Le patrimoine religieux en France et au Québec, entre objets sacrés et culturels

Typologie et valeurs des artefacts religieux

Classification

À l’heure actuelle, les objets religieux peuvent être conservés et exposés pour différentes raisons, qu’elles soient culturelles, patrimoniales ou encore mémorielles. Cela conduit à les appréhender selon divers points de vue et approches qui se révèlent parfois antagonistes voire cloisonnés. Il est néanmoins possible d’étudier le patrimoine catholique à la fois à travers la déontologie de la conservation de musées et celle de l’Église catholique, qui sont aujourd’hui les deux protagonistes principaux en charge de sa préservation. Malgré la riche littérature à disposition à ce jour et les nombreuses recherches pré-existantes, il est essentiel de revenir sur la classification des objets relatifs au culte catholique. Cela nous permettra de prendre conscience de toute l’étendue du patrimoine religieux présent dans les musées qui posent par ailleurs des problématiques complexes.
Si l’identification d’un calice ou d’une patène s’avère relativement simple, on observe que leur classification sera différente selon le type d’institution muséale et le discours qu’il propose. Ces objets pourront tantôt être placés dans la catégorie « objet de culte », tantôt dans celle « d’objet d’art », ce qui implique un mode d’appréhension et donc de gestion bien différent selon les cas. L’intérêt de cette rapide étude réside donc plus dans la désignation des valeurs sous-jacentes aux objets selon les musées, qu’à l’élaboration d’une typologie pour elle-même. Il convient alors d’effectuer un bref rappel des différents types d’objets religieux qu’il est possible de trouver dans les musées français et québécois . La classification qui suit est de fait non exhaustive et s’appuie principalement sur trois ouvrages de référence : le Dictionnaire des arts liturgiques , le Thesaurus des objets religieux ainsi que le Sacrosanctum Concilium.

Objets liturgiques et cultuels

Les objets du patrimoine religieux peuvent être classés dans cinq grandes catégories : les meubles religieux, les objets religieux, les linges et garnitures liturgiques, des meubles religieux, on retrouve ainsi les autels, les meubles liés aux sacrements, à la prédication, les meubles de rangement, les sièges et agenouilloirs, etc. Les objets religieux regroupent quant à eux les artefacts liés à l’autel et aux sacrements (chandelier, pyxide, ciboire, calice, burette, encensoirs, etc), les objets liés à l’ablution (bassins, goupillons), les objets liés à la quête (paniers, bourses), les objets liés à des temps liturgiques (croix de procession, crèche), mais aussi les objets funéraires, de pèlerinage, de dévotion. Les linges et garnitures liturgiques englobent les tentures, tapis ou encore coussins et housses, tandis que les vêtements religieux s’apparentent à toutes les pièces portées par les membres du clergé : chape, chasuble, soutane, coiffes. Pour finir, les instruments de musique liturgique désignent autant les orgues et harmoniums que les cloches et clochettes.
Tous ces artefacts pourraient finalement être regroupés sous le terme « d’objets liturgiques et cultuels », dans le sens où ils servent – ou servaient – l’exercice du culte catholique. Il s’agit de leur essence première, qui rejoint par là-même la notion de sacré, comme le précise Françoise Lautman . Les objets sacrés se rapportent donc à tout ce qui a été béni et consacré et qui sert le culte et la liturgie, tels que les vases, présentoirs, supports mais aussi les encens, huiles, vin, eau et reliques. Néanmoins, si certains artefacts en matériaux précieux laissent deviner leur usage rituel, d’autres au contraire ne sont en rien évocateur de cette fonction . C’est le cas notamment des truelles, spatules et marteaux, dont l’aspect est semblable à des outils communs, et qui sont pourtant utilisés pour la consécration des églises et des autels.

