Le passé industriel de Nantes : une ville-port

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Le passé industriel de Nantes : une ville-port

La Loire et son influence

Les conditions topographiques de l’agglomération nantaise permettent de penser que la Loire est la cause de la fondation de la ville. Grâce à la croisée des différentes voies, à savoir terrestres, fluviales et maritimes, Nantes acquit rapidement une place stratégique de premier ordre. Il est donc possible d’affirmer que le fleuve est l’origine de la ville, mais avant tout que c’est lui qui va déclencher son développement, particulièrement à cause de ses échanges économiques : la ville-port.
Situé à 60 kilomètres à l’est de l’Atlantique, l’actuel centre-ville de Nantes fut le site où il était possible de franchir la Loire depuis son embouchure. Une ligne de ponts qui se succédaient entre les différentes îles sableuses permettait de traverser les nombreux bras du fleuve.
Après les travaux de comblement de la Loire, ces îles forment l’île de Nantes, qui reste entourée par le bras de la Madeleine au nord et le bras de Pirmil au sud.
Pendant l’époque gallo-romaine, la ville se développe autour du port, Nantes devient un axe de liaison entre la Bretagne, la Vendée et le Poitou ; mais également, la cité fait la liaison entre l’Atlantique et l’intérieur des terres. La ville et son fleuve représentent un axe privilégié d’échanges commerciaux qui se traduisent par un développement économique de Nantes ; et par conséquent de la cité.
Le succès que connait la ville pendant le 5e siècle va inciter une succession d’invasions, menées par les Bretons, les Normands, les Francs et les Saxons. L’activité économique du port a gravement diminué pendant cette période à cause des pillages, après avoir été touchée et délaissée à de multiples reprises.
Au cours du 10e siècle, la ville connait les guerres civiles, qui provoquent la stagnation du commerce à Nantes.
La ville-port retrouve un nouvel élan économique pendant le 13e siècle : dans un premier temps grâce au commerce des produits locaux. Le port, qui pendant longtemps se trouvait sous les remparts de la cité, se déplace progressivement vers l’ouest, jusqu’au quartier de la Fosse, son quai fut occupé par les marchands au début du 16e siècle (Fig. 2).
Les conditions géographiques permettent à la ville de prendre son essor commercial entre le 16e et le 17e siècle, Nantes devient un grand port poissonnier, à vocation internationale grâce à son ouverture maritime. Les quais et la ville même sont rythmés par les activités commerciales aux quais, dans les entrepôts et magasins. La ville deviendra ainsi le premier port français au 18e siècle. Cependant, le trafic le plus important durant ces années est la traite négrière, occasionnée par le commerce triangulaire pratiqué avec l’Amérique et l’Afrique.
À partir du milieu du 17e siècle la ville de Nantes s’est enrichie en grande part avec le commerce des esclaves. Au moment auquel la ville abandonne la traite, en 1830, les armateurs nantais avaient mené au total 1 714 expéditions négrières10, soit plus du 40% des 4 220 organisées par la France, suivie par le Havre avec 451 expéditions (10%). Cela fait de Nantes l’ancienne capitale de la traite négrière.
Le fréquent ensablement du lit de la Loire empêchait l’accès aux grands navires au port de la ville, qui devaient être amarrés à un avant-port, comme celui de Paimboeuf situé en aval.

Développement du tissu urbain de Nantes du 18e au 19e siècle

L’ancienne cité implantée sur la rive nord de la Loire, à l’embouchure de l’Erdre sur le bras de la Madeleine, est une ville de fond d’estuaire qui, au 18e siècle, comptait avec une surface d’environ 30 hectares. Pendant ce siècle, des travaux étendent les quais du quartier de la Fosse jusqu’à la paroisse de Chantenay. De plus, des nouveaux quais ont été bâtis face au nouveau chantier urbain de l’île Feydeau ; ce dernier mis en oeuvre par Gérard Mellier, maire de 1720 à 1730, en imposant des normes communes pour l’ensemble des 24 immeubles sur l’île.
La ville devient aussi un port de stockage, car les matériaux nécessaires pour la construction d’immeubles et pour les activités des chantiers navals devaient se trouver à proximité, par conséquent, des entrepôts sont construits tout au long des quais.
Les plaintes récurrentes des riverains causent la relocalisation progressive de ces entrepôts. Dans un premier temps, cela se fait à proximité de la rivière de la Chézine, puis jusqu’au quartier de l’Hermitage.
La libération de ces espaces au centreville, permettent la transformation du quartier de la Fosse, les modifications étaient intégrées dans le plan général d’embellissement du 18e siècle (Fig. 3), visant à dynamiser ce secteur de la ville.
Pendant le 18e siècle la ville s’organise autour d’un pôle économique, au portauvin, actuelle place du commerce, où est construite la bourse du commerce de Nantes, par l’architecte Mathurin Crucy en 1724. En même temps, l’enrichissement de la ville amène à une augmentation de nouvelles constructions, les politiques locales visent à urbaniser les îles de la Loire, mais les problèmes techniques rencontrés lors de l’édification sur des zones marécageuses limitent l’extension du tissu urbain.
Durant la deuxième moitié du 18e siècle, les chantiers navals nantais deviennent les plus importants du royaume. La ville connaît une période de dynamisme et attire la main d’oeuvre, la population double en l’espace de quelques décennies, en atteignant les 80 000 habitants peu avant la Révolution.

Architecture industrielle nantaise du 19e au 20e siècle

Au début du 19e siècle, se développe un système industrialo-portuaire dans la ville, dont la plupart des opérations commerciales et du port se font autour de l’activité des raffineries de sucre, la ville en comptait quinze en 1839. En outre, l’industrie textile était présente à Nantes avec la manufacture de toiles indiennes.
L’évolution de l’ancien centre-ville devient le centre d’intérêt des acteurs politiques.
Afin de faciliter son réinvestissement, l’élargissement de certaines rues et places est effectué, telle que la rue Strasbourg, ainsi que la destruction des remparts.
Dans les années 1850, le chemin de fer arrive à la ville de Nantes. Les industries, principalement les chantiers navals, commencent à s’installer sur les îles. À cette époque, le réseau des transports en commun est considéré comme un facteur primordial pour l’urbanisation. Pendant, et surtout à la seconde moitié du 19e siècle, la ville de Nantes se développe autour de l’industrie et la production en chaine, au désavantage du milieu rural. Un changement radical se présente dans le mode de vie de la population, d’une forme inattendue les paysans deviennent des ouvriers dans la ville, une forte croissance de la population dans le milieu urbain se présente à cette époque. La multiplication des banques démontre que cette nouvelle société était rentrée dans l’ère du capitalisme et de la consommation.
Divers secteurs de l’industrie se développent également pendant cette époque, tels que : « l’agroalimentaire (biscuiteries, conserveries, confiseries), la chimie (engrais, huileries, savonneries), la mécanique (matériel de chemin de fer, naval et agricole), la métallurgie (fer blanc, fonderies de plomb, grosse chaudronnerie, structures métalliques) »11.
En termes d’urbanisme, le boulevard de ceinture est achevé à la fin du 19e siècle, cela va préfigurer l’annexion des communes de Doulon à l’est et de Chantenay à l’ouest. Le 20e siècle commence avec la rationalisation du développement des villes, pour cette fin un « plan d’extension, d’embellissement et d’aménagement » est établi par la ville de Nantes en 1918.
Le pont transbordeur (Fig. 5), un ouvrage qui franchissait la Loire où actuellement se trouve le pont Anne de Bretagne, est un exemple de l’industrialisation du port nantais. Afin de lier le quai de la Fosse et l’île de la Prairie au Duc, il fut construit en 1903 et mis en fonctionnement pendant 52 ans. Malgré la tentative de son classement au début des années 1950 et les protestations, les deux pylônes qui mesuraient 75 mètres de hauteur, le tablier métallique à 50 mètres au-dessus du quai et sa nacelle suspendue ont été démontés en 1958.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : LE PATRIMOINE INDUSTRIEL
1.1 La dimension historique dans le Patrimoine industriel
1.1.1. Le Patrimoine Industriel en Europe et France
1.1.2. Patrimoine et Patrimonialisation
1.1.3. La friche industrielle
• La désindustrialisation
• Les « re » de la terminologie patrimoniale
1.2. Labélisations patrimoniales, comment et pourquoi faire ?
1.2.1 Acteurs chargés de la protection du Patrimoine
1.2.2. Les régimes de protection
• Les monuments historiques
• Le secteur sauvegardé
• AVAP
• Patrimoine nantais
CHAPITRE 2 : L’EXEMPLE NANTAIS DANS LA RECONVERSION INDUSTRIELLE
2.1. Le passé industriel de Nantes : une ville-port
2.1.1. La Loire et son influence
2.1.2. Développement du tissu urbain du 18e au 19e siècle
2.1.3. Architecture industrielle nantaise du 19e au 20e siècle
2.2. Engagement à la nantaise envers le patrimoine industriel
2.3. Le contexte nantais
2.4. Exemples référentiels analysés, le choix
a) La manu : Un modèle médiatisé au niveau national
b) Le Lieu Unique : De biscuiterie à scène culturelle nationale
c) Usine électrique de Lamoricière : complexe sportif de quartier
d) Les machines de l’île : De chantiers navals à l’emblème de la ville
e) Maison de l’avocat, des Bureaux publics et galerie
CHAPITRE 3 : LA RECONVERSION COMME UN ENJEU D’ACTUALITÉ
3.1. Le développement d’une nouvelle pratique
3.2. Le potentiel : typologie de l’architecture industrielle
3.2.1. L’intervention dans une friche : Le rôle de l’Architecte
3.3. Dimension sociale et économique
3.4. Le cadre légal dans la reconversion, une contrainte majeure ?
3.5. La reconversion : un outil d’urbanisme
CONCLUSIONS
MÉDIAGRAPHIE
ANNEXES

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