre conflit, mais cette fois ce n’est pas d’une guerre contre un ennemi étranger mais plutôt un conflit identitaire entre des individus ayant la même nationalité et qui appartiennent à un même pays. Nous parlons ici du printemps berbère 1980 où l’Algérie indépendante a vu des événements et des manifestations dans toutes la Kabylie où les kabylophones ont exprimé leur refus et mécontentement vis-àvis l’Etat qui a déclaré le lendemain de l’indépendance« l’arabe » comme une langue nationale et officielle pour tous les Algériens.
Il faut souligner que l’Algérie après avoir eu son indépendance a travaillé sur le fait d’unifier tout le peuple algérien non pas par la langue mais sur tous les niveaux, c’est pour cela le printemps berbère était un signe qui a ouvert les yeux au peuple kabyle de défendre son existence dans une Algérie dite « arabe ». Selon Salem Shaker : « le printemps berbère à été l’indice de l’éveil des consciences et de l’émergences d’une pensée et d’une expression autonomes dans un pays dont le souci permanent avait été de maintenir a tout prix une façade d’unanimité. Pays où le monopole politique, idéologique et culturel a longtemps été érigé en principe constitutionnel. Et sur le plan linguistique, il n’ya encore moins d’équivoque ou de marge d’action ; toutes les constitutions algériennes depuis l’indépendance proclament : « L’arabe est la langue nationale et officielle du pays »
.Depuis le printemps de 1980 et dans le but de la reconnaissance de la langue berbère, le pouvoir algérien a utilisé de différentes méthodes pour faire face à cette revendication identitaire, que ce soit de tuer, de prisonnier et il a même interdit aux kabylo- phones la parole.
publique, un acte prouvé par Mouloud Mammeri, ce qui a donné aux militants berbéristes plus de courage de s’accrocher à leur berbérité et de combattre encore plus, idée que Salem Shaker affirme en disant :« l’interdiction, le 10 mars 1980, d’une conférence de Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle ancienne n’a été que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres.
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Table des matières
Introduction générale
1. Présentation du sujet
2. Problématique et hypothèses
3. Objectifs et motivations
4. Corpus et méthodologie Approche théorique
Chapitre I : Introduction sur le cinéma algérien Préambule
1. Aperçu historique sur le cinéma algérien (berbérophone)
2. Le paysage sociolinguistique de la Kabylie3. Les variétés en présence en Kabylie
3.1. La variété berbère
3.2. La variété kabyle
4. La variété arabe
4.1. L’arabe classique
4.2. L’arabe moderne
4.3. L’arabe dialectal
5. Le français
Conclusion partielle
Chapitre II : Concepts de base
Introduction partielle
1. La sociolinguistique
2. Les pratiques langagières
3. Rapport langue et société
4. Le phénomène de contact de langue
5. Bilinguisme et plurilinguisme
6. La diglossie
7. L’Alternance codique
8. Les interférences
9. Attitudes et représentations
10. L’emprunt
Conclusion partielle
Approche analytique
Chapitre III : Analyse du corpus
Introduction partielle
1. Présentation du corpus
2. Un rappel sur le sitcom
3. Définition de l’humour
4. La convention de transcription
5. L’analyse des vidéos
6. Les types d’alternance codique
7. Les emprunts lexicaux
8. Les emprunts phonologiques
9. Tableaux des interférences
Conclusion partielle
Conclusion générale
Références bibliographiques
Tables des matières
Annexes
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