Le paludisme maladie parasitaire tropicale causée par un protozoaire du genre Plasmodium

MEMOIRE pour l’obtention du diplôme de Master en Parasitologie-Ento mologie-Mycologie médicales

Le paludisme est une maladie parasitaire tropicale causée par un protozoaire du genre Plasmodium, transmis à l’homme par la piqûre d’anophèles femelles. Les vecteurs du paludisme appartiennent à la famille des Culicidae et au genre Anoplle/es. Seuls les anophèles femelles se nourrissent de sang. Cette maladie représente un des problèmes majeurs de santé publique dans le monde et particulièrement en Afrique Subsaharienne où elle est une des principales causes de morbidité et de mortalité. Avec 214 millions de cas de paludisme et 438000 décès enregistrés en 2015, le paludisme reste la maladie parasitaire tropicale la plus importante en termes de décès dans le monde. Environ 91% des décès mondiaux surviennent dans la seule région Afrique selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et 70% de ces cas concernent les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.

Au Burkina Faso, le taux de mortalité est passé actuellement de 1,8% en 2012 à 1,4% en 2013  puis à 1,2% (soit 5 632 décès sur 463774 cas et) en 2014 [4]. Le paludisme représente un des défis majeurs de notre époque contemporaine tant sur le plan du traitement (résistance aux médicaments) que dans la prévention (résistance aux insecticides); ce qui constitue un réel problème pour son éradication et son élimination malgré les progrès réalisés.

Dans sa politique de lutte contre le paludisme, l’OMS a adopté et basé ses stratégies sur l’amélioration du traitement des cas, le traitement préventif intermittent de la femme enceinte, la chimio prophylaxie saisonnière des enfants de moins de 5 ans et la prévention de la transmission par la lutte anti-vectorielle (LAV). Actuellement ces stratégies connaissent des limites dans leur application à cause de la résistance croissante constatée [5,6]. Au fil des années, les outils d’intervention utilisés dans la LAV (Moustiquaires imprégnées d’Insecticide à Longue durée d’Action (MILDA), la Pulvérisation Intra Domiciliaire (PID)) et les traitements médicamenteux se sont accrus et améliorés. Cependant, le parasite tout comme le vecteur ont développé des résistances respectivement liées aux molécules dans le traitement de la maladie [5] et aux insecticides utilisés dans la LAV.

GENERALITES

Vecteurs

Les vecteurs du paludisme sont des anophèles appartenant au règne Animalia, au Phylum des ArtllTopoda, à la classe des Insecta, à l’ordre des Diptera, à la famille des CII/icidae et au genre Anoplle/es. La connaissance du comportement de ces vecteurs, de leurs gîtes larvaires et de leur lieu de repos est fondamentale pour assurer l’efficacité de la lutte anti-vectorielle. La quasi-totalité des vecteurs majeurs de plasmodiums humains appartient à des complexes d’espèces jumelles, semblables sur le plan de leur morphologie externe. Ces vecteurs présentent des particularités biologiques, écologiques et génétiques très différentes. Ainsi, parmi les 484 espèces d’anophèles répertoriées par Harbach (2004) 112], 72 font partie des 17 complexes d’espèces. La plupart de ces complexes regroupent à la fois des espèces vectrices et des espèces non vectrices. Il est donc primordial d’identifier correctement les espèces présentes dans une zone donnée, d’évaluer leur  importance épidémiologique dans la transmission du plasmodium et de cibler correctement les actions de lutte à mener. Parmi les 70 espèces, 41 sont considérées comme les vecteurs ayant un impact majeur en santé publique [13]. Parmi ces vecteurs décrits dans le monde, seulement une vingtaine (20) d’entre eux joue un rôle vecteur dans la transmission du paludisme. Au Burkina Faso les vecteurS majeurs en cause dans la transmission des plasmodiums sont: An. gamhiae, An. co/uuii, An. arabiensis, An. funestlls.

Cycle biologique et comportement des vecteurs

La vie du moustique est composée de 4 stades distincts à savoir l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte ou imago.
./ Les œufs munis de flotteurs latéraux sont pondus dans des gîtes à la surface des eaux stagnantes. La femelle d’An. gambiae s.l. pond en moyenne 60 œufs en conditions normales. Deux à trois jours après la ponte, les œufs éclosent et donnent des larves.
./ Les stades larvaire et nymphal sont aquatiques et le stade adulte est aérien .

