Le paysage sociolinguistique et le contact des langues 

Le paysage sociolinguistique et le contact des langues 

L’aspect analytique de l’alternance codique de l’interférence et du calque dans le discours humoristique

Introduction

Dans ce présent chapitre, nous nous sommes centrées en premier lieu, sur la description fonctionnelle et formelle de l’alternance codique, à travers laquelle nous proposons une explication de son fonctionnement en nous inspirant des deux classifications établies respectivement par Gumperz et Grosjean. Pour l’analyse formelle, nous proposons de suivre le model de Poplack porté
sur les différents types des alternances employées dans notre corpus à savoir le type intra-phrastique, inter-phrastique et extra-phrastique. Cette description nous permettra de signaler le type et la fonction les plus fréquents dans les discours de nos personnages.
Ensuite, nous optons pour l’analyse des phénomènes du calque linguistique et de l’interférence. Tout en visant à identifier et à expliquer leurs différentes manifestations en fonction de différents facteurs agissant sur la norme de la langue française. En effet, pour procéder à notre analyse, nous avons sélectionné quelques séquences que nous considérons très fiables et pertinentes, pour faire une étude détaillée qui répond à notre problématique, et qui peut mieux saisir le fonctionnement de l’alternance codique, de l’interférence linguistique et du calque dans le discours humoristique. Enfin, nous concluons ce chapitre, par les spécificités des parlers de nos personnages, dans un tel discours, en mettant l’accent sur le comment des phénomènes tel que l’alternance codique et l’interférence peuvent rendre au service à la création de l’humour.

L’aspect fonctionnel de l’alternance codique

1.1. Les fonctions de l’alternance codique selon Gumperz

Tout d’abord, nous avons analysé le fonctionnement de l’alternance codique, dans les conversations des personnages, tout en s’appuyant sur la classification établie par Gumperz, dans l’objectif de saisir le rôle que joue cette dernière. Néanmoins, la pratique des codes alternés dans les conversations des personnages ne représente pas un simple mélange linguistique, mais plutôt une stratégie de communication à travers laquelle, ils visent une signification particulière.
Ce qui a conduit Gumperz à dégager, lors de son étude sur les pratiques langagières, six fonctions de l’alternance codique. Celles-ci demeurent, selon lui, une des premières étapes commode dans l’analyse de ce phénomène. La citation L’alternance codique apparait comme citation ou comme discours rapporté, qui se dit dans une langue différente de la langue de départ ; où le locuteur tente de le répéter totalement tel qu’il a été articulé. En voici ci-après, quelques exemples contenant des citations : Exemple 01 P18/L22 L: de tout façon « ged ma yeɣla l’euro ddinar yechriĥ ». Exemple 02 P16/L24-25 S : … « win taĥarbou win les jimelles min waraikom w’rétrovisour min waraikom ». (Où allez-vous fuir ? Les jumelles sont devant vous et le rétroviseur est derrière vous).
Dans le premier exemple, nous avons mis l’accent sur un proverbe populaire cité par le personnage secondaire « Lamia »dans lequel l’alternance codique prend place dans l’introduction du proverbe, en intégrant le syntagme français « de toute façon », qui marque une alternance dans un dicton répété tout en gardant son originalité.  Quant au deuxième, constitue une citation célèbre d’Ibn Ziad modifiée par le personnage Said qui a alterné l’arabe dialectal et le français, avec un décalage entre le discours original, pour marquer une intention communicative et discursive. Ces codes alternés ont une fonction ludique pour obtenir un effet expressif en voulant s’assurer l’énoncé produit qui correspond à l’idée dont ce personnage évoque. Ces paroles relatées sont introduites par des verbes d’opinion réalisés en arabe dialectal, et le contenu est un métissage de codes, puisque le comédien cherche l’effet expressif, donc des termes adéquats pour son discours. Mais l’arabe dialectal y est toujours présent, ce qui signifie que les citations rapportées sont prises d’un répertoire populaire largement connu. La désignation d’un interlocuteur La deuxième fonction, Selon la typologie de Gumperz, sert à viser et désigner l’interlocuteur parmi plusieurs d’autres présents ou attirer son attention par des formules d’appellations en d’autres langues. Les exemples suivants illustrent cette fonction.
Dans le premier exemple le personnage Hocine interpelle le personnage Djoumari par l’emploie de « asmeᶓ) en arabe dialectal, équivalent de « écoute » en français. Cet emploi peut être expliqué par le fait que cet interpellation produite par ce terme arabe marque une force significative, pour exprimer son sentiment de gêne. Par contre, dans le deuxième exemple, le douanier exprime une action d’appel par l’emploie de l’interjection arabe « ya » équivalent de « hé » en français désignant pour cela le personnage Remdhan.

L’interjection

L’interjection consiste à dénoter un étonnement ou un élément phatique. Il s’agit des sons, des mots, des phrases qui expriment des émotions comme la joie, la certitude etc. Elles se réalisent spontanément, par des locuteurs qui ne maitrisent pas généralement la langue étrangère. Dans notre corpus nous relevons certaines interjections réalisées par le personnage Dahmane pour exprimer divers sentiments qui sont les suivantes : Quant à ce deuxième exemple cité toujours par « Dahman », il a employé tout une expression en français « et ben mon vieux » pour traduire à la fois son étonnement et sa colère. Dans Cet exemple Dahmen produit une interjection dans laquelle il voulait exprimer un sentiment de joie et de satisfaction Concernant ce dernier, le personage Dahmen emploie l’interjection”ou:::f” pour exprimer son dégout.