Objets mobiliers et utilitaires

On peut distinguer dans la classification des artefacts liturgiques et cultuels, les objets mobiliers et utilitaires. Le Thesaurus ne précise pas la différence entre les objets cultuels et les objets mobiliers, la subtilité résidant sans doute dans cette notion de sacré et de consacré . En effet, les artefacts mobiliers et utilitaires se différencient de la première catégorie car ils demeurent affectés à la religion mais de manière indirecte. Il s’agit généralement d’objets appartenant à la vie quotidienne d’une paroisse ou d’une communauté comme le mobilier non cultuel, la vaisselle, les objets liés au soin ou encore à l’enseigne-ment19 . Cette typologie d’artefacts est particulièrement intéressante car elle offre un large panel d’objets dits « religieux » sans pour autant se limiter exclusivement à l’exercice du culte. En outre, elle permet de comprendre la vie des communautés religieuses et des paroissiens au travers d’objets du quotidien. Ces derniers peuvent également témoigner de périodes ou d’évènements historiques, comme l’arrivée des premiers missionnaires en Nouvelle France. Ces artefacts acquièrent souvent une plus grande valeur lorsqu’ils sont anciens ou encore lorsqu’ils ont appartenu à une personnalité ou à un Saint. De fait, ils peuvent parfois entrer dans la catégorie des objets de dévotion populaire . L’espace rituel est ainsi élargi à l’espace privé, notamment en ce qui concerne les objets personnels des moines ou moniales comme les lettres manuscrites ou les missels. Par exemple, lalanterne de Sœur Rosalie constitue un objet emblématique de la collection du musée des Sœurs de Miséricorde de Montréal1 . Cet artefact témoigne de l’engagement de la religieuse qui portait secours aux mères célibataires en détresse, souvent au milieu de la nuit.

Arts sacrés

Le terme « arts sacrés » se révèle particulièrement ambigu dans son emploi, tant au niveau de sa terminologie que de son usage courant. On désigne communément par arts sacrés, toutes les productions « au service de l’expression du sacré » . Ce genre artistique implique la foi de l’artiste ou du moins une certaine sensibilité spirituelle, se distinguant ainsi de l’art « à sujet religieux ». D’autre part, on peut considérer que, témoignant de l’existence ou de la présence du divin, les œuvres deviennent par là-même sacrées. Cette catégorie d’œuvres d’art a généralement trait à l’émotion, à la dévotion, à l’éducation ou encore à la délectation : icône, fresque, retable, peinture de chevalet, image pieuse, ex-voto, sculpture, vitrail, architecture, etc.
D’autre part, l’art sacré contemporain emprunte de nouveaux médiums tels que la photographie, la vidéo, l’installation et la performance. À la frontière entre les catégories « objets liturgiques et cultuels » et « arts sacrés », on retrouve les objets d’art qui relèvent plutôt de l’artisanat en raison de leur double fonction utilitaire et artistique ainsi que de leur fabrication en série, comme les objets liturgiques produits en grand nombre au XIXe siècle.
Les critères susceptibles de cerner cet art sont néanmoins à questionner : s’agit-il d’œuvres purement confessionnelles ? Doit-on distinguer l’art sacré de l’art en général ? D’aucuns diront que l’art chrétien se caractérise par un certain style, d’autres par un sentiment de piété, une ambiance, une intimité ou encore le « poids d’une présence ».
Les définitions varient donc largement et le terme demeure sujet à certains préjugés ou connotations.

Objet religieux, une notion polysémique

Valeurs et fonctions des objets religieux

L’étude des différentes typologies d’objets nous amène à interroger les valeurs intrinsèques aux objets qui semblent varier d’un artefact à un autre, en fonction de leur catégorie ou de leur usage. Certains objets semblent être affectés à la dimension sacrée, tels les ostensoirs qui sont des « réceptacles utilisés pour l’exposition du Saint Sacrement» . L’ostensoir a été béni et porte l’hostie, soit le corps du Christ et sa présence réelle. Bien que l’hostie soit hautement sacrée, l’ostensoir possède également une grande charge symbolique, quand bien même il se trouverait exposé dans un musée . En outre, les reliques incarnent le plus haut degré du sacré car « elles ne peuvent être désacralisées ».
D’autres artefacts en revanche ne sont pas sacrés au sens de « consacrés », comme les œuvres d’art à sujet religieux qui représentent pourtant le divin. La frontière tangible entre cultuel, sacré et consacré ne donne donc pas une vision unifiée du statut des objets. Dans le contexte religieux, chacun s’accordera à dire qu’un objet consacré l’est pour toujours. Par ailleurs, on se prosternera naturellement devant une statue qui n’a pas forcément été bénie mais qui demeure sacrée aux yeux des fidèles. Cela ne posera pas véritablement de problème dans le sens où les codes et usages de la croyance, de la dévotion et du culte sont compris et respectés. Néanmoins, lorsque l’objet acquiert un statut patrimonial et devient musealie, on observe que différentes valeurs lui sont attribuées de manière plus ou moins subjective. La pyramide des valeurs d’Yves Bergeron synthétise de manière pertinente le passage de l’objet usuel à l’objet de musée9 . En effet, tout artefact ou monument patrimonial comporte en son sein un certain nombre de valeurs qui varient en fonction des époques et des courants de pensées ; l’objet religieux n’échappe pas à la règle. L’historien de l’art Aloïs Riegl fut l’un des premiers à se pencher sur la question des valeurs des monuments historiques – théorie qui sera par la suite appliquée à tous les objets patrimoniaux – en proposant de les classer en trois catégories : les monuments intentionnels, « œuvres destinées, par la volonté de leurs créateurs, à commémorer un moment précis ou un évènement complexe du passé » ; les monuments historiques, « ceux qui renvoient encore à un moment particulier, mais dont le choix est déterminé par nos préférences subjectives » ; les monuments anciens, « toutes les créations de l’homme, indépendamment de leur signification ou de leur destination originelles, pourvu qu’elles témoignent à l’évidence avoir subi l’épreuve du temps ».
Si aucune valeur n’a trait à l’esthétique, cette approche tente néanmoins de répondre à la question fondamentale : pourquoi conserver un monument ou un objet du passé, et comment justifier un tel choix ? Riegl se place du côté du récepteur de l’œuvre, qui peut émettre un avis bien des années après sa conception, se plaçant ainsi en juge subjectif par rapport aux valeurs, goûts et préférences de son époque. Suivant l’exemple de classification des valeurs de Riegl, il est possible d’appliquer cette méthode aux artefacts religieux.
C’est d’ailleurs précisément ce que réalise le musée pour justifier ses choix de conservation et de présentation. On pourra ainsi retenir plusieurs niveaux de lecture comme : la valeur historique, relatant des évènements historiques se rattachant à l’objet ; la valeur d’ancienneté, relative à l’âge et au passé ; la valeur spirituelle, comme expression d’une croyance ; la valeur artistique, qui renvoie à une dimension esthétique et de délectation ; la valeur anthropologique, comme symboles auxquels une culture peut s’associer ; la valeur communautaire qui constitue le lien social d’une population ou civilisation ; la valeur de mémoire évoquant la transmission du sens et d’une histoire ; enfin, la valeur documentaire qui exprime une information par rapport à un contexte.

Vers un culte du patrimoine

Si la notion de sacré en tant que telle semble évincée des musées, il n’est pas rare, au contraire, de voir des objets du quotidien élevés au rang de patrimoine, devenant eux-mêmes des objets sacralisés. Ce renversement de valeurs pose question et l’on ne peut nier que le musée opère une transformation du statut de l’objet, allant parfois de pair avec un phénomène de sacralisation « par extension du concept de patrimoine ».
Un objet banal devient prestigieux dès lors que l’on a prouvé son caractère patrimonial, qui ne relève pas forcément des champs habituels que sont l’intérêt esthétique ou encore la préciosité des matériaux. Le simple fait d’être en adéquation avec la notion élargie de patrimoine et le discours du musée peuvent suffire à faire entrer un artefact ordinaire dans les collections et devenir musealie . Ainsi, pour des raisons diverses liées à l’activité de collectionnement, un objet usuel va non seulement échapper à son inexorable destruction et traverser les âges mais aussi être élevé au rang patrimonial . Cette transformation de statut s’opère par un phénomène que Nathalie Heinich traduit comme « la conséquence d’un transfert de sacralité » . Les objets en question, qu’ils soient ordinaires ou précieux, sont conservés pour leur caractère patrimonial et transmis pour cette même raison. Par ailleurs, ils deviennent inaliénables, ce statut leur conférant un caractère sacré au sens « d’intouchable ». Dès lors, ils deviennent objets de pouvoir au sens symbolique en acquérant de la sorte ce statut unique . De la même manière, cette mutation des valeurs est traduite dans notre société contemporaine par un transfert de la religion sacrée vers le culte des musées.Le phénomène que l’on pourrait qualifier de « pèlerinage muséal », particulièrement en vogue à l’heure actuelle, va dans le sens de cette inversion des valeurs.
On voue aux œuvres profanes un véritable culte, comme peuvent en témoigner les dix millions de visiteurs au Louvre venus admirer la Joconde . L’aura des chefs-d’œuvres ou leur notoriété attirent les foules à l’image des fidèles qui vont en pèlerinage dans un lieu saint. Cette sorte de religion de l’art, dont le « temple » est le musée et par lequel les œuvres sont consacrées vient en quelque sorte remplacer l’église et le culte rendus à ses œuvres . Régis Debray dira d’ailleurs à ce sujet : « quand les églises se vident, le musée se remplit » . Ce raccourci peut sembler un peu généraliste, d’autant plus que la sphère patrimoniale ne remplace aucunement la religion et la croyance. Malgré tout, on ne peut que constater le phénomène de culte du patrimoine à l’ère contemporaine. Nella Arambasin résume finalement de manière pertinente le rapport à la fois analogique et antagoniste entre religion et patrimoine :
« Si d’une part l’œuvre d’art acquiert ou perd sa sacralité en fonction des attitudes les plus variables, d’autre part, elle s’est rendue immuablement sacrée par sa présence dans le musée. À l’instar d’une église, le musée est un lieu consacré du fait qu’il se tient à l’écart des perturbations occasionnées par le passage du temps et son enceinte contient l’immortalité des œuvres, aussi saintes qu’une âme pour la chrétienté ».
Il convient alors de s’interroger sur l’entrée de l’artefact religieux au musée et son changement de statut, qui tend à faire disparaître le caractère divin qui lui était associé. Quant à la muséalisation des œuvres religieuses, l’historien de l’art Roland Recht parlera d’une neutralisation de la dimension religieuse par la fonction même de l’institution : « La naissance du musée représente un geste de sécularisation au cours duquel des objets historiques attachés à la propriété féodale ou ecclésiastique voient leur destination publique transformée ».