Le stade larvaire est composé de 4 étapes différentes (nommées stade 1, 2, 3 et 4), séparées par 4 mues. La durée du stade larvaire est température/ressources alimentaires/environnement dépendante. Le stade nymphal, après une mue de la larve de stade 4, se caractérise par le fait que l’organisme ne se nourrit pas et l’éclosion de la nymphe conduit à l’imago (adulte). La biologie de l’adulte est particulière dans le sens où, la femelle, pour amener ses œufs à maturité, a besoin obligatoirement de sang. En effet, ce repas de sang apporte la chaleur et les protéines nécessaires au développement des œufs.

Lutte anri-vectorielle

La LAV vise à:
./ supprimer ou limiter le contact vecteur-homme pour prévenir l’infection palustre,
./ raccourcir la longévité des vecteurs, paramètre clé dans la transmission du paludisme,
./ détruire les gîtes et les potentiels abris de larves.
La LAV a été recommandée par l’OMS comme outil de lutte contre le paludisme en appui au traitement médicamenteux et à l’éducation sanitaire. L’utilisation d’insecticides pour l’imprégnation des moustiquaires et en PID est un des socles de la LAV.

A l’heure actuelle ces efforts de contrôle anti vecteurs connaissent des limites dans leur application à cause de la résistance aux insecticides, constatée presque partout dans le monde. Les méthodes de LAY sont d’ordre chimique, biologique, physique et génétique.

La lutte chimique

C’est l’utilisation d’insecticides pour lutter contre les vecteurs du paludisme et les insectes nuisibles. Les différentes classes d’insecticides les plus utilisées en santé publique sont: les organochlorés, les organophosphorés, les carbamates, les pyréthrinoïdes, les régulateurs de croissance (par exemple: le. Pyriproxyfen), et les toxines bactériennes (Bacillus thuringiensis H14 et Bacillus sphaericus). Les principaux outils de la LAY utilisant ces insecticides sont les MILDA et les PID dont l’application modifie souvent le comportement des moustiques.

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Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIFS DE L’ETUDE
CHAPITRE 1: GENERALITES
1.1. Vecteurs
1.1.1. Cycle biologique et comportement des vecteurs
1.2. Lutte anti-vectorielle
1.2.1. La lutte chimique
1.2.1.1. Moustiquaires imprégnées d’insecticides
1.2.1.2. La Pulvérisation Intra-Domiciliaire (PID) d’insecticides à effet rémanent
1.2.2. La lutte physique
1.2.3. La lutte mécanique contre les vecteurs
1.2.4. La lutte biologique contre les vecteurs
1.2.4. La lutte génétique ou modification du patrimoine génétique
1.3. us Insecticides
1.3.1. Définition de J’insecticide
1.3.2. Les principaux insecticides
1.3.3. Le Chlorfénapyr (CFP)
IJ.3. 1. Définition
13.3.2. Mode d’action du CFP
1.4. Mécanismes de résistance
I.4.1. Définition de la résistance
I.4.2. Les principaux mécanismes de résistance
I.4.2.1. Résistance métabolique
I.4J. Mécanismes secondaires de la résistance
CHAPITRE II: NOTRE ETUDE
II.1. Matériel et Méthodes
II.l.l. Site de l’étude
II.l.2. Première partie: Evaluation de l’efficacité en phase l (Laboratoire)
II.l.2.1. Espèces utilisées
II.1.2.2. Insecticides utilisés
II.l.2J. Test en bouteilles CDC (Center for Disease Control and prevention)
II.1J. Deuxième partie: Evaluation de l’efficacité en phase n (cases expérimentales)
II.lJ.1. Description de la case expérimentale
II. 1.3.2. Application de l’insecticide et évaluation
II.l.3.2.l. Pulvérisation et insecticides utilisés
n.1J.2.2. Evaluation en case expérimentale
II.l.3J. Collecte des moustiques et détermination des paramètres entomologiques
II.1.3.4. Bioessais
II. 1.3.5. Analyses statistiques
II.2. Considérations éthiques
II.3. RESlILTATS
n.3.!. Détermination de l’efficacité en phase l (au laboratoire)
IIJ.2. Evaluation de l’efficacité en phase II
II.3.2.1. Détermination des paramètres entomologiques dans les cases expérimentales
lIJ.2.2. Tests Biologiques ou tests de rémanence en cône dans les cases expérimentales
II.4. DISCUSSION
IIA.l. Efficacité du CFP en phase l
lIA.2. Efficacité du CFP en phase II en milieu naturel
II.4.2.1. Déterrence ou effet dissuasif
lIA.2.2. Exophilie
IIA.2.3. Prise de repas de sang et inhibition du repas de sang
lIA.2A. Mortalité
II. 4. 2. 5. Rémanence des insecticides utilisés
IIA.3. Place du CFP dans le management de la résistance
IIAA. Limites de notre étude
CONCLUSION

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