Le paradigme des alliances matrimoniales

Généralité

La mondialisation /globalisation reste à ce jour la principale question débouchant sur des interrogations faisant appel à des investigations dans le domaine des sciences sociales. A cet effet, l’une des principales tendances dans les pays du Sud réside dans l’étude des impacts de la Mondialisation culturelle. Désignant l’internationalisation des échanges de biens culturels (cinéma, musique, etc.) et de consommation alimentaire (hamburger, porc, etc.) et les conséquences des phénomènes de l’acculturation qui en découlent, la notion peut entraîner l’uniformisation des pratiques culturelles dans le cas de l’hégémonisme mondial de l’impérialisme culturel .La question soulève le débat tradition- modernité notamment en Afrique. Et c’est dans cette perspective que la question de l’affaiblissement du lien social comme conséquence directe de la mondialisation a été avancée pour expliquer la précarité de la cohésion sociale de l’époque moderne.

Aussi le constat de l’illégitimité de certaines institutions entraîne- t- elle une baisse de la conscience collective, une moindre adhésion à des valeurs communes. Comme l’Eglise qui est touchée par une diminution des pratiques, croyances ou vocations, et une remise en cause des modèles de conduite prônés par le pape et comme les partis politiques et les syndicats qui ne rassemblent plus les masses (montée de l’abstention, des votes protestataires, baisse du nombre d’adhérents et de militants…), la famille nucléaire « traditionnelle » ne semble plus être un modèle (baisse du mariage, montée des divorces, des familles monoparentales …).

Cependant de nouvelles formes de lien social ont été constatées, notamment le renforcement des solidarités tel que la solidarité intergénérationnelle (aides financières, service en tout genre, …).La crise de la famille n’est- elle ainsi qu’apparente. La parenté est souvent quant à elle, dans les pays arabo-musulmans, liée à l’existence de lignage, clans, tribus qui n’ont pas disparu avec la globalisation de l’économie et l’hégémonie politique de l’occident.

Le paradigme des alliances matrimoniales 

Les Comores sont un archipel constitué de quatre îles principales situées à l’entrée septentrionale du canal du Mozambique et couvrant une superficie totale de 2.236 km². Le recensement général de la population et de l’habitat réalisé en 2006 donne 576000 habitants pour ces trois îles dont un peu plus de la moitié sont des femmes. Au cours de son histoire, le pays a constitué un lieu d’ancrage de vagues successives de migrations venues des pays riverains de l’océan Indien, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie. Le système de la célébration traditionnelle lié au mariage est une richesse culturelle héritée depuis le XIIème siècle, période à laquelle les yéménites et les perses ont découvert les Comores où ils se sont installés pour effectuer des commerces et des divers trocs. Mélangés avec les indigènes, ces arabes du moyen orient se sont mariés avec la population locale et ont, perpétué leurs traditions et coutumes à travers le mariage dont la valeur témoigne les liens traditionnels de la civilisation vivante. Le mariage a pour fonction fondamentale de lier deux lignées qui ont ou non des liens de parenté ou même de consanguinité ; c’est le cas notamment des mariages entre cousins. Dans la plupart des sociétés, c’est la femme qui assure la liaison entre ces deux lignages. La femme est le lien social qui rassemble dans une même société les différents lignages. La femme fait ainsi office d’échange et son rôle est lié au principe de l’exogamie. En effet toutes les sociétés connaissent des règles très strictes, écrites ou non définissant en particulier les systèmes de parenté et formulant des impératifs ou des interdits quant aux groupes et aux membres des groupes dans lesquels ou avec lesquels il est licite ou non de contracter une alliance.

CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET IDENTITAIRE

Dans toute localité comorienne, il existe une distinction conceptuelle entre Wanahirimu ou Wanamdji (les jeunes ou les enfants de la ville) et Wandruwadzima ou Wadzadé (les hommes accomplis). Le passage d’une catégorie à l’autre s’effectue par l’offre de prestations dans le cadre du mariage coutumier (Ndola nkuu ou harusi).La manière de célébrer celui- ci diffère d’une île à une autre ; il en est de même pour les critères de la nuptialité.

Fluidité et rigidité d’interactions entre les îles

Le cadre physique
Les Comores sont situées à l’entrée Nord du Canal de Mozambique, à mi-chemin entre la Côte Est de l’Afrique et le Nord-Ouest de Madagascar et couvrent une superficie totale de 2.236 km². Émergées à la suite d’importantes manifestations volcaniques datées de la fin du tertiaire, les Comores forment un archipel constitué de quatre îles principales (Ngazidja, Mwali, Ndzuani et Maoré). NGAZIDJA (Grande-Comore), la plus étendue comme son nom l’indique, recouvre à elle seule 1.148 km². La plus septentrionale et la plus proche de l’Afrique, Ngazidja est formée de deux massifs : Au Nord, une chaîne de montagnes dentelées s’élevant à 1.017 m et au Centre, le Karthala, haut de 2.361 m, qui est célèbre par son dôme de 3 km de diamètre et une activité intense. NDZUWANI (Anjouan) se particularise par ses nombreuses vallées qui retombent de manière abrupte sur la mer, ses rivières qui se terminent en cascades, une végétation luxuriante et une topographie variée. Située à 200 km de la Grande-Comore et à 150 km de Mayotte, Ndzuani couvre 424 km² et a la forme d’un triangle équilatéral dont les pointes exhibent les marques d’un volcanisme récent. MAORE (Mayotte), Séparée de Madagascar de 200 km seulement, est la plus basse des quatre îles et son point culminant ne dépasse pas 600 m. Maoré couvre 375 km² et est entièrement formée d’un plateau de basalte surmonté de pitons et d’arêtes vives entaillées d’étroites vallées. MWALI (Mohéli), la plus petite des quatre îles, ne couvre que 290 km². Protégée par un banc de corail large de 2 km et bordée de plages, Mwali présente un grand intérêt touristique grâce notamment aux superbes îlots concentrés au Sud de cette île. Le peuplement des Comores est intimement lié à son histoire, une histoire de migrations, de brassages de races et de cultures, d’invasions et de conquêtes. Le peuple des Comores est le résultat de dépôts de migrations successives de Portugais, d’Indonésiens, de Malais, de Persans, d’Arabes, et d’Africains de Quiloa (Mozambique) et de Lamu (Tanzanie) sur la côte orientale du continent. Sous occupation française pendant plus d’un siècle, les Comores ont proclamé unilatéralement leur indépendance le 6 juillet 1975 à la suite d’un processus de décolonisation chaotique. La puissance coloniale, la France, a profité de la confusion qui s’en est suivie pour maintenir son administration sur Maoré et, depuis lors, la souveraineté de la République comorienne ne s’exerce de fait que sur les trois autres îles. Ainsi le terme « Comores » désigne le sousensemble constitué par ces trois îles que sont Mwali, Ndzuani et Ngazidja sans préjuger de l’appartenance de Maoré à L’Union des Comores.