Les musées de Beaux-Arts et d’Histoire

Les musées de Beaux-Arts et d’Histoire ont pour mission d’appréhender les expôts sous le prisme de l’histoire de l’art et de l’esthétique pour les premiers, et sous un angle historique et documentaire pour les seconds . Ils offrent au visiteur une double activité de délectation et d’apprentissage. Nombreuses sont les institutions qui possèdent dans leurs collections des objets et œuvres d’art catholiques en France et au Québec. Dans le cas de la France, ce type d’établissement conserve la plupart du temps le patrimoine religieux issu des saisies révolutionnaires, de dons ou de legs après 1789. N’oublions pas qu’à l’origine les tableaux d’églises constituent le fonds des premières collections nationales et régionales, à l’image du Museum du Louvre . Au Québec, les objets religieux ont fait une entrée massive dans les musées surtout après la Révolution Tranquille, dans les années 1960, bien que des collections d’art religieux aient été déjà présentes auparavant ; la désaffectation de nombreux lieux de culte et couvents due à une mutation sociétale anticléricale a conduit à des dépôts d’œuvres d’art de plus en plus nombreux. Parmi le vaste panorama des musées français, on pourra bien sûr évoquer l’incontournable musée du Louvre, et ses innombrables représentations christiques et mariales, ou encore le musée du Petit Palais à Paris qui possède une collection rare d’icônes byzantines. Le musée national du Moyen-Âge de Cluny à Paris comporte également une foisonnante collection d’artefacts religieux dont le parcours muséographique permet de découvrir la période médiévale sous un angle historique et artistique. De plus, la grande majorité des musées de province en France sont dotés d’une collection de tableaux religieux originellement exposés dans des églises ou chapelles. C’est le cas par exemple du musée Unterlinden de Colmar qui possède le célèbre Retable d’Issenheim de Matthias Grünewald (1512-151) ou encore du musée des Beaux-Arts de Rennes avecLa Descente de Croix de Charles.
Le Brun (vers 1680). Le musée des Beaux-Arts de Montréal présente des objets liturgiques et des œuvres à thématique biblique, comme des toiles du Tintoret, de Véronèse ou encore du Gréco au sein du département « Art international ancien et moderne » et plus précisément de la section « Du Moyen-Âge à la Renaissance ». L’établissement opère ainsi un découpage historique, géographique et stylistique pour présenter ses collections d’art religieux . Le musée des Beaux-Arts de Dijon présente lui aussi une importante collection d’objets et œuvres d’art religieux, de la période médiévale jusqu’à la Renaissance. L’établissement mérite d’être cité pour son travail de vulgarisation, tant au niveau des explications prodiguées que de la mise en valeur des expôts, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir. Le Musée d’Art de Joliette (MAJ) au Québec, fait également figure d’exception sur la scène des établissements Beaux-Arts. L’institution possède l’une des plus prestigieuses collections d’art sacré du Québec issue du Séminaire de Joliette. Le MAJ, en plus de construire un discours cognitif et situationnel autour de l’iconographie religieuse européenne du Moyen Âge au XXe siècle n’hésite pas à décloisonner les genres, notamment en faisant dialoguer les œuvres d’art sacré de la collection permanente avec des pièces contemporaines d’artistes invités. En007, l’exposition « Transgression d’un genre » de Gilles Mihalcean, proposait un réflexion autour de la question du spirituel dans l’art chrétien. Le musée Marguerite-Bourgeoys de Montréal se distingue également sur la scène muséale. Cette institution, à l’allure de musée de communauté religieuse, retrace la vie et l’œuvre de Sainte Marguerite Bourgeoys. L’établissement est pourtant un musée historique, tel que le définit la conservatrice Roosa Rönka . Le musée revendique néanmoins le fait de cultiver la mémoire et la spiritualité de la Sainte, notamment à travers ses choix muséographiques. Si quelques exceptions existent, comme au MAJ ou au musée Marguerite-Bourgeoys, le patrimoine religieux reste néanmoins bien souvent négligé au sein des institutions car il ne s’intègre pas véritablement à la vocation des musées de Beaux-Arts et d’Histoire, en particulier en ce qui concerne les objets mobiliers liturgiques. On peut aisément se douter de la difficulté à inclure, au sein d’un parcours muséographique de type Beaux-Arts, un chandelier pascal surtout si la collection ne contient que des tableaux et sculptures. Pour palier à ce problème, les institutions choisissent souvent de classer les objets liturgiques sous la dénomination « d’objets d’art », réalisant de cette manière un changement de statut des religiosa. Les œuvres d’art sacré, quant à elles, sont répertoriées la plupart du temps dans le département des peintures et sculptures ou encore par période historique ou stylistique.

