Le Parasitisme gastro-intestinal des équidés dans la zone suivie par la SPANA au Mali

Le Mali est un pays sahélien à vocation essentiellement agro-pastorale. Le sous-secteur de l’élevage occupe une place économique importante à travers le Produit Intérieur Brut (PIB), les recettes d’exportations, la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population (MAEP, 2003). De même, les équidés jouent un rôle socio-économique majeur dans ce pays. En effet, dans plusieurs zones urbaines et rurales du pays, ces équidés sont régulièrement utilisés comme force de traction à différent niveau :
➤ La culture attelée ;
➤ le transport de personnes, des produits de récolte, et des déchets ;
➤ l’exhaure de l’eau dans les régions au Nord du pays ;
Ces équidés contribuent ainsi largement à l’augmentation des productions agricoles et l’amélioration des conditions socio-économiques des populations rurales (SIDIBE, 2002).

Par ailleurs, la viande des équidés est consommée par une certaine frange de la population malienne. Ainsi, les équidés contribuent largement à l’augmentation des productions agricoles et à l’amélioration des conditions socio-économiques des propriétaires d’équidés. Malgré leur rôle important, ces animaux ne bénéficient pas de soins appropriés et sont affectés par de nombreuses pathologies d’origines diverses parmi lesquelles les maladies parasitaires dont l’impact négatif est considéré important en raison de la baisse des performances des équidés malades, du coût des traitements et des mortalités occasionnées. La maltraitance et l’absence de soins vétérinaires exposent les animaux aux maladies opportunes souvent récurrentes dont le tableau clinique est toujours aggravé par la malnutrition et les parasitoses (SIE, 2012). Actuellement, très peu d’informations sont disponibles sur les parasitoses digestives des équidés car le parasitisme gastro intestinal chez ces animaux n’a fait l’objet que d’études très limitées et non publiées pour la plus plupart.

L’ELEVAGE EQUIN AU MALI

Présentation du Mali

Le Mali est un pays enclavé d’Afrique de l’Ouest ; il s’étend entre les 10° et 25o parallèles de latitude Nord et le 12° degré Ouest et 4° degré Est de longitude. Le Mali couvre une superficie de 1.241.138 Km2 pour une population de 16 744 000 habitants (INSAT RGPH, 2013). La densité est de 13 habitants/km2 et cette densité se caractérise par une grande hétérogénéité, notamment entre les régions du nord peu peuplées et les régions du centre et du sud, plus particulièrement les bassins des principaux fleuves traversant le pays, densément peuplées. Le Mali est limité au nord par l’Algérie, au sud par la Guinée et la Côte d’Ivoire, à l’ouest par le Sénégal et la Mauritanie et à l’est par le Niger et le Burkina Faso (figure 1). Le relief du pays se caractérise par des plateaux au sud et à l’ouest, en particulier le plateau Mandingue (altitude 300-400 m), et des plaines ensablées; la plaine alluviale du Delta Intérieur du Niger au centre; et l’Adrar des Iforas au nord-est près de la frontière Algérienne qui culmine à 890 m et constitue une extension des massifs cristallins du Sahara central. Le Mali est un pays sub-saharien dont l’élevage a toujours été un secteur vital de l’économie. En effet, le sous-secteur élevage joue un rôle majeur dans le développement économique et social du pays. Il contribue au revenu des populations rurales pour environ 80% dans les systèmes pastoraux et 18% dans les systèmes agro-pastoraux et constitue la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population malienne (DNPIA, 2013). Le cheptel malien est estimé à 10 012 966 bovins, 13 735 523 d’ovins, 19 126 806 caprins, 978 980 camelins, 517 605 équins, 939 835 asins, 77 594 porcins et 36 850 378 volailles (DNPIA, 2013). La valeur ajoutée du secteur de l’élevage dans l’économie nationale est estimée à 428 Milliards de F CFA, soit 10% du PIB (DNSV, 2009) ; mais le test de terrain du guide méthodologique de la Plateforme ALIVE, mené en 2009, l’estime à près de 20% (DNPIA, 2013).

Les précipitations moyennes (280 mm/an) décroissent du sud vers le nord ; ce qui permet de diviser le pays en quatre grandes zones agro-climatiques  :
➤ La zone pré-guinéenne ou subhumide (6% de la superficie totale du pays) au sud, caractérisée par une savane boisée et des forêts; les précipitations y dépassent 1 200 mm/an et la période de croissance des végétaux s’y élève à plus de 160 jours ;
➤ la zone soudanienne (17% de la superficie totale du pays), au centre, se caractérisant par un couvert végétal plus ou moins dense et varié (savane soudanienne arbustive ou arborée); les précipitations y varient de 600 à 1 200 mm/an et la période de croissance des végétaux y est de 100 à 160 jours ;
➤ la zone sahélienne (26% de la superficie totale du pays), dans le nord, où les précipitations annuelles sont de 200 à 600 mm et la période de croissance des végétaux est de 15 à 100 jours environ; cette zone couvre l’essentiel du delta intérieur du Niger qui constitue une zone agro-écologique spécifique avec de nombreuses zones inondées une partie de l’année, des zones d’agriculture pluviale et une zone privilégiée de transhumance ;
➤ la zone désertique (saharienne) (51% de la superficie totale) qui couvre toute la région la plus au nord et se caractérise par des steppes, où les précipitations n’atteignent pas 200 mm/an et la période de croissance des végétaux est audessous de 15 jours.

Caractéristiques de l’élevage équin

Importance socio-économique

Dans la société traditionnelle, le cheval était considéré comme objet de luxe et un signe de notoriété du chef. En milieu bambara, pour savoir si un jeune homme est capable de s’occuper d’une femme, on lui confiait la tâche d’entretenir un cheval. Actuellement, dans la société moderne, le cheval est utilisé dans les courses hippiques dans diverses villes comme Bamako, Nara ; tandis que la gendarmerie nationale dispose d’une importante cavalerie utilisée dans les parades, lors des fêtes et l’accueil d’hôtes de marque. A noter aussi que certains propriétaires élèvent un cheval sur proposition de leur marabout pour la prospérité ou se protéger contre les mauvais sorts. Ils choisissent des chevaux de robe particulière : gris claire (‘’daffédié’’), quatre balzanes et une ligne (‘’diédourou’’), etc. Quant à l’âne, il est en général symbole de stupidité et objet de moquerie. En effet, sa détention symbolise le statut humble de son propriétaire dans les sociétés rurales, il est jugé d’aspect lourd et peu éveillé et il est connu par son entêtement. Au Mali, tout comme dans beaucoup d’autre pays en voie de développement, la traction animale continue d’occuper une place importante dans la survie des populations. Dans la ville, aussi bien que dans les zones rurales, les animaux de trait particulièrement les équidés constituent la base de la force de travail. Leur utilisation s’étend du transport des ordures ménagers et des marchandises, aux travaux champêtres, le transport de bois de chauffage, de l’eau, des matériaux de construction, etc. Dans les centres urbains, environ 30% de la population dépend d’une manière ou d’une autre du travail effectué par les ânes. Dans les zones rurales, cette dépendance peut aller au delà de 65% (DOUMBIA, 2012). Une étude, réalisée sur revenus mensuels de 350 propriétaires d’ânes dans 4 régions du Mali, a permis de montrer le rôle de ces animaux de trait dans la subsistance des populations rurale et péri-urbaine. Les résultats de cette étude ont montré que le revenu de 33,3% des propriétaires est inférieur à environ 80 000 FCFA, alors que 46,7% gagent entre 80 000 à 240 000 FCFA et 20% gagent plus de 240 000 FCFA (DOUMBIA, 2012). Ainsi, une grande majorité de ces propriétaires gagne plus de 80 000 FCFA par mois.

Dans le domaine socio-médical, certaines parties ou organes de l’âne sont utilisés soit pour combattre certaines affections, soit à des fins diverses (fétiches, gris-gris, etc.). Les pratiques diffèrent selon les pays et les localités:
➤ Au Mali : Malgré les interdits religieux certaines parties et organes de l’âne sont utilisés en médecine traditionnelle :
– la bile serait utilisée pour faire des talismans pour la prospérité et la richesse ;
– le placenta est récupéré lors de la mise-bas d’une femelle gestante puis traité avant d’être administré à la femme en dystocie probablement par voie orale. Cette pratique existe également au Burkina Faso (TAPSOBA, 2012). Les organes génitaux mâles auraient des vertus pour le traiter l’impuissance sexuelle chez l’homme ;
➤ Au Burkina selon (TAPSOBA, 2012):
– Le lait d’ânesse est utilisé per os à raison d’une cuillerée à soupe 3 fois par jour pendant 4 à 5 jours pour le traitement de coqueluche ;
– Le sabot est incinéré, réduit en poudre à application directe pour le traitement de prolapsus rectal et les hémorroïdes;
– La côte est incinérée, réduite en poudre puis mélangée avec du beurre de karité et utilisée en application externe pour le traitement des douleurs thoraciques (généralisées ou localisées).

Traction équine
En Afrique, une grande partie de l’énergie agricole est encore manuelle (énergie humaine) ; ce qui laisse une grande marge de progrès pour l’utilisation de l’énergie animale avec des enjeux majeurs pour la recherche et le développement (CIRDES, 2004). La traction est l’activité principale des équidés aussi bien en milieu rural qu’en zone urbaine. Les charrettes sont conçues spécialement et en fonction des espèces pour la traction équine. Elles sont généralement utilisées pour les transports domestiques (produits de récolte, équipements de construction, ordures, etc.). Dans le cadre de l’intégration Agriculture-élevage, les équidés sont également utilisés pour la culture attelée. De tous les animaux domestiques, l’âne est celui qui peut développer le plus grand effort de traction par rapport à son poids, c’est-à-dire 1/5 à 1/6 de son poids (COULOMB, 1981). La contribution des équins dans le PIB sous forme de travail est de l’ordre de 7 Milliards 367 Millions de F CFA pour les chevaux contre 10 Milliards 152 Millions F CFA pour les asins (MEP-DCE, 2006).

Commerce des équidés
Grâce aux divers services qu’ils rendent, les équidés font l’objet d’importantes transactions commerciales. Ces transactions sont caractérisées par des achats et des ventes dans les marchés locaux et régionaux. Ainsi lors des contrôles à l’exportation des animaux sur pieds, les agents des services vétérinaires ont enregistré 1814 asins et 1349 équins (DNSV 2013).

Production de viande
Les équidés inaptes à la traction et au sport sont détournés vers la boucherie. Au Mali, il n’existe aucun abattoir pour les équidés ; de ce fait, ils sont abattus, de façon sporadique, et dans la plus grande discrétion car la demande est très faible compte tenu des habitudes alimentaires des populations, mais aussi à cause des tabous religieux. Une seule ethnie est reconnue consommatrice de la viande des équidés, il s’agit des Bobos.

Systèmes d’élevage 

Races exploitées

En Afrique Occidentale, six races asines ont été décrites par (DOUTRESSOULE, 1948) cité par (HAMIDOU, 2013) ; ces races sont :
➤ Ane de l’Aïr : d’une taille moyenne de 1 m à 1,10 m à robe grise et blanche ou rouanne et blanche. Il est assez trapu et harmonique dans son ensemble.
➤ Ane de Mauritanie : de petite taille 0,90 m à 1,05 m, à poils ras, la robe virant du gris clair au bai foncé.
➤ Ane du sahel : un peu plus grand et plus étriqué que celui de l’Aïr, il est plus osseux, mais musclé. La robe est grise quelque fois dépourvue de raie cruciale.
➤ Ane de Gourma : il est de taille moyenne 1,05 m à 1,10 m, sa robe grise est dominés par le blanc. Son habitat est la boucle du Niger.
➤ Ane Minianka : il est de petite taille 0,90 m à 1 m, mais épais que celui du Nord. La robe est beige avec une bande dorsale et une raie cruciale plus sombre. Il est clair sous le ventre et aux membres, légèrement zébré aux canons, les jambes et l’avant-bras.
➤ Ane de Yatenga : il est solide avec une taille de 1,5 m à 1,15 m, les poils sont fins et la robe est gris-ardoisée, quelque fois nuancé de noire à marque cruciale très apparente .

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : L’ELEVAGE EQUIN AU MALI
I.1. Présentation du Mali
I.2. Caractéristiques de l’élevage équin
I.2.1. Importance socio-économique
I.2.2. Systèmes d’élevage
I.2.3. Les contraintes de l’élevage des équidés
CHAPITRE II : LE PARASITISME GATRO-INTESTINAL DES EQUIDES
II.1. Généralités sur les principaux parasites des équidés
II.1.1. Parasites de l’estomac
a. Les gastérophiles
b. Trichostrongylus axei
c. Habronèmes
II.1.2. Parasites de l’intestin grêle
a. Parascaris equorum
b. Anguilliles
c. Anaplocéphales
II.1.3. Parasites du colon et du caecum
a. Gastrodiscus
b. Les strongles
II.1.4. Les parasites du foie
II.2. Pathogénicité des parasites digestifs chez les équidés
1. Action mécanique et traumatique
2. Action spoliatrice
3. Action toxique
4. Action inoculatrice
5. Action antigénique
CHAPITRE III : MOYENS DE LUTTE
I. Mesures de lutte contre les parasites des équidés
1. Mesures médicales
a. Dérivées du benzimidazole
b. Pipérazine
c. Pyrantel
d. Macrolides antiparasitaires
2. Mesure prophylaxie
a. Prophylaxie médicale
b. Prophylaxie sanitaire
CONCLUSION

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