Le contexte démographique
Au recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 1991, les Comores comptaient 453.184 habitants (224.331 hommes et 228.853 femmes) dont 235.698 pour Ngazidja, 192.568 pour Ndzuani et 24.918 pour Mwali. Par rapport au recensement de 1980 la population comorienne a accusé un taux d’accroissement annuel moyen de 2,7% (un potentiel de doublement en 25 ans), un taux donc très élevé. Les projections effectuées sur la base des données de ce recensement donnent une population comorienne de 560.427 habitants en 2001 et 688.997 en 2011.

Les Comores sont donc densément peuplées, d’autant plus qu’au sein des îles, la population est essentiellement concentrée sur les basses altitudes autour des plaines côtières et sur les premières pentes qui correspondent aux zones cultivables. D’ailleurs les densités ramenées à ces superficies cultivables sont très élevées, celle de Mwali passant carrément du simple au double. Ainsi par rapport à l’espace cultivable les densités s’élèvent, en 1991, à respectivement 168, 615 et 381habs/km² pour Mwali, Ndzuani et Ngazidja. Le RGPH de 1991 a indiqué que la population comorienne vit essentiellement en milieu rural (71,2%), surtout à Ngazidja où, malgré la présence de la capitale fédérale sur cette île, un peu moins du quart seulement (24,3%) de la population vit en milieu urbain. L’île de Mwali, la plus petite et la moins peuplée, est la plus urbanisée en 1991 avec pratiquement la moitié de sa population (49,8%) habitant dans les villes. Il faut signaler toutefois que le caractère essentiellement rural de la population, constaté au recensement de1991 n’est pas un phénomène stable puisque les projections prévoient une augmentation assez rapide, comparable à celle constatée en Afrique subsaharienne, de la population urbaine qui dépassera les 40% de la population totale en 2011 (42,5%). Seule l’île de Ndzuani semble marquer le pas dans cette urbanisation accélérée de la population.

Le contexte social 

L’introduction de la religion islamique aux Comores remonte au XIIIe siècle après J.-C. et la quasi-totalité des Comoriens est musulmane. Toutefois, il faut signaler qu’ici l’Islam cohabite avec une foule de croyances et de pratiques sociales liées à la coutume et à la tradition et qui sont souvent interdites par cette religion (le culte des ancêtres et des marabouts, le recours au pouvoir des sorciers qui sont supposés capables d’agir de façon occulte sur les êtres et les destinées etc.). Il résulte de ce syncrétisme un islam traditionnel qui résiste à l’islam militant en ce sens que le pouvoir religieux n’est en définitive reconnu que s’il est doublé d’un pouvoir traditionnel.

La vie des Comoriens se trouve rythmée, parfois même conditionnée, par l’Islam, d’autant plus que les préceptes religieux constituent une dimension fondamentale du droit comorien (aussi bien le droit coutumier que le droit moderne). Il y a lieu de noter que l’amalgame et la confusion de préceptes religieux et de valeurs traditionnelles favorisent le maintien au sein de la société comorienne d’archaïsmes qui ne sont pas toujours perméables à la nécessaire évolution des mentalités et des comportements ; ils constituent, à ce titre, la principale source des difficultés que rencontre la société comorienne à intégrer les progrès dans des domaines aussi importants que le statut de la femme ou la santé de la reproduction.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1ERE PARTIE : LE PARADIGME DES ALLIANCES MATRIMONIALES
CHAPITRE I : CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET IDENTITAIRE
CHAPITRE I I: L’UNIVERSEL ET LE RELATIF DANS L’ANDA
2EME PARTIE : ALTERNATIVE DE LEGITIMITE ET DE REJET DU GRAND MARIAGE
CHAPITRE III : HABITUS MATRIMONIAL COMORIEN
CHAPITRE IV : L’ANTROPOLOGIE CRITIQUE DU GRAND MARIAGE COMORIEN
CHAPITRE V : LE PARADIGME DES REACTIONS PSYCHOSOCIALES
3EME PARTIE : PROSPECTIVES DE MODALITES DE SYNERGIE ENTRE LES ACTEURS SOCIAUX
CHAPITRE VI : CONCEPT DE LEADERSHIP : AXE DE RALLIEMENT NECESSAIRE
CHAPITRE VII : STRATEGIE ET PARTENARIAT
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS
ANNEXES
RESUME

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