Les centres d’interprétation et les musées de société

Les centres d’interprétation et les musées de société sont des institutions muséographiques dont la mission est de diffuser un savoir, un savoir-faire local, ou encore un patrimoine singulier . Les centres d’interprétation ne possèdent généralement pas de collections, à l’instar des musées de société mais peuvent traiter de problématiques assez semblables. Le concept est déjà largement répandu en Amérique du Nord, berceau de ce type de musée, tandis que les centres d’interprétation se développent progressivement en France. Les musées « classiques » s’inspirent également de la conception de ce genre de structure, dont l’intention n’est pas de montrer prioritairement des objets mais plutôt de véhiculer un message et de créer une interaction avec le visiteur.
Les centres d’interprétation sont généralement liés à un lieu ou un site et n’exposent pas nécessairement d’objets, à l’image de L’Espace Culturel du Christianisme de l’Antiquaille à Lyon qui offre une lecture de la religion chrétienne depuis le IVe siècle après J.-C. jusqu’à aujourd’hui en se focalisant sur la ville lyonnaise, son histoire et ses martyrs. Un travail de vulgarisation a été réalisé dans le but de rendre intelligible à tous les fondements du christianisme. Par exemple, un rappel des « fondamentaux » de la religion catholique est proposé au visiteur par le biais de sources écrites illustrées d’images.
Des dispositifs multimédia sont présents au sein des salles d’exposition et confèrent au parcours un aspect interactif.
En Amérique du Nord, le Musée des religions du monde de Nicolet, ouvert en 1991, constitue en quelque sorte une référence dans le monde des musées de société.
L’institution invite le visiteur « à partager les fondements des grandes traditions religieuses mondiales afin d’en favoriser une meilleure compréhension et de développer une plus grande tolérance face à la différence » . L’établissement, dont la vocation est clairement éducative, se situe à la croisée du musée d’ethnographie, d’histoire et d’art religieux.
Il offre une lecture particulièrement intéressante de la diversité religieuse au travers « d’objets-témoins de la dimension spirituelle de l’être humain » . Dans un ordre d’idée similaire, le Musée de la Civilisation à Québec, est un « lieu de savoir et d’idées qui jette un regard neuf et souvent inattendu, sur l’expérience humaine au travers d’expositions originales et audacieuses » . Possédant une riche collection d’art et d’objets religieux issue du musée du Séminaire de Québec, l’institution a choisi de parler de la religion catholique comme d’un élément important des fondements de la culture québécoise.

Les musées d’art(s) sacré(s)

Les musées d’art(s) sacré(s) proposent d’appréhender la culture catholique à travers une vision à la fois anthropologique, théologique et parfois spirituelle. Ce type d’institution offre une lecture des traditions, du culte et du sentiment religieux avec une distance historique et sociologique propice à la réflexion. Le respect de la laïcité et de l’éthique font partie des missions de ces établissements qui se veulent ancré dans une approche « pédagogique » de la religion. Bien qu’ayant souvent pour origine un fonds provenant d’un dépôt d’art sacré, ce genre de musée se démarque des musées ecclésiastiques de par son identité et son projet muséographique non catéchétique. En effet, le musée d’art sacré a pour objectifs.

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Table des matières

Introduction 
Partie I
Le patrimoine religieux en France et au Québec, entre objets sacrés et culturels
Partie II
Biens d’Église, l’importance d’un patrimoine commun à sauvegarder : le musée comme solution pérenne ?
Partie III
Exposer le patrimoine religieux : vers une intelligibilité des collections catholiques au musée
Conclusion 
Bibliographie 
Sources 
Table des matières

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