La réitération

Nous suivons toujours la typologie de Gumperz, selon lui les locuteurs recourent aux différentes langues en réitérant leurs propres paroles. Ainsi dans notre corpus les personnages répètent un même message dans deux codes différents, afin de clarifier et de faire comprendre ce qui a été déjà dit, et d’insister sur une certaine information ; ce qui permet une transmission efficace du message, à chaque fois qu’un personnage passe d’une langue à l’autre ainsi : Nous soulignons donc, dans les extraits ci-dessus, des réitérations que les personnages utilisent au cours de leurs interactions qui se produisent par le passage du français à l’arabe dialectal et vice-versa. Nous avons dans en premier lieu, un énoncé produit par le personnage Remdhan, dans lequel, il commence d’abord par la proposition dite en français « à  partir d’aujourd’hui » puis répétée avec une proposition juxtaposée « menna l’lfouq ». Cette réitération correspond à insister sur une certaine idée.
Quant au deuxième exemple, il est réalisé par le personnage Dahmen, où il a commencé son discours par une phrase dite en français « et la santé » adressée au personnage Taous, puis il la reproduit en arabe « e’sehha ». La réitération marquée dans cet exemple sert à clarifier et à éclaircir le message dit en français. Et pour ce qui est du troisième et du quatrième exemple, nous signalons que le personnage Remdhan produit dans le troisième exemple une phrase à base française « dix années », puis la reprendre en arabe «ᶓacher sanawat », et pour le dernier exemple, ce même personnage, commence d’abord à introduire son énoncé en arabe « fĥemtek »ensuite le répéter en français à savoir « j’ai compris ». La réitération marquée dans ces derniers exemples tente de confirmer, les propos du personnage, par rapport aux termes entendus pour la première fois, sous forme de traduction en langue arabe.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Table des matieres
Introduction générale 
1. Le Préliminaire
2. La Problématique
3. Les Hypothèses
4. Le Choix et la motivation
5. La Méthodologie
6. La Présentation du corpus
Chapitre I : Le paysage sociolinguistique et le contact des langues 
Introduction 
1. Les langues en présence en Algérie contemporaine
1.1. L’arabe littéral
1.2. L’arabe dialectal
1.3. Le berbère
1.4. Le français
1.5. L’anglais
2. Les langues dans les medias audiovisuels
3. Le contact de langues dans le discours humoristique
3.1. Le contact de langues et les marques transcodiques
3.2. L’alternance codique
3.2.1. La typologie de l’alternance codique selon Gumperz
3.2.1.1. L’alternance codique conversationnelle
3.2.1.2. L’alternance codique situationnelle
3.2.2. La typologie de l’alternance codique selon Poplack
3.2.2.1. L’alternance codique intra -phrastique
3.2.2.2. L’alternance codique inter-phrastique
3.2.2.3. L’alternance codique extra phrastique
3.3. L’interférence
3.3.1. Les manifestations linguistiques de l’interférence
3.3.1.1. L’interférence phonologiqu
3.3.1.2. L’interférence lexicale
3.3.1.3. L’interférence syntaxique
3.3.1.4. L’interférence morphologique
3.4. Le calque
3.5. La diglossie
3.6. Le plurilinguisme
3.7. Le bilinguisme
4. L’humour
4.1. Les formes de l’humour
4.2. Les principales théories de l’humour
4.3. Les caractéristiques de l’humour
5. La définition du discours humoristique
5.1. Les principes du discours humoristique
6. La biographie d’Omar Chouchane
Conclusion partielle
Chapitre II : L’aspect analytique de l’alternance codique, de l’interference et du calque dans le discours humoristique 
Introduction 
1. L’aspect fonctionnel de l’alternance codique
1.1. Les fonctions de l’alternance codique selon Gumperz
1.1.1. La citation
1.1.2. La désignation d’un interlocuteur
1.1.3. L’interjection
1.1.4. La réitération
1.1.5. La modalisation d’un message
1.1.6. La personnalisation versus l’objectivation
1.2. Les fonctions de l’alternance codique selon Grosjean
1.2.1. La fonction de marquage de l’appartenance
1.2.2. La fonction identitaire et emblématique
2. La typologie de l’alternance codique selon Poplack
2.1. Le type intra-phrastique
2.2. Le type inter-phrastique
2.3. Le type extra-phrastique
3. L’aspect analytique du calque linguistique
3.1. La typologie du calque linguistique
3.2. Le calque lexical
3.2.1. Le calque morphologique
3.2.2. Le calque sémantique
3.3. Le calque syntaxique
4. L’aspect analytique de l’interférence
4.1. L’interférence phonologique
4.2. L’interférence morphologique
4.3. L’interférence lexicale
4.5. L’interférence syntaxique
Conclusion partielle 
Conclusion générale  
la bibliographie
Les conventions adaptées dans la transcription orthographique du corpusError! Bookmark not
defined
Annexe

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *