Selon Combes (1995), les être vivants produisent quatre types de richesses : leur matière (le corps, les organismes) ; leurs procédés (les réactions chimiques, les enzymes….) ; leur travail (les déplacements, les soins aux jeunes) et le fruit de leur travail (les nids, les maisons). Cependant, ces richesses suscitent les convoitises d’autres êtres vivants. De toutes les convoitises, les plus universelles concernent les échanges d’énergie des systèmes prédateurs-proies et hôtes-parasites. Dans le premier système, l’interaction de l’individu prédateur et l’individu proie est instantanée ou quasi instantanée dont le prédateur n’exploite qu’une seule richesse (la matière) ; alors que dans le système hôte-parasite, l’interaction se prolonge, souvent jusqu’à ce que la mort de l’un des deux partenaires du couple ainsi constitué vienne l’interrompre ; grâce à la durée, le parasite peut exploiter non seulement la matière, mais aussi les trois autres richesses : procédés, travail, fruit du travail.
Pour survivre, tout être vivant doit s’adapter aux conditions du milieu dans lequel il est plongé, s’il est incapable de résister aux multiples agressions extérieures auxquelles il est constamment soumis, il est détruit. Parmi tous les modes de vie, le parasitisme semble représenté l’un des plus difficiles à acquérir puisqu’un organisme vivant s’oppose, au moins initialement, à la pénétration de tout élément étranger à lui-même, que cet intrus soit vivant ou non (Price, 1980). Selon Combes (1995), il s’agit en réalité, d’une adaptation qui se fait de plus en plus étroite au fur et à mesure que le parasite évolue et s’éloigne des formes libres qui lui sont apparentées. Cet auteur pense que plus un parasite s’adapte et plus il tend à s’isoler du milieu extérieur dans un groupe d’hôtes favorables qui finit par se réduire à une seule espèce parfaitement déterminée. En somme, la dépendance du parasite vis-à-vis de son hôte devient de plus en plus étroite et c’est souvent une voie sans retour, car il arrive un moment à partir duquel le parasite ne peut plus survivre hors de cet hôte.
Matériel et Méthodes
Le golfe d’Annaba
Le golfe d’Annaba est situé dans le littoral Est algérien (fig.1) ; ce dernier est limité à l’Est par le Cap Rosa (8° 15’ E et 36° 58’N) et à l’Ouest par le Cap de Garde (57° 16’ E et 36° 58’ N). La distance séparant les deux caps est d’environ 21,5 milles (40 Km). La profondeur maximale des eaux est de 65m. Le plateau continental est accidenté et nettement restreint au Nord du cap de Garde (4,5 milles), puis s’élargit dans le Golfe jusqu’à 14,5 milles pour se rétrécir légèrement dans le Cap Rosa (Vaissière et Fredj, 1963). Du point de vue sédimentologie, il débute par du sable fin auquel succède une chaîne d’herbiers de posidonies, installées sur des substrats rocheux qui se continuent par des vases terrigènes molles mélangées à du sable ou à des débris coquilliers (Maurin, 1961). La bathymétrie entre les deux caps limitant le golfe de Annaba est estimée à 65 m. Les isobathes -10 m et -20 m sont très rapprochés de la côte. Les deux lignes s’éloignent l’une de l’autre, de la côte au niveau de l’oued Seybouse jusqu’au port. L’isobathe -50 m est détachée des deux isobathes précitées (Vaissière et Fredj, 1963). En ce qui concerne les caractères physico- chimiques, la température joue un rôle majeur dans les variations de la densité de l’eau. D’après Frehi, (1995) au sud Est de la baie de Annaba la température moyenne varie entre 16 °C en hiver et 28,8°C en été avec une amplitude de 12,8°C. Comme pour la température, la salinité diffère entre les deux secteurs, les valeurs varient de 31,4 à 37,5 mg/l avec une amplitude de 6,5 mg/l. Au Nord-Ouest, la salinité est sensiblement stable et varie entre 36,9 et 37,6 mg/l avec une amplitude réduite de 0,7 mg/l. Ces variations de salinité entre les deux régions sont dues aux rythmes du débit des oueds Seybouse et Boudjemâa. D’après les travaux de Lacombe, (1973) ; se rapportant à l’aspect physique des eaux méditerranéennes, la vitesse du courant atlantique circulant dans cette mer est de 0,5 à 0,7 m/s le long des côtes Algériennes. La baie de Annaba reçoit des rejets directs de plusieurs industries installées sur la côte en particulier celle des produits phytosanitaires (Asmidal). Elle reçoit également les eaux usées urbaines qui ne subissent qu’un traitement sommaire au niveau de la station de Sidi Brahim. Les autres stations sont destinées à la collecte des eaux usées. Beaucoup d’autres sources d’eaux usées sont réparties tout le long du littoral (Oued Seybouse, Oued Boudjemâa, émissaires Fellah Rachid et Rizi Amor (Gharsallah, 2002).
En méditerranée la faune est relativement riche ; toutefois, les poissons osseux représentent la classe la plus vaste des poissons actuellement vivants. On compte 532 espèces de poissons osseux réparties en 124 familles ; en revanche, dans le littoral Algérien et plus précisément dans la région d’Annaba, Derbal et al., (2001), rapportent que la richesse spécifique est variable, en fonction des biotopes, ces auteurs montrent une tendance à l’appauvrissement avec l’augmentation de la profondeur (165 espèce de poissons, dont 139 téléostéens et 26 sélaciens).
Les espèces hôtes
Les poissons utilisés pour la réalisation de cette étude appartiennent à deux familles: Moronidae et Mugilidae.
La famille des Moronidés
Les spécimens de la famille des Moronidés répondent à la classification suivante :
Embranchement : Vertébrés.
S. Embranchement : Gnathostomes.
Super classe : Poissons.
Classe : Osteichtyiens.
Sous classe : Actinoptérygiens.
Super ordre : Téléostéens.
Ordre : Perciformes.
Famille : Moronidae.
Morpho anatomie
Les représentants de la famille des Moronidés se caractérisent par :
– Un corps élancé argenté, avec 2 nageoires dorsales séparés et un pédoncule caudal assez haut.
– Un opercule muni de 2 épines plates et le pré opercule avec, sur son bord inférieur, de grandes épines dirigées vers l’avant.
– des dents vomériennes en bande en forme de croissant ne se prolongeant pas sur la ligne médiane de la voûte buccale.
– Une première nageoire dorsale comprenant 8 à 10 épines ; la seconde dorsale est munie d’une épine et comprend 12 ou 13 rayons mous ; quant à l’anale, elle possède 3 épines et comprend 10 à 12 rayons mous ; la nageoire caudale est modérément fourchue.
– Les écailles sont petites et cycloïdes sur l’espace inter orbitaire ; elles sont au nombre de 62-80 (mode 70) sur la ligne latérale.
– Une coloration grise argentée à bleuâtre sur le dos et argentée sur les flancs ; le ventre est parfois teintée de jaune. Les jeunes peuvent avoir quelques mouchetures noires, en particulier sur le haut du corps mais qui disparaissent chez les adultes. Une tâche noire diffuse est présente à l’angle supérieur de l’opercule.
– Une taille maximum proche de 100cm ; la taille commune varie de 20 à 55cm (fig.2).
Biologie
Ils habitent les eaux côtières jusqu’à environ 100 m de profondeur ; mais sont plus fréquemment rencontrés dans les eaux peu profondes et pénètrent le plus souvent dans les estuaires et remontent parfois les fleuves. Ils se rassemblent en groupes compacts pour la reproduction, de janvier à mars. La maturité sexuelle a lieu au cours de la deuxième année chez le mâle, à des tailles comprises entre 23 et 30cm et à partir de la troisième année chez la femelle à des tailles comprises entre 31 et 40cm. Ce sont des prédateurs voraces, se nourrissant de petits poissons en bancs et d’une large variété d’invertébrés comprenant les crevettes, les crabes, les calmars, etc.
La famille des Mugilidés
Les Mugilidés répondent à la classification suivante :
Embranchement : Vertébrés.
Super classe : Poissons.
Classe : Osteichtyiens.
Sous classe : Actinoptérygiens.
Super ordre : Téléostéens.
Ordre : Perciformes.
Famille : Mugilidae.
Morpho anatomie
Les mugilidés sont des poissons allongés, de section subcylindrique. Leur tête est massive et aplatie dorsalement ; leurs yeux sont recouverts partiellement d’une paupière adipeuse et leur museau est court et obtus ; ils possèdent une bouche petite, terminale ou subterminale ; leurs prémaxillaires sont protractiles ; leurs dents sont petites, cachées ou absentes. Quant aux branchiospines, elles sont minces et nombreuses, leur nombre augmente avec l’age. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux ; elles sont courtes et bien séparées ; la première a 4 épines minces et la deuxième a 1 épine et 8 rayons mous. La nageoire anale est courte et munie de 2 à 3 épines et comprend 8 à 11 rayons mous. Les nageoires pectorales sont courtes et insérées haut sur le corps quant aux nageoires pelviennes, elles sont insérées à mi-distance entre les niveaux de la base des pectorales et de l’origine de la dorsale. La nageoire caudale est fourchue. Les écailles sont de grande taille, cycloïdes ou cténoides, sur la tête et le corps ; quelques unes présentent une ou plusieurs rangées de stries. Des écailles modifiées, souvent bien développées, sont rencontrées au dessus des nageoires pectorales et pelviennes (écailles axillaires) et sous la première dorsale. Pas de ligne latérale. La coloration du dos est bleu verdâtre à gris plombé et celle des flancs est argentée, souvent avec 3 à 9 rayures longitudinales ; quant aux nageoires elles sont hyalines ou sombres.
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Table des matières
I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME